à Paris ce 5 aoust [1732]
Monsieur,
Je vous suplie de vouloir bien avoir la bonté de me permettre d'emprunter à la bibliothèque du roy quelques livres anglois que je ne pourois pas trouver ailleurs.
J'en donneray mon reçeu, et je ne manqueray pas de le raporter dans un mois. J'ose vous demander cette grace monsieur d'autant plus librement que je sçay que vous avez passé votre vie à en accorder aux gens de lettres. Votre réputation authorise la liberté que je prends. Je passeray dans quelques jours à la bibliothèque, e si vous voulez bien monsieur m'y faire donner vos ordres, j'en profiteray avec la reconnoissance que vous doivent tous les hommes qui pensent.
Je suis avec bien du respect,
Monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire