[c. 19 May 1717]
Sur la fin D'avril me trouvant dans la Chambre Du sieur Arois avec monsieur de Beauregard Ledit Arois nous demanda s'il n'y avoit Rien de nouveau et ce que L'on disoit de monsieur Le Duc Dorleans et de sa fille.
Nous luy Répondismes que nous ne savions rien. Làdessus il nous dit que nous étions donc Les seuls quy ne savoient pas que madame de Berry étoit allée accoucher à Lameute. Il se déchaussa et dit en se Levant avec fureur sur ce que nous Luy demendâmes Les Raisons qu'il avoit de se Plaindre de monsieur Le Régent. Comment, dit il, vous ne savés donc Pas ce B. m'a fait, à L'esgard du puero Regnanté. Il m'a dit sur ce que je Luy dit en Badinant que c'étoit un Professeur de jesuite qu'il L'avoit fait, il me répondit que ces messieurs étoit comme Le jay de La fable, qu'il se paroit des Plus du Pan, qu'il n'avoit point assés de vivacité pour faire de Parielle ouvrage, que luy seul Les avoit fait. Le jour qu'il a été arrété, j'estant avec Luy auprès de sa fenestre je Luy demandé pourquoi on L'arrestoit. Il me répondit qu'il n'en savoit rien. Je luy dit que je Croyois que c'étoit ces ouvrages quy en étoit cause. Il me répondit que L'on n'auroit point de preuves qu'il en eût fait Puisque qu'il ne s'étoit confiée qu'à ses véritables amis. Je Luy demanday s'il n'avoit rien dans ses Papiers quy pu le Convaincre. Il me Répondit que non, que heureusement pour Luy l'exempt ne s'étoit point saisy de la Culotte où il y avoit des vers et des Chansons, qu'il étoit monté au Lieu où il avoit jetté les dit vers et chansons.