1739-01-20, de Frederick II, king of Prussia à Nicolas Claude Thieriot.

Monsieur Thieriot, J'aurai soin qu'en moins de six semaines, vous recevrés l'argent déboursé pour les livres.
J'ay déjà la suite du Tite-Live dont vous me parlés, qui est in 8vo. J'attens avec impatience les livres que vous m'avés indiqués. Envoyés moi la Mort de Caton, Tragédie qui vous est sans doute connüe. Je suis, Monsieur Thieriot, Votre très affectionné

Federic

Je n'ai point reseu le libelle diffamatoire de Rouseau, envoyéz le toujours, il faut avoir lu ces piesses pour estre au fait de ce qui s'ensuit. J'espère que Voltaire se resouviendra de son épître sur la modération et qu'il étoufera en lui les sentiments fougaix du resentiment; il ne faut point pour sa réputation qu'il se compromete avec Rousseau et avec Des Fontaines, le blâme sera toujours Du côté de ceux qui injurient le plus grosièrement. Des injures quelque bien rimées qu'elles soyent, restent toujours des injures, un Poète qui s'en sert, dégrade son Apollon et met son éloquence au Niveau du Stille des Harangères.