à Cirey ce 6 aoust 1736
Eh bien vous soufrez qu'on imprime la Henriade, et vous n'envoyez pas vos remarques! Ah cochon! Ducis sollicitæ jucunda oblivia vitœ.
Tenez voicy des réponses aux trois épitres du doyen des fripons, des ciniques, et des ignorants qui s'avise de donner des règles de téâtre et de vertu, après avoir été siflé pour ses comédies, et banni pour ses mœurs. Tertius e cœlo cecidit Cato. Mettez cela dans vos archives. Vous me devez un volume de réflexions, d'anecdotes, de confidences, D'amitiez etc. Adieu, servez vous de tout votre cœur et de tout votre esprit pour dire à Pollion combien je l'aime et je l'estime. Ne m'oubliez pas auprès de la muse Deshayes, d'Orphee-Rameau, et de l'imagination du petit B. Allons paresseux, écrivez donc. Adieu, je retourne à Neuton, et je vous embrasse tendrement.
V.