A la Haye, ce 15 juillet 1743
Sera ce vous faire mal sa cour, monseigneur, que de vous envoyer le petit état ci-joint?
Je doute qu'il y ait aucun ministre à la Haye qui ait cette pièce secrète.
Je voudrais rendre des services plus essentiels; je souhaite que ma famille soit plus à portée que moi de vous prouver son zèle.
Mon neveu La Houlière, capitaine dans Lyonnais, frère du jeune Marchand, ayant été blessé plus dangereusement qu'aucun autre officier à l'affaire de Dingelfing, demande cette croix de Saint-Louis pour laquelle on se fait casser bras et jambes.
Marchand, père et fils, ne demandent qu'à vêtir et alimenter les défenseurs de la France.
Courage, monseigneur, courage, la fermeté rendra la France respectable à ceux qui l'ont crue affaiblie. Personne ne forme des vœux plus sincères pour votre gloire que votre ancient serviteur V., qui vous aime avec tendresse et qui vous est respectueusement dévoué pour jamais….
Par la première, j'aurai l'honneur de vous envoyer l'état des dépenses extra-ordinaires de cette année, et vous pourrez comparer ce qu'il en coûte en France et en Hollande pour le même nombre d'hommes.
Vous pouvez être sûr que les Hollandais ne vous feront pas grand mal. Il est actuellement huit heures du soir, 15 juillet. A sept heures, le général Hompèche, qui attendait l'ordre de partir, a reçu un ordre nouveau de faire mettre petit à petit, ces quinze jours-ci jusqu'au premier d'août, les chevaux à la pâture. Les gardes à pied n'auront les ordres pour la marche que le 24 juillet. Il est évident qu'on cherche à ne plus obéir aux Anglais, sans leur manquer ouvertement de parole. Vous pouvez compter sur ce que j'ai l'honneur de vous dire, jusqu'à ce que ce qui est vrai aujourd'hui ne le soit plus dans huit jours.