1725-08-24, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

C'est au coche qui partit mercredy dernier que je fis mettre un paquet de Mariamnes à l'adresse de madame la présidente de Berniere.
Vous en ferez des présens à ceux de nos amis qui ont le plus d'indulgence pour mes vers. Je pars dans deux jours pour Fontaineblau; mon adresse est, chez madame de Prie. Ecrivez moy mon cher Tiriot et aimez moy. On joue toujours Mariamne et l'Indiscret. Je vais faire imprimer cette petite comédie. J'ai été obligé de faire imprimer Mariamne à mes dépens. Il a falu rompre le marché que j'avois fait avec les libraires, parceque les éditions contrefaittes leur coupoient la gorge. Ainsi je me la suis coupée moy même par bonté et j'ai fait tous les frais. Il n'en sera pas de même de l'Indiscret. Je suis las du métier d'imprimeur. Mandez moy comment vous vous en trouvez et si Mahomet est en train d'aller. Adieu, je vous souhaitte son paradis dans ce monde et un grand débit de son histoire.