ce quatre janvier n. s.[1743]
En vous remerciant encor une fois monsieur pour le mais aussi v. m. est bien persuadée, pour Bartelemy Dias et pour Shepherd, je vous demande grâce pour les propositions contraires.
Acordez moy je vous en prie liberté de conscience.
Sur des choses indiférentes, il y a un mot d'oublié: il faut sur des choses même indiférentes, et ce n'est en effet que sur cela qu'on s'égorge. Si on s'étoit contenté de dire, adorons dieu et soions justes, il n'y auroit jamais eu de guerres de relligion.
Je m'en raporte bien à vous pour la préface dont vous m'honorez. Je vois par toutes vos lettres combien vous êtes éloigné de la superstition et de la licence, et vous êtes un éditeur et un amy tel qu'il me le faut.
Je vous suplie de vouloir bien me dire où l'on est parvenu à peu près de cette histoire universelle. Si l'on va du même train que les deux premiers volumes, ce livre tiendra lieu de touts les livres historiques. Je sens monsieur que vous êtes avec moy dans ce cas, vous me tiendrez lieu de tous les hommes de votre robe. Comptez que vous me donnez une grande envie de vous voir et de vous dire que je vous aime comme si j'avois vécu avec vous aussi longtemps que les honnêtes gens de Londres.
V.