27 mars 1738

En réponse à celle du 24.
J'accepte les 12 assietes, non les plats; Le lustre à la mode tel que le Brun en vend, non les vieux lustres quelques baux qu'on les dise; la pendule avec 120^lt de retour, non celle qu'on fait 440.

Quand on viendra mon cher ami de la part d'un m^r Medine demander 300 florins, dites, J'ay reçu commission de les prêter hoc verum, mais les prêter en l'air, hoc absurdum. Qu'un bon banquier fasse son billet payable dans un an et je les prête.

Idem je veux bien prêter au s^r Leras de Lanthené, ingénieur, 300^lt, mais que celuy qui imprime signe un billet payable dans un an. Il faut prêter et non perdre, être bon, et non duppe.

Quelques louis au compteur de l'argent du s^r Michel pour ses peines, passe, 200^lt non.

Je prie toujours votre frère de me dire d'où il tient l'almanac du diable qu'il m'a envoyé d'office et le receuil du s^r Ferrand. Il peut et doit me le dire. Je ne le cometray point.

Le Darnaud avoit promis d'aprendre à écrire. S'il avoit une bonne écriture, je l'aurois placé. C'est un sot. Dites luy cette vérité pour son bien.

Je me réfère aux précédentes pour tout le reste.

A votre loisir demandez à votre avocat son avis sur ces deux cas.

1º un homme doit une rente viagère hipotèquée sur une terre. Il vend la terre sans avertir le pensionaire viager. Que dit la loy à cela? et si ce vendeur a encor des biens libres, le viager a t'il toujours son droit d'hipotèque? S'il n'a pas de biens libres que devient la rente viagère après la mort de ce débiteur?

2º un homme a des rentes viagères. Il s'en va à Utrect pour jansénisme on calvinisme, comme il vous plaira. Il doit cent mille francs, et avant de partir il délègue dix mille livres de rentes pour dix ans. Cependant on confisque son bien. La confiscation a t'elle lieu, ses créanciers seront ils payez, ses délégations seront elles payables sa vie durant? Deux belles questions.

Vale.

V.