1727-06-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Antoine Leveux Du Noquet.

Mon cher amy, il y a très longtemps que je ne vous ay écrit, j'espérois vous aller voir mais ma destinée me retient en Angleterre.
La personne qui vous rendra cette lettre est l'illustre monsieur Suift qui va à Paris dans le dessein d'y passer un mois ou deux. Il a besoin d'une chaise de poste. Je croi que vous pouvez aisément luy en faire trouver une soit à loüer soit à vendre. Je vous prie mon cher Dunoquet de luy rendre tous les services qui dépendront de vous. La plus grande consolation que je puisse recevoir sera d'apprendre que vous traittez mes amis comme moy même, et que vous ne cessez point de me montrer de la bonté. Je salue très humblement madame du Noquet, aiez la bonté de m'informer si elle n'a pas les mêmes maux de cœur qu'elle avoit l'an passé de votre façon. Adieu, vous savez combien je vous suis attaché pour toujours.

V.