1740-11-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Monsieur des Mollars, que vous m'aviez recommandé mon cher Tiriot, arriva à la Haye dans l'instant que je partois pour aller faire pendant quelques jours ma cour à sa majesté.
Je croi que voicy L'occasion de faire valoir vos services. Il seroit bon que vous me mandassiez sur le champ à quoy peuvent aller en tout vos déboursez. Ne doutez pas que sa majesté n'agisse généreusement, mais vous savez très bien que la multiplicité énorme des affaires dont elle est chargée depuis son avénement ne luy a pas permis de penser à tout, et que dans une cour chacun ne pense qu'à soy; fiez vous je vous prie à mon ancienne amitié; j'espère vous en donner des marques. Vous pouvez m'écrire à Reinsberg, où je vais, mais ne tardez pas un moment, car je fais le voiage comme Banniere, et je ne reste que trois ou quatre jours auprès du roy. Je vous embrasse.