15 juin 1745
Vous avez vaincu, et vous chantez la victoire. M. de Pollion, vous ne laissez rien à faire à ceux qui ne sont que vos trompettes. Madame du Châtelet est enchantée de vos vers aimables et de votre souvenir. Je fais plus que d'être enchanté; vous m'avez donné de l'enthousiasme. J'ai entièrement refondu mon petit poème; je fais ce que je peux pour qu'il soit moins indigne du héros. On l'imprime à Lille, avec un discours préliminaire; j'ai donné l'ordre qu'on eût l'honneur de vous en envoyer des premiers; car c'est à vous que je veux plaire. Seriez vous assez bon pour dire à m. le maréchal de Noailles qu'il m'a écrit une lettre charmante, dont je sens tout le prix, et pour faire ma cour à m. le duc d'Ayen, qui doit m'aimer, car il m'a fait du bien auprès du roi, et on s'attache à ses bienfaits. Adieu, aimable Horace, aimez et protégez Varius, et sifflez les Vadius.