1731-12-02, de Jean Baptiste Nicolas Formont à Pierre Robert Le Cornier de Cideville.
L'aquilon de sa froide haleine
Souffle Le Ravage en tous sieux.
Ce Tyran fait porter sa chaine
Aux torrens Les plus furieux,
Mais il ne peut à votre veine
Imposer son joug Rigoureux;
Pour moy de ma Lyre Transie
En vain je veux tirer des sons
Et cette saison ennemie
Sous mes doigts engourdis fait mourir Les chansons.
Que mon génie est Loin du vôtre!
Amy Les Lauriers et vos vers
Bravant également L'outrage des hivers
Paroissent tout faits L'un pour L'autre.

Voilà des vers d'un Lapon pour Répondre à une Lettre digne d'un habitant de La plus agréable isle de La Grece. Je vois que vous n'avés point Reçu une Lettre que je vous ay écritte il y a 10 ou 12 jours mais qui vous sera sans doute par venue àprésent. Vous y verrés que j'attendois votre Réponce pour Remettre au p. président une Lettre et son exemplaire de Charles 12 de La par de mr de Voltaire. Comme je vois que vous ne Revenés point encor je Les Luy ay fait Rendre par Jore n’étant point Censé entré dans Le secret à L’égard du p. p. J'ais votre exemplaire que je ne vous envoye point ne sachant s'il vous trouveroit chés vous. Les Frequiennes sont arrivées et disent qu'ils vont à Frequiennes mais je ne sçay quand ni eux non plus peutêtre. Adieu. Revenés donc. Tout Le monde vous salue et moy je vous embrasse de tout mon cœur.