1er avril 1735
Je n'ai que le temps, mon cher ami, de vous dire qu'il est bien triste d'arriver à Paris, quand vous en partez.
Monsieur Thiriot m'assure qu'il a obtenu de vous la faveur d'entendre des vers charmants de votre façon. Votre épître sur la décadence des arts m'a mis en goût. Il faut que j'aie le reste. Les arts ne tombent point en France, si le reste de vos ouvrages répond à ce morceau. J'ai envoyé à monsieur de Cideville bien des guenilles, et c'est solidairement pour vous. Il m'a déjà payé, payez moi aussi. J'ai lu Julien. C’était un grand homme, mais le père de la Bleterie ne l'est pas. Il mérite pourtant bien des éloges pour n'avoir pas toujours été prêtre à préjugés dans son histoire.
Linant est chez moi avec deux actes, mais je veux avoir sa maison tout entière: deux chambres ne suffisent pas pour en juger. Je vous embrasse tendrement.