[c. 20 August 1736]
Je suis très inquiet de votre santé et si vous vous portez bien je suis très fâché et avec raison contre vous.
Les remarques sur la Henriade que vous aviez promises se sont fait attendre en vain. L'ouvrage avance et il faudra qu'il paraisse sans que j'aye le plaisir d'avoir profité de vos critiques. A quoy sert il donc d'avoir un amy? Vous oubliez Voltaire et Henri quatre. Vous ne faites point de réponse. Je vous écris, moy qui suis dans le sein du bonheur et de la philosophie, et vous qui passez votre temps à boire et à far niente, vous ne m'écrivez point. Je vous avoue que rien ne peut troubler ma félicité que votre oubli. Puissai-je ne l'imputer qu'à votre paresse! Mille tendres compliments à Pollion, et à vos amis.