1745-09-28, de Jean Moreau de Séchelles à Voltaire [François Marie Arouet].

Je ne dois pas M. avoir part aux grands événemens que votre histoire fera passer à la postérité, mes fonctions sont trop subalternes, les grandes vües viennent du Ministère dont la prévoyance a fait réussir depuis deux ans sur cette frontière les projets les plus importans, et je n'y ay participé qu'en exécutant les ordres qu'on m'a donné avec la plus grande exactitude.
M. D'Argenson, malgré ses grandes occupations, a assemblé le détail de tout ce qui a contribué à la gloire du Roy et à la réussitte de ses entreprises, il est en état de vous fournir les matéreaux dont vous avés besoin, et il est trop bon citoyen pour les refuser; je sens, comme je le dois Monsieur, le prix de ce que vous me faites l'honneur de me mander, et si je ne fais pas ce que vous désirés, je me flatte que vous en approuverés le motif. En toute autre occasion personne ne sera plus empressé que moy de vous donner les preuves les plus essentielles d'un attachement ancien, inviolable, et qui est audessus de toute expression. Ce sont les sentimens avec lesquels j'ay L'h.