Phidias, Zeus et Athéna
Bibliographie
Images
Vigenère, Blaise de, Les Images ou tableaux de platte peinture de Philostrate Lemnien sophiste, mis en françois par Blaise de Vigenère, avec des argumens et annotations sur chacun d’iceux, Epître à Barnabé Brisson (publi: 1578), p. 14 (fran)
Joint que les argumens et annotations que nous y avons apposees pour servir comme de vollets, et enchassemens, ne leur aideront pas de peu ; ayant mis peine de les enrichir et elabourer tout autant que le corps propre du tableau, c’est à dire le texte : à l’exemple du tant renommé ouvrier Phidias, dont entre ses autres bonnes parties la diligence a esté fort recommandee, pour avoir esté curieux d’achever aussi exactement les petites figures entaillees au throsne et és vestemens du Juppiter Olympien ; et de la targue et brodequins de Minerve au chasteau d’Athenes ; que les visages de ce Dieu et Deesse.
Sénèque le Rhéteur (Lucius Annaeus Seneca), Controversiæ (redac: :(39), trad: 1932) (10, 5, 8)(latin)
Non uidit Phidias Iouem, fecit tamen uelut tonantem, nec stetit ante oculos eius Minerua, dignus tamen illa arte animus et concepit deos et exhibuit.
Sénèque le Rhéteur (Lucius Annaeus Seneca), Controversiæ , (trad: 1639)(trad: "Les Controverses de Sénèque " par Lesfargues, Bernard en 1639)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Phidias n’avoit iamais vu Iupiter ; et pourtant il le peignit avec le foudre à la main. Iamais Minerve ne parut à ses yeux ; et neantmoins la force de son imagination digne de l’excellence de son art, conceut la maiesté de cette déesse et la representa au naturel.
Tzétzès, Ἱστοριαι (Chiliades) (redac: :(1180)), « Sur Phidias » (numéro VIII, 192) , p. 311-312 (grecque)
ρϟβ’ ΠΕΡΙ ΦΕΙΔΙΟΥ
Γελάδου τοῦ Ἀργείου μὲν ἦν μαθητής Φειδίας
τοῦ ἐν Μελίτῃ Ἀττικῆς πλάσαντος Ἡρακλέα.
ὅστις Φειδίας πεφυκὼς ἐξ Ἀθηναίων γένους
καὶ ἀνδριάντας χαλκουργῶν καὶ γλύφων δὲ καὶ ξέων,
μακρόν εστι νῦν λέγειν μοι τὰς τούτου χειρουργίας,
ὁπόσας ἐχειρούργησεν ἠκριβωμένῃ τέχνῃ·
ἐλεφαντίνην Ἀθηνᾶν τὴν ἐν Ἀθήναις οὖσαν,
Δία χρυσοῦν σφυρήλατον πάλιν ἐν Ὀλυμπίᾳ,
ΚαΊ τήν χαλκῆν τὴν Ἀθηνᾶν, τὴν Ἥραν τε ὁμοίως,
αὐτόν τε τὸν ἀνθήλιον Ἀπόλλωνα ἐκεῖνον
καὶ ἐκφοροῦντα Ἡρακλῆν τὴν κόπρον τοῦ Αὐγείου,
καὶ ἕτερα μυρία δὲ τῆς τούτου χειρουργίας,
ὧνπερ τὰ μὲν ἀπώλετο, τὰ δὲ κατεχωνεύθη,
ἄλλα δὲ παρανάλωμα γεγόνασι τοῦ χρόνου.
Τονὰ δ’εἰσὶ καὶ ἵστανται τῷ ἱππικῷ καὶ φόρῳ,
ἡ κεφαλὴ δ’ Ἀπόλλωνος αὐτῷ τῷ παλατίῳ.
Tzétzès, Ἱστοριαι (Chiliades) , (trad: "Ioannis Tzetzae Historiae")(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias était un disciple de l’argien Gélas,
Qui avait façonné un Héraclès dans la ville de Mélite en Attique.
Ce Phidias, élevé et né de race athénienne,
Etait fondeur, tailleur et polisseur de statues
Et en vérité, il m’est trop long de dire les oeuvres de ses mains,
Tant elles sont nombreuses celles qu’il réalisa de ses mains grâce à sa technique pleine de finesse :
Une Athéna éléphantine sise à Athènes,
A Olympie, un autre Zeus – d’or martelé –,
L’Athéna de bronze et l’Héra de même,
Et cette image du Soleil, le célèbre Apollon,
Et un Héraclès charriant l’immondice d’Augias,
Et mille et mille autres œuvres nées du travail de ses mains,
Parmi lesquelles précisément certaines ont été détruites, certaines fondues,
Et d’autres furent les dépenses somptueuses d’une pure perte de temps.
Mais certaines sont sises et se tiennent dans l’Hippodrome et le Forum,
Mais la tête d’Apollon est dans ce palais.
Commentaires : Trad. S. Knutter-Homs
Aelius Aristide (Publius Aelius Aristides Theodorus), Περὶ τοῦ παραφθέγματος (redac: :(187)) (XLVIII, 41 (Overbeck 660))(grecque)
ἔπειτα οὐ πολὺ ὕστερον ἡ Ἀθηνᾶ φαίνεται τήν τε αἰγίδα ἔχουσα καὶ τὸ κάλλος καὶ τὸ μέγεθος καί σύμπαν δεὴ σχῆμα οἵαπερ ἡ Ἀθήνησιν ἡ Φειδίου.
Aelius Aristide (Publius Aelius Aristides Theodorus), Περὶ τοῦ παραφθέγματος , (trad: "Discours XLIX. Discours sacré III, « Sur la discordance » ")(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Puis, peu après, paraît Athéna, portant l’égide ; semblable en tous points à la statue de Phidias à Athènes, pour la beauté comme pour la taille.
Himerios (Ἱμέριος), Egloga et declamationes(redac: :386, trad: 1790) (XVIII, 4 (cf Overbeck 700)), p. 710 (grecque)
Μὴ τοίνυν, ὦ παῖδες, αἰσχρὸν εἶναι καὶ αὐτοὶ τοῦτο ἡγώμεθα, εἰ ἐνταῦθα τὰ περὶ τοὺς λόγους σπουδάζοιμεν. μικρὸν μὲν ἐργαστήριον τὸ Φειδίου, ἀλλὰ Ζεὺς ἐν αὐτῷ καὶ ἡ Παρθένος ἐπλάττετο· Μικρὸν δὲ τὸ Πραξιτέλους, ἀλλὰ πάντες εἰς Κνίδον <εἰς τὴν θέαν> ἀνήγοντο.
Himerios (Ιμεριος), Λόγοι , (trad: 1951)(trad: "Himerii Declamationes et orationes cum deperditarum fragmentis " par Colonna, Aristide en 1951)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
L’atelier de Phidias était tout petit, mais c’est là que furent sculptés Zeus et Athéna.
Platon (Πλάτων), Ἱππίας μειζών (Hippias majeur) (redac: (-410):(-350), trad: 2005) (290B-290D), p. 20-21 (grecque)
Σωκράτης — Ὀρθῶς μέντοι. Τοιγάρτοι ἐκεῖνος, ἐπειδὰν ἐγὼ ὁμολογῶ ἀγαθὸν εἶναι δημιουργὸν τὸν Φειδίαν, « Εἶτα, » φήσει, « οἴει τοῦτο τὸ καλὸν ὃ σὺ λέγεις ἠγνόει Φειδίας; » Καὶ ἐγώ· τί μάλιστα; φήσω. « Ὅτι », ἐρεῖ, « τῆς Ἀθηνᾶς τοὺς ὀφθαλμοὺς οὐ χρυσοῦς ἐποίησεν, οὐδὲ τὸ ἄλλο πρόσωπον οὐδὲ τοὺς πόδας οὐδὲ τὰς χεῖρας, εἴπερ χρυσοῦν γε δὴ ὂν κάλλιστον ἔμελλε φαίνεσθαι, ἀλλ' ἐλεφάντινον· δῆλον ὅτι τοῦτο ὑπὸ ἀμαθίας ἐξήμαρτεν, ἀγνοῶν ὅτι χρυσὸς ἄρ' ἐστὶν ὁ πάντα καλὰ ποιῶν, ὅπου ἂν προσγένηται. » Ταῦτα οὖν λέγοντι τί ἀποκρινώμεθα, ὦ Ἱππία;
Ἱππίας — Οὐδὲν χαλεπόν· ἐροῦμεν γὰρ ὅτι ὀρθῶς ἐποίησε. Καὶ γὰρ τὸ ἐλεφάντινον οἶμαι καλόν ἐστιν.
Σωκράτης — « Τοῦ οὖν ἕνεκα, » φήσει, « οὐ καὶ τὰ μέσα τῶν ὀφθαλμῶν ἐλεφάντινα ἠργάσατο, ἀλλὰ λίθινα, ὡς οἷόν τ' ἦν ὁμοιότητα τοῦ λίθου τῷ ἐλέφαντι ἐξευρών; Ἢ καὶ ὁ λίθος ὁ καλὸς καλόν ἐστι; » Φήσομεν, ὦ Ἱππία; (Ἱππίας) Φήσομεν μέντοι, ὅταν γε πρέπων ᾖ.
Σωκράτης — « Ὅταν δὲ μὴ πρέπων, αἰσχρόν; » Ὁμολογῶ ἢ μή; (Ἱππίας) Ὁμολόγει, ὅταν γε μὴ πρέπῃ.
Σωκράτης — «Τί δὲ δή; Ὁ ἐλέφας καὶ ὁ χρυσός, » φήσει, « ὦ σοφὲ σύ, οὐχ ὅταν μὲν πρέπῃ, καλὰ ποιεῖ φαίνεσθαι, ὅταν δὲ μή, αἰσχρά; » Ἔξαρνοι ἐσόμεθα ἢ ὁμολογήσομεν αὐτῷ ὀρθῶς λέγειν αὐτόν;
Ἱππίας — Ὁμολογήσομεν τοῦτό γε, ὅτι ὃ ἂν πρέπῃ ἑκάστῳ, τοῦτο καλὸν ποιεῖ ἕκαστον.
Platon (Πλάτων), Ἱππίας μειζών , (trad: 1921)(trad: "Hippias majeur " par Croiset, Maurice en 1921)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
SOCRATE — Mais quand je lui aurai déclaré que je considère Phidias comme un grand artiste, il poursuivra : « Phidias, à ton avis, ignorait-il l’espèce de beauté dont tu parles ? » — « Pourquoi cela ? » — « C’est qu’il n’a fait en or ni les yeux de son Athéna, ni le reste de son visage, ni ses pieds, ni ses mains, comme il l’aurait dû pour leur donner plus de beauté, mais qu’il les a faits en ivoire : évidemment il a péché par ignorance, faute de savoir que l’or embellit tous les objets auxquels on l’applique. » À cette objection, Hippias, que répondrons-nous ?
HIPPIAS — La réponse est facile : Phidias, dirons-nous, a bien fait ; car l’ivoire, à mon avis, est une belle chose.
SOCRATE — « Mais alors, dira-t-il, pourquoi Phidias, au lieu de faire en ivoire l’intervalle des deux yeux, l’a-t-il fait en marbre, un marbre d’ailleurs presque pareil à l’ivoire ? » Le beau marbre possède-t-il donc aussi la beauté ? Devons-nous en convenir, Hippias ?
HIPPIAS — Oui, certes, s’il est employé à propos.
SOCRATE — Sinon, il est laid ? Dois-je aussi reconnaître ce point ?
HIPPIAS — Oui : hors de propos, il est laid.
SOCRATE — « Ainsi, l’ivoire et l’or, me dira-t-il, ô très savant Socrate, embellissent les choses quand ils y sont appliqués à propos, et les enlaidissent dans le cas contraire, n’est-il pas vrai ? » Faut-il repousser cette distinction ou reconnaître qu’elle est juste ?
HIPPIAS — Elle est juste, et nous dirons que ce qui fait la beauté de chaque chose, c’est la convenance.
Polybe (Πολύϐιος), Ἱστορίαι (redac: (-146), trad: 1927) (XXX, 10, 6 (Overbeck 725)), vol. VI, p. 122 (grecque)
Λεύκιος Αἰμίλιος παρῆν εἰς τὸ τέμενος τὸ ἐν Ὀλυμπίᾳ, καὶ τὸ ἄγαλμα θεασάμενος ἐξεπλάγη καὶ τοσοῦτον εἶπεν ὅτι μόνος αὐτῷ δοκεῖ Φειδίας τὸν παρ᾽ Ὁμήρῳ Δία μεμιμῆσθαι, διότι μεγάλην ἔχων προσδοκίαν τῆς Ὀλυμπίας μείζω τῆς προσδοκίας εὑρηκὼς εἴη τὴν ἀλήθειαν.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Lucius Aemilius se trouvait dans le sanctuaire d’Olympie, et, frappé de voir la statue, il dit à peu près que seul Phidias, à son avis, avait imité le Zeus d’Homère. Et que, quoiqu’il eût un préjugé très favorable pour Olympie, la réalité qu’il avait trouvée était encore plus impressionnante que son préjugé.
Cicéron (Marcus Tullius Cicero), De oratore (redac: -55, trad: 1922:1930) (II, 17, 73)(latin)
In his operibus si quis illam artem comprehenderit, ut tamquam Phidias Mineruae signum efficere possit, non sane, quem ad modum, ut in clipeo idem artifex, minora illa opera facere discat, laborabit.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
L’orateur assez habile pour atteindre à de pareils effets, et qui, comme Phidias, aura pu faire une Minerve, n’aura pas besoin de leçon pour les parties moins relevées de son art, pas plus que n’en eut besoin ce grand artiste pour ciseler le bouclier de la déesse.
Cicéron (Marcus Tullius Cicero), De oratore , (trad: 1922:1930) (II, 73)(trad: "L’Orateur " par Courbaud, Edmond; Bornecque, Henri en 1922:1930)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Si l'orateur, embrassant ces diverses parties de sa tâche, parvient, nouveau Phidias, à dresser en pieds une Minerve, alors, soyons-en sûrs, pas plus que le maître-statuaire n'eut de peine à sculpter le bouclier de la déesse, il n'aura besoin de leçons, lui, pour réaliser des ouvrages de moindre importance.
Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Brutus(redac: -46, trad: 1923) (8-9), p. 4 (latin)
8 Sed ego sic statuo, nihil esse in ullo genere tam pulchrum, quo non pulchrius id sit unde illud ut ex ore aliquo quasi imago exprimatur; quod neque oculis neque auribus neque ullo sensu percipi potest, cogitatione tantum et mente complectimur. Itaque et Phidiae simulacris, quibus nihil in illo genere perfectius uidemus, et eis picturis quas nominaui cogitare tamen possumus pulchriora ; 9 nec uero ille artifex cum faceret Iouis formam aut Mineruae, contemplabatur aliquem e quo similitudinem duceret, sed ipsius in mente insidebat species pulchritudinis eximia quaedam, quam intuens in eaque defixus ad illius similitudinem artem et manum dirigebat.
Vt igitur in formis et figuris est aliquid perfectum et excellens, cuius ad cogitatam speciem imitando referuntur eaque sub oculos ipsa non cadunt, sic perfectae eloquentiae speciem animo uidemus, effigiem auribus quaerimus.
Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Brutus, (trad: 1923)(trad: "Brutus" par Martha, Julius en 1923)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
J'affirme que la beauté en tous genres, à quel que degré qu'elle nous frappe, n'est que la reproduction, et comme la copie imparfaite d'une beauté d'ordre supérieur, qui échappe à la vue, à l'ouïe, à tous les sens, et ne peut être saisie que par l'intelligenee et la pensée. Devant les statues de Phidias, qui effacent tout ce que nous connaissons en sculpture; devant les chefs-d'aeuvre du pinceau que j'ai cités, l'imagination s'élance encore au delà. Sans doute ce grand artiste, quand il travaillait à son Jupiter ou à sa Minerve, n'avait pas la nature vivante sous les yeux pour en tirer leur image. Mais il portait empreint dans sa pensée le caractère d'une beauté surnaturelle; et, tout entier à cet objet d'une contemplation intime, c'est à en reproduire les traits qu'il appliquait son art et son ciseau.
Commentaires : trad; M. Nisard
Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Orator (ad Brutum), (trad: 1964) (8-9), p. 4 (trad: "L'Orateur (à Brutus)" par Yon, Albert en 1964)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
8 Mais je pose en principe qu'il n'y a rien, dans aucun genre, de si beau, qu'il ne soit encore inférieur en beauté à ce dont il n'est que le reflet, comme le portrait d'un visage, à ce que ni les yeux, ni les oreilles, ni aucun sens ne peuvent percevoir, et que nous n'embrassons que par l'imagination et la pensée. Ainsi pour ce qui est des statues de Phidias, auxquelles nous ne voyons dans leur genre rien de supérieur en perfection, et pour les peintures que j'ai citées, nous pouvons cependant en imaginer de plus belles, 9 et cet artiste, lorsqu'il créait son type de Jupiter ou de Minerve, n'avait sous les yeux personne pour lui servir de modèle, mais c'est dans son propre esprit que résidait une vision à part de la beauté qu'il contemplait et sur laquelle il fixait son regard en dirigeant selon la ressemblance de celle-ci son art et sa main.
Properce (Sextus Propertius), Elegiae (redac: (-29):, trad: 2005) (III, 9, 16), p. 101 (latin)
Phidiacus signo se Iuppiter ornat eburno.
Properce (Sextus Propertius), Elegiae , (trad: 2005) (III, 9, 16), p. 101 (trad: "Élégies " par Viarre, Simone en 2005)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Le Jupiter conçu par Phidias tient sa beauté de sa statue d’ivoire.
Strabon (Στράϐων), Γεογραφικά (redac: (1):(25), trad: 1969:2014) (VIII, 3, 30, C353-354 (Overbeck 698)), p. 106-107 (grecque)
Ἀπομνημονεύουσι δὲ τοῦ Φειδίου, διότι πρὸς τὸν Πάναινον εἶπε πυθανόμενον, πρὸς τί παράδειγμα μέλλοι ποιήσειν τὴν εἰκόνα τοῦ Διός, ὅτι πρὸς τὴν Ὁμήρου δι’ ἐπῶν ἐκτεθεῖσαν τούτων·
ἦ καὶ κύανέῃσιν ἐπ’ ὀφρύσι νεῦσε Κρονίων·
ἀμβοσίαι δ’ ἄρα χαῖται ἐπερρώσαντο ἄνακτος
κρατὸς ἀπ’ ἀθανάτοιο, μέγαν δ’ ἐλέλιξεν Ὄλυμπον.
Εἰρῆσθαι γὰρ μάλα δοκεῖ καλῶς, ἔκ τε τῶν ἄλλων καί τῶν ὀφρύων, ὅτι προκαλεῖται τὴν διάνοιαν ὁ ποιητὴς ἀναζωγραφεῖν μέγαν τινὰ τύπον καὶ μεγάλην δύναμιν ἀξίαν τοῦ Διός, καθάπερ καὶ ἐπὶ τῆς Ἥρας, ἅμα φυλάττων τὸ ἐφ’ ἑκατέρῳ πρέπον· ἔφη μὲν γὰρ,
σείσατο δ’εἰνὶ θρόνῳ, ἐλέλιξε δὲ μακρὸν Ὄλυμπον.
τὸ δ’ἐπ’ ἐκείνης συμβὰν ὅλῃ κινηθείσῃ, τοῦτ’ ἐπὶ τοῦ Διὸς ἀπαντῆσαι ταῖς ὀφρύσι μόνον νεύσαντος, συμπαθούσης δέ τι καὶ τῆς κόμης· κομψῶς δ’εἴρηται καὶ τὸ ὁ τὰς τῶν θεῶν εἰκόνας ἢ μόνος ἰδὼν ἢ μόνος δείξας.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
On rappelle que Panainos s’était enquis auprès de Phidias du modèle que celui-ci voulait adopter pour réaliser son effigie de Zeus et que Phidias avait répondu qu’il prenait comme modèle la figure évoquée par ces vers d’Homère (Il., I, 527) : « À ces mots, le Chronide fronça ses sourcils ténébreux ; Ses cheveux divins s’agitèrent sur la tête du seigneur/ immortel, et il fit tourner le grand Olympe ». Il semble avoir bien parlé, surtout à propos des sourcils, parce que le poète donne envie de représenter une grande attitude et une grande puissance, convenant à Zeus, de même qu’à propos d’Héra, tout en gardant la dignité des deux divinités ; car il disait : « Il s’agita sur son trône et fit tourner le grand Olympe ». Ce qui arrive à Héra, avec toute cette agitation, répond au seul froncement des sourcils de Zeus, auquel s’accorde le mouvement de sa chevelure. On a dit justement que Phidias était le seul à avoir vu ou à avoir montré les effigies des dieux.
Strabon (Στράϐων), Γεογραφικά , (trad: 1969:2014) (VIII, 3, 30), p. 106-107 (trad: "Géographie " par Aujac, Germaine; Lasserre, François; Baladié, Raoul; Laudenbach, Benoît en 1969:2014)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
A propos de la statue de Zeus, on cite une réponse mémorable de Phidias à Panainos : celui-ci lui demandait d’après quel modèle il ferait le portrait du dieu ; l’artiste lui répondit : « D’après celui qu’Homère en a laissé dans les vers suivants :
Il dit et, de ses noirs sourcils,
Le fils de Cronos fit un signe ;
Sur sa tête immortelle,
Flottèrent les cheveux divins ;
L’immense Olympe en fut tout ébranlé. »
Excellente évocation en effet, qui, par le détail des sourcils surtout, incite notre imagination à concevoir la forte impression d’une puissance hors de pair, digne de Zeus. Le poète fait de même pour Héra, tout en respectant les nuances qui s’imposent pour l’un et l’autre ; il dit en effet :
Puis on la vit s’agiter sur son siège ;
Le vaste Olympe en fut tout ébranlé.
L’effet que produit, dans son cas, un mouvement de toute sa personne est obtenu, dans le cas de Zeus, par un seul signe des sourcils, accompagné, il est vrai, de quelque modification de sa chevelure. C’est d’autre part une façon spirituelle de désigner Homère, comme le seul qui ait vu, le seul qui ait su représenter l’image des dieux.
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes (redac: (66):(125)), ΟΛΥΜΠΙΚΟΣ Η ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΠΡΩΤΗΣ ΤΟΥ ΘΕΟΥ ΕΝΝΟΙΑΣ, 25-26 (Overbeck 705) (numéro ΧΙΙ) , vol. II, p. 26-28 (grecque)
ἢ δεῖ θεατᾶς εἶναι μόνον τοὺς ἐνθάδε ἤκοντας τῶν τε ἄλλων δηλονότι παγκάλων καὶ σφόδρα ἐνδόξων θεάματων καὶ δὴ μάλιστα τῆς τοῦ θεοῦ θρησκείας καὶ τῷ ὄντι μακαρίας εἰκόνος, ἣν ὑμῶν οἱ πρόγονοι δαπάνης τε ὑπερβολῇ καὶ τέχνης ἐπιτυχόντες τῆς ἄκρας εἰργάσαντο καὶ ἀνέθεσαν, πάντων ὅσα ἔστιν ἐπὶ γῆς ἀγάλματα, κάλλιστον καὶ θεοφιλέστατον, πρὸς τὴν Ὀμηρικὴν ποίησιν, ὥς φασι, Φειδίου παραβαλλομένου, τοῦ δινήσαντος ὀλίγῷ νεύματι τῶν ὀφρύων τὸν ξύπαντα Ὄλυμπον, ὡς ἐκεῖνος μάλιστα ἐναργῶς καὶ πεποιθότως ἐν τοῖς ἔπεσιν εἴρηκεν·
ἦ, καὶ κυανέῃσιν ἐπ’ ὀφρύσι νεῦσε Κρονίων
ἀμβρόσιαιδ᾽ἄραχαῖταιἐπερρώσαντοἄνακτος
κρατὸς ἀπ᾽ ἀθανάτοιο: μέγαν δ᾽ ἐλέλιξεν Ὄλυμπον.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Ou il faut que seuls ceux qui viennent ici (à Olympie) voient les spectacles tout à fait magnifiques et célèbres, et en particulier la statue de culte du dieu et la béatitude que vos ancêtres ont réalisée et consacrée par des dépenses excessives et un art extrême, la plus belle et la plus agréable aux dieux de toutes les statues qui sont sur terre, exécutée par Phidias, à ce qu’on dit, selon la poésie d’Homère : celle du dieu qui fait tourbillonner tout l’Olympe d’un petit froncement des sourcils, comme ce grand poète le dit de façon lumineuse et convaincante dans ses vers : « À ces mots… »
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes (redac: (66):(125)), ΟΛΥΜΠΙΚΟΣ Η ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΠΡΩΤΗΣ ΤΟΥ ΘΕΟΥ ΕΝΝΟΙΑΣ, 51-52 (Overbeck 707) (numéro ) , vol. II, p. 56 (grecque)
οὕτως σὺγε ανεῦγες καὶ ἐμηχανήσω θέαμα, ἀτεχνῶς
νηπενθές τ’ἄχολόν τε, κακῶν ἐπίληθες ἁπάντων.
τοσοῦτο φῶς καὶ τοσαύτη χάρις ἔπεστιν ἀπὸ τῆς τέχνης. […] Εἰ δ’ αὖ τὸ πρέπον εἶδος καὶ τὴν ἀξίαν μορφὴν τῆς θεοῦ φύσεως ἐδημιούργησας, ὕλῃ τε ἐπιτερπεῖ χρησάμενος ἀνδρός τε ἐποίεις μορφὴν ὑπερφυῆ τὸ κάλλος καὶ τὸ μέγεθος δείξας, πλὴν ἀνδρὸς, καὶ τἆλλα ποιήσας ὡς ἐποιήσας, σκοποῦμεν τα νῦν·
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
[…] ainsi toi, Phidias, tu as inventé un spectacle sans artifice, « qui calme la douleur et la colère, qui fait oublier tous les maux » (Od. IV, 221), telles sont la lumière et la grâce qui émanent de ton art […] Mais si tu as créé l’apparence convenable et la forme digne de la nature divine, usant de la matière charmante et montrant que l’apparence de l’homme est magnifique par la beauté et par la taille, en-dehors de l’homme, et faisant le reste comme tu l’as fait, examinons ce qui ce passe maintenant.
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes (redac: (66):(125)), ΟΛΥΜΠΙΚΟΣ Η ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΠΡΩΤΗΣ ΤΟΥ ΘΕΟΥ ΕΝΝΟΙΑΣ, 53 (Overbeck 708) (numéro ΧΙΙ ) , vol. II, p. 58 (grecque)
πρότερον μέν γὰρ ἅτε οὐδὲν σαφὲς εἰδότες ἄλλην ἄλλος ἀνεπλάττομεν ἰδέαν πᾶν τὸ θνητὸν, κατὰ τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν καὶ φύσιν ἕκαστος ἰνδαλλόμενοι καὶ ὀνειρώττοντες· […] σὺ δὲ γε ἰσχύι τέχνης ἐνίκησας καὶ ξυνέλεξας τὴν Ἑλλάδα πρῶτον ἔπειτα τοὺς ἄλλους τῷδε τῷ φάσματι, θεσπέσιον καὶ λάμπρον ἀποδείξας, ὡς μηδένα τῶν ἰδόντων δόξαν ἑτέραν ἔτι λαβεῖν ῥᾳδίως.
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes , (trad: "Discourses ")(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
D’abord, puisque nous ne savons rien de clair, nous nous sommes fait chacun une idée du mortel, imaginant et rêvant chacun selon sa propre nature et sa propre force […] Mais toi (Phidias), par la force de ton art, tu as vaincu et rassemblé la Grèce d’abord, les autres ensuite, autour de cette image, que tu as montrée sainte et brillante, de sorte que personne de ceux qui l’ont vue ne peuvent plus s’en faire facilement une autre idée.
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes (redac: (66):(125)), ΟΛΥΜΠΙΚΟΣ Η ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΠΡΩΤΗΣ ΤΟΥ ΘΕΟΥ ΕΝΝΟΙΑ, 56-57 (Overbeck 709) (numéro XII) , vol. II, p. 60-62 (grecque)
καὶ ὅσα μὲν λιθοξόων ἔργα ἢ γραφέων ἀρχαιότερα τῆς ἐμῆς τέχνης σύμφωνα ἦσαν, πλὴν ὅσον κατὰ τὴν ἀκρίβειαν τῆς ποιήσεως, ἐῶ λέγειν· δόξας δὲ ὑμετέρας κατάλεβον παλαιὰς ἀκινήτους, αἷς οὐκ ἦν ἐναντιοῦσθαι δυνατὸν, καὶ δημιουργοὺς ἄλλους περὶ τὰ θεῖα, πρεσβυτέρους ἡμῶν καὶ πολὺ σοφωτέρους ἀξιοῦντας εἶναι, τοὺς ποιητὰς, ἐκείνων μὲν δυναμένων εἰς πᾶσαν ἐπίνοιαν ἄγειν διὰ τῆς ποιήσεως; τῶν δὲ ἡμετέρων αὐτουργημάτων μόνην ταύτην ἱκανὴν ἐχόντων εἰκασίαν.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Toutes les œuvres des tailleurs de pierre ou des peintres plus anciennes que mon art[Note contexte] étaient harmonieuses, sauf en ce qui concerne l’exactitude du rendu, si je puis dire. Je renversai donc vos anciennes croyances, immuables, auxquelles il était impossible de s’opposer, ainsi que d’autres créateurs, qui pensaient être plus vénérables et bien plus savants sur la divinité, les poètes, parce qu’ils pouvaient conduire à n’importe quelle invention à travers la poésie, tandis que nos créations possédaient la seule vraisemblance suffisante.
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes (redac: (66):(125)), ΟΛΥΜΠΙΚΟΣ Η ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΠΡΩΤΗΣ ΤΟΥ ΘΕΟΥ ΕΝΝΟΙΑΣ, 62 (Overbeck 710) (numéro XII) , vol. II, p. 64 (grecque)
Εἰ δ’ ὑμῖν ἐπαίτιός εἰμι τοῦ σχήματος, οὐκ ἂν φθάνοιτε Ὁμήρῳ πρότερον χαλεπῶς ἔχοντες· ἐκεῖνος γὰρ οὐ μόνον μορφῆν ἐγγύτατα ταυτῆς τῆς δημιουργίας ἐμιμήσατο, χαίτας τε ὀνομάζων τοῦ θεοῦ, ἔτι δὲ ἀνθερεῶνα εὐθυς ἐν ἀρχῇ τῆς ποιήσεως, ὅτε φησὶν ἱκετεύειν τὴν Θέτιν ὑπὲρ τιμῆς τοῦ παιδός·
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Si pour vous, je suis responsable de cette apparence, vous devez vous en prendre d’abord à Homère : car il n’a pas seulement imité la forme au plus près de la création, en nommant la chevelure du dieu, et encore son menton, tout au début du poème, lorsqu’il raconte que Thétis vient le prier pour la gloire de son fils.
Dion Chrysostome (Δίων ὁ Χρυσόστομος), Orationes (redac: (66):(125)), ΟΛΥΜΠΙΚΟΣ Η ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΠΡΩΤΗΣ ΤΟΥ ΘΕΟΥ ΕΝΝΟΙΑΣ, 44-85 (numéro ΧΙΙ) , vol. II, p. 48-86 (grecque)
[44] τριῶν δὴ προκειμένων γενέσεων τῆς δαιμονίου παρ᾽ ἀνθρώποις ὑπολήψεως, ἐμφύτου, ποιητικῆς, νομικῆς, τετάρτην φῶμεν τὴν πλαστικήν τε καὶ δημιουργικὴν τῶν περὶ τὰ θεῖα ἀγάλματα καὶ τὰς εἰκόνας, λέγω δὲ γραφέων τε καὶ ἀνδριαντοποιῶν καὶ λιθοξόων καὶ παντὸς ἁπλῶς τοῦ καταξιώσαντος αὑτὸν ἀποφῆναι μιμητὴν διὰ τέχνης τῆς δαιμονίας φύσεως, εἴτε σκιαγραφίᾳ μάλα ἀσθενεῖ καὶ ἀπατηλῇ πρὸς ὄψιν, χρωμάτων μίξει καὶ γραμμῆς ὅρῳ σχεδὸν τὸ ἀκριβέστατον περιλαμβανούσῃ, εἴτε λίθων γλυφαῖς εἴτε ξοάνων ἐργασίαις, κατ᾽ ὀλίγον τῆς τέχνης ἀφαιρούσης τὸ περιττόν, ἕως ἂν καταλίπῃ αὐτὸ τὸ φαινόμενον εἶδος, εἴτε χωνείᾳ χαλκοῦ καὶ τῶν ὁμοίων ὅσα τίμια διὰ πυρὸς ἐλαθέντων ἢ ῥυέντων ἐπί τινας τύπους, εἴτε κηροῦ πλάσει ῥᾷστα ξυνακολουθοῦντος τῇ [45] τέχνῃ καὶ πλεῖστον ἐπιδεχομένου τὸ τῆς μετανοίας: οἷος ἦν Φειδίας τε καὶ Ἀλκαμένης καὶ Πολύκλειτος, ἔτι δὲ Ἀγλαοφῶν καὶ Πολύγνωτος καὶ Ζεῦξις καὶ πρότερος αὐτῶν ὁ Δαίδαλος. οὐ γὰρ ἀπέχρη τούτοις περὶ τἄλλα ἐπιδείκνυσθαι τὴν αὑτῶν δεινότητα καὶ σοφίαν, ἀλλὰ καὶ θεῶν εἰκόνας καὶ διαθέσεις παντοδαπὰς ἐπιδεικνύντες, ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ χορηγοὺς τὰς πόλεις λαμβάνοντες, πολλῆς ἐνέπλησαν [p. 168] ὑπονοίας καὶ ποικίλης περὶ τοῦ δαιμονίου, οὐ παντελῶς διαφερόμενοι τοῖς ποιηταῖς καὶ νομοθέταις, τὸ μὲν ὅπως μὴ δοκῶσι παράνομοι καὶ ταῖς ἐπικειμέναις ἐνέχωνται ζημίαις, τὸ δὲ ὁρῶντες προκατειλημμένους αὐτοὺς ὑπὸ τῶν ποιητῶν καὶ πρεσβυτέραν οὖσαν τὴν ἐκείνων εἰδωλοποιίαν. οὔκουν ἐβούλοντο φαίνεσθαιτοῖς πολλοῖς ἀπίθανοι καὶ ἀηδεῖς καινοποιοῦντες. [46] τὰ μὲν οὖν πολλὰ τοῖς μύθοις ἑπόμενοι καὶ συνηγοροῦντες ἔπλαττον, τὰ δὲ καὶ παρ᾽ αὑτῶν εἰσέφερον, ἀντίτεχνοι καὶ ὁμότεχνοι τρόπον τινὰ γιγνόμενοι τοῖς ποιηταῖς, ὡς ἐκεῖνοι δι᾽ ἀκοῆς ἐπιδεικνύντες, ἀτεχνῶς καὶ αὐτοὶ δι᾽ ὄψεως ἐξηγούμενοι τὰ θεῖα τοῖς πλείοσι καὶ ἀπειροτέροισθεαταῖς. πάντα δὲ ταῦτα τὴν ἰσχὺν ἔσχεν ἀπὸ τῆς πρώτης ἀρχῆς ἐκείνης, ὡς ἐπὶ τιμῇ καὶ χάριτι ποιούμενα τοῦ δαιμονίου. [47] καὶ μὴν δίχα γε τῆς ἁπλῆς καὶ πρεσβυτάτης ἐννοίας περὶ θεῶν καὶ ξυγγενῶς πᾶσιν ἀνθρώποις ἅμα τῷ λόγῳ φυομένης πρὸς τοῖς τρισὶ τούτοις ἑρμηνεῦσι καὶ διδασκάλοις ποιητικῆς καὶ νομοθετικῆσκαὶ δημιουργικῆς τέταρτον ἀνάγκη παραλαβεῖν, οὐδαμῇ ῥᾴθυμον οὐδὲ ἀπείρως ἡγούμενον ἔχειν ὑπὲρ αὐτῶν, λέγω δὲ τὸν φιλόσοφον ἄνδρα, ἢ λόγῳ ἐξηγητὴν καὶ προφήτην τῆς ἀθανάτου φύσεως ἀληθέστατον ἴσως καὶ τελειότατον. [48] τὸν μὲν οὖν νομοθέτην ἐάσωμεν τὰ νῦν εἰς εὐθύνας ἄγειν, ἄνδρα αὐστηρὸν καὶ τοὺς ἄλλους αὐτὸν εὐθύνοντα: δέοι γὰρ ἂν αὐτὸν αὐτοῦ φείδεσθαι καὶ τῆς ὑμετέρας ἀσχολίας. ὑπὲρ δὲ τῶν λοιπῶν ἑκάστου γένους προχειρισάμενοι τὸν ἄκρον σκοπῶμεν, εἴ τινα ὠφέλειαν ἢ καὶ βλάβην φανήσονται πεποιηκότες πρὸς εὐσέβειαν τοῖς αὑτῶν ἔργοις ἢ λόγοις, ὅπως τε ἔχουσιν ὁμολογίας ἢτοῦ διαφέρεσθαι ἀλλήλοις, καὶ τίς αὐτῶν ξυνέπεται τῷ ἀληθεῖ μάλιστα, τῇ πρώτῃ καὶ ἀδόλῳ γνώμῃ σύμφωνος ὤν. πάντες τοιγαροῦν οὗτοι ξυνᾴδουσιν, ὥσπερ ἑνὸς ἴχνους λαβόμενοι, καὶ τοῦτο σῴζοντες, οἱ μὲν σαφῶς, οἱ δὲ ἀδηλότερον. οὐ γὰρ ἂν ἴσως δέοιτο παραμυθίας ὁ τῇ ἀληθείᾳ φιλόσοφος, εἰ μὴ πρὸς σύγκρισιν ἄγοιτο ποιηταῖς[p. 169] ἀγαλμάτων ἢ μέτρων, καὶ ταῦτα ἐν ὄχλῳ πανηγύρεως ἐκείνοις φίλων δικαστῶν. [49] εἰ γάρ τις Φειδίαν πρῶτον ἐν τοῖς Ἕλλησιν εὐθύνοι, τὸν σοφὸν τοῦτον καὶ δαιμόνιον ἐργάτην τοῦ σεμνοῦ καὶ παγκάλου δημιουργήματος, καθίσας δικαστὰς τοὺς βραβεύοντας τῷ θεῷ τὸν ἀγῶνα, μᾶλλον δὲ κοινὸν δικαστήριον ξυμπάντων Πελοποννησίων, ἔτι δὲ Βοιωτῶν καὶ Ἰώνων καὶ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων τῶν πανταχοῦ κατὰ τὴν Εὐρώπην καὶ τὴν Ἀσίαν, οὐ τῶν χρημάτων λόγον ἀπαιτῶν οὐδὲ τῆς περὶ τὸ ἄγαλμα δαπάνης, ὁπόσων χρυσὸς ὠνήθη ταλάντων καὶ ἐλέφας, ἔτι δὲ κυπάριττος καὶ θύον πρὸς τὴν ἐντὸς ἐργασίαν μόνιμος ὕλη καὶ ἀδιάφθορος, τροφῆς τε καὶ μισθῶν ἀναλώματος τοῖς ἐργασαμένοις οὐκ ὀλίγοις οὐδὲ ὀλίγον χρόνον ἄλλοις τε οὐ φαύλοις δημιουργοῖς καὶ τὸν πλεῖστον καὶ τελεώτατον μισθὸν ὑπὲρ τῆς τέχνης Φειδίᾳ: [50] ταῦτα μὲν γὰρ Ἠλείοις προσήκοντα λογίσασθαι τοῖς ἀναλώσασιν ἀφθόνως καὶ μεγαλοπρεπῶς: ἡμεῖς δὲ ὑπὲρ ἄλλου φήσομεν τῷ Φειδίᾳ προκεῖσθαι τὸν ἀγῶνα: εἰ οὖν δὴ λέγοι τις πρὸς αὐτόν, ὦ βέλτιστε καὶ ἄριστε τῶν δημιουργῶν, ὡς μὲν ἡδὺ καὶ προσφιλὲς ὅραμα καὶ τέρψιν ἀμήχανον θέας εἰργάσω πᾶσιν Ἕλλησι καὶ βαρβάροις, ὅσοι ποτὲ δεῦρο ἀφίκοντο πολλοὶ πολλάκις, οὐδεὶς ἀντερεῖ. [51] τῷ γὰρ ὄντι καὶ τὴν ἄλογον ἄν ἐκπλήξειε τοῦτό γε τῶν ζῴων φύσιν, εἰ δύναιντο προσιδεῖν μόνον, ταύρων τε τῶν ἀεὶ πρὸς τόνδε τὸν βωμὸν ἀγομένων, ὡς ἑκόντας ὑπέχειν τοῖς καταρχομένοις, εἴ τινα παρέξουσι τῷ θεῷ χάριν, ἔτι δὲ ἀετῶν τε καὶ ἵππων καὶ λεόντων, ὡς τὸ ἀνήμερον καὶ ἄγριον σβέσαντας τοῦ θυμοῦ πολλὴν ἡσυχίαν ἄγειν, τερφθέντας ὑπὸ τῆς θέας: ἀνθρώπων δέ, ὃς ἂν ᾖ παντελῶς ἐπίπονος τὴν ψυχήν, πολλὰς ἀναντλήσας συμφορὰς καὶ λύπας ἐν τῷ βίῳ μηδὲ ὕπνον ἡδὺν ἐπιβαλλόμενος, καὶ ὅς δοκεῖ μοι κατ᾽ ἐναντίον στὰς τῆσδε τῆς εἰκόνος ἐκλαθέσθαι ἂν πάντων ὅσα ἐν ἀνθρωπίνῳ βίῳ δεινὰ καὶ χαλεπὰ γίγνεται παθεῖν. [52] οὕτως σύγε ἀνεῦρες καὶ ἐμηχανήσω θέαμα, ἀτεχνῶς νηπενθές τ᾽ ἄχολόν τε, κακῶν ἐπίληθες ἁπάντων. τοσοῦτον φῶς καὶ τοσαύτη χάρις ἔπεστιν ἀπὸ τῆς τέχνης. οὐδὲγὰρ αὐτὸν τὸν Ἥφαιστον εἰκὸς ἐγκαλέσαι τῷδε τῷ ἔργῳ, κρίνοντα πρὸς ἡδονὴν καὶ τέρψιν ἀνθρωπίνης ὄψεως. εἰ δ᾽ αὖ τὸ πρέπον εἶδος καὶ τὴν ἀξίαν μορφὴν τῆς θεοῦ φύσεως ἐδημιούργησας, ὕλῃ τε ἐπιτερπεῖ χρησάμενος, ἀνδρός τε μορφὴν ὑπερφυᾶ τὸ κάλλος καὶ τὸ μέγεθος δείξας, πλὴν ἀνδρὸς καὶ τἄλλα ποιήσασὡς ἐποίησας, σκοπῶμεν τὰ νῦν: ὑπὲρ ὧν ἀπολογησάμενος ἱκανῶς ἐν τοῖς παροῦσι, καὶ πείσας ὅτι τὸ οἰκεῖον καὶ τὸ πρέπον ἐξεῦρες σχήματός τε καὶ μορφῆς τῷ πρώτῳ καὶ μεγίστῳ θεῷ, μισθὸν ἕτερον τοῦ παρ᾽ Ἠλείων προσλάβοις ἂν μείζω καὶ τελειότερον. [53] ὁρᾷς γὰρ ὅτι οὐ μικρὸς ἁγὼν οὐδ᾽ ὁ κίνδυνος ἡμῖν. πρότερον μὲν γάρ,ἅτε οὐδὲν σαφὲς εἰδότες, ἄλλην ἄλλος ἀνεπλάττομεν ἰδέαν, πᾶν τὸ θνητὸν κατὰ τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν καὶ φύσιν ἕκαστος ἰνδαλλόμενοι καὶ ὀνειρώττοντες: εἴ τέ πού τινα μικρὰ καὶ ἄσημα τῶν ἔμπροσθεν εἰκάσματα τεχνιτῶν, οὐ πάνυ τούτοις οὔτε πιστεύοντες οὔτε προσέχοντες τὸν νοῦν. σὺ δέ γε ἰσχύϊ τέχνης ἐνίκησασκαὶ ξυνέλεξας τὴν Ἑλλάδα πρῶτον, ἔπειτα τοὺς ἄλλους τῷδε τῷ φάσματι, θεσπέσιον καὶ λαμπρὸν ἀποδείξας, ὡς μηδένα τῶν ἰδόντων δόξαν ἑτέραν ἔτι λαβεῖν ῥᾳδίως. [54] ἆρ᾽ οὖν οἴει τὸν Ἴφιτον καὶ τὸν Λυκοῦργον καὶ τοὺς τότε Ἠλείους διὰ χρημάτων ἀπορίαν τὸν μὲν ἀγῶνα καὶ τὴν θυσίαν ποιῆσαι τῷ Διὶ πρέπουσαν, ἄγαλμαδὲ μηδὲν ἐξευρεῖν ἐπ᾽ ὀνόματι καὶ σχήματι τοῦ θεοῦ, σχεδόν τι προέχοντας δυνάμει τῶν ὕστερον, ἢ μᾶλλον φοβηθέντας μήποτε οὐ δύναιντο ἱκανῶς ἀπομιμήσασθαι διὰ θνητῆς τέχνης τὴν ἄκραν καὶ τελειοτάτην φύσιν; [p. 171] [55] πρὸς δὴ ταῦτα τυχὸν εἴποι ἂν Φειδίας, ἅτε ἀνὴρ οὐκ ἄγλωττος οὐδὲ ἀγλώττου πόλεως, ἔτι δὲ συνήθης καὶ ἑταῖρος Περικλέους: ἄνδρες Ἕλληνες, ὁ μὲν ἀγὼν τῶν πώποτε μέγιστος: οὐ γὰρ περὶ ἀρχῆς οὐδὲ περὶ στρατηγίας μιᾶς πόλεως οὐδὲ περὶ νεῶν πλήθους ἢ πεζοῦ στρατοπέδου, πότερον ὀρθῶς ἢ μὴ διῴκηται, τὰ νῦν ὑπέχω λόγον, ἀλλὰ περὶ τοῦ πάντων κρατοῦντος θεοῦ καὶ τῆς πρὸς ἐκεῖνον ὁμοιότητος, εἴτε εὐσχημόνως καὶ προσεοικότως γέγονεν, οὐδὲν ἐλλείπουσα τῆς δυνατῆς πρὸς τὸ δαιμόνιον ἀνθρώποις ἀπεικασίας, [56] εἴτε ἀναξία καὶ ἀπρεπής. ἐνθυμεῖσθε δὲ ὅτι οὐκ ἐγὼ πρῶτος ὑμῖν ἐγενόμην ἐξηγητὴς καὶ διδάσκαλος τῆς ἀληθείας. οὐδὲ γὰρ ἔφυν ἔτι κατ᾽ ἀρχὰς τῆς Ἑλλάδος οὐδέπω σαφῆ καὶ ἀραρότα δόγματα ἐχούσης περὶ τούτων, ἀλλὰ πρεσβυτέρας τρόπον τινὰ καὶ τὰ περὶ τοὺς θεοὺς ἤδη πεπεισμένης καὶ νομιζούσης ἰσχυρῶς. καὶ ὅσα μὲν λιθοξόων ἔργα ἢ γραφέων ἀρχαιότερα τῆς ἐμῆς τέχνης σύμφωνα ἦσαν, πλὴν ὅσον κατὰ τὴν ἀκρίβειαν τῆς ποιήσεως, ἐῶ λέγειν. [57] δόξας δὲ ὑμετέρας κατέλαβον παλαιὰς ἀκινήτους, αἷς οὐκ ἦν ἐναντιοῦσθαι δυνατόν, καὶ δημιουργοὺς ἄλλους περὶ τὰ θεῖα, πρεσβυτέρους ἡμῶν καὶ πολὺ σοφωτέρους ἀξιοῦντας εἶναι, τοὺς ποιητάς, ἐκείνων μὲν δυναμένων εἰς πᾶσαν ἐπίνοιαν ἄγειν διὰ τῆς ποιήσεως, τῶν δὲ ἡμετέρων αὐτουργημάτων μόνην ταύτην ἱκανὴν ἐχόντων εἰκασίαν. [58] τὰ γὰρ θεῖα φάσματα, λέγω δὲ ἡλίου καὶ σελήνης καὶ σύμπαντος οὐρανοῦ καὶ ἄστρων, αὐτὰ μὲν καθ᾽ αὑτὰ φαινόμενα θαυμαστὰ πάντως, ἡ δὲ μίμησις αὐτῶν ἁπλῆ καὶ ἄτεχνος, εἴ τις ἐθέλοι τὰ σελήνης σχήματα ἀφομοιοῦν ἢ τὸν ἡλίου κύκλον: ἔτι δὲ ἤθους καὶ διανοίας αὐτὰ μὲν ἐκεῖνα μεστὰ πάντως, ἐν δὲ τοῖς εἰκάσμασιν οὐδὲν ἐνδεικνύμενα τοιοῦτον: ὅθεν ἴσως καὶ τὸ ἐξ ἀρχῆς οὕτως ἐνομίσθη τοῖς Ἕλλησι. [59] νοῦν γὰρ καὶ φρόνησιν αὐτὴν μὲν καθ᾽ αὑτὴν οὔτε τις πλάστης οὔτε τις γραφεὺς εἰκάσαι δυνατὸς ἔσται: ἀθέατοι γὰρ τῶν τοιούτων καὶ ἀνιστόρητοι παντελῶς πάντες. τὸ δὲ ἐν ᾧ τοῦτο γιγνόμενόν ἐστιν οὐχ ὑπονοοῦντες, ἀλλ᾽ εἰδότες, ἐπ᾽ αὐτὸ καταφεύγομεν, ἀνθρώπινον σῶμα ὡς ἀγγεῖον φρονήσεως καὶ λόγου θεῷ προσάπτοντες, ἐνδείᾳ καὶ ἀπορίᾳ παραδείγματος τῷ φανερῷ τε καὶ εἰκαστῷ τὸ ἀνείκαστον καὶ ἀφανὲς ἐνδείκνυσθαι ζητοῦντες, συμβόλου δυνάμει χρώμενοι, κρεῖττονἤ φασι τῶν βαρβάρων τινὰς ζῴοις τὸ θεῖον ἀφομοιοῦν κατὰ σμικρὰς καὶ ἀτόπους ἀφορμάς. ὁ δὲ πλεῖστον ὑπερβαλὼν κάλλει καὶ σεμνότητι καὶ μεγαλοπρεπείᾳ, σχεδὸν οὗτος πολὺ κράτιστος δημιουργὸς τῶν περὶ τὰ θεῖα ἀγαλμάτων. [60] οὐδὲ γὰρ ὡς βέλτιον ὑπῆρχε μηδὲν ἵδρυμα μηδὲ εἰκόνα θεῶν ἀποδεδεῖχθαιπαρ᾽ ἀνθρώποις φαίη τις ἄν, ὡς πρὸς μόνα ὁρᾶν δέον τὰ οὐράνια. ταῦτα μὲν γὰρ ξύμπαντα ὅ γε νοῦν ἔχων σέβει, θεοὺς ἡγούμενος μακαρίους μακρόθεν ὁρῶν: διὰ δὲ τὴν πρὸς τὸ δαιμόνιον ὁρμὴν ἰσχυρὸς ἔρως πᾶσιν ἀνθρώποις ἐγγύθεν τιμᾶν καὶ θεραπεύειν τὸ θεῖον, προσιόντας καὶ ἁπτομένους μετὰ πειθοῦς, θύοντας καὶ στεφανοῦντας. [61] ἀτεχνῶς γὰρ ὥσπερ νήπιοι παῖδες πατρὸς ἢ μητρὸς ἀπεσπασμένοι δεινὸν ἵμερον ἔχοντες καὶ πόθον ὀρέγουσι χεῖρας οὐ παροῦσι πολλάκις ὀνειρώττοντες, οὕτω καὶ θεοῖς ἄνθρωποι ἀγαπῶντες δικαίως διά τε εὐεργεσίαν καὶ συγγένειαν, προθυμούμενοι πάντα τρόπον συνεῖναί τε καὶ ὁμιλεῖν: ὥστε καὶ πολλοὶ τῶνβαρβάρων πενίᾳ τε καὶ ἀπορίᾳ τέχνης ὄρη θεοὺς ἐπονομάζουσι καὶ δένδρα ἀργὰ καὶ ἀσήμους λίθους, οὐδαμῇ οὐδαμῶς οἰκειότερα τῆς μορφῆς. [62] εἰ δ᾽ ὑμῖν ἐπαίτιός εἰμι τοῦ σχήματος, οὐκ ἂν φθάνοιτε Ὁμήρῳ πρότερον χαλεπῶς ἔχοντες: ἐκεῖνος γὰρ οὐ μόνον μορφὴνἐγγύτατα τῆς δημιουργίας ἐμιμήσατο, χαίτας τε ὀνομάζων τοῦ θεοῦ, ἔτι δὲ ἀνθερεῶνα εὐθὺς ἐν ἀρχῇ τῆς ποιήσεως, ὅτε φησὶν ἱκετεύειν τὴν Θέτιν ὑπὲρ τιμῆς τοῦ παιδός: πρὸς δὲ τούτοις ὁμιλίας τε καὶ βουλεύσεις καὶ δημηγορίας τοῖς θεοῖς, ἔτι δὲ ἐξ Ἴδης ἀφίξεις πρὸς οὐρανὸν καὶ Ὄλυμπον, ὕπνους τε καὶ συμπόσια καὶ[p. 173] μίξεις, μάλα μὲν ὑψηλῶς σύμπαντα κοσμῶν τοῖς ἔπεσιν, ὅμως δὲ ἐχόμενα θνητῆς ὁμοιότητος. καὶ δή γε καὶ ὁπότε ἐτόλμησεν Ἀγαμέμνονα προσεικάσαι τοῦ θεοῦ τοῖς κυριωτάτοις μέρεσιν εἰπών, ὄμματα καὶ κεφαλὴν ἴκελος Διὶ τερπικεραύνῳ. [63] τὸ δέ γε τῆς ἐμῆς ἐργασίας οὐκ ἄν τις οὐδὲ μανείς τινι ἀφομοιώσειεν οὐδὲ θνητῷ, πρὸς κάλλος ἢ μέγεθος θεοῦ συνεξεταζόμενον. ἀφ᾽ οὗ γε εἰ μὴ Ὁμήρου πολὺ φανῶ κρείττων καὶ σωφρονέστερος ποιητής, τοῦ δόξαντος ὑμῖν ἰσοθέου τὴν σοφίαν, ἣν βούλεσθε ζημίαν ἕτοιμος ὑπέχειν ἐγώ. λέγω δὲ πρὸς τὸ δυνατὸν τῆς ἐμαυτοῦ τέχνης: [64] δαψιλὲς γὰρ χρῆμα ποίησις καὶ πάντα τρόπον εὔπορον καὶ αὐτόνομον, καὶ χορηγίᾳ γλώττης καὶ πλήθει ῥημάτων ἱκανὸν ἐξ αὑτοῦ πάντα δηλῶσαι τὰ τῆς ψυχῆς βουλήματα, κἂν ὁποιονοῦν διανοηθῇ σχῆμα ἢ ἔργον ἢ πάθος ἢ μέγεθος, οὐκ ἂν ἀπορήσειεν ἀγγέλου φωνῆς πάνυ ἐναργῶς σημαινούσης ἕκαστα.
στρεπτὴ γὰρ γλῶσσ᾽ ἐστὶ βροτῶν, πολέες δ᾽ ἔνι μῦθοι,
φησὶν Ὅμηρος αὐτός,
παντοῖοι, ἐπέων δὲ πολὺς νομὸς ἔνθα καὶ ἔνθα.
[65] κινδυνεύει γὰρ οὖν τὸ ἀνθρώπινον γένος ἁπάντων ἐνδεὲς γενέσθαι μᾶλλον ἢ φωνῆς καὶ λέξεως: τούτου δὲ μόνου κέκτηται θαυμαστόν τινα πλοῦτον. οὐδὲν γοῦν παραλέλοιπεν ἄφθεγκτον οὐδὲ ἄσημον τῶν πρὸς αἴσθησιν ἀφικνουμένων, ἀλλ᾽ εὐθὺς ἐπιβάλλει τῷ νοηθέντι σαφῆ σφραγῖδα ὀνόματος, πολλάκις δὲ καὶ πλείους φωνὰς ἑνὸς πράγματος, ὧν ὁπόταν φθέγξηταί τινα, παρέσχε δόξαν οὐ πολὺ ἀσθενεστέραν τἀληθοῦς. πλείστη μὲν οὖν ἐξουσία καὶ δύναμις ἀνθρώπῳ περὶ λόγον ἐνδείξασθαι τὸ παραστάν. [66] ἡ δὲ τῶν ποιητῶν τέχνη μάλα αὐθάδης καὶ ἀνεπίληπτος, ἄλλως τε Ὁμήρου, τοῦ πλείστην ἄγοντος παρρησίαν, ὃς οὐχ ἕνα εἵλετο χαρακτῆρα λέξεως, ἀλλὰ πᾶσαν τὴν Ἑλληνικὴν γλῶτταν διῃρημένην τέως ἀνέμιξε, Δωριέων τε καὶ Ἰώνων, ἔτι δὲ τὴν Ἀθηναίων, εἰς ταὐτὸ κεράσας [p. 174] πολλῷ μᾶλλον ἢ τὰ χρώματα οἱ βαφεῖς, οὐ μόνον τῶν καθ᾽ αὑτόν, ἀλλὰ καὶ τῶν πρότερον, εἴ πού τι ῥῆμα ἐκλελοιπός, καὶ τοῦτο ἀναλαβὼν ὥσπερ νόμισμα ἀρχαῖον ἐκ θησαυροῦ ποθεν ἀδεσπότου διὰ φιλορρηματίαν, πολλὰ δὲ καὶ βαρβάρων ὀνόματα, [67] φειδόμενος οὐδενὸς ὅ,τι μόνον ἡδονὴν ἢ σφοδρότητα ἔδοξεν αὐτῷῥῆμα ἔχειν: πρὸς δὲ τούτοις μεταφέρων οὐ τὰ γειτνιῶντα μόνον οὐδὲ ἀπὸ τῶν ἐγγύθεν, ἀλλὰ τὰ πλεῖστον ἀπέχοντα, ὅπως κηλήσῃ τὸν ἀκροατὴν μετ᾽ ἐκπλήξεως καταγοητεύσας, καὶ οὐδὲ ταῦτα κατὰ χώραν ἐῶν, ἀλλὰ τὰ μὲν μηκύνων, τὰ δὲ συναιρῶν, τὰ δὲ ἄλλως παρατρέπων: τελευτῶν δὲ αὑτὸν ἀπέφαινεν οὐ μόνον μέτρων ποιητήν, [68] ἀλλὰ καὶ ῥημάτων, παρ᾽ αὑτοῦ φθεγγόμενος, τὰ μὲν ἁπλῶς τιθέμενος ὀνόματα τοῖς πράγμασι, τὰ δ᾽ ἐπὶ τοῖς κυρίοις ἐπονομάζων, οἷον σφραγῖδα σφραγῖδι ἐπιβάλλων ἐναργῆ μᾶλλον καὶ εὔδηλον, οὐδενὸς φθόγγου ἀπεχόμενος, ἀλλὰ ἔμβραχυ ποταμῶν τε μιμούμενος φωνὰς καὶ ὕλης καὶ ἀνέμων καὶ πυρὸς καὶ θαλάττης,ἔτι δὲ χαλκοῦ καὶ λίθου καὶ ξυμπάντων ἁπλῶς ζῴων καὶ ὀργάνων, τοῦτο μὲν θηρίων, τοῦτο δὲ ὀρνίθων, τοῦτο δὲ αὐλῶν τε καὶ συρίγγων: καναχάς τε καὶ βόμβους καὶ κτύπον καὶ δοῦπον καὶ ἄραβον πρῶτος ἐξευρὼν καὶ ὀνομάσας ποταμούς τε μορμύροντας καὶ βέλη κλάζοντα καὶ βοῶντα κύματα καὶ χαλεπαίνοντας ἀνέμουσκαὶ ἄλλα τοιαῦτα δεινὰ καὶ ἄτοπα τῷ ὄντι θαύματα, πολλὴν ἐμβάλλοντα τῇ γνώμῃ ταραχήν καὶ θόρυβον: [69] ὥστε οὐκ ἦν αὐτῷ ἀπορία φοβερῶν ὀνομάτων καὶ ἡδέων, ἔτι δὲ λείων καὶ τραχέων καὶ μυρίας ἄλλας ἐχόντων διαφορὰς ἔν τε τοῖς ἤχοις καὶ τοῖς διανοήμασιν. ὑφ᾽ ἧς ἐποποιίας δυνατὸς ἦν ὁποῖον ἐβούλετο ἐμποιῆσαιτῇ ψυχῇ πάθος. τὸ δὲ ἡμέτερον αὖ γένος, τὸ χειρωνακτικὸν καὶ δημιουργικόν, οὐδαμῇ ἐφικνεῖται τῆς τοιαύτης ἐλευθερίας, ἀλλὰ πρῶτον μὲν ὕλης προσδεόμεθα, ἀσφαλοῦς μὲν ὥστε διαμεῖναι, πολὺν δὲ ἐχούσης κάματον πορισθῆναί τε οὐ ῥᾳδίας, [70] ἔτι δὲ οὐκ ὀλίγων συνεργῶν. πρὸς δὲ αὖ τούτοις ἓν σχῆμα ἑκάστης[p. 175] εἰκόνος ἀνάγκη ἐργάσασθαι, καὶ τοῦτο ἀκίνητον καὶ μένον, ὥστε τὴν πᾶσαν ἐν αὑτῷ τοῦ θεοῦ ξυλλαβεῖν φύσιν καὶ δύναμιν. τοῖς δὲ ποιηταῖς πολλάς τινας μορφὰς καὶ παντοδαπὰ εἴδη περιλαβεῖν τῇ ποιήσει ῥᾴδιον, κινήσεις τε καὶ ἡσυχίας προστιθέντας αὐτοῖς, ὅπως ἂν ἑκάστοτε πρέπειν ἡγῶνται, καὶ ἔργα καὶ λόγους, καὶ προσέτι οἶμαι τὸ τῆς ἀπάτης καὶ τὸ τοῦ χρόνου. μιᾷ γὰρ ἐπινοίᾳ καὶ ὁρμῇ τῆς ψυχῆς ἐνεχθεὶς ὁ ποιητὴς πολύ τι πλῆθος ἐπῶν ἤρυσεν, ὥσπερ ἐκ πηγῆς ὕδατος ὑπερβλύσαντος, πρὶν ἐπιλιπεῖν αὐτὸν καὶ διαρρυῆναι τὸ φάντασμα καὶ τὴν ἐπίνοιαν ἣν ἔλαβε. τὸ δέ γε ἡμέτερον τῆς τέχνης ἐπίπονον καὶ βραδύ, μόλις καὶ κατ᾽ ὀλίγον προβαῖνον, ἅτε οἶμαι πετρώδει καὶ στερεᾷ κάμνον ὕλῃ. [71] τὸ δὲ πάντων χαλεπώτατον, ἀνάγκη παραμένειν τῷ δημιουργῷ τὴν εἰκόνα ἐν τῇ ψυχῇ τὴν αὐτὴν ἀεί, μέχρις ἂν ἐκτελέσῃ τὸ ἔργον, πολλάκις καὶ πολλοῖς ἔτεσι. καὶ δὴ τὸ λεγόμενον, ὡς ἔστιν ἀκοῆς πιστότερα ὄμματα, ἀληθὲς ἴσως: πολύ γε μὴν δυσπειστότερα καὶ πλείονος δεόμενα ἐναργείας. ἡ μὲν γὰρ ὄψις αὐτοῖς τοῖς ὁρωμένοις συμβάλλει, τὴν δὲ ἀκοὴν οὐκ ἀδύνατον ἀναπτερῶσαι καὶ παραλογίσασθαι, μιμήματα εἰσπέμποντα γεγοητευμένα μέτροις καὶ ἤχοις. [72] καὶ μὴν τά γε ἡμέτερα τῆς τέχνης ἀναγκαῖα μέτρα πλήθους τε πέρι καὶ μεγέθους: τοῖς δὲ ποιηταῖς ἔξεστι καὶ ταῦτα ἐφ᾽ ὁποσονοῦν αὐξῆσαι. τοιγαροῦν Ὁμήρῳ μὲν ῥᾴδιον ἐγένετο εἰπεῖν τὸ μέγεθος τῆς Ἔριδος, ὅτι
οὐρανῷ ἐστήριξε κάρη καὶ ἐπὶ χθονὶ βαίνει:
ἐμοὶ δὲ ἀγαπητὸν δήπουθεν πληρῶσαι τὸν ὑπὸ Ἠλείων ἢ Ἀθηναίων ἀποδειχθέντα τόπον. [73] σὺ μὲν οὖν φήσεις, ὦ σοφώτατε τῶν ποιητῶν Ὅμηρε, πολὺ τῇ τε δυνάμει τῆς ποιήσεως καὶ τῷ χρόνῳ προέχων, σχεδὸν πρῶτος ἐπιδεῖξαι τοῖς Ἕλλησι τῶν τε ἄλλων ἁπάντων θεῶν [p. 176] καὶ δὴ τοῦ μεγίστου θεῶν πολλὰς καὶ καλὰς εἰκόνας, τὰς μέν τινας ἡμέρους, τὰς δὲ φοβερὰς καὶ δεινάς. [74] ὁ δὲ ἡμέτερος εἰρηνικὸς καὶ πανταχοῦ πρᾷος, οἷος ἀστασιάστου καὶ ὁμονοούσης τῆς Ἑλλάδος ἐπίσκοπος: ὃν ἐγὼ μετὰ τῆς ἐμαυτοῦ τέχνης καὶ τῆς Ἠλείων πόλεως σοφῆς καὶ ἀγαθῆς βουλευσάμενος ἱδρυσάμην, ἥμερον καὶ σεμνὸνἐν ἀλύπῳ σχήματι, τὸν βίου καὶ ζωῆς καὶ ξυμπάντων δοτῆρα τῶν ἀγαθῶν, κοινὸν ἀνθρώπων καὶ πατέρα καὶ σωτῆρα καὶ φύλακα, ὡς δυνατὸν ἦν θνητῷ διανοηθέντι μιμήσασθαι τὴν θείαν καὶ ἀμήχανον φύσιν. [75] σκόπει δέ, εἰ μὴ πάσαις ταῖς ἐπωνυμίαις ταῖς τοῦ θεοῦ πρέπουσαν εὑρήσεις τὴν εἰκόνα: Ζεὺς γὰρ μόνος θεῶν πατὴρ καὶ βασιλεὺς ἐπονομάζεται, Πολιεύς τε καὶ Ὁμόγνιος καὶ Φίλιος καὶ Ἑταιρεῖος, πρὸς δὲ τούτοις Ἱκέσιός τε καὶ Φύξιος καὶ Ξένιος καὶ Κτήσιος καὶ Ἐπικάρπιος καὶ μυρίας ἄλλας ἐπικλήσεις ἔχων πάσας ἀγαθάς, βασιλεὺς μὲν κατὰ τὴν ἀρχὴν καὶ δύναμιν ὠνομασμένος, πατὴρ δὲ οἶμαι διά τε τὴν κηδεμονίαν καὶτὸ πρᾷον, Πολιεὺς δὲ κατὰ τὸν νόμον καὶ τὸ κοινὸν ὄφελος, Ὁμόγνιος δὲ διὰ τὴν τοῦ γένους κοινωνίαν θεοῖς καὶ ἀνθρώποις, [76] φίλιος δὲ καὶ Ἑταιρεῖος, ὅτι πάντας ἀνθρώπους ξυνάγει καὶ βούλεται φίλους εἶναι ἀλλήλοις, ἐχθρὸν δὲ ἢ πολέμιον οὐδένα οὐδενός, Ἱκέσιος δέ, ὡς ἂν ἐπήκοός τε καὶ ἵλεως τοῖς δεομένοις, Φύξιος δὲ διὰ τὴντῶν κακῶν ἀπόφυξιν, Ξένιος δέ, ὅτι δεῖ μηδὲ τῶν ξένων ἀμελεῖν μηδὲ ἀλλότριον ἡγεῖσθαι ἀνθρώπων μηδένα, Κτήσιος δὲ καὶ Ἐπικάρπιος, ἅτε τῶν καρπῶν αἴτιος καὶ δοτὴρ πλούτου καὶ δυνάμεως. [77] ὅτου δὲ ἦν ἐπιδεῖξαι ταῦτα μὴ φθεγγόμενον, ἆρα οὐχ ἱκανῶς ἔχει κατὰ τὴν τέχνην; τὴν μὲν γὰρ ἀρχὴν καὶ τὸν βασιλέα βούλεται δηλοῦντὸ ἰσχυρὸν τοῦ εἴδους καὶ τὸ μεγαλοπρεπές: τὸν δὲ πατέρα καὶ τὴν κηδεμονίαν τὸ πρᾷον καὶ προσφιλές: τὸν δὲ Πολιέα καὶ νόμιμον ἥ τε σεμνότης κα
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Notre Zeus est tout à fait paisible et doux, comme il sied au défenseur de la concorde et de l’unité de la Grèce ; grâce à mon art et aux conseils que j’ai donnés à la bonne et sage cité des Éléens, je l’ai installé calme et digne, dans une attitude sans trouble, distribuant la vie, l’animation et tous les biens, père commun des hommes, sauveur et gardien, autant qu’il était possible à un mortel d’imiter la nature divine et inorganique. Regarde si tu ne trouves pas la statue conforme à toutes les épiclèses du dieu : on appelle Zeus seul père et roi unique des dieux, protecteur de la cité, de l’amitié et des confréries, et encore des suppliants, des hôtes, de la fertilité et il possède encore des milliers d’autres épithètes […] Ce qu’il ne pouvait pas montrer sans parler, n’en est-il pas capable à travers son art ? La force et la majesté de l’attitude veulent manifester le pouvoir royal, la douceur et l’aménité signifient la sollicitude du père, la dignité et le sérieux le protecteur de la cité et de la loi, la ressemblance de la représentation la communauté d’origine entre les dieux et les hommes, la bonhommie, la douceur et la noblesse montrent l’amitié, la miséricorde, l’hospitalité, le refuge, et toutes ces qualités ; la simplicité et la grandeur répandues dans l’apparence imitent la prospérité et la fécondité. Car sans artifice, il ressemble à quelqu’un qui donne les biens avec plaisir. Voilà donc ce que j’ai tâché d’imiter, puisque je ne pouvais pas le nommer.
Plutarque (Πλούταρχος), Βίοι Παράλληλοι (redac: (68):(117), trad: 2002) (Vie de Paul Émile, 28 (Overbeck 726) ), t. IV, p. 104 (grecque)
᾿Εν δ´ Ὀλυμπίᾳ τοῦτο δὴ τὸ πολυθρύλητον ἐκεῖνον ἀναφθέγξασθαί φασιν, ὡς τὸν Ὁμήρου Δία Φειδίας ἀποπλάσαιτο.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
On dit qu’à Olympie cet homme prononça cette parole fameuse selon laquelle Phidias avait sculpté le Zeus d’Homère.
Plutarque (Πλούταρχος), Βίοι Παράλληλοι , (trad: 2002)(trad: "Vies parallèles " par Ozanam, Anne-Marie en 2002)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Et en la ville d’Olympie, en visitant le temple de Jupiter Olympien, il dit et proféra tout haut cette parole qui depuis a tant été célébrée : « que véritablement Phidias avait formé Jupiter tel comme Homère l’avait décrit ».
Commentaires : Trad. Amyot
Plutarque (Πλούταρχος), Βίοι Παράλληλοι , (trad: 1957:1993) (Vie de Paul Emile, 28), p. 104 (trad: "Vies parallèles " par Robert Flacelière et Emile Chambry, en 1957:1993)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
A Olympie, il dit ces mots, si souvent répétés depuis: "C'est le Zeus d'Homère que Phidias a sculpté."
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia(redac: 77, trad: 1950:1998) (XXXVI, 18-19 (Overbeck 661)), p. 54 (latin)
18. Phidian clarissimum esse per omnes gentes, quae Iouis Olympii famam intellegunt, nemo dubitat, sed ut laudari merito sciant etiam qui opera eius non uidere, proferemus argumenta parua et ingenii tantum. Neque ad hoc Iouis Olympii pulchritudine utemur, non Mineruae Athenis factae amplitudine, cum sit ea cubitorum XXVI — ebore haec et auro constat —, sed in scuto eius Amazonum proelium caelavit intumescente ambitu, parmae eiusdem concaua parte deorum et Gigantum dimicationes, in soleis uero Lapitharum et Centaurorum. Adeo momenta omnia capacia artis illi fuere. 19. In basi autem quod caelatum est, Πανδώρας γένεσις appellant : dii adsunt nascenti XX numero. Victoria praecipue mirabili, periti mirantur et serpentem ac sub ipsa cuspide aeream sphingem. Haec sint obiter dicta de artifice numquam satis laudato, simul ut noscatur illam magnificentiam aequalem fuisse et in paruis.
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, (trad: 1950:1998) (XXXVI, 18-19 ), p. 54 (trad: "Histoire naturelle " par André, Jacques; Beaujeu, Jean; Desanges; Jehan; Ernout, Alfred en 1950:1998)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
La grande célébrité de Phidias chez tous les peuples à qui parvient la renommée du Jupiter Olympien ne fait de doute pour personne, mais, afin que même ceux qui n’ont pas vu ses œuvres sachent que sa gloire est méritée, avançons des preuves de détail et qui ne mettent en valeur que son génie. A cette fin, nous ne recourrons pas à la beauté du Jupiter Olympien ni aux dimensions de la Minerve qu’il fit à Athènes (chryséléphantine, elle mesure vingt-six coudées) ; disons seulement que sur le pourtour renflé du bouclier de cette déesse, il cisela le combat des Amazones, sur la surface concave, les luttes des Dieux et des Géants, sur les sandales, celles des Lapithes et des Centaures. Si bien il sut utiliser toutes les surfaces disponibles. 19. On nomme la scène gravée sur la base « la naissance de Pandore ». Vingt divinités y assistent. La Victoire est la figure la plus remarquable et les connaisseurs admirent aussi le serpent et le sphinx d’airain au pied de la lance. Cela dit en passant sur un artiste que l’on n’aura jamais assez loué, afin que l’on sache que son talent sublime reste égal à lui-même, même dans les petites choses.
Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline traduite en françois, avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11), p. 381-383
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Que Phidias soit un artiste extrêmement célebre, c’est ce dont on ne doute chez aucune nation, pour peu qu’on ait entendu parler de son Jupiter Olympien[1] ; mais pour apprendre à ceux qui le louent, même sans avoir vu ses ouvrages, qu’ils ne sont nullement dans l’erreur, nous allons leur donner une idée de son génie et de son savoir faire, dans les moindres choses ; car nous ne citerons à cet effet, ni son Jupiter, œuvre si parfaite, ni sa Minerve, œuvre si prodigieuse, haute de vingt-six coudées, et dont toute la matiere consiste en ivoire et en or : mais nous nous bornons à son bouclier, où il cisela sur le bourrelet, le combat des Amazones[2] ; sur la partie concave la guerre des géants contre les dieux ; sur les souliers, celle des Lapithes et des Centaures ; tant son art dans ce chef-d’œuvre met à profit tous les espaces ! Quant à ce qui est ciselé sur la base[3], ce relief représente la naissance de Pandore ; naissance accompagnée de celle de vingt autres divinités : mais, sur-tout, la Victoire[4] y est d’une exécution admirable. Les connoisseurs admirent aussi le serpent sur lequel pose directement la lance de la déesse. Voilà ce que nous nous sommes permis d’observer sur les ouvrages d’un artiste dont les louanges sont inépuisables.
- [1] Voyez Valere Maxime, l. 3, chapitre 7.
- [2] Pausanias, Attic. p. 29 et 43.
- [3] Pausanias, ibid.
- [4] Cette Victoire avoit près de quatre coudées, selon Pausanias, ibid. p. 43.
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia(redac: 77, trad: 1950:1998) (XXXIV, 54), p. 126 (latin)
Phidias praeter Iouem Olympium, quem nemo aemulatur, fecit ex ebore aeque Mineruam Athenis, quae est in Parthenone stans.
Pline l’Ancien; Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline, traduite en françois [par Poinsinet de Sivry], avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11), p. 51 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Phidias, outre le Jupiter Olympien[1], ouvrage sans pair, fit également en ivoire une Minerve debout, qui est dans le Parthenon[2] d’Athene.
- [1] Sur ce Jupiter de Phidias, voyez l’Anthologie grecque, liv. 4, chap. 6.
- [2] C’est-à-dire le temple de la Vierge, par allusion à Minerve. Ce temple étoit dans la citadelle. Le simulacre de la déesse étoit debout ; elle étoit vêtue d’une stole. Voyez Pausanias, Attic. liv. 1, p. 2 et 43.
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, (trad: 1950:1998) (XXXIV, 54), p. 126 (trad: "Histoire naturelle " par André, Jacques; Beaujeu, Jean; Desanges; Jehan; Ernout, Alfred en 1950:1998)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias, outre le Jupiter Olympien qui reste sans égal, a fait en ivoire également la Minerve debout du Parthénon à Athènes.
Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus), De institutione oratoria(redac: (95), trad: 1975:1980), "De genre dicendi" (numéro XII, X, 7-9) , p. 116 (latin)
[1] Diligentia ac decor in Polyclito supra ceteros, cui quamquam a plerisque tribuitur palma, tamen, ne nihil detrahatur, deesse pondus putant. 8. Nam ut humanae formae decorem addiderit supra uerum, ita non expleuisse deorum auctoritatem uidetur. Quin aetatem quoque grauiorem dicitur refugisse, nihil ausus ultra leuis genas. 9. Phidias tamen dis quam hominibus efficiendis melior artifex creditur ; in ebore uero longe citra aemulum uel si nihil nisi Mineruam Athenis aut Olympium in Elide Iouem fecisset, cuius pulchritudo adiecisse aliquid etiam receptae religioni uidetur, adeo maiestas operis deum aequauit. Ad ueritatem Lysippum ac Praxitelen accessisse optime adfirmant : nam Demetrius tamquam nimius in ea reprehenditur, et fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.
- [1] voir aussi Portraits ressemblants et plus beaux
Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus), De institutione oratoria, (trad: 1975:1980)(trad: "L’Institution oratoire" par Cousin, Jean en 1975:1980)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Polyclète surpasse tous les statuaires par l’exactitude et la grâce, au jugement de la plupart des connaisseurs, qui, tout n lui décernant la palme, estiment que, s’il n’y a rien à retrancher en lui, il y aurait néanmoins à ajouter, et que la plénitude de la force lui manque. En effet, s’il a embelli la forme humaine jusqu’à l’idéal, il est resté au-dessous de la majesté divine ; on dit même que la gravité de l’âge mûr effrayait son talent, qui n’osa guère exprimer que la tendre jeunesse. Mais ce qui manqua à Polyclète, Phidias et Alcamène l’eurent en partage. Toutefois, Phidias passe pour avoir été plus habile à représenter les dieux que les hommes. II est inimitable dans l’art de travailler l’ivoire, quand il n’aurait fait que sa Minerve à Athènes, et son Jupiter Olympien en Élide, dont la beauté semble avoir ajouté à la religion des peuples : tant la majesté de l’œuvre égalait l’idée du dieu ! On assure que Lysippe et Praxitèle ont le mieux reproduit la réalité ; car on reproche à Démétrius d’avoir porté en cela l’exactitude jusqu’à l’excès, et d’avoir plus recherché la ressemblance que la beauté.
Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus), De institutione oratoria(redac: (95), trad: 1975:1980) (II, 3, 6)(latin)
Postremo, quia nemo sic in maioribus eminet ut eum minora deficiant. Nisi forte Iouem quidem Phidias optime fecit, illa autem quae in ornamentum operis eius accedunt, alius melius elaborasset, aut orator loqui nesciet, aut leuiores morbos curare non poterit praestantissimus medicus.
Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus), De institutione oratoria, (trad: 1975:1980) (II, 3, 6)(trad: "L’Institution oratoire" par Cousin, Jean en 1975:1980)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Personne n’excelle dans les grandes choses, s’il est déficient dans les petites : à moins qu’on dise que Phidias a parfaitement réussi son Jupiter, mais qu’un autre aurait mieux achevé la décoration accessoire de ce chef-d’œuvre, ou encore qu’un orateur ne saura pas parler ou qu’un médecin éminent sera incapable de guérir les indispositions légères.
Maxime de Tyr (Μάξιμος Τύριος), Λόγοι Διαλέξεις (redac: (145):(185), trad: 1997) (14, 6 (Overbeck 659))(grecque)
Μή με οἴου πυνθάνεσθαι εἰ τοιαύτην ἡγεῖ τὴν Ἀθηνᾶν, οἵαν Φειδίας ἐδημιούργησεν, οὐδὲν τῶν Ὁμήρου ἐπῶν φαυλοτέραν, παρθένον καλήν, γλαυκῶπιν, ὑψηλήν, αἰγίδα ἀνεζωσμένην, κόρυν φέρουσαν, δόρυ ἔχουσαν, ἀσπίδα ἔχουσαν·
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Si tu images ainsi Athéna, telle que Phidias l’a créée, ne le cédant en rien aux récits épiques d’Homère, belle jeune fille aux yeux pers, à la taille élancée, ceinte de l’égide, coiffée du casque, tenant une lance et s’appuyant sur son bouclier.
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις (redac: (160):(180), trad: 1992:1998) (V, 10, 2), t. V, p. 24 (grecque)
Φειδίαν δὲ τὸν ἐργασάμενον τὸ ἄγαλμα εἶναι καὶ ἐπίγραμμα ἐστιν ἐς μαρτυρίαν ὑπὸ τοῦ Διὸς γεγραμμένον τοῖς ποσί· Φειδίας Χαρμίδου υἱὸς Ἀθηναῖός μ’ ἐποίησε.
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις , (trad: 1992:1998)(trad: "Description de la Grèce " par Pouilloux, Jean; Casevitz, Michel en 1992:1998)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias est l’auteur de la statue et une inscription en témoigne, inscrite au-dessous des pieds de Zeus : « Phidias, fils de Charmidès, un Athénien, m’a faite ».
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις (redac: (160):(180), trad: 1992:1998) (I, 24, 5-7 (Overbeck 649)), t. I, p. 77-78 (grecque)
5 Ἐς δὲ τὸν ναὸν ὃν Παρθενῶνα ὀνομάζουσιν, ἐς τοῦτον ἐσιοῦσιν, ὁπόσα ἐν τοῖς καλουμένοις ἀετοῖς κεῖται, πάντα ἐς τὴν Ἀθηνᾶς ἔχει γένεσιν, τὰ δὲ ὄπισθεν ἡ Ποσειδῶνος πρὸς Ἀθηνᾶν ἐστιν ἔρις ὑπὲρ τῆς γῆς· αὐτὸ δὲ ἔκ τε ἐλέφαντος τὸ ἄγαλμα καὶ χρησμοῦ πεποίηται. μέσῳ μὲν οὖν ἐπίκειταί οἱ τῷ κράνει Σφιγγὸς εἰκών—ἃ δὲ ἐς τὴν Σφίγγα λέγεται, γράψω προελθόντος ἐς τὰ Βοιώτιά μοι τοῦ λόγου—, καθ’ ἑκάτερον δὲ τοῦ κράνους γρῦπές εἰσιν ἐπειργασμένοι. 6 Tούτους τοὺς γρῦπας ἐν τοῖς ἔπεσιν Ἀριστέας ὁ Προκοννήσιος μάχεσθαι περὶ τοῦ χρυσοῦ φησιν Ἀριμασποῖς <τοῖς> ὑπὲρ Ἰσσηδόνων· τὸν δὲ χρυσόν, ὃν φυλάσσουσιν οἱ γρῦπες, ἀνιέναι τὴν γῆν· εἶναι δὲ Ἀριμασποὺς μὲν ἄνδρας μονοφθάλμους πάντας ἐκ γενετῆς, γρῦπας δὲ θηρία λέουσιν εἰκασμένα, πτερὰ δὲ ἔχειν καὶ στόμα ἀετοῦ. 7 Kαὶ γρυπῶν μὲν πέρι τοσαῦτα εἰρήσθω· τὸ δὲ ἄγαλμα τῆς Ἀθηνᾶς ὀρθόν ἐστιν ἐν χιτῶνι ποδήρει καί οἱ κατὰ τὸ στέρνον ἡ κεφαλὴ Μεδούσης ἐλέφαντός ἐστιν ἐμπεποιημένη· καὶ Νίκην τε ὅσον τεσσάρων πηχῶν, ἐν δὲ τῇ χειρί δόρυ ἔχει, καί οἱ πρὸς τοῖς ποσὶν ἀσπίς τε κεῖται καὶ πλησίον τοῦ δόρατος δράκων ἐστίν· εἴη δ’ ἂν Ἐριχθόνιος οὗτος ὁ δράκων.
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις , (trad: 1992:1998)(trad: "Description de la Grèce " par Pouilloux, Jean; Casevitz, Michel en 1992:1998)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Quand on entre dans le temple qu’on appelle le Parthénon, tout ce qui se trouve dans le fronton, tout cela a trait à la naissance d’Athéna […] La statue de culte, elle, est d’or et d’ivoire ; au milieu du casque qui la surmonte se trouve une représentation du sphinx […] De chaque côté du sphinx, on a figuré des griffons en relief. […] La statue d’Athéna la représente debout avec une robe qui tombe jusqu’aux pieds ; sur la poitrine on a enchâssé la tête de Méduse, elle aussi en ivoire ; Athéna tient une Victoire de quatre coudées environ, et dans l’autre main une lance ; un bouclier est posé contre ses jambes et près de sa lance il y a un serpent. Ce serpent serait Érichtonios. On a en outre sculpté la naissance de Pandore en relief sur la base de la statue.
Commentaires : COMPLETER
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις (redac: (160):(180), trad: 1992:1998) (V, 11, 9), t. V, p. 30 (grecque)
Μέτρα δὲ τοῦ ἐν Ὀλυμπίᾳ Διὸς ἐς ὕψος τε καὶ εὖρος ἐπιστάμενος γεγραμμένα οὐκ ἐν ἐπαίνῳ θήσομαι τοὺς μετρήσαντας, ἐπεὶ καὶ τὰ εἰρημένα αὐτοῖς μέτρα πολύ τι ἀποδέοντά ἐστιν ἢ τοῖς ἰδοῦσι παρέστηκεν ἐς τὸ ἄγαλμα δόξα, ὅπου γε καὶ αὐτὸν τὸν θέον μάρτυρα ἐς τοῦ Φειδίου τὴν τέχνην γενέσθαι λέγουσιν. Ὡς γὰρ δὴ ἐκτετελεσμένον ἤδη τὸ ἄγαλμα ἦν, ηὔξατο ὁ Φειδίας ἐπισημῆναι τὸν θέον εἰ τὸ ἔργον ἐστὶν αὐτῷ κατὰ γνώμην· αὐτίκα δ’ἐς τοῦτο τοῦ ἐδάφους κατασκῆψαι κεραυνόν φασιν, ἔνθα ὑδρία καὶ ἐς ἐμὲ ἐπίθημα ἦν ἡ χαλκῆ.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Connaissant les dimensions en hauteur et en largeur du Zeus d’Olympie, telles qu’on les a écrites, je n’en ferai pas éloge à ceux qui les ont mesurées, car les dimensions qu’ils ont données sont bien inférieures à l’impression que la statue donne aux spectateurs, trait qui, dit-on, fait du dieu lui-même un témoin de l’art de Phidias. De fait, au moment où la statue était achevée, Phidias pria le dieu de lui signifier si son œuvre était à son goût : sur le champ, dit-on, la foudre creusa un trou dans le sol à l’endroit où il y avait encore de mon temps une hydrie pour ornement, celle de bronze.
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις (redac: (160):(180), trad: 1992:1998) (V, 11,1), t. V, p. 27 (grecque)
Καθέζεται μὲν δὴ ὁ θεὸς ἐν θρόνῳ χρυσοῦ πεποιημένος καὶ ἐλέφαντος· στέφανος δὲ ἐπίκειταό οἱ τῇ κεφαλῇ μεμιμημένος ἐλαίας κλῶνας. Ἐν μὲν δὴ τῇ δεξιᾷ φέρει Νίκην, ἐξ ἐλέφαντος καὶ ταύτην καὶ χρυσοῦ, ταινίαν τε ἔχουσα καὶ ἐπὶ τῇ κεφαλῇ στέφανος· τῇ δὲ ἀριστερᾷ τοῦ θεοῦ χειρὶ ἔνεστι σκῆπτρον μετάλλοις τοῖς πᾶσιν ἠνθισμένον, ὁ δὲ ὄρνις ὁ ἐπὶ σκήπτρῳ καθήμενός ἐστιν ὁ ἀετός. Χρυσοῦ δὲ καὶ τὰ ὑποδήματα τῷ θεῷ καὶ ἱμάτιον ὡσαύτως ἐστί·
Pausanias (Παυσανίας), Ἕλλαδος Περιήγησις , (trad: 1992:1998)(trad: "Description de la Grèce " par Pouilloux, Jean; Casevitz, Michel en 1992:1998)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Le dieu est assis sur un trône d’or et d’ivoire. Il porte sur la tête une couronne d’or qui imite les rameaux d’olivier. Il tient dans la main droite une Victoire, elle aussi d’ivoire et d’or, elle a la tête ceinte d’un bandeau et d’une couronne. Dans sa main gauche, il y a un sceptre orné de fleurs faites de toutes sortes de métaux, l’oiseau posé sur le sceptre est l’aigle. Les chaussures et le manteau sont aussi en or.
Philostrate d’Athènes (Φιλόστρατος), Τὰ ἐς τὸν Τυάνεα ᾽Απολλώνιον (redac: (217):(245), trad: 2006) (IV, 28 (Overbeck 723)), vol. I, p. 378 (grecque)
Ἰδὼν δὲ ἐς τὸ ἕδος τὸ ἐν Ὀλυμπίᾳ « χαῖρε, » εἶπεν « ἀγαθὲ Ζεῦ, σὺ γὰρ οὕτω τι ἀγαθός, ὡς καὶ σαυτοῦ κοινωνῆσαι τοῖς ἀνθρώποις. »
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Regardant le trône d’Olympie, Apollonios dit : « Salut, Zeus bon, toi qui est si bon en effet pour communiquer une idée de toi aux hommes ».
Origène (Ὠριγένης), Πρὸς τὸν ἐπιγεγραμμένον Κέλσου ἀληθῆ λόγον (redac: 248) (VIII, 17 (Overbeck 802)), p. 212 (grecque)
Ὥσπερ δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἀγαλματοποιῶν οἱ μέν τινές εἰσι θαυμαστῶς κατορθοῦντες τὸ ἔργον, ὥς φέρ' εἰπεῖν Φειδίας ἢ Πολύκλειτος ἢ ζωφράφοι Ζεῦξις καὶ Ἀπελλῆς, ἕτεροι δὲ ἔλαττον τούτων ἀγαλματοποιοῦσι, καὶ ἄλλοι ἔτι καὶ τῶν δευτέρων ἔλαττον, καὶ ἁπαξαπλῶς πολλὴ διαφορά ἐστι τῆς τῶν ἀγαλμάτων καὶ εἰκόνων κατασκευῆς· τὸν αὐτὸν τρόπον οἱ μέν τινές εἰσι ποιοῦντες ἀγάλματα τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ βέλτιον καὶ κατὰ τελείαν ἐπιστήμην, ὡς μηδεμίαν εἶναι σύγκρισιν τοῦ ἀπὸ Φειδίου κατασκευασθέντος Ὀλυμπίου Διὸς πρὸς τὸν κατασκευασθέντα «κατ' εἰκόνα τοῦ κτίσαντος» θεοῦ· πάντων δὲ τῶν ἐν ὅλῃ τῇ κτίσει πολλῷ βέλτιον καὶ ὑπερέχον ἐστὶν ἐν τῷ σωτῆρι ἡμῶν, τῷ λέγοντι· «Ὁ πατὴρ ἐν ἐμοί.»
Origène (Ὠριγένης), Πρὸς τὸν ἐπιγεγραμμένον Κέλσου ἀληθῆ λόγον , p. 213 (trad: "Contre Celse, livre VIII " par Borret, Marcel)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Comme certains sculpteurs ont réussi d'admirables chefs-d'œuvres, par exemple Phidias et Polyclète, ou les peintres Zeuxis et Apelle, comme d'autres ont fait de moins belles œuvres, et que d'autres sont encore inférieurs à ceux-là, comme, en un mot, il y a une infinie diversité dans la confection de statues et d'images, de la même manière il y a des statues du Dieu suprême d'une stature si parfaite et d'une science si consommée qu'on ne peut établir de comparaison entre le Zeus Olympien sculpté par Phidias et l'homme sculpté à l'image de Dieu qui l'a créé. Mais de toutes les images qui existent dans la création entière, la plus belle de beaucoup est en notre Sauveur qui dit: "Le Père est en moi."
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
De même que parmi les statuaires, les uns sont remarquables pour réaliser une œuvre, disons Phidias ou Polyclète, ou les peintres Zeuxis ou Apelle ; d’autres font des statues inférieures à celles des premiers, et d’autres encore des statues moins bonnes que celles des deuxièmes : en un mot, il y a une grande variété dans la réalisation des statues et des effigies. De la même façon, certains font des statues du dieu universel mieux et avec une science achevée, si bien qu’il n’y a aucune comparaison entre le Zeus d’Olympie réalisé par Phidias et celui réalisé selon l’image du Dieu créateur.
Plotin (Πλωτῖνος), Ἐννεάδες (redac: 254:270, trad: 1967), ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΝΟΗΤΟΥ ΚΑΛΛΟΣ, 1, 32-40 (numéro V, 8) , P. 136 (grecque)
Εἰ δέ τις τὰς τέχνας ἀτιμάζει, ὅτι μιμούμεναι τὴν φύσιν ποιοῦσι, πρῶτον μὲν φατέον καὶ τὰς φύσεις μιμεῖσθαι ἄλλα· ἔπειτα δεῖ εἰδέναι, ὡς οὐχ ἁπλῶς τὸ ὁρώμενον μιμοῦνται, ἀλλ᾽ ἀνατρέχουσιν ἐπὶ τοὺς λόγους, ἐξ ὧν ἡ φύσις· εἶτα καὶ ὅτι πολλὰ παρ᾽ αὑτῶν ποιοῦσι· καὶ προστιθέασι γὰρ ὅτῳ τι ἐλλείπει, ὡς ἔχουσαι τὸ κάλλος· έπεὶ καὶ ὁ Φειδίας τὸν Δία πρὸς οὐδὲν αἰσθητὸν ποιήσας, ἀλλὰ λαβὼν οἷος ἂν γένοιτο, εἰ ἡμῖν ὁ Ζεὺς δι᾽ ὀμμάτων ἐθέλοι φανῆναι.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Ensuite Phidias sculpta le Zeus, en le réalisant sans aucun modèle visible, mais en le prenant dans son esprit tel qu’il serait si Zeus acceptait de se présenter devant nos yeux.
Plotin (Πλωτῖνος), Ἐννεάδες , (trad: 1967), "De la beauté intelligible", 1 (numéro V, 8) , p. 136 (trad: "Ennéades, V " par Bréhier, Emile en 1967)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Méprise-t-on les arts parce qu'ils ne créent que des images de la nature, disons d'abord que les choses naturelles, elles aussi, sont des images de choses différentes; et sachons bien ensuite que les arts n'imitent pas directemnet les objets visibles, mais remontent aux raisons d'où est issu l'objet naturel; ajoutons qu'il font bien des hcoses d'eux-mêmes: ils suppléent aux défauts des choses, parce qu'ils possèdent la beauté: Phidias fit son Zeus, sans égard à aucun modèle sensible; il l'imagina tel qu'il serait, s'il consentait à paraître à nos regards.
Philon de Byzance, Περὶ τῶν Ἑπτὰ Θεαμάτων (redac: (301):(500), trad: 1992), Ζεὺς Ὀλύμπιος (numéro γʹ(Overbeck 733)) (grecque)
Διὸς Κρόνος μὲν ἐν οὐρανῷ, Φειδίας δ᾿ ἐν Ἤλιδι πατήρ ἐστιν· ὃν μὲν γὰρ ἀθάνατος φύσις ἐγέννησεν, ὃν δὲ Φειδίου χεῖρες μόναι δυνάμεναι θεοὺς τίκτειν. μακάριος ὁ καὶ θεασάμενος τὸν βασιλέα τοῦ κόσμου μόνος καὶ δεῖξαι δυνηθεὶς ἄλλοις τὸν κεραυνοῦχον.
εἰ δ᾿ αἰσχύνεται Ζεὺς Φειδίου καλεῖσθαι, τῆς μὲν εἰκόνος αὐτοῦ γέγονεν ἡ τέχνη μήτηρ. διὰ τοῦθ᾿ ἡ φύσις ἤνεγκεν ἐλέφαντας, ἵνα Φειδίας τεμὼν τοὺς τῶν θηρίων ὀδόντας χορηγήσῃ καὶ τὴν εἰς τὸ κατασκευαζόμενον ὕλην ἀγέλαις ἐλεφάντων ἡ Λιβύη δαψιλεύσεται.
τοιγαροῦν τὰ μὲν ἄλλα τῶν ἑπτὰ θεαμάτων θαυμάζομεν μόνον, τοῦτο δὲ καὶ προσκυνοῦμεν· ὡς μὲν γὰρ ἔργον τέχνης παράδοξον, ὡς δὲ μίμημα Διὸς ὅσιον.
ἔχει τοίνυν ὁ μὲν πόνος ἔπαινον, ἡ δ᾿ ἀθανασία τιμήν.
ὦ καιρὲ τῆς Ἑλλάδος, καὶ πλουτήσας εἰς θεῶν κόσμον ὁπόσον οὐδεὶς ὕστερον ἐπλούτησεν, καὶ τεχνίτην ἔχων δημιουργὸν ἀθανασίας ὁπηλίκον ὁ μεταγενέστερος βίος οὐκ ἐνήνοχεν, καὶ δεῖξαι δυνηθεὶς ἀνθρώποις θεῶν ὄψεις, ἃς ὁ μὲν παρὰ σοὶ θεασάμενος παρ᾿ ἄλλοις ἰδεῖν οὐκ ἂν δυνηθείη. καὶ γὰρ δὴ τὸν μὲν Ὄλυμπον πολὺν χρόνον Φειδίας νενίκηκεν, τοσοῦτον ὅσον ὑπονοίας μὲν ἐνάργεια, ἱστορίας δὲ γνῶσις, ὄψις δ᾿ ἀκοῆς ἐστιν βελτίων.
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1 sous-texteOverbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Le père de Zeus dans le ciel est Cronos, en Élide c’est Phidias, l’un fut conçu par un immortel, l’autre par les mains de Phidias, seules capables de faire naître les dieux. Bienheureux celui qui fut le seul à contempler le roi de l’univers et seul capable de montrer aux autres hommes le dieu porte-foudre. Et si Zeus se sent déshonoré d’être dit « fils de Phidias », il eut comme mère de son image, l’art. Et la nature apporta les éléphants afin que Phidias puisse travailler les défenses des bêtes une fois coupées et que pour la matière nécessaire à l’œuvre, la Libye regorge de troupeaux d’éléphants. C’est pourquoi nous ne faisons qu’admirer les autres merveilles du monde, mais nous révérons religieusement celle-ci comme étant l’œuvre inouïe de l’art et comme l’image ressemblante de Zeus.
Thémistios (Θεμίστιος), Orationes(redac: (350):(400), trad: 1995), ΠΡΟΣ ΤΟΝ ΑΞΙΑΝΤΑ ΛΕΓΕΙΝ ΕΚ ΤΟΥ ΠΑΡΑΧΡΗΜΑ (numéro 25, 1-2, 309D-310C) , p. 840 (grecque)
309. (d.) Ἀλλ’ εἰ καὶ σφόδρα ἦν σοφὸς ὁ Φειδίας ἐν χρυσῷ καὶ ἐλέφαντι μορφὴν ἐπιδεῖξαι θείαν ἢ ἀνθρωπίνην, ὅμως χρόνου γε ἐδεῖτο καὶ σχολῆς πλείονος εἰς τὰ ἔργα. λέγεται 310. (a.) οὖν, ἡνίκα ἐδημιούργει τὴν Ἀθηνᾶν, οὐδὲ εἰς τὴν κρηπῖδα τῆς θεοῦ μόνην ὀλίγου χρόνου καὶ πόνου προσδεηθῆναι. εἰ οὖν τις αὐτὸν αὐθημερὸν ἐκέλευσεν ἐπιδείξασθαι τὴν τέχνην, τί ἂν ἔδρασεν; ἢ πῶς ἂν ἐπείσθη τῷ ἐπιτάγματι; σκόπει δῆτα εἰ καλῶς πρὸς τὸν ἐραστὴν ἀπεκρίνατο ὅτι, ὦ χρηστέ, ὁ τῶν ἐμῶν ἔργων φιλοθεάμων, εἰ μὴ συγχωρεῖς μηδὲ ἐπιτρέπεις καιρὸν ὥστε καινόν τι καὶ νέον δημιουργῆσαι, σὺ δὲ ἐπίσκεψαι τέως τὴν Ἀθηνᾶν τὴν ἐν πόλει (b.) ἢ τὸν Δία τὸν Ὀλύμπιον, καί σοι ταῦτα ἀποχρήσει πρὸς τὸ Φειδίαν θαυμάσαι. Κἀγὼ σέ, ὦ μακάριε, τὸν ἐμὸν ἐραστήν, ἐπεὶ καὶ αὐτὸς οὕτως ἔχειν δοκεῖς ὡς καὶ τήμερόν τί μου ποθεῖν δημιούργημα, παρακαλέσαιμ’ ἂν προσεπιδεῖν τι τῶν ἤδη προειργασμένων. οὐ δεήσει δέ, οἶμαι, βαδίζειν εἰς τὸ χωρίον τοῦ ἔργου· φέρω γὰρ ἐν ἐμαυτῷ τὰ τῆς ἐμῆς τέχνης ἀγάλματα (c.), ἃ δημιουργεῖται μὲν καθ’ ἕνα τόπον, συμπερίεισι δὲ ἁπανταχόθεν τῷ τεχνίτῃ. τοσόνδε μέντοι μοι χάρισαι· ἔασόν με κατὰ χρόνον ἐργάσασθαι τὴν σὴν εἰκόνα. οὐ γὰρ οὕτως εἰμὶ σοφὸς οὐδὲ εὔπορος ὥστε αὐτοσχεδιάζειν ὥσπερ ἔτυχε τὰς γραφάς, καθάπερ οἱ δαιμόνιοι σοφισταί. ἀλλ’ οὐδὲ ἅπαντα γράφειν ἄρχοντα δύναμαι, ἀλλ’ ὃς ἄν μοι τόνδε τὸν πίνακα εὐτρεπίσοι, ὃς χωρήσει μὲν δικαιοσύνην μετὰ τῆς εἰκόνος, χωρήσει δὲ πραότητα μετ’ ἐξουσίας, πολλῶν τε ἄλλων θεῶν καὶ δαιμόνων ἀγαθῶν ὅμιλον, ὧν δίχα γράφειν οὐ θέμις τοῖς ἀπὸ Σωκράτους γραφεῦσιν. τῆς εἰκόνος, χωρήσει δὲ πραότητα μετ’ ἐξουσίας, πολλῶν τε ἄλλων θεῶν καὶ δαιμόνων ἀγαθῶν ὅμιλον, ὧν δίχα γράφειν οὐ θέμις τοῖς ἀπὸ Σωκράτους γραφεῦσιν. (d.) Οὐ σφόδρα οὖν μοι σύνηθες τὸ ἔργον, ἅτε δὴ σφόδρα ὀλίγων εὐποροῦντι τῶν ἀρχετύπων. ὃν δὲ σύ μοι πίνακα πήγνυσαι, καλός ἐστι καὶ μέγας καὶ οὐ στενοχωρήσεται ἡ γραφή. ἀλλὰ στήσω μὲν ἐπὶ δεξιὰ τὸν νόμον, ὃς παιδόθεν τέ σε ἐθρέψατο καὶ νῦν συνθακεῖ, στήσω δὲ ἐπὶ θάτερα τὴν δίκην, ἥ σε μήποτε ἀπολείψειε, καὶ δὴ καὶ τὸν ἄλλον χορόν, ὃν ἄν μοι τὸ παράδειγμα ὑποδεικνύοι· ὑποδείξει δέ, a.) εὖ οἶδα, ὥστε μοι μὴ ἐπιλείπειν τὰ καίρια. νῦν δέ οὐ γάρ μοι τοσαύτη σχολή προχειριστέον τί σοι τῶν ἀπορρήτων. πάντως οὐκ ἔστι τὸ λόγων κάλλος, οἷον ἀρτιτόκοις μὲν [ἴσμεν] ἐπανθεῖν, πρεσβυτέρων δὲ ἀπομαραίνεσθαι, ἀλλ’οἷοί περ ἂν ἐξ ἀρχῆς τεχθῶσι, τοιοῦτοι καὶ τὸν ἅπαντα μένουσι χρόνον.
Thémistios (Θεμίστιος), Orationes, (trad: 1995), "Risposta a chi gli ha chiesto di improvvisare" (numéro XXV, 309D-310C) , p. 841 (trad: "Discorsi di Temistio" par Maisano, Riccardo en 1995)(italien)(traduction récente d'un autre auteur)
Quantunque fosse molto abile nel riprodurre figure divine o umane in oro e in avorio, nondimeno Fidia aveva bisogno di tempo e di calma per lavorare. Si racconta che, nel creare la statua di Atena, neanche per il basamento della dea gli furono sufficienti poco tempo e lavoro. Che avrebbe fatto quindi se gli fosse stato richiesto di dare subito un saggio della sua arte? Come avrebbe obbedito all'ordine? Considera dunque se la sua risposta a quell'ammiratore fu appropriata: "Egregio estimatore delle mie opere, se non sei disposto a lasciarmi il tempo di creare qualche cosa di nuovo e di originale, visita intanto la statua di Atena nella sua città o quella di Zeus a Olimpia, e ti basterrano per ammirare Fidia!"
Poiché anche tu, beatissimo principe, sembri tanto desideroso di avere oggi stesso una mia composizione, vorrei pregarti, se sei un mio ammiratore, di guardare prima una di quelle che ho già creato. Non avrai bisogno, mi pare, di recarti nel luogo in cui si trova l'opera, perché porto con me i prodotti della mia arte, i quali vengono creati in un solo posto ma vanno dovunque insieme al loro artefice. Solo questo ti chiedo, che tu mi conceda di scolpire con calma la tua immagine. Non sono infatti così abile ed esperto da improvvisare i miei discorsi come capita, alla maniera dei geniali sofisti!
Thémistios (Θεμίστιος), Orationes(redac: (350):(400), trad: 1995) (XXV,309D (Overbeck 676)), p. 840 (grecque)
Εἰ καὶ σφόδρα ἦν σοφὸς ὁ Φειδίας ἐν χρυσῷ καί ἐλεφάντι μορφὴν ἐπιδείξασθαι θείαν ἢ ἄνθρωπίνην, ὅμως χρόνου γε ἐδεῖτο καὶ σχολῆς πλείονος εἰς τὰ ἔργα. Λέγεται οὖν, ἡνίκα ἐδημιούργει τὴν Ἀθηνᾶν, οὐδὲ εἰς τὴν κρηπῖδα τῆς θεοῦ μόνην ὀλίγου χρόνου προσδεηθῆναι κτλ.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (Thémistocle, Orationes, Ve siècle av. J.-C., XXV, 374 (Overbeck 676))(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Même si Phidias était tout à fait habile à montrer dans l’or et l’ivoire l’apparence divine ou humaine, il avait besoin de temps et de travail pour ses œuvres. On dit donc que lorsqu’il créa l’Athéna, pour la seule semelle de la déesse, il n’eut pas besoin de peu de temps.
Commentaires :
Macrobe (Flavius Macrobius Ambrosius Theodosius), Convivia primi diei Saturnaliorum (redac: (420:430), trad: 1937) (V, 13 (Overbeck 730))(latin)
Phidias, cum Iovem Olympium fingeret, interrogatus, de quo exemplo diuinam mutuaretur effigiem, respondit archetypum Iovis in his tribus Homeri uersibus inuenisse :
Ἦ καὶ κυανεησιν ἐπ’ ὀφρύσι νεῦσε Κρονίων·
Ἀμβρόσιαι δ’ ἄρα χαῖται ἐπερρώσαντο ἄνακτος,
Κρατὸς ἀπ’ ἀθανάτοιο, μέγαν δ’ ἐλέλιξεν Ὄλυμπον.
Nam de superciliis et crinibus totum se Iovis uultum colegisse.
Commentaires : ED RECENTE
1 sous-texteMacrobe (Flavius Macrobius Ambrosius Theodosius), Convivia primi diei Saturnaliorum , (trad: 1937)(trad: "Saturnales, livre V " par Bornecque, Henri; Richard, François en 1937)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Après la réalisation du Zeus d’Olympie, Phidias interrogé sur le modèle qu’il avait pris pour reproduire l’image divine, répondit qu’il avait trouvé le modèle du Jupiter dans ces trois vers d’Homère : « Il dit et ses sourcils ténébreux... » Qu’en effet il avait rassemblé tout le visage de Jupiter dans ses sourcils et ses cheveux.
Alberti, Leon Battista, De pictura(publi: 1540, redac: 1435, trad: 2004) (II, 25), p. 98 (latin)
Phidias in Elide Iovem fecisse dicitur, cuius pulchritudo non parum receptae religioni adiecerit.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (II, 25), p. 99 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
On dit que Phidias fit en Élide un Jupiter dont la beauté n’ajouta pas peu au culte qui lui était rendu.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (II, 25), p. 232 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(italien)(traduction ancienne de l'auteur)
Dicono che Fidia fece in Elide uno iddio Giove, la bellezza del quale non poco confermò la ora presa religione.
Alberti, Leon Battista, De pictura(publi: 1540, redac: 1435, trad: 2004) (III, 60), p. 197 (latin)
Phidias in deorum maiestate demonstranda quam in hominum pulchritudine elaborabat.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (III, 60), p. 197 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias s’attachait plus à montrer la majesté des dieux que la beauté des hommes.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (III, 60), p. 266 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(italien)(traduction ancienne de l'auteur)
Fidias in dimostrare la maestà degli iddii più dava opera che in seguire la bellezza degli uomini.
Porcellio de’ Pandoni, Giannantonio, De arte fuxoria(publi: 1459:1460), p. 132-133 (italien)
Phidia athenese prima che altro fuxore fabrico di molte statue di metallo e rama ma sopra ogni altra cosa fece la statua di Giove quale era doro e davolio molto maravegliosa. […] Phidia sopra lialtri maestri nominato per ogni lingua face la statua di Minerva in Athene di tanta maravegliosa bellezza che di li piglio suo cognome et fu chiamata la bella Minerva. Phidia anche fece in Athene unaltra statua di Minerva laquale Pauglo Emilio fe condure in Roma edeputolle nella casa delle Fortuna. Phidia oltre le statue sopradette fece pur in Athene una inmagine di Minerva laquale iera di vintisei cubiti di cui la materia era doro e davolio. Questa haveva uno scuto nella extremita delquale era la bataglia delle donne Amaxone con Ercole e Teseo, e nel mezo la bataglia delli dei et delli giganti. Ma nello solio cioe nello centro era lameschia delapithi et de centauri.
Filarete, Antonio di Pietro Averlino, dit, Trattato di architettura(redac: (1465)), p. 581 (italien)
Erano in questa casa dipinti tutti questi nobili maestri e inventori antedetti. Ancora gli era dipinti maestri di pittura con alcuna dell’opere sue, tra i quali furono questi: Phidia principale era posto dinanzi alli scultori, così ancora dinanzi alli dipintori, il quale mostrava che dipingesse la statua di Giove, la quale dice che era tanto bella che era cagione d’una confermata religione in Atene a chi la vedeva.
Filarete, Antonio di Pietro Averlino, dit, Trattato di architettura(redac: (1465)) (l. XIX, vol. 2), p. 575-577 (italien)
- [1] amazzoni
Tutti, come è detto, tenevano a presso di sé e tutti tenevano in mano quella opera la quale avevano fatta. Intra gli altri Phidia teneva a presso di sé come eccellente di più cose e massime nell’arte grafichimata, cioè appartenente al disegno delle figure, prima gli era appresso a questo Phidia, il quale dice che era d’Atene e dice che fu trecento anni dopo la edificazione di Roma, molte statue che parevano di bronzo a vederle. Eragli ancora appresso la statua di Giove, la quale pareva come d’avorio messa a oro, la quale una degna cosa pare a vederla così dipinta: pensate che cosa quella che lui fece doveva essere. Ancora gli era appresso a lui dipinto la statua di Minerva, la quale fece in Atene e dice che fu tanto bella questa statua di Minerva, che da essa prese il cognome e fu chiamata la bella Minerva. Un’altra era appresso di questa dipinta, la quale dice che P. Emilio la fece torre d’Atene e portolla a Roma e collocolla nel tempio della Fortuna. Un’altra molto maravigliosa se ne vede, la quale lui pure in Atene fabricò di somma altitudine, l’altezza d’essa dice che era ventisei gomiti, era questa come dire quasi d’avorio e d’oro fatta, teneva in mano questa Minerva uno scudo nella estremità della quale, cioè nell’orlo, la battaglia delle donne [1] contra a Ercole e Teseo, e nel mezzo era la battaglia degli Centauri e delli Lafiti. Eragli ancora la guerra degli dii e degli giganti, sì che essendo questa immagine tanto maravigliosa e degnamente fatta e anche a lui come alli altri pareva. E perché a ’Tene era questa legge che nella statua della dea Minerva non era lecito, anzi era proibito che nessuno li scrivessi suo nome, lui per questo nello estremo orlo dello scudo iscolpì la sua testa, in modo che era conosciuto lui avere fabbricata la detta idea. Vogliono dire ancora che questo Fidia fusse in Atene il primo che dipingesse. Dicano che ancora fu il primo che in Atene scolpisse e fondasse di bronzo. Eragli ancora dipinta una figura da lui fatta in Atene, di marmo, la quale era fatta per la dea Venere, tanto maravigliosa e degnamente fatta, che rendea grande ammirazione e piacere a chi questa vedeva, per questo nel tempo di Ottaviano fu portata a Roma e collocata nel suo palazzo, la quale sopra a tutte l’altre ebbe fama. Ancora gli era appresso il cavallo e l’uomo di marmo che oggi dì si vede in Roma, a presso a questo era quello di Presitele, e ancora è oggi dì a Roma, i quali sono tanto simili, che non è uomo, per intendente che sia, che possa giudicare essere meglio fatto l’uno che l’altro. Ma tutti e due nonché d’una mano d’uno maestro, ma se stati fussono come a improntare uno suggello medesimo in cera, così questi parevano fatti, e così degni quanto natura mai facessi.
Patrizi, Francesco (da Siena), De institutione reipublicae libri IX, l. I, chap. 10, De pictura, sculptura, & caelatura, & de earum inuentoribus, &qui in illis profecerint(publi: 1494) (l. I, chap. 10), p. 39r (latin)
- [1] Phidias sculptor.
Huic contrarius, quamuis sculptor, fuit Phidias, nam longe melius deos quam homines expressit. [1] Is magnam assecutus est gloriam ex Iouis Olympij simulachro, quod ex ebore purissimo fecit : quo (confessione omnium) nihil in eo genere fortius inueniri potuit.
Patrizi, Francesco (da Siena), De institutione reipublicae libri IX, l. I, chap. 10, De pictura, sculptura, & caelatura, & de earum inuentoribus, &qui in illis profecerint, fol. 82r (trad: "De l’Institution de la république, augmentée de moytié d’annotations tirées de tous les autheurs qui en ont traicté, où se peut apprendre à bien régir le royaume et gouverner un royaume" par Tigeou, Jaques)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
- [2] Cy dessus au tiltre 8.
- [1] Pline liv. 36, ch. 5
[1] Phidias quoy qu’il fust tailleur et imager, fut contraire à cestuy-cy pource qu’il sçavoit mieux pourtraire les Dieux, que les hommes. [2] Iceluy immortaliza son nom pour la statue de Iupiter Olympien, qu’il fist de fin et très pur yvoire, qui fut un ouvrage fait si dextrement que tous confessent, que l’on ne sceut trouver ouvrage plus remarquable en chose semblable.
Biondo, Michelangelo, Della nobilissima pittura, et della sua arte, del modo, & della dottrina, di conseguirla, agevolmente et presto, opera di Michel Angelo Biondo(publi: 1549), « Della forma della pittura che apparve in visione a l’autore » (numéro cap. IV) (italien)
Perciò io dico che la pittura gli è un gran dono de l’altissimo Iddio fatto a’mortali, imperoché col mezzo de la pittura noi semo congiunti alli superni dei et agli angioli ancora. Per tanto io non dubito che la pittura non abbia giovato molto a Fidia pittore ne la città di Elide in Acaia, overo nel Peloponneso, perché egli dipinse Olimpio Iove, la bellezza del quale fu di tanto che augmentò la religione per la maiestà di Iove pinto, perché la natura era simile a Dio, come scrive C. Plinio dicendo Fidia essere clarissimo sopra tutte le genti che conoscono quello che vi è Iove Olimpico.
Le Caron, Louis, Dialogues(publi: 1556), « Ronsard, ou la poésie » (numéro Dialogue IV) , p. 270-271 (fran)
Phidias se proposant de faire l’image de Jupiter ou de Minerve n’addressoit son projet à aucun, pour en tirer de lui la semblance ; ains une Idée de la souveraine beauté estoit engravée en son esprit, à l’imitation de laquelle il dressoit l’art et la main. Le poëte se doit encores moins asservir à quelque sujet, pour entierement le reciter tel qu’il a été fait : ains comme rapportant ses conceptions à l’université des choses discourir ce qui a peu estre fait, ou a esté vrai-semblable, ou grandement necessaire, et le descrire de telle perfection, que rien ne soit en lui qui n’ait sa bienseance tant admirable, que la verité semble plustost l’avoüer sien que le fait mesme.
Lomazzo, Gian Paolo, Trattato dell’arte della pittura, scultura ed architettura(publi: 1584), « Della forma di Giove » (numéro Libro settimo, cap. VII) , p. 479 (italien)
Ma il maggior tempio che Giove s’avesse mai, fu quello ch’era nel monte Olimpio, al quale tutta la Grecia portava doni ; dove Cipselo, tiranno di Corinto, offerse un simulacro tutto d’oro sodo. Quivi era anco quella gran statua di porfido che di lui fece Fidia ateniese col suo discepolo Colote, a petto a cui il tempio, come che grandissimo, era piccolo ; onde parve all’artefice che male avesse osservato la proporzione del loco, perché lo fece che, sedendo, toccava col capo l’alto tetto, e vide chiaramente che, se dirizzato l’avesse, sarebbe stato più alto assai del tempio. Con tutto ciò questa statua, come scrive Quintiliano, accrebbe molto di religione a Giove, per la divina maestà ch’in essa espresse secondo l’esempio di Omero.
Bocchi, Francesco, Eccellenza del San Giorgio di Donatello(publi: 1584), p. 150 (italien)
Ora, sì come egli è cosa difficile che questa eroica virtù negli uomini viventi si trovi, molto più difficile sarà ad ogni artefice andare considerando e quel costume imaginando, che a lei è proprio e dicevole. Perché Fidia, tra gli antichi valoroso scultore e sovrano, volendo fare la statua di Giove e questo costume di cui noi favelliamo, esprimere altamente, non potendo quello allora in coloro che viveano vedere, mosso dalle parole di Omero formò il suo volto pieno di divina maestà. Questo, come alcuni affermano, fece altresì Michelagnolo Buonarruoti nel dipignere Caronte, che, dovendo apparire di natura crudele molto e pieno di rabbia, imitò quelle parole di Dante : « Caron dimonio con occhi di bragia/ Lor accennando tutte le raccoglie,/ Batte col remo qualunque s’adagia ».
Baudelot de Dairval, Antoine, De l’utilité des voyages, et de l’avantage que la recherche des antiquitez procure aux sçavans(publi: 1586), « Les statues » (numéro vol. 1) , p. 98 (fran)
- [1] Cuius pulchritudo, adiecisse aliquid etiam receptæ religioni uidetur, adeo maiestas operis Deum æquauit.
Cependant les Egyptiens sont les premiers qui ont introduit cette espece de religion puis qu’il est certain que leurs premiers deiux sont leurs premiers roys. La beauté des ouvrages et cette perfection miraculeuse qui s’est trouvée dans plusieurs, a neanmoins autant contribué à ce respect qui a degeneré en religion, à ce culte qu’on a rendu aux statuës, que la politique des princes ou la soumission des peuples. Dont la beauté, dit Quintilien en parlant des ouvrages de Phidias, semble avoir ajoûté quelque chose à la veneration que la religion inspire, tant la majesté de l’ouvrage approchoit celle de Dieu. [1]
Possevino, Antonio, Tractatio De Poesi et Pictura ethnica, humana et fabulosa collata cum sacra(publi: 1593), « Pictura similis poesi. Eius finis. Præsidia unde » (numéro caput XXIII) , p. 278-279 (latin)
Duos certe Homeri versus Euphranori ad pingendum Iouem, Phidiæ ad sculpendum præbuisse archetypon constat.
Van Mander, Karel, Het Shilder-boeck(publi: 1604), « Van Phydias, Schilder en Beeldt-snijder, van Athenen », fol. 65r-v (n)
In de selve Stadt Olympia heeft Phydias meer Beelden van Coper en anders ghedaen: maer den Iuppiter was wonderlijck gepresen, soo dat hy daer door worde gehouden den besten Beeldenaer van der Weerelt te wesen. Hem worde van eenen zijnen vriendt ghevraeght, hoe hy den Yvooren Iuppiter so constigh hadde gemaect: want al hadt ghy (seyde hy) geweest in den Hemel, en hadt ghesien Iuppiters gesten en wesen, ghy en hadt hem niet mogen beter maken. Hy antwoorde, te hebben ghevolght de versen Homeri, daer hy seght: Iuppiter dede teecken met zijn swarte wijnbrauwen, en van zijn eeuwich Coninghlijck hooft verstroyde sich het Godlijck hayr, en zijn hooft schuddende, dede den grooten Hemel schudden. Hier is te sien, hoe dees oude Schilders nouwe op de Texten hebben ghelet. […] Boven dese Amasone, maeckte hy een wonderlijck Beeldt van Minerva t’Athenen, van Goudt en Yvoor, dertich ellebogen hoogh. In den Schildt die sy droegh, graveerde hy in den omloopenden boort oft frijse den strijdt tusschen d’Amasonen en den Vorst Theseus: in’t binnenste van den Schildt den strijdt, die de Reusen teghen den Goden aenrichteden: in de solen van haer pantoffelen was den strijdt te Peerde, tusschen den Lapithen en Centauren, soo seer hadde den Constenaer dit hooftstuck wercks met constighe wercken vermeerdert en gheciert in alle plaetsen: in’t basement en pedestael hadde hy ghesneden de gheboorte en t’gheslachte van Pandora, onder welcke waren dertich Goden, en seer uytnemende wasser gemaeckt de Victorie. Noch maeckte hy een Draeck, die seer ghepresen was, en een Coperen ghedrocht, Sphinx geheeten, daer de Goddinne haer lance op dede rusten. In summa, Plinius acht, datmen hem niet en can volpresen hebben, dat hy in groot en cleen soo uytnemende Meester is gheweest, en dat hy de wegen der Const eerst geopent heeft. Dese verhaelde Minerva was noch ten tijde Plinij in eenen Tempel, gheheeten Parthemon, welcken stondt niet wijdt van’t Casteel t’Athenen, daer alle de Dochters van der Stadt quamen vergaderinge en raedt houden. Hy heeft oock ghemaeckt noch een Minerva van Coper, die om haer groote schoonheyt, werdt gheheeten de schoon Minerva. Hy maeckte oock een Nymphe, die de sleutels der Hellen droegh: en noch een Minerve, die Aemilius Paulus den Tempel der Fortuynen toe eyghende.
Boulenger, Julius Cæsar, De pictura, plastice, statuaria, libri duo(publi: 1627), p. 6 (latin)
Phidiam tam diis, quam hominibus effigiendis melio artifex traditur, in ebore vero longe citra aemulum, vel si nihil nisi Minervam Athenis, aut Olympium in Elide Iouem fecisset, cuius pulchritudo adiecisse aliquid etiam receptae religioni videtur, adeo maiestas operis deum aequauit.
Espinosa y Malo, Felix de Lucio, El pincel, cuyas glorias descrivia Don Felix de Lucio Espinosa y Malo(publi: 1681), p. 47 (espagnol)
- [1] Quint. lib. 12. cap. 10. Eius pulchritudo adiecisse aliquid etiam receptæ religioni uidetur, adeo maiestas operis Deum æquauit.
El Iupiter de Phidias inspirava mas devocion en el sentir de un pagano, que la que su religion le prescivia ; y se necessitava de tal obra para tal deidad [1] ; y Philon Vizantino (que le puso entre las siete maravillas del mundo) dezia, que este Iupiter no tenia por mejor padre à Saturno en el Cielo, que à Phidias en Elides.
Carducho, Vicente, Diálogos de la pintura, su defensa, origen, essencia, definicion, modos y diferencias(publi: 1633) (Dialogo Cuarto), p. 149 (espagnol)
Phidias confesaba haber aprendido de Homero, con qué majestad, y grandeza debia pintar á Iúpiter.
Junius, Franciscus, De pictura veterum(publi: 1637) (I, 2, 2)(latin)
Proclus lib. II in Timaeum Platonis ; et mox : τὸ πρὸς τὸ νοητὸν γεγονὸς, καλόν ἐστι· τὸ πρὸς τὸ γενητὸν, οὐ καλὸν ἐστιν· ὁ γὰρ πρὸς τὸ νοητὸν ποιῶν, ἢ ἀνομοίως· εἰ μὲν δὲ ὁμοίως, καλὸν ποιήσει τὸ μιμηθέν· ἦν γὰρ ἐκεῖ τὸ πρώτως καλόν· εἰ δὲ ἀνομοίως, οὐ πρὸς τὸ νοητὸν ποιεῖ· τοὐναντίον γὰρ ἀπολισθαίνει τοῦ ὁμοιότητος· καὶ ὁ πρὸς τὸ γεγονός τι ποιῶν, ἔιπερ ὄντως ἐφορᾷ πρὸς ἐκεῖνο, δῆλον ὡς οὐ καλὸν ποιεῖ· αὐτὸ γὰρ ἐκεῖνο πλῆρες ἐστιν ἀνομοιότητος, καὶ οὐκ ἔστιν τὸ πρώτως καλόν, ὅθεν πολλῷ μᾶλλον ἀφεστήξεται τὸ πρὸς αὐτὸ γεγονὸς τοῦ κάλλους· ἐπεὶ γὰρ ὁ Φειδίας ὁ τὸν Δία ποιήσας, οὐ πρὸς γεγονὸς ἀπέβλεψεν, ἀλλ’εἰς ἔννοιαν ἀφίκετο τοῦ παρ’Ὁμήρου Διὸς : Quod juxta imaginem animo conceptam factum est, pulchrum est. Quod juxta factum fit, non est pulchrum. Qui enim juxta imaginationem sive conceptum agit, vel similiter id imitatur, vel dissimiliter. Si similiter, bene conficiet id quod imitatur. Erat enim ibi illud praecipue pulchrum. Si vero dissimiliter, non ad illud facit quod animo concipi potest. Contra enim deficit a similitudine. Et qui juxta factum aliquid agit, si vere ac sedulo id inspiciat, manifestum est non facere pulchrum. Id ipsum enim plenum dissimilitudine, neque est praecipue pulchrum ; unde longe magis deficiet id a pulchritudine, quod juxta hoc factum est. Quandoquidem et Phidias, qui Jovis statuam fecit, non ad factum quid respexit, sed in cogitationem ipsi venit Jupiter prout Homerus expressit. Praeclare Philostr. Iconum lib. II, in Panthia : Πανθία ἡ καλή, Ξενοφῶντι μὲν ἀπὸ τοῦ ἤθους γέγραπται· ἀλλὰ ἀνὴρ, ξυγγράφειν μὲν οὐχ ἱκανὸς, γράφειν δὲ ἱκανώτατος, αὐτῃ μὲν τῇ Παντίᾳ οὐκ ἐντυχών, Ξενοφῶντι δὲ ὁμιλήσας, γράφει τὴν Παντίαν, ὁποίαν τῇ ψυχῇ ἐτεκμήρατο : Panthia formosa, Xenophonti ab indole scripta est. Sed vir ad scribendum quidem ineptus, ad pingendum vero aptissimus, cum Panthiae nequaquam occurisset, Xenophontem vero esset allocutus, Panthiam qualem animo designaverat pinxit. Tullius in Bruto, seu de perfecto oratore : Sed ego sic statuo, inquit, nihil esse in ullo genere tam pulchrum, quo non pulchrius id sit, unde illud, ut ex ore aliquo, quasi imago, exprimatur, quod neque oculis, neque auribus, neque ullo sensu percipi potest, cogitatione tantum et mente complectimur. Itaque et Phidiae simulachris, quibus nihil in illo genere perfectius videmus, et eis picturis quas nominavi cogitare tamen possumus pulchriora. Nec vero ille artifex, quum faceret Jovis formam aut Minervae, contemplabatur aliquem e quo similitudinem duceret, sed ipsius in mente insidebat species pulchritudinis eximia quaedam, quam intuens, in eaque defixus, ad illius similitudinem artem et manum dirigebat. In formis igitur et figuris est aliquid perfectum et excellens, cujus ad excogitatam speciem imitando referuntur ea, quae sub oculos ipsa non cadunt. Has rerum formas appellat Ideas, ille non intelligendi solum, sed etiam dicendi gravissimis auctor et magister Plato. Seneca epist. LVIII : Quid sit idea, id est quid Platoni esse videatur, audi. Idea est eorum, quae natura fiunt, exemplar aeternum. Adjiciam definitioni interpretationem, quo tibi res apertior fiat. Volo imaginem tuam facere. Exemplar picturae te habeo, ex quo capit aliquem habitum mens quem operi suo imponat. Ita illa quae me docet et instruit facies, a qua petitur imitatio, idea est. Talia ergo exemplaria infinita habet rerum natura, hominum, piscium, arborum, ad quae, quodcumque fieri ab illa debet, exprimitur. Nunc quid sit εἶδος, attendas oportet. Paullo ante pictoris imagine utebar. Ille cum reddere Virgilium coloribus vellet, ipsum intuebatur. Idea erat Virgilii facies, futuri operis exemplar, ex hac quod artifex trahit, et operi suo imponit, εἶδος est. Quid intersit, quaeris ? alterum, exemplar est, alterum, forma ab exemplari sumpta, et operi imposita. Alteram artifex imitatur, alteram facit. Habet aliquam faciem statua ; haec est εἶδος. Habet aliquam faciem exemplar ipsum, quod intuens opifex, statuam figuravit ; haec idea est. Etiamnum aliam desideras distinctionem ? εἶδος in opere est, idea extra opus, nec tantum extra opus est, sed ante opus. Idem epist. LXV : Exemplar Plato Ideam vocat, hoc est, ad quod respiciens artifex, id quod destinabat, efficit. Nihil autem ad rem pertinet, utrum foris habeat exemplar, ad quod referat oculos, an intus, quod sibi ipse concepit et posuit. Seneca rhetor lib. X, Controuers. 5 : Non vidit Phidias Jovem ; fecit tamen velut tonantem. Nec stetit ante oculos ejus Minerva, dignus tamen illa arte animus, et concepit Deos, et exhibuit. Et rursus lib. VIII, Controuers. 2 : Tunc demum illa majestas exprimi potest, cum animus opera prospexit. Vide quoque Photii excerpta ex Himerii Orat. in Anatolium praef. Ἰδέαι, Macrobio in Somnium Scipionis libro I, cap. 2, sunt originales rerum species. Maxime tamen totum hunc locum de admiranda vi phantasiae illustrat elegans illud inter Thespesionem gymnosophistarum principem et Apollonium Tyaneum colloquium, quod plenissime nobis retulit Philostratus lib. VI, cap. 9 : An vestri Phidiae et Praxiteles, inquit Thespesion, coelum scandentes, atque ibi Deorum effigies exprimentes, eas postmodo ad artem attulerunt ; anne aliud quid est, quod eos fingere docuit ? Aliud, inquit Apollonius, et quidem sapientia plenum. Quidnam id est ? inquit ille, nihil enim dixeris, praeter imitationem. Phantasia, inquit Apollonius, haec perfecit, artifex imitatione sapientior. Imitatio enim hoc tantum operabitur, quod vidit, phantasia vero etiam quod non vidit ; proponit enim sibi id ipsum quod non novit, ad ejus quod est relationem ; Imitationem quoque saepe stupor impedit, Phantasiam vero nihil. Etenim ipsa impavida fertur ad id quod et subliicitur. Oportet autem eum qui Jovis imaginem animo concipit, cum coelo et horis et astris eum contueri ; talem enim eunc eum Phidias sibi proposuit. Palladem vero effingere volentem, exercitus, consilia, artes meditari oportet, quomodo denique ex ipso Jove prosiliit.
Junius, Franciscus, De pictura veterum, p. 176-184 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Proclus, sur le Timée de Platon. Et plus loin : « Ce qui est fait conformément à une image conçue par l’esprit est beau. Ce qui est fait conformément à une production déjà existante n’est pas beau. Celui qui agit en suivant son imagination ou sa conception en donne une reproduction semblable ou dissemblable. Si elle est semblable, il réussira ce qu’il reproduit, car il y avait là ce qui est fondamentalement beau. Mais, si elle est dissemblable, c’est qu’il ne l’a pas faite en suivant ce que son esprit a pu concevoir. Bien au contraire, il ne respecte pas la ressemblance. Celui qui réalise une œuvre en suivant un modèle déjà existant, s’il a vraiment les yeux bien fixés sur lui, ne fait manifestement pas quelque chose de beau. Ce modèle lui-même comporte, en effet, de la dissemblance et n’est pas fondamentalement beau, de sorte qu’une copie qui lui est fidèle s’éloignera encore plus de la beauté, puisque même Phidias qui fit la statue de Jupiter ne prit pas pour modèle une œuvre existante, mais que Jupiter se présenta à son esprit tel qu’Homère le représenta. » Philostrate écrit excellemment, au livre II des Images, sur Panthéia : « La belle Panthéia a été décrite d’après son caractère par Xénophon ; or, un homme tout à fait malhabile à écrire, mais très habile à peindre, sans avoir jamais rencontré Panthéia, mais ayant fréquenté Xénophon, peignit Panthéia telle qu’il se l’était représentée dans son esprit. » Cicéron, Brutus ou l’orateur parfait : « À mon avis, rien n’est si beau dans aucun genre qu’il n’existe quelque chose de plus beau dont c’est la copie, comme un portrait l’est d’un visage, que les yeux, les oreilles, ni aucun sens ne peuvent percevoir et que nous n’embrassons que par l’imagination et l’esprit. C’est pourquoi, bien que nous ne voyions rien de plus achevé dans leur genre que les statues de Phidias, nous pouvons, pourtant, en imaginer de plus belles. Et cet artiste, lorsqu’il créait son type de Jupiter ou de Minerve, ne contemplait personne qui pût lui servir de modèle, mais dans son propre esprit se trouvait une image particulière de la beauté et, en la considérant, en fixant sur elle son attention, il dirigeait son art et sa main pour en obtenir une réplique. Donc il y a dans les formes et dans les figures quelque chose d’excellent et de parfait ; c’est à ces types trouvés par l’imagination que nous rapportons en les imitant les choses qui, en elles-mêmes, ne tombent pas sous les yeux. Ces formes, il les appelles les Idées, le garant et le maître le plus profond de la pensée ainsi que du style, Platon ». Sénèque, lettre 58 : « Ce qu’est l’Idée, c’est-à-dire ce qu’elle semble être pour Platon, apprends-le. L’Idée est le modèle éternel de ce qui est produit par la nature. J’ajouterai une explication à la définition pour que la chose devienne plus claire pour toi. Je veux faire ton portrait. Je t’ai pour modèle de ma peinture et, à ce modèle, mon esprit prend une certaine conformation pour la faire passer dans son ouvrage. Cette figure qui m’apporte enseignements et informations et à laquelle je demande l’imitation, c’est l’Idée. La nature possède une quantité infinie de tels modèles d’hommes, de poissons, d’arbres, d’après lesquels tout ce qu’elle doit créer est exprimé. Maintenant, pour savoir ce qu’est l’εἶδος, il te faut être bien attentif. Peu avant, j’ai utilisé l’image du peintre. Quand il voulait représenter Virgile avec ses couleurs, c’est lui qu’il regardait. L’Idée, c’était la figure de Virgile, modèle de l’œuvre future ; ce que l’artiste en retire et fait passer dans son œuvre, c’est l’εἶδος. Quelle est la différence demandes-tu ? L’une, c’est le modèle, l’autre, la forme prise au modèle et passée dans l’œuvre. L’artiste imite l’une et crée l’autre. Une statue a une certaine figure, c’est cela l’εἶδος. Mais le modèle lui-même que l’artiste a regardé pour façonner sa statue a une certaine figure, c’est cela l’Idée. Désires-tu encore une distinction ? L’εἶδος réside dans l’œuvre, l’Idée hors de l’œuvre ; elle existe non seulement hors de l’œuvre, mais encore avant l’œuvre. » Le même, lettre 65 : « Platon appelle Idée le modèle, c’est-à-dire ce que regarde l’artiste pour réaliser son projet. Peu importe qu’il ait un modèle extérieur à lui pour y porter son regard ou intérieur à lui, conçu et établi par lui-même, pour lui-même. » Sénèque le Rhéteur, livre X, controverse 5 : « Phidias ne vit pas Jupiter, mais il le représenta pourtant comme s’il tonnait. Et Minerve ne se tint pas debout devant ses yeux, mais son esprit, digne d’un si grand art, conçut les dieux et les produisit. » Et ailleurs, livre VIII, controverse 2 : « Cette majesté ne peut être exprimée que lorsque l’esprit s’est représenté l’œuvre d’avance ». Voyez aussi les extraits que Photius a tirés du Discours d’Himérios au préfet Anatolios. « Les Idées », selon Macrobe, Sur le Songe de Scipion, livre I, chap. 2, sont « les types originaux ». Cependant, c’est cet entretien raffiné de Thespésion, le maître des gymnosophistes, avec Apollonius de Tyane que nous a entièrement restitué Philostrate, livre VI, chap. 9, qui éclaire le mieux toute cette quetsion de l’admirable puissance de l’imagination : « Vos Phidias, vos Praxitèle », dit Thespésion, « sont-ils montés jusqu’aux cieux pour le faire ensuite passer dans leur art ou une autre faculté leur a-t-elle appris à les représenter ? C’est une autre faculté, répondit Apollonius, et qui est vraiment pleine de sagesse. Quelle est-elle donc, demanda le premier, car on dirait qu’il ne s’agit que d’imitation ? L’imitation, en effet, réalisera uniquement ce qu’elle voit, l’imagination, elle, également ce qu’elle ne voit pas ; elle se représentera ce que, justement, elle ne connaît pas en relation avec ce qui est. L’étonnement est aussi souvent une gêne pour l’imitation, rien ne gêne l’imagination. Et de fait, elle se porte elle-même calmement vers ce qui lui est soumis. L’artiste qui a conçu dans son esprit une image de Jupiter doit l’envisager au milieu du ciel, des heures et des astres, tel que Phidias se l’est représenté ; mais celui qui désire figurer Pallas doit songer aux armées, aux plans, aux arts, et enfin, à la façon dont elle jaillit de Jupiter en personne. »
Commentaires : Trad. Nativel, 1996, p. 176-184
Junius, Franciscus, The Painting of the Ancient(publi: 1638) (I, 2, 2), p. 18-20 (anglais)
- [1] Lib. II. In Timeum Platonis.
- [2] Ibidem
- [3] De perfecta oratore
- [4] Lib. X. Controver. 5.
- [5] Lib. VIII. Controv. 2
- [6] Lib. VI. de vita Apollonii, cap. 9.
So doth then this same most fertile power of our soule, according to Plato his opinion, yeeld two sorts of imitation; the first medleth only with things seene, whilest they are set before our eyes; the other on the contrary studieth also to expresse things prefigured only and represented by the phantasie. “Some artificers, sayth Proclus [1], can imitate the workes of others most accurately; whereas other workmen have rather an inventive qualitie to devise wonderful workes for the use of man: so hath he that first made a ship, phantastically conceived a platform of what he meant to make.” The same author goeth yet further; “whatsoever is made after a conceived or intelligible thing, sayth he [2], is faire: whatsoever on the contrary is made after a thing generated, is not faire. For he that maketh any thing after intelligible things, must needs make it like the conceived things, or else unlike: if he doth make it like by imitation, so is it that the imitation of necessitie shall be faire; seeing there is in the conceived thing a principall beauty; but if the imitation be unlike, then doth he not make it after the conceived things; seeing he doth more and more swarve aside from the similitude of what is truely faire. Likewise he that maketh any thing after the example of things generated, shall never, as long namely as he doth fix his eyes upon them, attaine to what is perfectly beautifull; seeing the things generated are full of deformed disproportions, and far remoted from the principall true beautie. Hence it is that Phidias, when he made Jupiter, did not cast his eyes upon any thing generated, but he fetched the patterne of his worke out of a Jupiter conceived after Homers description.” Other famous writers, besides Proclus, doe also very much harp upon this string, urging alwayes Phidias his example as an infallible rule of art: and it seemeth by their words, that they held Phidias to be so excellent an artificer, because he had a singular abilitie to imagine things invisible after a most majesticall manner. “Nothing is in my opinion so beautifull, sayth Tullie [3], but we must alwayes conceive that to be fairer from whence the former, even as an image was wont to be made after a face is expressed; which cannot be perceived by our eyes, nor eares, nor any of our senses, since we doe apprehend it onely by thought and minde. Hence it is that we can imagine something fairer yet than Phidias his images, although our eyes cannot behold any thing fairer in that kinde. Neither did that same artificer, when he made the images of Jupiter and Minerva, fix his eyes upon one after whom he should draw such a similitude; but there did abide in his mind an exquisite form of beautie, upon the which he staring, directed both his art and his hand to the similitude of the same. There is then in the forme and shape of things a certaine perfection and excellencie, unto whose conceived figure such things by imitation are referred as cannot be seene. Plato, a most grave author and teacher, not of knowing onely, but also of speaking, doth call these figures Ideas”. To this place of Tullie, we must by all meanes adde the words of Seneca the Rhetorician [4]: “Phidias saw not Jupiter, sayth he, yet hath he made him as thundering. Minerva stood not before the eyes of the artificer; his mind for all that, worthy of such an art, has rightly conceived the gods, and exhibited them.” We may learne also out of the same author how great a difference there is betweene the artificers that doe worke after this manner, and the others that doe but imitate things present. “This same majesty can then onely be expressed, sayth he [5], when our mind foreseeth and forecasteth the whole worke.” Philostratus propoundeth all this more at large in that same most learned discourse, between Apollonius Tyaneus and Thespesion, the chiefest of the gymnosophists. The words of Philostratus [6] are worth rehearsing: “It is so, sayth Thespesion, that Phidias and Praxiteles climbing up to heaven, and there expressing the several shapes of the gods, have afterwards applied them to the art, or is there something else, that has taught these artificers to counterfeit? Something else, replied Appolonius, and that full of wisedome. What is that? sayth Thespesion againe; seeing you can, besides the imitation, name nothing. Phantasie, answered Apollonius, hath accomplished these things; an artificer farre exceeding imitation in wisedome: for imitation doth worke out nothing but what shee hath seene: phantasie on the contrary doth take in hand also what shee hath not seene; for shee propoundeth unto her selfe unknowne things with a relation to such things as are. A certaine kinde of astonishment doth also often hinder our imitation; whereas nothing can disturbe the phantasie, being once resolved to follow undauntedly what shee undertaketh. As for an artificer that meaneth to conceive in his minde an image not unworthy of Jupiter, the same must see him accompanied with the foure seasons of the yeare, with the constellations, with the whole heaven: for such a one did Phidias then imagine. He likewise that doth intend to make an image wherein there might be perceived some resemblance of Pallas, must see her with the looke she hath at the marshalling of great armies, or when she busieth her selfe about devices of counsell and inventions of art; yea he must propound her unto himselfe as shee came gallantly leaping forth out of Jupiter his braine.”
La Mothe le Vayer, François de, Petits traitez en forme de lettres escrites à diverses personnes, Lettre IX, « Sur la peinture »(publi: 1662, redac: 1649:1662), "Sur la peinture" (numéro Lettre IX) , t. II, p. 438-439 (fran)
- [1] Quintil. L. 12 c. 10
Ils font des figures qui parlent, et le Iupiter de Phidias inspiroit plus de dévotion au dire d’un payen, que la religion n’en prescrivoit : Eius pulchritudo adiecisse aliquid etiam receptae religioni uidetur, adeo maiestas peris Deum aequauit. [1] […] Mais comme la regle ne se contentant pas de nous faire paroistre les choses droites, nous donne encore la faculté de remarquer celles qui sont tortuës : et comme la mesme science qui apprend ce que c’est que la Verité, nous fait de plus des leçons du mensonge : outre que la peinture nous porte à bien juger de la perfection de tout ce qu’elle represente, son art nous fournit des maximes pour en discerner les vices, et pour en censurer ce qui s’y rencontre de defectueux. Ainsi l’on trouva même à redire au Iupiter de Phidias dont nous venons de parler, quoique Philon Bysantin, qui l’a mis entre les sept merveilles du monde, dise de lui que Saturne n’estoit pas mieux son pere au Ciel, que Phidias en Elide. Les plus capables remarquerent qu’il n’estoit pas proportionné à son temple, parce que tout assis qu’il se trouvoit, il en touchoit presque la voûte de sa tête, de sorte que présupposant qu’il se fust voulu lever, l’on jugeoit manifestement qu’il eust renversé tout l’edifice.
Félibien, André, Le Portrait du Roy(publi: 1663), p. 16-17 (fran)
L’on a toutefois loüé Phidias pour avoir fait une image de Iupiter, où il avoit admirablement exprimé la majesté de ce Dieu, et l’on trouvoit son ouvrage d’autant plus merveilleux, que n’ayant jamais veu cette divinité, il en avoit conceu une idée si haute, qu’il l’avoit parfaitement representé comme le maistre des Dieux. Mais quoy que cet admirable sculpteur meritast une estime toute particuliere, il luy estoit d’autant plus facile de donner de la grace et de la grandeur à ses figures, qu’il representoit des Dieux qu’on n’avoit point veus, et qui n’avoient que ce qu’ils recevoient des mains des plus illustres artisans.
Il n’en n’est pas icy de mesme, car quoy que le peintre soit riche et abondant en belles imaginations, il a neanmoins un sujet qu’il est obligé d’imiter, mais un sujet si excellent qu’il n’y a point d’ornemens qui le puissent enrichir, ny de traits qui le puissent dignement exprimer.
Pline (Gaius Plinius Secundus); Gronovius, Johann Friedrich (Johannes Federicus), C. Plinii Secundi Naturalis historiae, Tomus Primus- Tertius. Cum Commentariis & adnotationibus Hermolai Barbari, Pintiani, Rhenani, Gelenii, Dalechampii, Scaligeri. Salmasii, Is. Vossii, & Variorum. Accedunt praeterea variae Lectiones ex MSS. compluribus ad oram Paginarum accurate indicatae(publi: 1669) (vol. 3), p. 631-632 (latin)
Phidiam clarissimum esse per omnes gentes, [1]quæ Jovis Olympii famam intellegunt, nemo dubitat : sed ut merito laudari sciant etiam qui opera eius non viderunt, proferemus argumenta parua et ingenii tantum. Neque ad hoc Jovis Olympii pulchritudine utemur, non [2]Minervæ Athenis factæ amplitudine, cum sit ea cubitorum viginti sex, ebore hæc et auro constat : sed scuto eius, in quo Amazonum prælium cælauit intumescente ambitu parmæ, eiusdem concaua parte Deorum et gigantum dimicationem, in soleis vero Lapitharum et Centaurorum : adeo momenta omnia compacta artis illius fuere. In base autem quod cælatum est, Pandoras genesin appellauit : ibi Dii sunt triginta numero nascentes. Victoria præcipue mirabili. Periti mirantur et serpentem, et sub ipsa cuspide æream sphingem. Hæc sint obiter dicta de artifice numquam satis laudato, simul ut noscatur illam magnificentiam æqualem fuisse et in paruis.
- [1] Quæ Jovis Olympii famam intellegunt.] Eo simulachro perfecto Phidias interrogatus unde id propemodum e cœlo petitum lineamentis eboris amplexus fuisset, respondit ex Iliad.
Ἦ, καὶ κυανέῃσιν ἐπ’ ὀφρύσι νεῦσε Κρονίων.
Άμβροσίαν δ’ὤρα χαῖται ἐπεῤῥώσαντο ἄνακτος
Κρατὸς ἀπ’ἀθανάτοιο, μέγαν δ’ἐλέλιξεν ὄλυμπον.
Valer. Cap. 7. Lib. 3. Dalec.
- [2] Minervæ Athenis.] Lemniam fuisse vocatam, quod eam Lemnii dedicassent, Pausanias scribit lib. I. Idem [Dalec.]
Browne, Alexander, Ars pictoria(publi: 1669), « Of the vertue and praise of proportion, or, symetry », p. 1-2 (anglais)
But if we shall enter into a farther consideration of this beauty, it will appear most evidently in things apertaining to civil discipline ; for it is strange to consider what effects of piety, reverence and religion, are stirred up in mens minds, by means of this suitable comeliness of apt proportion. A pregnant example whereof we have in the Jupiter carved by Phidias at Elis, which whrought an extraordinary sense of religion in the people.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Van de Persooneele kennis; of d’eerste waerneming in de daedt van een geschiedenis » (numéro III, 7) , p. 98 (n)
- [1] Jupiter
[1] Phidias had, na’t oordeel van Emilius Paulus, ’t welk by alle kunst kenders aengenomen wiert, zijnen Jupiter van yvoir gemaekt, eeven gelijk hem Homeer in zijn gezang uitbeelde,’t welk aldus luid. Jupiter dede teyken met zijn zwarte winkbraeuwen, en het Godlijk hair verstroide zich om zijn eeuwich Koninklijk hooft, ’t welk hy schuddende, waggelde den ganschen Hemel.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Première observation concernant l’action de l’histoire : la connaissance des personnages » (numéro III, 7) , p. 199 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Selon le jugement de Paul Emile (qui était apprécié par tous les connaisseurs de l’art), Phidias avait fait son Jupiter en ivoire tout comme Homère le représenta dans son chant, lequel sonne ainsi : Jupiter fit un signe de ses noirs sourcils, et aussitôt ses cheveux divins voltigèrent sur sa tête immortelle et royale, si bien que le ciel entier s’ébranla et vacilla.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Hoemen zich van eens anders werk dienen zal » (numéro V, 6) , p. 193-194 (n)
- [1] Poëten naevolgen
Dewijl ook de Poëzy met de Schilderkonst in veel dingen gelijk loopt, [1] zoo zal ’t onze Schilderjeugt geoorloft zijn, met het stomme penseel, de spreekende penne der dichters te volgen. Phidias schaemde zich niet te belijden, dat hy het weezen en de grootzicheyt van zijnen Eleaenschen Jupiter van Homerus ontleent hadde. Zoo heeft ook Apelles zijne Diane nae des zelven Poëets voorschrift geschildert. Timanthus bracht ook zijnen Agamemnon, met een sleuijer bedekt in zijn Tafereel, gelijk hem Euripides, by ’t offer van Iphigenia, had op ’t toneel gevoert. Zoo volgde Praxiteles denzelven Euripides in zijnen Bacchus. En voorts alle andere Schilders en beelthouwers denzelven in ’t uitbeelden van Medea.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Comment il faut se servir de l’œuvre d’un autre » (numéro V, 6) , p. 321 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Puisque la poésie suit aussi en de nombreuses choses un chemin parallèle à celui de l’art de peinture, il sera permis à notre jeune peintre d’imiter la plume parlante des poètes. Phidias n’eut pas honte de confesser qu’il avait emprunté l’apparence et la majesté de son Jupiter Eléen à Homère. C’est ainsi qu’Apelle a peint également sa Diane d’après les indications du même poète. Timanthe introduit aussi dans son tableau la figure d’Agamemnon recouvert d’un voile, comme Euripide l’avait mis sur la scène, dans son sacrifice d’Iphigénie. C’est ainsi que Praxitèle imita ce même Euripide dans son Bacchus, et ensuite que tous les autres peintres et sculpteurs imitèrent ce même Euripide pour représenter Médée.
Commentaires : Trad. Jan Blanc, 2006, V, 6, « Comment il faut se servir de l’œuvre d’un autre », p. 321
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 286-287 (n)
Phidias heeft Jupiter niet gezien, zegt Seneka, nochtans heeft hy hem gemaekt als donderende. Minerva is hem noit verschenen, nochtans scheenze als van den Hemel gedaelt. Maer Phidias is eerst in zijn vernuft als in een Poëetschen Hemel opgeklommen; hy heeft eerst als in een verrukking de Majesteyt en heerlijkheyt dezer Hemellieden gezien, eer hy’t ont werp dezer heerlijke gedaentens by der hand nam. Zijn beelden kregen een wonderlijke majesteyt en schoonheyt, maer hoe veel heerlijker zijn noch de denkbeelden daer van in zijn konstkennende vernuft geweest !
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens » (numéro VIII, 1) , p. 430 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Sénèque dit que Phidias n’a pas vu Jupiter, mais qu’il l’a fait comme tonnant ; que Minerve ne lui est jamais apparue, et que, pourtant, celle qu’il avait sculptée semblait être tombée du ciel. C’est que, tout, d’abord, Phidias s’est comme élevé en son grand génie vers un ciel poétique, et qu’il y a vu, comme pris d’un ravissement, la majesté et la noblesse de ces personnages célestes, avant d’entreprendre de concevoir leurs nobles formes. Si ses sculptures ont reçu une majesté et une beauté admirables, que leurs idées étaient plus nobles encore dans le génie de ce grand connaisseur de l’art !
Bellori, Giovanni Paolo; Lamoignon de Basville, Nicolas de, Lecture des Honneurs de la peinture et de la sculpture de Bellori, le 26 mars 1678 à l’Académie royale de peinture et de sculpture(redac: 1678/03/26), p. 648 (fran)
Mais pour n’affecter point trop la recherche des éloges qui ont honoré les professeurs de ces beaux arts, et les ouvrages qui sont sortis de leurs mains, quelle plus immortelle gloire peut-on désirer que celle de Phidias par la bouche de Jupiter même qui, dans sa statue, se vantait d’avoir eu ce grand homme pour sculpteur ?
Pline l’Ancien; Hardouin, Jean, Caii Plinii Secundi Naturalis historiae libri XXXVII. Interpretatione et notis illustravit Joannes Harduinus,... in usum Serenissimi Delphini(publi: 1685) (t. V), p. 110-111 (latin)
[1]Phidias praeter Jovem Olympium, quem nemo aemulatur, fecit et ex ebore aeque Minervam Athenis.
- [1] [1] Phidias etc. De Jovis Olympii simulacro non invenustum extat epigramma in Anthologia Graeca, lib. 4 cap. 6 **** ; Hoc est, interprete Grotio : De Jovis Olypii imagine : Juppiter ad terras, an ad aethera Phidia venit, / Vt viso fieret talis imago deo ? De Minerva atheniensi tria sat elegantia, eodem libro, cap. 12. Juliani primum : **** Juliani ex-praefecto Augustali, / de Minerva Athenis armata. / Cur medi Pallas capis arma in Cecropis urbe ? / Neptunus cessit jam tibi : parce tuis. Alterum Antipatri Sidonii, de Venere Paphia simul, et hoc Minervae signo : *****. Aetherium Paphiae decus aspice : jam, puto, dices : / Subscribo Phrygii judicis arbitrio. Atthida sed videas idem si Pallada, dices : / Hanc qui praeteriit, rusticus ille fuit. Tertium denique Hermodori : *****. Clamabis Cnidiam Venerem si videris hospes, / Tu rege mortales, tu rege sola deos. / Pallada si videas hastam quae vibrat Athenis, / Dices, credo, Paris nil nisi pastor erat. De eodem iterum signo Ovidius, lib. 4. de Ponto, eleg. 1. vers. 31. Arci ut Actaeae, vel eburna, vel aerea, custos, / Bellica Phiadiaca stat dea facta manu. Eburnae Tzetzes quoque meminit, Chil. 8 vers. 192. vers. 322. Aereae, vers. 334
Commentaires : COMPLETER LE GREC
Pline l’Ancien; Hardouin, Jean, Caii Plinii Secundi Naturalis historiae libri XXXVII. Interpretatione et notis illustravit Joannes Harduinus,... in usum Serenissimi Delphini(publi: 1685), p. 273-274 (latin)
[1]Phidiam clarissimum esse per omnes gentes, quae Jovis Olympii famam intelligunt, nemo dubitat : sed ut merito laudari sciant, etiam qui opera ejus non viderunt, proferemus argumenta parva et ingenii tantum. Neque ad hoc Jovis Olympii pulcritudine utemur, non Minervae Athenis factae amplitudine, cum sit ea cubitorum vigenti sex, ebore haec et auro constat : sed scuto ejus, [2]in quo Amazonum praelium caelavit intumescente ambitu parmae : ejusdem concava parte [3]deorum et Gigantum dimicationem : in soleis vero [4]Lapitharum et Centaurorum : [5]adeo momenta omnia capacia artis illi fuere. [6]In base autem quod caelatum est, Pandoras genesin appellavit : [7]ibi dii sunt nascenti XX. numero nascentes, [8]Victoria praecipue mirabili. Periti mirantur [9]et serpentem, [10]ac sub ipsa cuspide aeream sphingem. Haec sunt obiter dicta de artifice nunquam satis laudato : simul ut noscatur illam magnificentiam aequalem fuisse et in parvis.
- [1] Phidiam. De eo diximus lib. 34. sect. 19. sub. initium. De Jove Olympio Valerius Maximus eleganter, lib. 3. cap. 7. pag. 181.
- [2] In quo Amazonum. Tradit hoc ipsum Pausanias, lib. I. sive in Attic. pag. 29 et 43. Amazones aliquando assumptis Scytharum auxiliis in Atticam incursarunt, ut auctor est Justinus, lib. 2. victas tum esse a Theseo Pausanias idem ait in Atticis.
- [3] Deorum et gigantum dimicationem. Quam describit Ovidius, lib. 1. Metam. vers. 151.
- [4] Lapitharum. De hoc certamine ob raptum matronarum initio, vide Hyginum, fab. 33. et Ovidium lib. 12. Metam. vers. 240.
- [5] Adeo momenta omnia capacia artis. In libris hactenus editis, compacta artis. In Reg. 2. catacia. Nos cum Gronovio capacia scripsimus In Colb. 3. hoc tantum : adeo momenta omnis artis illi fuere.
- [6] In base autem. Pausanias, loco cit. pag. 43. et 44. **** De Pandora Hesiodum vide, ceterosque mythologos. Mulierem fuisse fabulantur, Vulcani opus e luto, cui dii singuli suo dona dederint : Pallas sapientiam, Venus decorem, Apollo musicam. Vnde Pandora dicitur, quasi omnium donum, vel ab omnibus donata, vel omnis generis rebus pollens.
- [7] Ibi. In eadem base.
- [8] Victoria. Fuit haec altitudine cubitorum fere quaternum, ****, ex ebore. Pausan. lib. I. Attic. pag. 43.
- [9] Et serpentem. Pausanias, loc. cit. ***** facet ad pedes scutum : ad imam hastam draco, quem Erichthonium esse existimare possis.
- [10] Ac sub ipsa cuspide. Alteram praeterea Sphingis effigiem in Casside caelatam fuisse auctor est Pausanias, loc. cit. *****
Commentaires : COMPLETER GREC
Monier, Pierre, "Dissertation pour le jour des prix", Conférence prononcée le 28 septembre 1686(redac: 1686/09/28), p. 157 (fran)
Animez-vous donc, jeunes aspirants, à la vertu de seconder nos espérances par vos études en élevant votre esprit à la sublimité de l’Art, qui est une idée qui constitue le parfait de la Beauté naturelle en unissant le vrai au vraisemblable, ainsi qu’ont fait les excellents hommes de l’Antiquité et surtout le savant Phidias qui, figurant son Jupiter et sa Minerve, ne contemplait aucun objet où il prît leurs ressemblances, mais considérait seulement en son imagination une grande forme de beauté dans laquelle regardant fixement, il y dressait son jugement et sa main.
Junius, Franciscus, De pictura veterum(publi: 1694) (I, 1, 5)(latin)
- [1] Tullius II de Oratore
- [2] Quintil. II, 3
- [3] Quintil. VII, 10
Phidias quoque Minervae signum efficiens, non sane, quemadmodum in clypeo minora illa opera faceret, laborabat : Vt enim in caeteris artibus, cum tradita sut cujusque artis difficillima, reliqua, quia aut faciliora, aut similia sunt, tradi non necesse est, ita in pictura, qui hominis speciem pingere perdidicerit, poterit etiam cujusvis vel formae, vel aetatis, etiamsi non didicerit, speciem pingere, neque est periculum, qui leonem aut taurum pingat egregie, ne idem in multis aliis quadrupedis facere non possit. [1]. Nemo sic in majoribus eminet, ut eum minora deficiant, sini forte Jovem quidem Phidias optime fecit, illa autem, quae in ornamentum operis ejus accedunt, alius melius elaborasset. [2] Praeceptoris est in alio atque alio genere quotidie ostendere quis ordo sit rerum, et quae copulatio, ut paulatim fiat usus et ad similia transitus. Tradi enim omnia, quae ars efficit, non possunt. [3]
Junius, Franciscus, De pictura veterum, p. 144-146 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias non plus, lorsqu’il exécutait la statue de Minerve, ne s’inquiétait pas de la façon dont il ferait les œuvres de moindre importance sur le bouclier : « en effet, dans tous les autres arts, une fois enseigné le plus difficile de chaque art, le reste n’a pas besoin d’être enseigné parce que plus facile ou semblable ; ainsi, en peinture, l’artiste qui a parfaitement appris à représenter la figure humaine pourra la peindre de la forme ou de l’âge qu’il voudra, même s’il ne l’a pas appris. Et il n’y a pas de risque, s’il excelle à peindre un lion ou un taureau, qu’il ne puisse le faire pour beaucoup d’autres quadrupèdes. » (Cicéron, Orat. II). « Nul n’excelle dans les grandes choses qui soit déficient dans les petites ; à moins qu’on ne soutienne que Phidias a parfaitement réussi son Jupiter, mais qu’un autre aurait mieux achevé les ornements qui s’ajoutent à son œuvre. » (Qt II, 3) « C’est au maître de montrer chaque jour, à propos de toute sorte de genres, quels sont l’ordre et la liaison des choses pour que l’élève acquière peu à peu de la pratique et passe à des cas analogues. On ne peut, en effet, enseigner tout ce que l’art réalise.
Commentaires : Trad. Nativel, 1996, p. 144-146
Junius, Franciscus, De pictura veterum(publi: 1694) (III, 1), 19 (latin)
Neque immerito cuiquam videri possit Phidias tantum contulisse artibus hisce lumen, quod in hos quoque studiorum secessus excurrit : unde ne quidem ipse fateri erubuit, se in fingendo Jove Olympio secutum homericam Jovis descriptionem : Valer. Maximus libro III, cap. 7, exemplo ext. 4. Et non injuria tribuit ei Dionysus Halicarnass. In Isocrate, Τὸ σεμνὸν, καὶ μεγαλότεκνον, καὶ ἀξιωματικόν : Gravitatem, amplitudinem et majestatem. Dem. Phalereus de Elocut. § 14: Μεγαλεῖον τι καὶ ἀκριβες ἅμα. Magnum quid et accuratum simul. Plin. XXXV, 10, magnificentiam eidem Phidiae adscribit.
Monier, Pierre, Histoire des arts qui ont rapport au dessein(publi: 1698), p. 38-39 (fran)
Fidias[1] fut l’un des sculpteurs qui la rendit tres-illustre. Car sa Minerve d’or, et d’ivoire, qui avoit vingt-cinq coudées de haut étoit un ouvrage admirable ; et son Jupiter Olimpien[2] ne parut pas moins surprenant, puisqu’on l’estima une des sept merveilles du dessein.
- [1] […] Paul Emile en admirant le Jupiter merveilleux de Phidias, dit que ce sculteur l’avoir formé tel qu’Homere l’avoit decrit. Plutarque dans la vie de cet illustre. Ce consul en passant à Athenes demenda aux Ateniens un peintre et un filosohe pour enseigner ses enfants et orner son triomfe. Ils lui donnerent Metrodore qui étoit l’un et l’autre. Pline li. 35. c. 11. Et Plutarque en la vie de Paul Emile, dit qu’il ne tenoit pas seulement des maîtres de grammaire, mais encore des peintres et des sculpteurs pour instruire ses enfants.
- [2] Pausanias en ses Eliaques, fait une belle description de la statuë de Jupiter Olimpien, d’or et d’ivoire, et de toutes les figures et bas reliefs qui ornoient son trône. Il decrit aussi la grandeur du temple qui étoit d’ordre dorique, qui avoit 68 piez de haut jusqu’à la voute. Fidias fit cette statuë si grande, qu’elle n’auroit pu être debout en ce temple ; par là on peut juger qu’elle devoit avoir environ quatre-vingt piez.
Dupuy du Grez, Bernard, Traité sur la peinture(publi: 1699), p. 295-296 (fran)
Car quoi qu’il[Explication : Polyclète.] ait donné à ses figures une beauté qui surpasse la nature, il ne leur a pas pourtant imprimé le caractere de la Divinité qui leur étoit necessaire : & n’a jamais representé que de personnes jeunes et tendres : on atribuë au contraire à Phidias et Alcamene tout ce qui manque à Policlete : quoique Phidias a mieux reüssi à representer des Dieux que des hommes, en quoi il a été incomparable, particulierement sur l’yvoire, quand il n’auroit fait que l’image de Minerve à Athenes, et celle de Jupiter Olimpien à Elide, où la beauté sembloit avoir ajoûté quelque chose au culte qu’on doit aux Dieux : tant son ouvrage avoit égalé la majesté du Dieu qu’il representoit.
Du Bos, Jean-Baptiste, Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture(publi: 1719) (II, 40), p. 135 (fran)
Les Anciens prétendaient que leurs divinités avaient été mieux servies par les peintres et par les sculpteurs que par les poètes. Ce furent, selon eux, les tableaux et les statues qui concilièrent à leurs dieux la vénération des peuples auxquels ils firent faire attention sur les merveilles que les poètes racontaient de ces dieux. La statue de Jupiter olympien fit ajouter foi plus facilement à la fable qui lui faisait disposer du tonnerre. Si le peintre de Cos, Apelle, n’avait pas exposé sa Vénus, elle serait encore plongée dans les eaux de la mer.
Rollin, Charles, Histoire ancienne, tome XI, livre XXIII(publi: 1730:1738), « De la sculpture » (numéro ch. 4) , p. 90-91 (fran)
- [1] Pline, lib. 34, cap. 8. Quintil. l.12, cap. 10
- [2] Val. Max. lib. 3, c. 7
Son Jupiter olympien fut un prodige de l’art, et si bien un prodige, que, pour l’estimer sa juste valeur, on crut le devoir mettre au nombre des sept merveilles du monde. Aussi n’avoit-il rien oublié pour amener cet ouvrage à sa dernière perfection. […]
Cette statue d’or ou d’ivoire, haute de soixante piés, et d’une grosseur proportionnée, fit le désespoir de tous les grands statuaires qui vinrent après. Aucun d’eux n’eut la présomption de penser seulement à l’imiter. Praeter Jovem olympium, quem nemo æmulatur, dit Pline. [1] Selon Quintilien, la majesté de l’ouvrage égaloit celle du dieu, et ajoutoit encore à la religion des peuples : eius pulcritudo adiecisse aliquid etiam receptæ religioni uidetur, adeo majestas operis deum æquauit. Ceux qui la voyoient, saisis d’étonnement demandoient si le dieu était descendu du ciel en terre pour se faire voir à Phidias, ou si Phidias avoit été transporté au ciel pour contempler le dieu. [2] Phidias lui-même, interrogé où il avoit pris l’idée de son Jupiter olympien, cita les trois beaux vers d’Homère où ce Poéte représente la majesté de ce dieu en termes magnifiques, voulant donner à entendre que c’étoit le génie d’Homére qui l’avoit inspiré.
Rollin, Charles, Histoire ancienne, tome XI, livre XXIII(publi: 1730:1738), « De la sculpture » (numéro ch. 4) , p. 113-114 (fran)
On tient pourtant que Phidias représentoit mieux les dieux que les hommes. Jamais ouvrier n’a si bien manié l’ivoire, quand nous n’en jugerions que par sa Minerve d’Athénes, et par son Jupiter Olympien ; dont la beauté semble avoir encore ajouté quelque chose à la religion des peuples, tant la majesté de l’ouvrage égaloit le dieu.
Rollin, Charles, Histoire ancienne(publi: 1730:1738), « Histoire des successeurs d’Alexandre » (numéro livre XIX, ch. 4) , t. IX, p. 168-169 (fran)
Aiant passé par Mégalopolis, il[Explication : Paul Émile.] arriva à Olympie. Il y vit beaucoup de choses dignes d’être admirées ; mais quand il eut jetté les yeux sur la statue de Jupiter (c’étoit le chef-d’œuvre de Phidias), il en fut ému et touché, dit Tite-Live, comme s’il avoit vû ce dieu lui-même ; et il s’écria que ce Jupiter[1] de Phidias étoit le véritable Jupiter d’Homère. Croiant être dans le Capitole, il y offrit un sacrifice plus solennel que par tout ailleurs.
- [1] Voilà une grande louange pour Phidias, d’avoir si bien exprimé l’idée d’Homère : mais elle est encore plus grande pour Homère, d’avoir si bien conçu toute la majesté du Dieu.
Batteux, Charles, Les Beaux-Arts réduits à un même principe(publi: 1746), p. 212 (fran)
Ce sont des dieux qui doivent parler en dieux[Note contexte]. Pour former leurs caractères, le poète choisit ce qu’il connaît de plus beau et de plus touchant dans la nature, dans les arts, dans tout le genre humain ; et il en compose des êtres qu’il nous donne, et que nous prenons pour des divinités. Mais ce sont toujours des hommes : c’est le Jupiter de Phidias. Nous ne pouvons sortir de nous-mêmes, ni caractériser les choses d’imagination que par les traits que nous avons vus dans la réalité.
Lacombe, Jacques, Dictionnaire portatif des beaux-arts ou abrégé de ce qui concerne l’architecture, la sculpture, la peinture, la gravure, la poésie et la musique(publi: 1752), art. « Phidias », p. 495-496 (fran)
On chargea encore Phidias de faire la Minerve qu’on plaça dans le fameux temple appelé Parthenon. Cette statue avoit vingt-six coudées de haut, elle étoit d’or et d’yvoire ; mais c’étoit l’art qui en faisoit le principal mérite. Cette statue auroit fait douter s’il pouvoit y avoir rien de plus parfait en ce genre, si Phidias lui-même n’en eût donné la preuve dans son Jupiter Olympien, qu’on peut appeller le plus grand effort de l’art et le chef-d’œuvre de l’artiste. Il fut inspiré dans cet ouvrage par un esprit de vengeance contre les Athéniens dont il avoit à se plaindre et par le desir d’ôter à son ingrate patrie la gloire de posseder son plus bel ouvrage dont les Eléens furent possesseurs. Phidias fut le premier parmi les Grecs qui étudia la belle nature pour l’imiter ; son imagination étoit grande et hardie ; il sçavoit rendre la divinité avec une telle expression et un si grand éclat, qu’il sembloit avoir été guidé dans son travail par la divinité elle-même.
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting(publi: 1760), General plan of the work (numéro Dialogue I) , p. 4-5 (anglais)
We may consider the imitative arts in two points of view ; first, as imitations of such objects as are actually before the eye ; secondly, as representations of thoses images which are formed by the fancy. The first, is the mechanick or executive part of the art ; the second, the ideal or inventive. Tully[1] has justly distinguished those parts, when he observes, that the Jupiter of Phidias was not drawn from any pattern in nature, but from that idea of unexampled beauty, which the artist had formed in his mind. The great difference, observed among painters of any name, arises from their different excellencies in these two parts : those, whose chief merit is in the mechanick, will, like the Dutch painters, be servile copiers of the works of nature ; but those, who give wholly into the ideal, without perfecting themselves in the mechanick, will produce sbozzo’s[2], not pictures : it is evident then, that the perfection of the art consists in an union of these two parts. Of all the moderns, Raphael seems to have come the nearest to this point. The next to him, perhaps, Correggio.
- [1] Nec uero ille artifex, cum faceret Jovis formam aut Mineruae, contemplabatur aliquem e quo similitudinem duceret ; sed ipsius in mente insidebat species pulchritudinis eximia quaedam, quam intuens, in eaque defixus, ad illius similitudinem artem et manum dirigebat. In Bruto.
- [2] The rough draught of a picture.
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting, (trad: 1765), Plan général de l’ouvrage (numéro Dialogue premier) , p. 4-6 (trad: "Recherche sur les beautés de la peinture" par Bergier, Daniel Claude François en 1765)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
On peut envisager les arts d’imitation sous deux points de vûe : I° comme imitations des objets que l’artiste a actuellement sous les yeux; c’est la partie méchanique ou d’exécution ; 2° comme représentations des images qui sont formées par l’imagination ; c’est la partie idéale ou d’invention. Cicéron[1] fait très-bien sentir cette distinction, lorsqu’il dit que le Jupiter de Phidias n’avoit point été fait d’après un modéle existant dans la nature, mais d’après l’idée que l’artiste s’étoit faite d’une beauté dont le type n’avoit jamais existé. La grande différence qu’on remarque entre les peintres qui ont eu quelque réputation, ne vient que du plus ou du moins de talent qu’ils ont montré dans ces deux parties. Ceux dont le principal mérite consiste dans le méchanisme, ne sont, comme les peintres hollandais, que de serviles copistes de ouvrages de la nature ; et ceux qui ne s’attacheraient qu’à la partie idéale, sans se perfectionner dans la partie méchanique, ne produiroient que des ébauches et non des tableaux; d’où il résulte que la perfection de l’art réside dans l’union de ces deux parties.
- [1] Nec uero ille artifex, cum faceret Iovis formam aut Mineruae, contemplabatur aliquem e quo similitudinem duceret ; sed ipsius in mente insidebat species pulchritudinis eximia quaedam, quam intuens, in eaque defixus, ad illius similitudinem artem et manum dirigebat. In Bruto.
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting(publi: 1760), “Of Design” (numéro Dialogue IV) , p. 44-47 (anglais)
A — The Jupiter[1] and Minerva of Phidias were subjects of astonishment in the most enlightened ages. It should seem, that the wonderful effect of these statues proceeded from an union of the beautiful with the great and uncommon; thus combining the whole influence of visible objects in the imagination. If we are astonished at the first sight of the Colossal statues on the monte Cavallo at Rome, a secret and growing pleasure succeeds this amazement: for, though the immensity of their form seems, at first, to set them above any scale of our ideas, yet, so happy is the symmetry of their parts, such a freedom of design, such an aptness for action prevail throughout, that the eye soon becomes familiar with their proportions and capable of their beauties.
B — It is probable, that a great part of the pleasure which we receive in the contemplation of such colossal figures, arises from a comparison of their proportions with our own. The mind, in these moments, grows ambitious, and feels itself aspiring to greater powers, and superior functions: these noble and exalted feelings diffuse a kind of rapture through the soul; and raise in it conceptions and aims above the limits of humanity. The finest, and, at the same time, most pleasing sensations in nature, are those, which (if I may be allowed the expression) carry us out of ourselves, and bring us nearest to that divine original from which we all spring.
A — To this power of humanizing, if I may so call it, these colossal proportions, succeeds that of annexing the sublime to the most minute. When two such extremes correspond in their effects, we may be assured that the merit in both springs from the same cause, a greatness of manner. The most celebrated instance in this kind, was the[2] Hercules of Lysippus ; which, though not more than a foot in height, filled the imagination equal to the Hercules Farnese. As this statue is lost, we must content ourselves with the description of it by Statius.
And the chaste board the god himself appears,
Inspires the artist, and the banquet chears ;
He, only be, could teach thee to confine
A great idea to minute design ;
From part to part our heated fancy flies,
And gives to character, what space denies ;
Press’d by that arm, the lion pants for breath ;
And Cacus trembles at th’impending death.
B — The Jupiter of Phidias, and Hercules of Lysippus are equal examples of the superior genius of the Greeks ; and it must be confessed, that if they have improved on nature, it was not so much by quitting her proportions, as excelling her ideas.
- [1] Non uidit Phidias Iovem, fecit tamen, uelut tonantem ; nec stetit ante oculos eius Minerva, dignus tamen illa arte animus, et concepit Deos et exhibuit. Senec. Rhet. Lib. X
- [2] Haec inter castae genius tutelaque mensae
Amphitryoniades, etc.
— — Deus ille, Deus : seseque uidendum
Indulsit, Lysippe, tibi, paruusque videri
Sentirique ingens ; et cum mirabilis intra
Stet mensura pedem tamen exclamare libebit,
(Si uisus per membra feras) hoc pectora pressus
Vastator Nemees, — etc. Lib. IV. Sylv.
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting, (trad: 1765), « Du dessin » (numéro Dialogue IV) , p. 45-47 (trad: "Recherche sur les beautés de la peinture" par Bergier, Daniel Claude François en 1765)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
A — Le Jupiter[1] et la Minerve de Phidias, ont fait l’admiration des siécles les plus éclairés, et il y a toute apparence que réunissant en elles le beau, le grand et l’extraordinaire, elles faisoient sur l’imagination le même effet qu’auroient pû faire ces divinités elles-mêmes. On est frappé au premier aspect des statues colossales du Monte-Cavallo, mais le plaisir succéde bientôt à la surprise ; quoique leur grandeur démesurée excéde la portée de nos idées, leurs proportions sont si exactes, le dessin en est si hardi, leurs attitudes sont si naturelles, que l’œil se familiarise enfin avec ces proportions, et en saisit toutes les beautés.
B — Il y a grande apparence que le plaisir que nous trouvons à considérer les statues dont vous parlez, vient en grande partie de la comparaison que nous faisons de leurs proportions avec les nôtres. L’esprit, en les voyant, se remplit d’idées ambitieuses, il ne respire plus qu’élévation et grandeur, ces sentimens nobles et exaltés l’entraînent hors de lui-même, et l’élèvent à des pensées et à des objets au-dessus de la sphère humaine. Il n’y a point dans la nature de sensations plus délicates et plus agréables que celles qui nous transportent au-dessus de nous-mêmes, et nous rapprochent de notre céleste origine.
A — Avec cette faculté d’humaniser, si j’ose m’exprimer ainsi, ces proportions colossales, nous avons aussi celle de trouver du sublime dans les plus petites ; lorsque les deux extrêmes s’accordent ainsi à produire les mêmes effets, on peut être assuré que le mérite de l’un et de l’autre tient à une même cause, à la sublimité[2] du style. L’exemple le plus célèbre qu’on ait en ce dernier genre, est l’Hercule de Lysippe, qui n’avoit qu’un pied de haut, et remplissoit autant l’imagination que l’Hercule Farnese. Comme cette statue s’est perdue, je me contenterai de citer une partie de la description qu’en donne Stace[3].
B — Le Jupiter de Phidias et l’Hercule de Lysippe, sont deux exemples de la supériorité du génie des Grecs ; et l’on peut dire que, s’ils ont perfectionné la nature, c’est moins en abandonnant ses proportions, qu’en enchérissant sur les idées qu’elle leur fournissoit.
- [1] Non uidit Phidias Iovem, fecit tamen, uelut tonantem ; nec stetit ante oculos eius Minerua, dignus tamen illa arte animus, et concepit Deos et exhibuit. Senec. Rhet. Lib. X. Phidias n’avoit point vû Jupiter, il le représenta cependant tel qu’on peut se l’imaginer, lorsqu’il est prêt à lancer la foudre. Minerve ne s’étoit point non plus montrée à lui, mais son génie, capable d’élever l’Art lui-même, sçut concevoir et exprimer la Divinité.
- [2] Μεγαλοτεχνον.
- [3] Hæc inter castæ genius tutelaque mensæ,
Amphytryoniades, multo mea cepit amore
Pectora, nec longo satiauit lumina uisu.
Tantus honos operi, firmosque inclusa per artus
Maiestas ; Deus ille Deus : seseque uidendum
Indulsit, Lysippe, tibi, paruusque uideri
Sentirique ingens ; et cum mirabilis intra
Stet mensura pedem, tamen exclamare libebit.
(Si uisus per membra feras) hoc pectore pressus
Vastator Nemes, etc. Lib. IV Syluarum.
Parmi ces chefs-d’œuvres, le Génie tutélaire de ce chaste festin, le fils d’Alcmene attira toute mon attention, et mes yeux, après l’avoir long-temps considéré, ne pouvoient s’en rassasier, tant le travail en est surprenant, tant ses membres nerveux renferment de majesté. Ce Dieu, oui ce Dieu lui-même, O Lysippe, s’est laissé voir à toi, il a voulu, par un contraste inoui, étonner les yeux par sa petitesse et remplir l’ame de toute sa grandeur ; quoique ses proportions merveilleuses soient réduites à l’espace d’un pied, on ne peut s’empêcher de s’écrier en le voyant, oui, ce sont-là les bras qui étoufferent le monstre de Némée.
Hagedorn, Christian Ludwig von, Betrachtungen über die Malerei(publi: 1762) (I, 7), p. 87 (allemand)
Allein er blieb nicht dabei stehen. Wenn ihm unter den Ueberbleibseln des Alterthums die Muster fehlten: so suchte er dieselben in der Natur. Schien ihm diese, wie zu seiner Galatea, nicht schön genug: so mußte sein fruchtbarer Geist wirken. Oft hatte er gewählt: jetzt schuf er. So urtheilt Cicero[1] vom Phidias, als solcher den Jupiter und die Minerva zu bilden hatte.
- [1] Ad M. Brutum ad init.
Hagedorn, Christian Ludwig von, Betrachtungen über die Malerei, « Des limites de l’imitation » (numéro I, 7) , p. 83 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Mais Raphaël ne s’en tint pas à l’Antiquité. Quand les précieux restes de l’antiquité ne lui fournissoient plus de modeles de beauté, il avoit recours à la nature. Celle-ci ne lui paroissoit-elle pas assez belle, comme lorsqu’il conçut l’idée de sa Galathée, il donnoit l’essor à son imagination, et son esprit fertile trouvoit les plus belles conceptions. Jusque là il avoit le mérite d’avoir fait un beau choix : maintenant il avoit celui d’être créateur. Tel est aussi le jugement que Ciceron porte de Phidias, lorsque cet Artiste fit les figures de Jupiter et de Minerve.
Commentaires : Trad. Huber, 1775, Réflexions sur la peinture, I, 7, « Des limites de l’imitation », p. 83
Diderot, Denis ; Falconet, Étienne, Le Pour et le contre. Pline et les anciens auteurs qui ont parlé de peinture et de sculpture(publi: 1958, redac: 1766-1773), Lettre de Falconet à Diderot, 25 février 1766, p. 113 (fran)
Le Jupiter de Phidias était sur un trône tout brillant d’or, de pierres précieuses, d’ivoire, d’ébène, de peinture, de sculpture, etc. Le piédestal qui soutenait cette masse était enrichi de grands bas-reliefs, d’or et d’ornements divers. Toutes ces richesses brillantes, peut-être confuses dont on nous fait la description de préférence, sont-elles à l’avantage de la statue autant que le commun des lecteurs pourrait l’imaginer ? N’aideraient-elles pas au contraire à trouver la cause du merveilleux qu’on y admirait ? Lisez la description de Pausanias ; vous conviendrez que l’or et les pierreries lui ont bien autrement frappé les yeux que la majesté du dieu de laquelle il ne dit rien. Si un homme éclairé s’est ainsi laissé éblouir, si même il a dit que ces ornements donnaient de l’éclat à la statue, que ne disait pas le peuple ? Mon philosophe, il y avait là du merveilleux, non seulement pour les paroissiens, mais pour tous les chrysophiles de l’univers. […] Quand vous lisez Pausanias, vous voyez qu’il décrit en voyageur exact, sans doute un historien fidèle ; mais voyez-vous qu’il parle jamais en connaisseur, même en amateur ? Il ne dit rien qui laisse soupçonner la moindre connaissance des beaux-arts[Note contexte].
Diderot, Denis ; Falconet, Étienne, Le Pour et le contre. Pline et les anciens auteurs qui ont parlé de peinture et de sculpture(publi: 1958, redac: 1766-1773), Lettre de Diderot à Falconet, 15 février 1766, p. 89 (fran)
C’est une plaisanterie bien cruelle et bien injuste que de réduire à l’insipide et froid colossal tout le mérite du Jupiter de Phidias. Vous ne concevez pas l’abus que vous faites de votre gaieté et jusqu’où vous en pourriez être la victime. Ce ne fut point, mon ami, pour avoir taillé un Jupiter énorme que Phidias fut admiré de son temps et que la postérité l’a préconisé : ce fut pour avoir donné au Jupiter une tête qui faisait trembler le méchant ; ce fut pour avoir bien rendu le Jupiter du catéchisme païen, le Dieu qui ébranlait l’Olympe du mouvement seul de ses noirs sourcils. Les beaux pieds de Thétis étaient de foi ; la belle gorge de Vénus était de foi ; les belles épaules d’Apollon étaient de foi ; les flammes redoutables de Mars, la large poitrine de Neptune étaient de foi ; et si Phidias n’eût pas rendu la menace et la majesté de Jupiter, le bloc de marbre hérétique serait demeuré dans son atelier. Quelque jour peut-être je vous lirai des idées qui ne m’échapperont plus, parce qu’elles sont consignées quelque part, sur l’influence réciproque de la religion, de la poésie, de la peinture et de la sculpture sur la nature, et de la nature sur les beaux-arts, mais ce n’est pas ici le lieu.
De l’usage des statues chez les Anciens. Essai historique(publi: 1768), p. 438-439 (fran)
Par là l’étude ne devenoit pas simplement une imitation servile attachée à un seul objet, mais un résultat de plusieurs objets desquels les artistes tiroient les traits qui les frappoient, et en formoient un tout régulier et parfait ; car voyant les perfections de la nature partagées entre différents individus, ils réunissoient ces perfections éparses, et en faisoient un tout plus parfait ; leur imagination enrichie, et leur goût épuré par la contemplation de la beauté individuelle, ils en imitoient à la vérité les parties, mais ils en inventoient l’ensemble. Ce fut la source de cette beauté idéale et transcendante qui n’appartenoit à la vérité pas à aucun objet individuel, mais qui surpassoit toutes les idées qu’on avoit de la beauté réelle, qui faisoit qu’on s’éloignoit quelquefois du vrai en faveur du beau. Cicéron[1] nous donne une idée de ceci, lorsqu’en parlant du Jupiter et de la Minerve de Phidias, il dit que sans chercher des modèles de beauté et de majesté dans d’autres objets, il en créa lui-même les formes dans son esprit et que sa main ne fut conduite que par sa propre idée ; ce qui s’accorde avec le jugement que Séneque le Rhéteur[2] porte des mêmes ouvrages en disant que Phidias sans avoir vu Jupiter, sut le faire paroître tonnant, et que sans avoir été frappé par la présence de Minerve, le génie créateur de son art conçut les Dieux et les rendit tels qu’ils sont.
- [1] Nec vero ille artifex cum faceret Iovis formam aut Mineruæ contemplabatur aliquem equo similitudinem duceret, sed ipsius in mente insidebat species pulchritudinis eximia quaedam, quam intuens in eaque defixus ad illius similitudinem artem et manum dirigebat. Cic. in Brut.
- [2] Non uidit Phidias Iovem, fecit tamen uelut tonantem, nec stetit ante oculos eius Minerva, dignus tamen illa arte animus et concepit deos et exhibuit. Sen.
De l’usage des statues chez les Anciens. Essai historique(publi: 1768), « Des sculpteurs de l’Antiquité » (numéro Troisième partie, chapitre premier) , p. 401 (fran)
- [1] Plin. lib. XXXVI. 5
- [2] Plut. Vie de Périclès
- [3] Plin. XXXVI. 5.
Le ciseau de cet artiste s’exerça également sur les métaux, sur l’ivoire, et sur les marbres, et fut spécialement consacré aux dieux et aux héros [1]. Son Jupiter Olympien passa pour le plus grand effort de l’art, ce qui fit dire que pour rendre avec tant d’expression la Divinité, il falloit qu’il fût inspiré par la Divinité même. Aussi obtint-il des marques d’approbation de Jupiter lui-même ! Car on dit qu’après l’avoir achevé, Phidias priant ce Dieu de déclarer par quelque signe visible s’il étoit content de son travail, sur le moment la foudre tomba au pied de la statue [2]. Ce ne fut que quelques années après qu’il finit la fameuse Minerve que Périclès plaça dans le temple de cette Déesse à Athènes, ouvrage en ivoire et en or qui ne surprenoit pas moins par sa grandeur que par les gravures de tous les mystères de cette Déesse qu’on voyoit sur son bouclier [3].
Dictionnaire portatif des faits et dits mémorables de l’histoire ancienne et moderne, tome 2(publi: 1768), art. « Phidias », p. 541 (fran)
PHIDIAS, le plus fameux sculpteur de la Grèce. Un auteur ancien nous a conservé la description de sa statue de Minerve, qui fut placée dans le temple de cette déesse, à Athènes. Elle étoit d’ivoire et d’or, Minerve paroissoit debout et vêtue d’une tunique qui lui descendoit jusqu’aux talons ; sur le devant de son Egide étoient la tête de Méduse et la Victoire ; elle tenoit une pique, et avoit à ses pieds son bouclier et un dragon : au milieu de son casque étoit représenté le sphynx, et aux deux côtés deux grifons. On doit juger de la grandeur de cette statue par la grandeur de la victoire qu’elle avoit sur son égide, qui étoit d’environ quatre coudées.
Sulzer, Johann Georg, “Allegorie”, Allgemeine Theorie der schönen Künste(publi: 1771:1774), p. 36 (fran)
- [1] S. Statuen
Freylich gehört zu dergleichen Bildern ein Genie das nur Künstlern vom ersten Range zu Theil geworden. Unter der unzählbaren Menge allegorischer Bilder auf den Münzen der Alten finden sich nur wenige, unter denen die Winkelmann in seinem Werk von der Allegorie in ein Verzeichnis gesammelt hat, kein einziges, von grosser ästhetischer Kraft. Das höchste in dieser Gattung trift man in den Bildern der Gottheiten an, die einigermaßen unter die allegorischen Bilder können gerechnet werden. Des Phidias Jupiter war nichts anders, als ein allegorisches Bild der Gottheit; und der berühmte Apollo in Belvedere, was ist er anders, als eine vollkommene Allegorie der Sonne, deren immerwährende Jugend, deren reizende Lieblichkeit und niemals ermüdende Würksamkeit, in diesem wundervollen Bilde dem Auge zu sehen gegeben wird? Künstler sollen hieraus lernen, wie selbst solche Bilder, die an sich von schwacher Bedeutung sind, durch das wahre Genie zum höchsten Ausdruk können erhoben werden.[1] Sie sollen aber zugleich erkennen, daß die Bilder diese hohe Kraft nicht durch schwache Zeichen, die man attributa nennet, erhalten. Sie sollen lernen, daß es nicht genung ist der Gerechtigkeit die Waage in die Hand zu geben; sondern die Themis mit dem ihr eigenen göttlichen Charakter zu bezeichnen, wie Jupiter und Apollo in jenen erhabenen Bildern, mit dem ihrigen bezeichnet worden.
Sulzer, Johann Georg, “Allegorie”, Allgemeine Theorie der schönen Künste, (trad: 1798), p. 246-247 (trad: "Discours sur l’allégorie" par Jansen, Hendrick en 1798)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Pour inventer de semblables images, il faut un génie qui n’est donné qu’aux artistes de premier rang. Dans ce grand nombre d’images allégoriques qui se trouvent sur les médailles antiques, il en est peu qui soient belles, qui aient de l’expression; et ce qu’il y a de meilleur dans ce genre, ce sont les images des dieux que l’on peut à certains égards mettre au rang des allégories. Le Jupiter de Phidias n’était autre chose qu’une image allégorique de la divinité. Le fameux Apollon du Belvédère, qu’est-il qu’une allégorie parfaite du soleil? La beauté de cet astre, sa jeunesse éternelle, son activité infatigable sont rendues sensibles dans cet admirable morceau. Les artistes peuvent apprendre de là comment le génie sait donner une très forte expression à des images qui n’en paraissaient pas susceptibles. Mais ce n’est point par des caractères faibles, par ce qu’on appelle les attributs, qu’on leur en donnera. Il ne suffit point de mettre une balance dans la main de la Justice ; il faut peindre Thémis avec tous ses divins caractères, ainsi que sont représentés Jupiter et Apollon dans les chefs d’œuvre dont nous venons de parler.
Falconet, Etienne, Traduction des XXXIV, XXXV et XXXVI livres de Pline l’Ancien, avec des notes(publi: 1772), t. II,p. 11 (fran)
[Note contexte] Phidias est fameux parmi toutes les nations qui connoissent le mérite de son Jupiter Olympien. Mais afin que ceux mêmes qui n’ont pas vu ces ouvrages sachent combien les louanges qu’on lui donne sont justes, nous produirons seulement quelques légers traits de son génie. Nous n’employerons pas, pour leur donner une idée de l’artiste, la beauté de son Jupiter Olympien, ni la grandeur de sa Minerve d’Athènes qui est de vingt-six coudées, et qui est composée d’or et d’ïvoire ; mais son bouclier, sur le tour saillant duquel il a gravé le combat des Amazones ; dans la partie concave le combat des Dieux et des Géants ; sur sa chaussure celui des Centaures et des Lapites : tant les plus petites parties de cette statue lui parurent propres à recevoir quelque travail de son art.
Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), « PHIDIAS », t. III, p. 24-26 (fran)
Phidias excellait sur-tout à bien représenter les dieux. « Phidias, dit Cicéron, lorsqu’il avait dessein de faire produire à son ciseau un Jupiter ou une Minerve, ne contemplait aucun objet matériel ; il avait recours à son propre esprit ; il y étudiait les idées qu’il s’était formées de la beauté, de la dignité ; et d’après ces images qui étaient parfaites en son âme, il semblait donner au marbre la vie et le mouvement. »
« Si Phidias forme l’image de Jupiter, s’écrie Sénèque, il semble que ce dieu va lancer la foudre. S’il représente Minerve, on dirait qu’elle va parler pour instruire ceux qui la considèrent, et que cette sage déesse ne garde le silence que par modestie. »
Les expressions de Quintillien (sic)[1] ont encore plus de force : « Ceux qui voyaient, dit-il, sa fameuse statue de Jupiter Olympien, saisis d’étonnement, demandaient si le dieu était descendu du ciel en terre pour se faire voir à Phidias ; ou si Phidias avait été transporté au ciel pour contempler le dieu. » Ailleurs il ajoute : « La beauté des chefs-d’œuvre de Phidias semble ajouter quelque chose à la vénération que la Religion inspire, tant la majesté de l’ouvrage approche de celle de Dieu même ». « On adore Phidias dans ses ouvrages, observe Lucien, il partage notre encens avec les dieux qu’il a faits ».
Cet artiste interrogé où il avait pris l’idée sublime de son Jupiter Olympien, ne fit d’autre réponse que de citer les trois beaux vers d’Homère, où ce poéte représente la majesté du dieu en termes magnifiques : Phidias voulut faire entendre par-là que c’était le génie d’Homère qui l’avait inspiré.
Paul Emile se trouvant à Olympie, n’eut pas plus tôt jeté les yeux sur ce chef-d’œuvre à jamais célèbre, qu’il en fut ému et touché comme s’il avait vu le dieu lui-même, et il s’écria, dans les transports de son admiration : « Le Jupiter de Phidias est le véritable Jupiter d’Homère[2] ».
- [1] Lib. 12, cap. 10.
- [2] Hist. Anc. de Rollin, t. IX, p. 169, éd. de 1745.
Barry, James, Lecture II, On Design(redac: 1784:1798), p. 113-114 (anglais)
Painting is not, as has been said, a silent poem, and poetry a speaking picture ; but, much more truly, painting is poetry realised, and that full, complete, and perfect poetry is indeed nothing more than an animated account or relation of the mere conception of a picture. What were the few touches about the brows and hair of Homer’s Jove, when compared with that wonder of the world, the statue of Phidias at Olympia? What ideas must have been entertained of this statue, when the inquiry was, wether Jove came down to show himself to Phidias, or whether Phidias had been carried up to see Jove?
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters(publi: 1786), p. 55-56 (allemand)
Homer setze das königliche Ansehens seines Jupiters haptsätchlich in das Haar und Phidias arbeitete seinen Jupiter[1] nach diesem Bilde[2] und kannte kein höheres Ideal, als die Wähne des Löwen. Die Idee des grossen Ernst erwecken schien dem Künstler in der Löwen Wähne realisirt zu seyn und deswegen braucht er sie auch, wo er sie zu gleichem Zweck nöthig hatte.
- [1] Die grosse Bildsäule dieses Gottes, der schon sitzend, bis an das Dach reichte und davon man nähere Beschreibungen findet, im Plinius lib. 36 cap. 5 und Pausanias in Eliacis prioribus, stad im Tempel zu Elis, dem grö ßten und berühmtesten in Griechenland.
- [2] Er gestand nach Valer. Max. lib. 3 cap. 7 selbst, da ß er zu seinem Olympischen Jupiter Homers Beschreibung als Vorbild genommen habe. Und nach Sandrart (Akademie Seite 15. des 2ten Theils) hielt er sich hauptsächlich an die dreyfache Idee des Dichters. a) Jupiter thue Wunder durch seine schwarzen Augenbraunen. b) um sein königliches Haupt fliege das göttliche Haar. c) wenn er sein Haupt schüttle, so bewege er den ganzen Olymp. Man sagt von diesem Juppiter, es habe ihn niemand ansehen können, ohne von seiner Maiestät gerührt zu werden. Die Maler und Bildhauer, sagt Dio Chrysostomus "weichen in ihren Schilderungen der Götter nicht von den Dichtern ab, weil sie sehen, da ß ihnen die Dichter vorarbeiten.
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters, p. 341-342 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Homère fait consister l’aspect majestueux de son Jupiter principalement dans la chevelure, et Phidias, en exécutant le sien[1] d’après l’image [2] que ce poète lui en avait fournie, ne connut pas un idéal plus sublime pour produire cet effet que la crinière du lion. Il crut y voir réalisé l’idée de ce qui peut rendre l’air de tête imposant, et majestueux ; aussi ne manqua-t-il point de l’employer partout où il avait besoin de cette expression.
- [1] C’est-à-dire, la statue colossale de ce dieu, qui, quoiqu’assise, touchait à la voûte du temple, et dont on trouve des descriptions fort détaillées chez Pline, l. XXXVI, 5, et chez Pausanias, in Eliacis prioribus. Elle était placée dans le temple à Elis, le plus grand et le plus célèbre de la Grèce.
- [2] Suivant le témoignage de Valère Maxime, l. III c. 7, Phidias avouait lui-même que la description d’Homère lui avait servi de modèle pour son Jupiter Olympien ; et, suivant Sandrart (Académie, t. II, p. 15), cet artiste s’attacha principalement à cette triple idée du poète : 1° Jupiter déploie sa toute-puissance par ses sourcils noirs ; 2° sa tête royale est ombragée par une chevelure divine ; 3° en secouant sa tête, il fait trembler l’Olympe. On disait de ce Jupiter que personne n’avait pu le regarder sans être frappé de sa majesté.
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters(publi: 1786)(fran)
Zur Göttin seiner Schönheit borgte der grieschische Künstler einzelne Züge: das Ideal iener Schönheit bestand blos in glücklicher Verbindung einzelner Schönheiten zu einem Ganzen. Denn γραφική ἐστιν εἰκασία τῶν ὁρωμένων. Socrates apud Xenoph.
Auch so entwarf er das Bild seines Jupiters[1], nach einzelnen charakteristischen Zügen, von Grösse und Erhabenheit; denn überhaupt banden die Griechen den Begriff der Gottheit an sein anderes Zeichen, als an das Zeichen einer vorzüglichen menschlichen Schönheit! [2] konnten ihn an kein anderes binden. Und gewi ß war es dann sein erstes Geschäfte, eine dem Charakter seiner Gottheit angemessene Proportion aufzufinden.
Betrachten wir die übrig gebliebenen Kunstwerke des Alterthums, so scheint mir der Künstler folgende zwey Grundsätze für diese Proportion angenommen zu haben.
Erstlich; sie muß mit der Grösse und Erhabenheit der Sentiments und des Charakters der vorzustellenden Gottheit, wachsen.[3]
Zweytens, stufenweise Verminderung dieser Proportionen giebt einen Begriff von Stärke und Macht, und entspricht also iener angenommenen Grösse und Erhabenheit der Gottheit.
Daher kommt es, daß Jupiter grösser ist, als Apollo: Juno grösser als Venus.
Ihr Künstler, hat sie nach ienem Grundlaß, der sich selbst auf die Natur der Emfindungen so sicher stüßt, bearbeitet.
Also, wie schon gesagt, das Grosse und Erhabene ihrer Figuren suchten die Alten überhaupt, durch körperliche größe[["Das Erhabene mu ß iederzeit groß seyn: eine grosse Statur erwirbt sich Achtung und Ansehen; eine kleine Vertraulichkeit."]] ausdrücken: und dies zufolge des ersten Grundsatzes von den Verhältnissen.
Strabo beschultigte den Phidias, den Schöpfer des Olympischen Jupiters, daß er das Bild seines sitzenden Gottes dermassen groß vorgestellt habe, daß wenn derselbe von seinem Sitz sich aufrichten sollte, er das Gewölbe, unter welchem er sitzt, zerreissen mü ßte.
Daher kam es auch, daß sich die Alten, in Absicht dieser Proportion (dieser Grundlage der Schönheit) um der Bedeutung wissen, oft Freyheiten erlaubten, die so eigentlich nicht in der strengen Regel lagen.
- [1] Zeus, der Ehrfurchtswürdige bey den Griechen Jupiter, der helfende Vater bey den Römer.
- [2] Phidias war der erste, der sich getraute, die Hoheit eines Gottes in erhöhter menschlicher Bildung auszudrücken.
- [3] Höheres Alter, grössere Statur ist erhaben, sagt Kant! Ehrwürdig ist körperliche Grösse nach Hogarth.
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters, (trad: 1798), p. 329 (trad: "De la manière de représenter le Père éternel, d’après les idées des Grecs" par Jansen, Hendrick en 1798)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Pour représenter la déesse de la beauté, l’artiste grec emprunta des traits isolés ; et l’idéal que son génie créa ne consistait que dans l’heureuse réunion de beautés éparses. C’est de la même manière qu’il créa l’image de son Jupiter ; c’est-à-dire, d’après les traits isolés et caractéristiques de grandeur et d’élévation ; car les Grecs, en général, n’attachèrent l’idée de la divinité à aucun autre signe qu’à celui de la plus grande beauté humaine, et ils n’en pouvaient pas choisir d’autre[1]. Le premier soin du statuaire grec devait donc être de trouver une proportion convenable au caractère de la divinité qu’il voulait représenter.
En examinant les ouvrages de l’art des anciens que le temps nous a conservés, il me paraît qu’en cherchant cette proportion l’artiste a été guidé par les deux principes suivants : 1° la proportion doit augmenter avec la grandeur et l’élévation des sentiments et du caractère de la divinité qu’on veut représenter. 2° La diminution progressive de ces proportions donne une idée de force et de puissance, et répond par conséquent à cette grandeur, à cette élévation convenables à la divinité. De là vient que les statues de Jupiter étaient plus grandes que celles d’Apollon : la même différence subsistait entre celles de Junon et de Vénus.
Ainsi, d’après ce que je viens de remarquer en général, et par une conséquence nécessaire du premier principe des proportions[2], les anciens cherchèrent à exprimer le grand et le sublime par la grandeur corporelle. Strabon reproche à Phidias, à ce créateur du Jupiter Olympien, qu’il avait donné à ce dieu assis une taille si gigantesque que, s’il était venu à se lever, il aurait percé la voûte du temple. C’est à ce principe des proportions senti par les anciens, parce qu’elle est la base de la beauté, qu’il faut attribuer ces nombreuses licences qu’ils se sont permis pour renforcer l’expression, quoiqu’elles s’écartassent d’ailleurs de la règle.
- [1] Phidias fut le premier qui osa exprimer la majesté divine par l’idéal des formes humaines d’une beauté au-dessus de la nature de l’homme.
- [2] « Ce qui est sublime doit toujours se représenter par de grandes proportions : une stature petite invite à la familiarité ». KANT
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters(publi: 1786), p. 44 (allemand)
Ja nach Quintilian und Plinius konnte der Künstler, bey dieser Verlängerung der Füsse, keinen andern Zweck haben, als den Begriff grösserer Erhabenheit hervorzubringen.
Nach ihrem Zeuxis verlängerte und vergrösserte Zeuxis die Gliedmassen des Körpers, um dadurch Grösse und Maiestät hervor zu bringen.
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters, (trad: 1798), p. 334 (trad: "De la manière de représenter le Père éternel, d’après les idées des Grecs" par Jansen, Hendrick en 1798)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
L’artiste, en forçant les proportions des parties inférieures, ne pouvait avoir d’autre but, suivant Quintilien et Pline, que d’exciter l’idée d’une plus grande élévation ; et conformément à leur témoignage, Zeuxis agrandit et allongea les membres du corps pour exprimer, par ce moyen, plus de grandeur et de majesté.
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters(publi: 1786), p. 7-8 (fran)
[Note contexte] Wir verlangen ja nicht mehr, von einem Gottes Kopf, als den würdigsten Ausdruck ernster Hoheit mit Güte verbunden; und der ist ia in der Gewalt des Künstlers, wie Sulzer selbst gesteht, wenigstens finden wir ihn doch, am Jupiter, realisirt.
Sulzer sagt ia selbst, wer die Kunstbesißt, wie Phidias, der kann alles, was groß und edel ist, abbilden, und dadurch in iedem fühlbaren Herzen Rührungen von der höchsten Wichtigkeit erwecken: Er gestehet, Phidias Jupiter habe von niemand können angesehen werden, ohne von der Gottvaters Kopf glücklich bearbeiten wird: ein Ideal, das den höchsten Begrif männlicher Schönheit und Würde darstellt.
Junker, Carl Ludwig, Jupiter eine Antike, zugleich ein Muster, für die würdige sinnliche Darstellung des ewigen Vaters, (trad: 1798), p. 510 (trad: "De la manière de représenter le Père éternel, d’après les idées des Grecs" par Jansen, Hendrick en 1798)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
[Note contexte] Nous exigeons seulement que la tête du Père éternel ait l’expression la plus digne d’une grandeur sévère, tempérée par la bonté ; et, suivant l’aveu de Sulzer même, cette expression est au pouvoir de l’artiste ; du moins la trouvons-nous réalisée dans celle de Jupiter. Sulzer dit lui-même : « Celui qui possède l’art comme Phidias, peut représenter tout ce qui est grand et noble, et par ses productions exciter dans tous les cœurs sensibles des sentiments de la plus haute importance. » Il avoue de plus que personne n’avait pu regarder le Jupiter de Phidias sans être touché de la majesté de l’essence divine.
Barthélémy, Jean-Jacques, Le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du quatrième siècle avant l’ère vulgaire(publi: 1788), « Description d’Athènes » (numéro Section troisième, Siècle de Périclès, chapitre XII) , vol. 1, p. 412-413 (fran)
Tout le long de la face extérieure de la nef, règne une frise, où l’on a représenté une procession en l’honneur de Minerve[1]. Ces bas-reliefs ont accru la gloire de ceux qui les exécutèrent. Dans le temple est cette statue célèbre par sa grandeur, par la richesse de la matière et la beauté du travail. A la majesté sublime qui brille dans les traits et dans toute la figure de Minerve, on reconnoît aisément la main de Phidias. Les idées de cet artiste avoient un si grand caractère, qu’il a encore mieux réussi à représenter les dieux que les hommes[2]. On eût dit qu’il voyait les seconds de trop haut, et les premiers de fort près. La hauteur de la figure est de 26 coudées. Elle est debout, couverte de l’égide et d’une longue tunique[3]. Elle tient d’une main la lance, et de l’autre une victoire haute de près de 4 coudées[4]. Son casque surmonté d’un sphinx, est orné, dans les parties latérales, de deux griffons. Sur la face extérieure du bouclier posé aux pieds de la déesse, Phidias a représenté le combat des Amazones ; sur l’intérieure, celui des dieux et des géants ; sur la chaussure, celui des Lapithes et des Centaures ; sur le piédestal, la naissance de Pandore, et quantité d’autres sujets. Les parties apparentes du corps sont en ivoire, excepté les yeux, où l’iris est figuré par une pierre particulière[5]. Cet habile artiste mit dans l’exécution une recherche infinie, et montra que son génie conservait sa supériorité jusque dans les plus petits détails[6]. Avant que de commencer cet ouvrage, il fut obligé de s’expliquer dans l’assemblée du peuple, sur la matière qu’on emploierait. Il préférait le marbre, parce que son éclat subsiste plus longtemps. On l’écoutait avec attention : mais quand il ajouta qu’il en coûterait moins, on lui ordonna de se taire ; et il fut décidé que la statue serait en or et en ivoire[7]. On choisit l’or le plus pur ; il en fallut une masse du poids de 40 talens[8]. Phidias, suivant le conseil de Périclès, l’appliqua de telle manière, qu’on pouvoit aisément le détacher.
- [1] Chandl. trav. in Greece, p. 51.
- [2] Quinctil. lib. 12, cap. 10, p. 744.
- [3] Pausan. lib. I, cap. 24, p. 57 et 58. Plin. lib. 36, cap. 5, t. 2, p. 726. Max. Tyr. diss. 14, p. 156. Arrian. in Epict. lib. 2, cap. 8, p. 208.
- [4] La coudée parmi les Grecs étant d’un de leurs pieds et d'un demi-pied en sus, la hauteur de la figure était de 36 de nos pieds, et 10 pouces en sus ; et celle de la Victoire, de cinq de nos pieds et 8 pouces.
- [5] Plat. In Hipp. t. 3, p. 290. Plin. lib. 37, p. 787 et 788.
- [6] Plin. lib. 36, cap. 5, t. 2, p. 726.
- [7] Val. Max. lib. I, cap. I, §7.
- [8] La proportion de l’or à l’argent étoit alors de 1 à 13 ; ainsi 40 talents d'or faisoient 520 talents d'argent, c'est-à-dire deux millions huit cent huit mille de nos livres. Voyez à la fin du volume, la note sur la quantité de l’or appliqué à la statue.
Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), art. « Sculpture », « Histoire de la sculpture, Seconde partie », p. 349 (fran)
§39, PHIDIAS. Toute l’antiquité se plut à célébrer son Jupiter Olympien. Il disoit lui-même que l’idée de ce chef-d’œuvre lui avoit été inspirée par ces vers d’Homère qui représentent le maître des dieux ébranlant l’Olympe d’un mouvement de ses noirs sourcils. Le dieu étoit assis sur un trône ; sa couronne imitoit des branches d’olivier. Il tenoit dans sa main droite une Victoire d’ivoire et d’or, ayant la tête ceinte d’une bandelette, et surmontée d’une couronne : dans sa gauche étoit un sceptre brillant de l’éclat de tous les métaux, et surmonté d’un aigle. Le manteau du dieu étoit d’or, ainsi que sa chaussure ; des animaux et des lys formoient le dessin de ce manteau. L’ivoire dominoit dans ce monument ; ce qui a fait dire à Strabon qu’il étoit d’ivoire, quoique l’artiste y eût employé l’or et d’autres métaux : la figure étoit assise ; et, quoique le temple fût vaste et élevé, sa tête touchoit presque à la voûte : si le dieu eût voulu se lever, il auroit été obligé de la percer. L’intention de l’artiste étoie de donner une idée de la grandeur du dieu ; et quoique cette proportion, trop forte pour celle du temple, puisse nous sembler vicieuse, les anciens qui ont vu le monument n’ont fait que l’admirer : nous n’avons pas le droit de nous montrer plus sévères, nous qui ne pouvons nous en former qu’une image imparfaite ; croyons que l’artiste avoit mis dans cet ouvrage tant de majesté, qu’elle faisoit oublier ce que les proportions avoient d’exagéré. Le trône étoit d’or, d’ivoire et d’ébène. Les ornemens en peinture et en sculpture y étoient prodigués. Pausanias nous en a transmis la description ; que nous croyons inutile de transcrire. Il suffit de savoir qu’il étoit chargé d’une multitude d’objets, sans doute bien traités, mais qui ne devoient pas être exempts de confusion. On est obligé de convenir que, du temps de Phidias, on n’avoit pas encore découvert que le grand s’aggrandit par la sobriété et la simplicité des ornemens. Il en aura été des Grecs comme des modernes ; ce n’aura été qu’après avoir saisi le grand dans les parties capitales, que le goût se sera porté vers la théorie du grand dans les accessoires.
La statue de Minerve, dans le Parthenon, à Athènes, étoit au nombre des ouvrages célèbres de Phidias : elle étoit d’or et d’ivoire. Un sphynx formoit le cimier de son casque, et aux deux côtés étoient des gryphons. La statue étoit debout et la draperie descendoit jusqu’aux pieds. Sur sa poitrine étoit la tête de Méduse en ivoire et une victoire haute de quatre coudées ; cette mesure, qui nous a été conservée par Pausanias, peut nous donner une idée de la grandeur collossale de la statue. La déesse tenoit une lance, près de laquelle étoit un dragon que l’on croyoit être le dragon érichtonien. Son bouclier étoit à ses pieds : à la partie convexe, l’artiste avoit sculpté le combat des Amazones, à la partie concave, le combat des dieux des géans : il n’avoit pas même épargné le travail sur la chaussure ; on y voyait représenté le combat des Lapithes et des Centaures. Les anciens ont loué cette profusion ; les modernes ont raison de ne la point approuver. Sur la base qui supportoit ce collosse étoit représentée en bas-relief la naissance de Pandore. Ce sujet contenoit vingt divinités.
Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), art. « Poésie »(fran)
Ce mot vient du verbe grec πέω faire. Le poëte est, par excellence, celui qui fait, qui produit, qui invente. Le peintre est poëte quand il crée ; il n’est que peintre, quand il copie, ou qu’il imite.
Homère fut poëte quand il représenta Jupiter ébranlant l’Olympe d’un mouvement de ses noirs sourcils : il inventa, il vit, il peignit par la parole, la physionomie du Maître des Dieux. Phidias fut poëte, quand après avoir lu les vers d’Homère, il devint son rival et peut-être son vainqueur ; quand il se représenta la tête imposante et majestueuse du Dieu, celle qu’elle devoit être d’après les vers du poëte ; quand dans un recueillement qui ne peut appartenir qu’au génie, éloignant de son imagination toutes les idées qui ne conviennent qu’à la foiblesse humaine, il parvint à voir le Dieu comme un modèle docile qu’il auroit posé devant lui ; quand, dans la longue durée de son enthousiasme, il créa la tête du Jupiter Olympien, qui fit l’admiration de toute la Grèce.
Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), art. « Détails », p. 192 (fran)
Pausanias nous a transmis une longue description de tous les ornemens qui accompagnoient la célèbre statue de Jupiter Olympien, chef-d’œuvre de Phidias. Il paroît que ces ornemens ne manqueront pas d’admirateurs dans l’antiquité, parce que ces sortes de fautes contre le véritable esprit des arts charmeront toujours le vulgaire de tous les temps. « Tâchez d’appercevoir, dit M. Falconet, si cette quantité d’ornemens de toute espèce concouroit au vrai but de l’art on s’en éloignoit ; laissez-là les éloges que les écrivains ont pu faire de cet ensemble, ces éloges fussent-ils l'écho de l’admiration des contemporains : et si après en avoir jugé par le goût universel qui l’emporte sur les fantaisies des temps et des pays particuliers, vous trouvez que le Jupiter, avec tous ses ornemens, étoit encore grand, majestueux, sublime, vous pourrez trouver qu’en retranchant une partie de ces superfluités, il eût été en proportion du retranchement, plus majestueux et plus sublime encore. »
Barthélémy, Jean-Jacques, Le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du quatrième siècle avant l’ère vulgaire(publi: 1788), « Suite des mœurs des Athéniens » (numéro ch. XXVIII) , p. 396-398 (fran)
Le temple est divisé par des colonnes en trois nefs[1]. On y trouve, de même que dans le vestibule, quantité d’offrandes que la piété et la reconnoissance ont consacrées au dieu[2] ; mais loin de se fixer sur ces objets, les regards se portent rapidement sur la statue et sur le trône de Jupiter. Ce chef-d’œuvre de Phidias et de la sculpture fait au premier aspect une impression que l’examen ne sert qu’à rendre plus profonde.
La figure de Jupiter est en or et en ivoire ; et quoique assise, elle s’élève presque jusqu’au plafond du temple[3]. De la main droite, elle tient une Victoire également d’or et d’ivoire ; de la gauche, un sceptre travaillé avec goût, enrichi de diverses espèces de métaux, et surmonté d’un aigle[4]. La chaussure est en or, ainsi que le manteau sur lequel on a gravé des animaux, des fleurs, et surtout des lis[5].
Le trône porte sur quatre pieds, ainsi que sur des colonnes intermédiaires de même hauteur que les pieds. Les matières les plus riches, les arts les plus nobles, concoururent à l’embellir. Il est tout brillant d’or, d’ivoire, d’ébène et de pierres précieuses, par-tout décoré de peintures et de bas-reliefs.
Quatre de ces bas-reliefs sont appliqués sur la face antérieure de chacun des pieds de devant. Le plus haut représente quatre Victoires dans l’attitude de danseuses ; le second, des Sphinx qui enlèvent les enfants des Thébains ; le troisième, Apollon et Diane perçant de leurs traits les enfants de Niobé ; le dernier enfin, deux autres Victoires.
Phidias profita des moindres espaces pour multiplier les ornemens. Sur les quatre traverses qui lient les pieds du trône, je comptai trente-sept figures, les unes représentant des lutteurs, les autres le combat d’Hercule contre les Amazones[6]. Au dessus de la tête de Jupiter, dans la partie supérieure du trône, on voit d’un côté les trois grâces qu’il eut d’Eurynome, et les trois saisons qu’il eut de Thémis[7]. On distingue quantité d’autres bas-reliefs, tant sur le marchepied que sur la base ou l’estrade qui soutient cette masse énorme, la plupart exécutés en or, et représentant les divinités de l’Olympe. Aux pieds de Jupiter on lit cette inscription[8] : Je suis l’ouvrage de Phidias, Athénien, fils de Charmidès. Outre son nom, l’artiste, pour éterniser la mémoire et la beauté d’un jeune homme de ses amis appelé Pantarcès[9], grava son nom sur un des doigts de Jupiter[10].
On ne peut approcher du trône autant qu’on le desireroit ; à une certaine distance on est arrêté par une balustrade qui règne tout autour[11], et qui est ornée de peintures excellentes de la main de Panénus, élève et parent de Phidias. C’est le même qui, conjointement avec Colotès, autre disciple de ce grand homme, fut chargé des principaux détails de cet ouvrage surprenant[12]. On dit qu’après l’avoir achevé, Phidias ôta le voile dont il l’avait couvert, consulta le goût du public, et se réforma lui-même d’après les avis de la multitude[13].
On est frappé de la grandeur de l’entreprise, de la richesse de la matière, de l’excellence du travail, de l’heureux accord de toutes les parties ; mais on l’est bien plus encore de l’expression sublime que l’artiste a su donner à la tête de Jupiter. La divinité même y paroît empreinte avec tout l’éclat de la puissance, toute la profondeur de la sagesse, toute la douceur de la bonté. Auparavant les artistes ne représentoient le maître des dieux qu’avec des traits communs, sans noblesse et sans caractère distinctif ; Phidias fut le premier qui atteignit, pour ainsi dire, la majesté divine, et sut ajouter un nouveau motif au respect des peuples, en leur rendant sensible ce qu’ils avoient adoré[14]. Dans quelle source avoit-il donc puisé ces hautes idées ? Des poètes diroient qu’il étoit monté dans le ciel, ou que le dieu étoit descendu sur la terre[15] ; mais il répondit d’une manière plus simple et plus noble, à ceux qui lui faisoient la même question[16] : il cita les vers d’Homère, où ce poète dit qu’un regard de Jupiter suffit pour ébranler l’Olympe. Ces vers, en réveillant dans l’âme de Phidias l’image du vrai beau, de ce beau qui n’est aperçu que par l’homme de génie[17], produisirent le Jupiter d’Olympie ; et quel que soit le sort de la religion qui domine dans la Grèce, le Jupiter d’Olympie servira toujours de modèle aux artistes qui voudront représenter dignement l’Être suprême.
- [1] Pausan. lib. 5, cap. 10, p. 400.
- [2] Id. ibid. p. 405. Strab. lib. 8, p. 353.
- [3] Strab. ibid.
- [4] Pausan. ibid. cap. 11, p. 400. Plin. lib. 34, cap. 8, t. 2, p. 648.
- [5] Pausan. ibid. p. 401.
- [6] Note fin de volume : On pourroit présumer que ces trente-sept figures étoient en ronde-bosse, et avoient été placées sur les traverses du trône. On pourroit aussi disposer autrement que je ne l’ai fait les sujets représentés sur chacun des pieds. La description de Pausanias est très succincte et très vague. En cherchant à l'éclaircir, on court le risque de s’égarer ; en se bornant à la traduire littéralement celui de ne pas se faire entendre.
- [7] Pausan. lib. 5, cap. 11, p. 402. Hesiod. deor. gener. V. 900.
- [8] Pausan. ibid. cap. 10, p. 397.
- [9] Clem. Alex. cohort. p. 47.
- [10] Telle étoit cette inscription : Pantarcès est beau. Si l'on en eût fait un crime à Phidias, il eût pu se justifier en disant que l'éloge s'adressoit à Jupiter, le mot Pantarcès pouvant signifier celui qui suffit à tout.
- [11] Pausan. ibid. cap. 11, p. 401.
- [12] Id. ibid. p. 402. Strab. lib. 8, p. 354. Plin. lib. 34, cap. 8, t. 2, p. 657 ; lib. 35, cap. 8, p. 689.
- [13] Lucian. pro imag. cap. 14, t. 2, p. 492.
- [14] Quintil. inst. orat. lib. 12, cap. 10, p. 744. Liv. lib. 45, cap. 28.
- [15] Anthol. lib. 4, cap. 6, p. 301.
- [16] Strab. lib. 8, p. 354. Plut. in Æmil. t. I, p. 270. Valer. Max. lib. 3, cap. 7.
- [17] Homer. iliad. lib. I, v. 530.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen(publi: 1868), 6 (Overbeck 719) (grecque)
« Δύο γὰρ ταῦτα, » ἔφη, « ὁ βίος ἄριστα δημιουργήματα ἐθεάσατο, τὸν Δία τὸν Ὀλύμπιον καὶ Πρωτέα· πλάσται δὲ καὶ τεχνῖται, τοῦ μὲν Φειδίας, τοῦ δὲ ἡ φύσις. »
Commentaires : Lucien, Sur la mort de Peregrinus, IIe siècle, 6 (Overbeck 719)
2 sous-textesOverbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, 6 (Overbeck 719) (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
La vie, dit-il, a vu deux chefs-d’œuvre remarquables, le Zeus d’Olympie et Protée, modelés et réalisés l’un par Phidias, l’autre par la nature.
Commentaires : Lucien, Sur la mort de Peregrinus, IIe siècle, 6 (Overbeck 719)
------(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
L'univers peut s'enorgueillir de contempler deux entités sublimes par excellence : Zeus Olympien et Protée. Le premier a jailli des mains de l'artiste Phidias ; le second a été sculpté par Dame Nature.
Commentaires : trad. inédite de Philippe Renault
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen(publi: 1868) (32, 10 (Overbeck 714)), p. 300-302 (grecque)
Κράτιστον οὖν ἴσως εἰκόνι τὴν τοῦδε φύσιν θηράσαντα τὸ τοῦ Φειδίου μιμήσασθαι. Οὐκ ἠγνόει Φειδίας, ὅσος καὶ ἐν ὃσοις ὁ Ζεύς, ἅτε τὴν ψυχὴν τῆς χειρὸς σοφώτερος· βουλόμενος οὖν ἑνὶ θηράσαι τὴν Διὸς φύσιν ἀγάλματι, χρυσῷ κεράσας, ἐλέφαντα, Ἠλείοις μὲν τὸν Ὀλύμπιον, τοῖς δὲ ἄλλοις ἀνθρώποις τὸν Δία εἰκόνι μιᾷ (ἐποίησε) τοσοῦτον, ὅσον ἐκτυπωσάμενος.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
L’art de Phidias était très fort à imiter la nature de celui-ci en l’observant dans une effigie. Phidias ne l’ignorait pas, et surtout son Zeus, de même qu’il était plus habile par son âme que par sa main : voulant en effet observer la nature de Zeus avec une seule statue, il mêla l’or et l’ivoire, réalisa l’Olympien pour les Éléens, et pour les autres hommes, il rendit Zeus tel qu’il l’avait exprimé dans une seule statue.
Commentaires : Himérios, Eglogues, avant 386, 32, 10 (Overbeck 714)
Eustathe de Thessalonique , Eustathii commentarii ad Homeri Iliadem pertinentes ad fidem codicis Laurentiani(trad: 1971-1987) (145, 14-18 (Overbeck 728)), t. I, p. 223 (grecque)
οἱ δέ φασιν, ὅτι ἀπὸ τούτων τῶν δύο στίχων ὁρμηθεὶς Φειδίας ὁ ἀγαλματοποιὸς ἐποίησε τὸν ἐν Ὀλυμπίᾳ Δία οὕτω καμπτόμενον. καὶ ὁ Γεωγράφος δέ φησιν, ὅτι πρὸς Ὁμηρικὸν παράδειγμα τὸ « ἐπ’ ὀφρύσι νεῦσεν » ὁ Φειδίας ἐποίησε τὸν ἐν Ὀλυμπίᾳ Δία ἐλέφαντινον. οὕτω δὲ φησί, μέγας ἦν, ὡς ἄπεσθαι σχεδὸν τῆς κορυφῆς τῆς ὀροφῆς. διὸ καὶ κοσμίως εἴρηται, φησί, τὸ « Ὅμηρος ὁ τὰς τῶν θεῶν εἰκόνας ἢ μόνος ἰδὼν ἢ μόνος δείξας ».
Commentaires :
1 sous-texteOverbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Certains disent que c’est en s’inspirant de ces deux vers que le sculpteur Phidias réalisa le Zeus d’Olympie si courbé. Et le géographe[Explication : Strabon.] dit que c’est d’après le modèle homérique du dieu « il fronça les sourcils » que Phidias a réalisé le Zeus d’Olympie en ivoire : il était si grand, dit-il, qu’il touchait presque le toit du sommet de sa tête ; c’est pourquoi il est juste de dire qu’Homère[Note contexte] est le seul a avoir vu ou à avoir montré l’image des dieux.
Commentaires : Eustathe de Thessalonique, Sur l’Iliade, XIIe siècle, p. 145, l. 13 (Overbeck 728)
Anthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII(trad: 1980) (81 (Overbeck 715))(grecque)
Ἤ θεὸς ἦλθ’ ἐπὶ γῆν ἐξ οὐρανοῦ εἰκόνα δείξων,
Φειδία· ἢ σύ γ’ἔβης τὸν θεὸν ὀψόμενος.
Commentaires :
1 sous-texteAnthologie grecque. Deuxième partie. Anthologie de Planude, t. XIII, (trad: 1980) (81 (Overbeck 715))(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Ou le dieu descendit du ciel sur la terre pour te montrer son image, Phidias ; ou bien toi-même tu allas voir le dieu.
Valère Maxime (Valerius Maximus), Facta et dicta memorabilia(trad: 1995:) (III, 7, exemplum externum 4 (Overbeck 729)), p. 270 (latin)
Phidias quoque Homeri uersibus egregio dicto allusit. Simulacro enim Iouis Olympii perfecto quo nullum praestantius aut admirabilius humanae fabricauere manus, interrogatus ab amico quonam mentem suam dirigens uultum Iouis propremodum ex ipso caelo petitum eboris lineis esset amplexus, illis se uersibus quasi magistris usum respondit :
Ἦ καὶ κυανέῃσιν ἐπ’ ὀφρύσι νεῦσε Κρονίων·
Ἀμϐρόσιαι δ’ ἄρα χαῖται ἐπεῤῥώσαντο ἄνακτος
κρατὸς ἀπ’ ἀθανάτοιο· μέγαν δ’ ἐλέλιξεν Ὄλυμπον.
Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002)(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias fait allusion aux vers d’Homère dans un passage célèbre. Une fois le Jupiter achevé, l’oeuvre la plus imposante et la plus admirable jamais réalisée de main humaine, un ami lui demanda quel modèle il avait en tête pour former dans l’ivoire le visage de Jupiter, ainsi tiré de la sculpture même, et il lui répondit qu’il avait suivi comme un guide ces vers : « Il dit et de ses sourcils ténébreux... »
Valère Maxime (Valerius Maximus), Facta et dicta memorabilia, (trad: 1995:) (III, 7, ext. 4), p. 270 (trad: "Faits et dits mémorables" par Combès, Robert en 1995:)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Phidias aussi a fait allusion à des vers d’Homère dans une expression digne d’être rapportée. Il avait achevé la statue de Jupiter Olympien dont rien n’a dépassé la splendeur ou l’émerveillement qu’elle procure parmi les œuvres nées de la main de l’homme et un ami lui demandait quel idéal l’avait guidé, quand il avait été prendre les traits de Jupiter au ciel même, en quelque sorte, pour les enfermer dans les contours de l’ivoire ; il répondit alors que les vers que voici lui avaient servi pour ainsi dire de guide : « Il dit, et, de ses sourcils sombres, le fils de Cronos fait oui. Les cheveux divins du Seigneur voltigent un instant sur son front éternel, et le vaste Olympe en frémit. »