[c. 10 April 1726]
J'ai été à l'extrémité, je n'attends que ma convalescence pour abandonner à jamais ce pays cy.
Souvenez vous de L'amitié tendre que vous avez eüe pour moy. Au nom de cette amitié informez moy par un mot de votre main de ce qui se passe, ou parlez à l'homme que je vous envoye en qui Vous pouvez prendre une entière confiance. Présentez mes respects à madame du Deffant. Dites à Tiriot que je veux absolument qu'il m'aime ou quand je seroi mort, ou quand je serai heureux. Jusques là je lui pardonne son indifférence. Dites à mr le chevalier des Alleurs que je n'oublierai jamais la générosité de ses procédez pour moy. Comptez que tout détrompé que je suis de la vanité des amitiez humaines, la vôtre me sera à jamais précieuse. Je ne souhaitte de revenir à Paris que pour vous voir, vous embrasser encor une fois, et vous faire voir ma constance dans mon amitié et dans mes malheurs.