1738-08-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Mon cher amy je reçois votre lettre du 15 avec celle du Prince.
Souvenez vous qu'il y a longtemps que je vous dis que vous recevrez des marques plus solides que vous ne pensez, de la bienveillance d'un homme qui est au dessus des autres par son cœur comme par son rang.

J'ay des choses à vous dire de plus d'une espèce, et j'espère que vous ne vous repentirez pas de votre voiage. Je suis bien malade. Neuton, Merope, etc. m'ont tué. Si vous voyez le très aimable philosophe Mairan, dites luy qu'il m'a écrit sur mon livre une lettre qui vaut mieux que mon livre, mais pour luy répondre, il faut se bien porter.

Mr Cousin, ou Praut doivent vous fournir les livres. Recomandez nous à mr Turner pour les observations récentes sur les marées. Vale, veni, te amo, te desidiro. Madame du Chastelet en dit autant.