ce 25 [January 1738]
En réponse à votre lettre du 22 mon cher amy je fais premièrement mon compliment à votre chapitre plustôt qu'à vous de ce qu'il vous a remis dans votre employ d'hierophanta, mot grec qui signifie receveur sacré.
Grand mercy de vos missives circulaires.
La Dumoulin a mandé qu'elle n'avoit certainement pas reçu les 6 derniers mois ny mêmes les 6 premiers 1736 de mr Dauneuil. Il faudrait donc que mr votre frère se donnast la peine d'aller chez mr Menil, et de presser le payement total y compris l'année 1737.
Je vous enverray incessament la procuration pour terminer avec le prince. Je vous avois mandé que je désirois fort qu'il donnast environ mille écus comptant. Si Brono voulait, il feroit cette affaire, et je vais luy en écrire même un petit mot. D'ailleurs je vous laisse le maître de tout, et je ne suis pas sans espérance de me faire payer deux années comptant des fermiers généraux.
J'espère que la ville, le duc de Villars, mr de Richelieu nous aideront, que mr de Bresé me fera un bon contract, que Mr de Michel en fera un autre, et qu'avec cela je n'auray plus qu'à recevoir sans peine un revenu assez fort pour vivre très heureux dans ma charmante retraitte, où les dépenses sont grandes.
On a renvoyé l'aube à l'abbé du Moutier, la tabatière, le termomètre, et le phisicien devroit bien nous en donner un autre.
Je tremble que ce chapitre ne me fasse baisser un peu dans votre cour, et que le devoir ne l'emporte sur l'amitié. Mais dieu merci, vous aimez vos amis comme vos devoirs.
V.
J'ay peur de m'être trompé dans l'adresse que j'ay donnée pour mt Feuillet procureur du roy des eaux et forêts de st Quentin, et de la Fere. J'ay je crois mis, maître des eaux et forêts D'Amiens.
C'est donc à mr Feuillet, procureur du roy des eaux et forêts de st Quentin, que je prie mr votre frère d'envoyer une Henriade.