Pamphile et la peinture comme art libéral
Bibliographie
Images
Thévet, André, Les vrais pourtraits et vies des hommes illustres grecs, latins et paiens(publi: 1584), chapitre 92, « Eudes de Monstreul », fol. 503r (fran)
La necessité des arts, estats et mestiers faict qu’encores que toutes les vocations ne puissent estre rangées souz ce riche et magnifique escadron des arts liberaux, les ouvriers illiberaux ont esté reçeus plustot aux Republiques que ceux, qui faisoient profession des disciplines vrayement liberales.
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV(redac: 77, trad: 1985) (76-77)(latin)
Huius auctoritate effectum est Sicyone primum, deinde in tota Graecia, ut pueri ingenui omnia ante graphicen, hoc est picturam in buxo, docerentur recipereturque ars ea in primum gradum liberalium. Semper quidem honos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox ut honesti, perpetuo interdicto ne seruitia docerentur. Ideo neque in hac neque in toreutice ullius, qui seruierit, opera celebrantur.
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV, (trad: 1985) (76-77)(trad: "Histoire naturelle. Livre XXXV. La Peinture" par Croisille, Jean-Michel en 1985)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
C’est grâce à son influence que, d’abord à Sicyone, puis dans la Grèce entière, il fut établi que les enfants de famille libre recevraient avant toute chose un enseignement d’art graphique (c’est-à-dire pictural) sur tablette de buis, et que cet art serait admis à servir de première étape dans l’acquisition d’une culture libérale. Le fait est que l’art eut toujours un prestige qui lui permit d’être pratiqué par des hommes libres et qu’il en eut, après quelque temps, assez pour l’être par des personnages de haut rang ; il fut en tout cas constamment interdit de l’enseigner aux esclaves. Aussi ne fait-on mention, ni en peinture ni en sculpture, d’aucun ouvrage célèbre de la main d’un esclave.
Pline l’Ancien; Landino, Cristoforo, Historia naturale di C. Plinio secondo tradocta di lingua latina in fiorentina per Christophoro Landino fiorentino, fol. 240v (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)
[…] per l’auctorita di costui si fece constitutione prima in Sicione dipoi in tutta la grecia che fanciulli ingenui imparassino antigrafice cioe pictura e che questa arte fussi ricevuta nel primo grado dele liberali e sempre fu honorata in forma che tutti gl’ingenui l’exercitavano. Dipoi solamente gli honorati con perpetuo dicto che non si insegnassi a servi. Ilperche ne in questa arte : ne nella Torreutice si truono opere d’alchuno servo.
Pline l’Ancien; Brucioli, Antonio, Historia naturale di C. Plinio Secondo nuovamente tradotta di latino in vulgare toscano per Antonio Brucioli, p. 989 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Et per la autorità di costui, si fece primieramente in Sicyone, e dipoi in tutta Grecia, che i fanciugli nobili, avanti à tutte le cose imparassino dia graphicen, cioè la pittura, e che questa arte fusse ricevuta nel primo grado delle liberali. Et fu sempre honorata, in modo che i nobili la esercitavano, dipoi gli honorati, con perpetuo interdetto che non si insegnasse à servi. Et percio, ne in questa, ne nella Toreutice si celebrano opere di alcuno, che fusse servo.
Pline l’Ancien; Domenichi, Lodovico, Historia naturale di G. Plinio Secondo tradotta per Lodovico Domenichi, con le postille in margine, nelle quali, o vengono segnate le cose notabili, o citati alteri auttori… et con le tavole copiosissime di tutto quel che nell’opera si contiene…, p. 1098 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Et per l’auttorità di lui s’ordinò prima in Sicione, e dipoi in tutta la Grecia, che i fanciugli nobili imparassero la prima cosa la diagrafica, cioè a dissegnare, e che questa arte fosse messa nel primo grado delle arti liberali. Et sempre fu honorata in modo, che le persone nobili la esercitarono, dipoi le persone honorate, con perpetuo editto, ch’ella non s’insegnaste a’ servi. Et perciò ne in questa, ne nella scultura non si vede opera illustre d’alcun servo.
Pline l’Ancien; Du Pinet, Antoine, L’histoire du monde de C. Pline second… mis en françois par Antoine du Pinet, p. 947 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
- [1] Diagraphice
- [2] Tereutice
En somme, son credit fut si grand, qu’il mit cest estat premierement à Sicyon, et subsequemment par toute la Grece, de faire apprendre l’art de pourtraire [1] devant toutes choses aux enfans des gentils hommes et grands seigneurs, ausquels on monstroit les traits de peinture sur des tablettes de bouys. Et fut cest art tant estimé à sa faveur, qu’on le mit au rang des arts liberaux. Aussi portoit on tel respect à l’art de peinture, qu’il n’y avoit que gentils hommes qui s’en meslassent du commencement : toutesfois du depuis quelques gens d’honneur s’y adonnerent : à la charge neantmoins de ne l’enseigner à la valetaille ny aux esclaves lesquels en estoyent forclos par edict public et perpetuel. Aussi ne trouve-on point de pieces faites de main d’esclave, soit en replat ny en relief, ny avec le cizeau [2] ou burin.
Pline l’Ancien; Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline, traduite en françois [par Poinsinet de Sivry], avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11 ), p. 245 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Il attira une telle considération sur son art, qu’il fit passer en usage que les enfants de condition libre, apprendroient, avant tout, le dessein sur le buis ; ensorte que le dessein devint le premier des rudiments des arts libéraux. Certes cet art ne cessa jamais d’être en honneur, ayant toujours été exercé, dans le principe, par des hommes libres, et même, par la suite, par des personnes nobles : et depuis l’origine de l’art jusqu’à nos jours, il a constamment été interdit de l’enseigner aux esclaves[1] : aussi ne trouve-ton aucune mention de tableau ni d’ouvrage ciselé qui aient été composés par des mains serviles.
- [1] Voyez Gothofredus, in Cod. Theodos. liv. 13, tit. 4, sect. 4.
Petrarca, Francesco (dit Pétrarque), De remediis utriusque fortunae(redac: 1354:1366, trad: 2002) (I, 10), p. 204-205 (latin)
Neque id satis nisi ipsi huic arti dextras atque animos maiori exercitio debitos applicarent, quod iam ante nobilissimi philosophorum Grecie fecerant; unde effectum ut pictura diu quidem apud vos, ut nature coniunctior, ante omnes mechanicas in pretio esset, apud Graios vero, si quid Plinio creditis, in primo gradu liberalium haberetur.
Petrarca, Francesco (dit Pétrarque), De remediis utriusque fortunae, (trad: 2002)(trad: "Le Remède aux deux fortunes" par Carraud,Christophe en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Mais ce n’était pas encore assez : ils se mirent à pratiquer eux-mêmes cet art, comme le firent autrefois les plus grands philosophes de la Grèce, s’y exerçant la main et l’esprit, qu’ils auraient dû réserver à de plus hautes entreprises. Il en est résulté que vous accordez depuis longtemps à la peinture plus de valeur qu’à tous les arts mécaniques, la trouvant plus liée à la nature, et que les Grecs, si l’on en croit Pline, la mettaient au premier rang des arts libéraux.
Alberti, Leon Battista, De pictura(publi: 1540, redac: 1435, trad: 2004) (III, 53), p. 178 (latin)
Doctum vero pictorem esse opto, quoad eius fieri possit, omnibus in artibus liberalibus, sed in eo praesertim geometriae peritiam desidero. Assentior quidem Pamphilo antiquissimo et nobilissimo pictori, a quo ingenui adolescentes primo picturam didicere. Nam erat eius sententia futurum neminem pictorem bonum qui geometriam ignorarit.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (III, 53), p. 179 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Je souhaite d’autre part que le peintre, dans la mesure du possible, acquière une bonne connaissance de tous les arts libéraux, mais à cet égard je désire surtout qu’il soit savant en géométrie. J’approuve en tout cas le très ancien et célèbre peintre Pamphile, qui fut le premier à enseigner la peinture aux jeunes nobles : à son avis, nul ne pouvait devenir un bon peintre s’il ignorait la géométrie.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004)(trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(italien)(traduction récente d'un autre auteur)
Piacemi il pittore sia dotto, in quanto e’ possa, in tutte l’arti liberali; ma in prima desidero sappi geometria. Piacemi la sentenza di Panfilo, antiquo e nobilissimo pittore, dal quale i giovani nobili cominciarono ad imparare dipignere. Stimava niuno pittore potere bene dipignere se non sapea molta geometria.
Alberti, Leon Battista, De pictura(publi: 1540, redac: 1435, trad: 2004) (II, 28), p. 110 (latin)
Ingens namque fuit et pictorum et sculptorum illis temporibus turba, cum et principes et plebei et docti atque indocti pictura delectabantur, cumque inter primas ex provinciis praedas signa et tabulas in theatris exponebant; eoque processit res ut Paulus Aemilius caeterique non pauci Romani cives filios inter bonas artes ad bene beateque vivendum picturam edocerent. Qui mos optimus apud Graecos maxime observabatur, ut ingenui et libere educati adolescentes, una cum litteris, geometria et musica, pingendi quoque arte instruerentur.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (II, 28), p. 111 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
De fait, il y eut certainement un nombre très important de peintres et de sculpteurs aux temps où les princes comme les gens du peuple, les savants comme les ignorants prenaient plaisir à la peinture et où l’on exposait dans les théâtres, parmi les premières prises de guerre rapportées des provinces, des tableaux et des statues. Les choses en arrivèrent au point où Paul-Émile et de nombreux autres citoyens romains firent apprendre à leurs enfants la peinture parmi les disciplines libérales du vivre bien et heureux. Excellente coutume que les Grecs observaient avec tant de soin que les jeunes gens bien nés ayant reçu une éducation libérale n’étaient pas seulement instruits en grammaire, en géométrie et en musique, mais aussi dans l’art de peindre.
Alberti, Leon Battista, De pictura , (trad: 1536) (II, 28), p. 235-236 (trad: "[Della pittura]" en 1536)(italien)(traduction ancienne de l'auteur)
Fu certo grande numero di scultori in que’ tempi e di pittori, quando i prencipi e i plebei e i dotti e gl’indotti si dilettavano di pittura, e quando fra le prime prede delle province si estendeano ne’ teatri tavole dipinte e immagini. E processe in tanto che Paolo Emilio e non pochi altri cittadini romani fra le buone arti a bene e beato vivere ad i figliuoli insegnavano la pittura; quale ottimo costume molto apresso de’ Greci s’osservava. Voleano che i figliuoli bene allevati insieme con geometria e musica imparassono dipignere.
Ghiberti, Lorenzo, I commentarii(redac: (1450)) (VIII, 8), p. 72 (italien)
- [1] ci
In questo tempo, Eusinidia insegnò Aristotile, excellente artefice, et Upompo a Pamphylo, maestro d’Appelle. El vin[1]tore de Upompo gymico, tenente la victoria. Di costui fu tanta l’auctorità, egli divise la pictura in genere, e’ quali generi erano stati due, e Tisitico, il quale chiamavano asyatico, per costui che era Siciondo. Ulixe di Macedonia era allora dotto nelle lettere e spetialmente in arismetrica et in geometria, fu il primo mostrò che ·lla pictura, sanza la geometria e la arismetrica, non potea essere perfecta; et insegnò non si potesse dare maggiore talento, la quale merce dette Appelle e Melancho. Per la auctorità di costui, prima Sicione e più che in tutta la Grecia tutti e’ nobili fanciulli imparassino la pictura, e che questa arte fosse posta nelle prime arti liberali.
Filarete, Antonio di Pietro Averlino, dit, Trattato di architettura(redac: (1465)), p. 584 (italien)
Eragli dipinto Panfilo, antichissimo dipintore, il quale diceva che non bene si poteva essere in dipignere perfetto chi non intende l’arte geometrica.
Filarete, Antonio di Pietro Averlino, dit, Trattato di architettura(redac: (1465)) (l. XIX), vol. 2, p. 583 (italien)
Molto fu degna la pittura in quelli tempi e la scoltura, quando tanta quantità di maestri si trovava e in grande onore e pregio, considerando che sì nobili e sì degni uomini la facevano ed esercitavano, che dice che Paulo Emilio, che fu sì grande uomo, e d’altri degnissimi cittadini romani a’ loro figliuoli facevano imparare a dipignere. E anche appresso a’ Greci fu tenuto ottimo costume il dipignere e degna e ottima scienza. Anche volevano loro ch’ e’ figliuoli a presso all’altre scienze di geumetria e di pittura fussono per costume studiosi, nonché alli uomini ma alle femmine fu lecito a ’mparare la pittura, e che sia vero Martia, figliuola del grande Varrone, specchio della lingua nostra latina. E’ Greci per la degnità d’essa scienza feciono legge che i servi non fusse loro lecito d’imparare questa scienzia e questa arte di pittura.
Maffei, Raffaele (Il Volterrano), Commentariorum urbanorum Raphaelis Volaterrani octo et triginta libri cum duplici eorundem indice secundum tomos collecto(publi: 1506) (liber XVIII), fol. CLXXXVv (latin)
- [1] Pamphilus pictor
[1] Pamphilus Apellis praeceptor : non tum pinxisse encaustica, set (sic) docuisse tradit. Plinius.
Castiglione, Baldassare, Il libro del Cortegiano(publi: 1528, redac: 1513-1524) (I, 49), 102-104 (italien)
Allora il Conte : « Prima che a questo proposito entriamo, voglio, » disse, « ragionar d’un’altra cosa, la quale io, perciò che di molta importanza la estimo, penso che dal nostro cortegiano per alcun modo non debba esser lasciata addietro : e questo è il saper disegnare ed aver cognizion dell’arte propria del dipingere. Né vi maravigliate s’io desidero questa parte, la qual oggidí forsi par mecanica e poco conveniente a gentilomo; ché ricordomi aver letto che gli antichi, massimamente per tutta Grecia, voleano che i fanciulli nobili nelle scole alla pittura dessero opera come a cosa onesta e necessaria, e fu questa ricevuta nel primo grado dell’arti liberali; poi per publico editto vietato che ai servi non s’insegnasse. Presso ai Romani ancor s’ebbe in onor grandissimo; e da questa trasse il cognome la casa nobilissima de’ Fabii, ché il primo Fabio fu cognominato Pittore, per esser in effetto eccellentissimo pittore e tanto dedito alla pittura, che avendo dipinto le mura del tempio della Salute, gli inscrisse il nome suo; parendogli che, benché fosse nato in una famiglia cosí chiara ed onorata di tanti tituli di consulati, di triunfi e d’altre dignità e fosse litterato e perito nelle leggi e numerato tra gli oratori, potesse ancor accrescere splendore ed ornamento alla fama sua lassando memoria d’essere stato pittore. Non mancarono ancor molti altri di chiare famiglie celebrati in quest’arte; della qual, oltre che in sé nobilissima e degna sia, si traggono molte utilità, e massimamente nella guerra, per disegnar paesi, siti, fiumi, ponti, ròcche, fortezze e tai cose; le quali, se ben nella memoria si servassero, il che però è assai difficile, altrui mostrar non si possono. E veramente chi non estima questa arte parmi che molto sia dalla ragione alieno; ché la machina del mondo, che noi veggiamo coll’amplo cielo di chiare stelle tanto splendido e nel mezzo la terra dai mari cinta, di monti, valli e fiumi variata e di sí diversi alberi e vaghi fiori e d’erbe ornata, dir si po che una nobile e gran pittura sia, per man della natura e di Dio composta; la qual chi po imitare parmi esser di gran laude degno; né a questo pervenir si po senza la cognizion di molte cose, come ben sa chi lo prova. Però gli antichi e l’arte e gli artifici aveano in grandissimo pregio, onde pervenne in colmo di summa eccellenzia; e di ciò assai certo argomento pigliar si po dalle statue antiche di marmo e di bronzo, che ancor si veggono. E benché diversa sia la pittura dalla statuaria, pur l’una e l’altra da un medesimo fonte, che è il bon disegno, nasce. Però, come le statue sono divine, cosí ancor creder si po che le pitture fossero; e tanto piú, quanto che di maggior artificio capaci sono. »
Textor, Joannes Ravisius (Jean Tixier de Ravisy, dit), Officina(publi: 1520), « Pictores diversi », p. 354 (latin)
Alii in hac arte celebres fuerunt, Euxinidas præceptor Aristidis, Eupompus Pamphili, Apellis Pamphilus, qui neminem minoris talento docuit annis decem. Quam mercedem ei dederunt Apelles et Melanthius.
Il codice Magliabechiano cl. XVII. 17 contenente notizie sopra l’arte degli antichi e quella de’ fiorentini da Cimabue a Michelangelo Buonarroti, scritte da anonimo fiorentino(redac: (1540:1550)), p. 14 (italien)
Et in tal reputatione misse la pittura, che in prima si comincio in Sicione, poi in tutta la Grecia, che e gentilj huominj faceuano a loro figluolj insegnare la pittura et la teneuano in primo grado dell’arti liberalj. Et dipoj con perpetuo editto proibirno, ch’a seruj tale arte non si segnassi. Et percio tra li antichj non s’è trouato nessuno seruo hauere in tale arte ne nella scultura bene operato.
Pino, Paolo, Dialogo di pittura(publi: 1548), p. 138 (italien)
In questo Panfilo maestro d’Apelle usava gran scortesia, e si mostrava avarissimo, perch’egli non pigliava discepolo alcuno per men precio d’uno talento attico all’anno, che valea più de sei cento scudi delli nostri, né si può dire, che questo facesse per riputazion dell’arte perché li bastava il tenir le sue tavole in precio, ma anzi dimostrava non amar l’arte per altro che per utilità, cosa a noi veramente biasmevole, tenendo l’alchimia vera in seno et essendo ricchi d’un tal tesoro che la morte sola ce lo può involare.
Hollanda, Francisco de, Da pintura antiga(redac: 1548), Quarto Dialogo, p. 335 (portugais)
Pamfilo, pintor de Macedonia, foi o primeiro pintor que foi erudito em toda doutrina, principalmente na arismetica e geometria, sem a qual dezia que nenhum podia ser mestre. Não insinou a nenhum or menos de um talento, que são seiscentos cruzados, isto em tempo de X annos. E por autoridade d’este pintor se fez constituição primeiro em Scicione, cidade, e depois por toda Grecia que os moços fidalgos aprendessem a debuxar ; e que a arte da pintura fosse recebida no primeiro grao das artes liberaes. E sempre foi honrada de maneira que todos os fidalgos a exercitavam, depois sómente os honrados, com perpetuo edito que não s ensinasse aos servos ; polo que nesta arte se não obra de nenhum servo.
Hollanda, Francisco de, Da pintura antiga, Quatre dialogues sur la peinture, p. 179 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Pamphilus de Macédoine fut le premier peintre instruit en toutes les sciences, principalement en arithmétique et en géométrie, sans lesquelles nul, disait-il, ne peut prétendre à la maîtrise. Son enseignement ne durait pas moins de dix années, et il ne recevait pas d’élève à moins d’un talent, qui valait six cents cruzades. C’est à son instigation qu’il fut établi, à Sycione d’abord, et plus tard dans la Grèce entière, que tous les jeunes nobles apprendraient à dessiner et que la peinture serait admise au premier rang des arts libéraux. Et elle fut toujours honorée de telle manière que seuls les gentilshommes la pratiquèrent d’abord, et plus tard les citoyens principaux, mais qu’un édit perpétuel interdisait de l’enseigner aux esclaves. De sorte qu’il ne se trouve aucune œuvre de peinture faite de la main d’un esclave.
Commentaires : Trad. Quatre dialogues sur la peinture, éd. 1911, p. 179
Pino, Paolo, Dialogo di pittura(publi: 1548), p. 107-108 (italien)
Et avenga ch’alcuni dicano l’operar esser atto mecanico per la diversità de’ colori e per la circonscrizzione del pennello, così nel musico alciando la voce, dimenando le mani per diversi istromenti, nondimeno tutti noi siamo liberali in una stessa perfezzione. Ma liberale si può dir la pittura, la qual, come regina dell’arti, largisse e dona buona cognizione de tutte le cose create ; liberale anco, come quella a chi è concessa libertà di formar ciò che le piace. […] Vero è che non fruimo quelle prerogative donateci da’ Greci, li quali ebbero in tanta venerazione l’arte della pittura, ch’oltre il celebrarla come arte liberale, non pativano per edito publico che niun cattivato in servitù, overo condennato per qual si voglia mesfatto, potesse imparar tal arte, e, se la sapeva, gli era vietata lo isercitarla. Fu anco molto istimata da’ Romani, dei quali molti furono nobili pittori, come Manilio Fabio, che dipinse il tempio della Salute, perciò tutti li Fabii furono cognominati Pittori.
Conti, Natale (dit Natalis Comes ou Noël le Conte), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1551), "De Dedalo" (numéro liber VII, cap. XVI) , p. 416 (latin)
Est enim omnium maxime necessarium, vt rationes in vniuersa picturæ, sculpturæ, aliarumque consimilium artium facultate seruentur, neque solum propter venustatem, quæ visui iucundas figuras facit, sed etiam quia sit ad vnguem pro viribus naturam imitari conuenit, quæ semper in optime constitutis animalibus certam rationem membrorum seruare consueuit. Præclare igitur dicere solebat Pamphilus, geometriam et arithmeticam disciplinas esse picturæ pernecessarias, quoniam omnis proportio diligentior in numeris, deinde in aliis magnitudinibus consideratur. Eius rei præclarum est indicium, quod si quis caput a capillis ad mentum, vel digitum, vel manum, vel pedem corporis permensus fuerit poterit magnitudinem totius corporis, et singulorum membrorum reperire.
Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem, p. 794-795 (trad: "Mythologie, c’est à dire Explication des fables, contenant les généalogies des dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noël Le Comte... par I. D. M.")(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Car le principal poinct de la peinture, et sculpture, et autres arts semblables, c’est d’observer les mesures et proportions, non pas seulement pour les rendre de meilleure grace et d’un air de visage gracieux et plaisant à voir : mais aussi dautant qu’il est requis d’imiter nature si exactement que rien n’y manque si faire se pult, laquelle a de coustume de garder une certaine mesure et analogie de membres en tous animaux bien composez. A bons titres Pamphile disoit la Geometrie et Arithmetique estre sciences necessaires aux peintres et sculpteurs, et tels autres artisans ; dautant que toute proportion se considere premierement és nombres, puis-après és autres quantitez. Ce qui se prouve, parce que si quelqu’un mesure la teste depuis les cheveux iusqu’au menton, ou bien un doigt, ou une main, ou un pied il pourra trouver aisément la grandeur et quantité de tout le corps, et de chasque membre.
Gelli, Giovanni Battista, Tutte le lezzioni fatte all’Accademia Fiorentina(publi: 1551) (Lezzione decima), p. 286 (italien)
De la pittura rende chiara testimonian la legge, la quale si ritruova essere stata appresso i Greci, che disponeva che né i servi, né alcuno che fussi nato di loro, si potesse esercitare in quella ; come quegli i quali la reputavano arte nobilissima e bellissima e da dovere essere apparata et esercitata solamente da animi nobili e da ingegni liberi et elevati. Et appresso ai Romani lo essersi esercitati in quella alcunui de’ primi e più nobili cittadini di Roma, e particularmente quello Quinto Fabio che prese da lei il cognome di Pittore.
Conti, Natale (dit Natalis Comes ou Noël le Conte), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1551), p. 415 (latin)
Pamphilus Macedo Apellis, et Melanthii magister, arithmeticus et geometra non ignobilis, qui negabat artem pingendi aut sculpendi aut caeteras huiusmodi sine mathematicis posse scite tractari: fecit Victoriam Phliunte Atheniensium, Vlyssemque penicillo eximiè expressit.
Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem, p. 794 (trad: "Mythologie, c’est à dire Explication des fables, contenant les généalogies des dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noël Le Comte... par I. D. M.")(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Pamphile Macedonien maistre d’Apellés et de Melanthe, grand arithmeticien et geometrien, qui nioit qu’on peust artistement manier l’art de peinture et de sculpture, ou autres semblables sans les mathematiques ; fit la Victoire des Atheniens à Phlius ; et tira merveilleusement bien au pinceau Ulysse.
Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem, p. 794 (trad: "Mythologie, c’est à dire Explication des fables, contenant les généalogies des dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noël Le Comte... par I. D. M.")(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Pamphile Macedonien maistre d’Apellés et de Melanthe, grand arithmeticien et geometrien, qui nioit qu’on peust artistement manier l’art de peinture et de sculpture, ou autres semblables sans les mathematiques ; fit la Victoire des Atheniens à Phlius ; et tira merveilleusement bien au pinceau Ulysse.
Conti, Natale (dit Natalis Comes ou Noël le Conte), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1551), "De Dedalo" (numéro Lib. VII, cap. XVI) , p. 409 (latin)
Illud cum Graeciae esset cognitum, merito fuit in consuetudine positum vt prima adolescentum nobilium rudimenta essent lineamenta corporum effingere, quæ cognitio autore ac suasore Pamphilo vna cum liberalibus artibus a teneris imbibebatur, seruis prorsus incognita et interdicta.
Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem, p. 781 (trad: "Mythologie, c’est à dire Explication des fables, contenant les généalogies des dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noël Le Comte... par I. D. M.")(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Ce que connoissant fort bien les Grecs, avoient une loüable et honeste coustume, de dresser leurs ieunes gentils-hommes, pour leur premier apprentissage, à bien tirer les trais et linéamens d’un corps : laquelle science ils empreignoient en leurs tendres esprits avec les arts liberaux, entierement inconue, voire prohibee aux serviteurs et esclaves.
Condivi, Ascanio, Vita di Michelagnolo Buonarroti(publi: 1553) (§ LXVII)(italien)
Né è vero quelché molti gli appongono che e’ non abbia voluto insegnare : anzi ciò ha fatto volentieri ed io l’ho conosciuto in me stesso, al quale egli ha aperto ogni suo secreto, che a tal’arte s’appartiene ; ma la disgrazia ha voluto che si sia abbattuto o a suggetti poco atti, o, se pure sono stati atti, non abbiano perseverato ; ma poiché sotto la disciplina sua saranno stati pochi mesi, si sien tenuti maestri. Ed avvengaché egli ciò prontamente abbia fatto ; non ha però avuto grato che si sappia, volendo piuttosto fare, che parer di far bene. Ancor è da sapere ch’egli sempre ha cercato di metter quest’arte in persone nobili, come usavano gli antichi, e non in plebei.
Dolce, Lodovico, Dialogo di pittura intitolato l’Aretino, nel quale si raggiona della dignità di essa pittura e di tutte le parti necessarie che a perfetto pittore si acconvengono(publi: 1557), p. 161 (italien)
Meritamente furono sempre stimati i pittori, perché e’ pare che essi d’ingegno e di animo avanzino gli altri uomini, poi che le cose, che Dio fatte ha, ardiscono con l’arte loro d’imitare e le ci apprensentano in modo che paiano vere. Onde non mi fo maraviglia che i Greci, conoscendo la grandezza della pittura, proibissero a’ servi di dipingere, e che Aristotele separi quest’arte dalle meccaniche, dicendo che si dovrebbe per le città instituir publiche scuole, ove i fanciulli l’apparassero.
Lomazzo, Gian Paolo, Il Libro dei Sogni(redac: (1563)), Leonardo Vinci e Fidia, entrambi pittori e scultori (numéro Ragionamento quinto) , p. 89 (italien)
Ebbe ancora tanta autorità, per le sue pitture, Pamfilo, maestro di Apelle, appresso a prencipi, che fece che primamente in Sicione, e di poi in tutta la Grecia, che gli fanciulli nobili, avanti a tutte le cose, imparassero la pittura, che detta diagraficon era e che essa pittura fusse riceuta da tutti nel primo grado dille arti liberali, onde fu sempre onorata, in modo che gli nobili a tutto lor potere la essercitarono con grandissimo studio, proibendo l’esserla a servi.
Gilio, Giovanni Andrea, Degli errori e degli abusi de’ pittori circa l’istorie(publi: 1564), p. 11-12 (italien)
Quando l’arte era in mano de’nobili, ciò fare non pareva vergogna ; ma ora che gli par aver cangiato artefice, ha scemato anco il credito ai settatori suoi. Né si può dire che appresso gli antichi non fusse in mano de’nobili, conciò fusse che i Sicionii fecero uno decreto, il quale fu da tutta la Grecia accettato ; e questo fu che solo i fanciulli nobili potessero attendere a la pittura, e che questa fusse posta nel primo grado de le liberali discipline. Et in oltre, per più nobilitarla, fu vietata ai servi.
Borghini, Vincenzio, Selva di notizie(redac: 1564), p. 139 (italien)
Pamphilo insegnò l’arte e non vuole mancho d’un talento. Et da lui nacque prima in Sicione, poi per tutta la Grecia ch’e nobili fanciulli imparassino la pittura et che lei fussi ricevuta nel primo grado delle liberali. Ebbe sempre questo favor che fu esercita da ingenui et poi da nobili, da poveri non mai.
Gilio, Giovanni Andrea, Degli errori e degli abusi de’ pittori circa l’istorie(publi: 1564), p. 14 (italien)
Non molto dopo vennero Timagora, Polignoto, Parrasio, Zeusi, Apelle e gli altri famosi, i quali furono tutti liberi e nobili, dotti et ingeniosi, e non erravano (come la maggior parte de’ nostri fanno) nell’istorie, perché avevano le regole de le misure, de le linee e de le prospettive ; conciossia che Eupompo Sicionio diceva nissuno poter essere buon pittore, se non era buon geometra, buono aritmetico e buon poeta. Però tutti si sforzavano avere le parti convenevoli a l’arte per essere perfetto artefice.
Pigna, Giovanni Battista, Historia de’ principi d’Este(publi: 1572), p. 440 (italien)
Le arti si distinguono in onorate, in lodevoli et in vili : le onorate sono de’governatori delli stati e delli esserciti e delli ambasciatori e di altri tali offizii ; le lodevoli potranno per ora chiamarsi le liberali, come la musica, la pittura et altre simili ; e le vili saranno le mecaniche, che sono tutte quelle che, per troppo affaticare il corpo, indeboliscono l’animo.
Borghini, Rafaello, Il riposo di Raffaello Borghini : in cui della pittura, e della scultura si fauella, de’piu illustri pittori, e scultori, et delle piu famose opere loro si fa mentione ; e le cose principali appartenenti à dette arti s’insegnano(publi: 1584), p. 42-43 (italien)
Nella prima parte pongono avanti l’autorità del conte Baldassarre da Castiglione nel suo Cortigiano, e di M. Leon Batista Alberti huomo nobilissimo, e dottissimo in molte scienze, architetto, e pittore eccellente, nel libro che egli scrive della Pittura; i quali tutti due conchiudono la pittura esser più nobile, la qual cosa in alcun autore non possono mostrare gli scultori: nella seconda parte dicono che gli huomini autorevoli, e di alti gradi, e nobilissimi di virtù, e di sangue son quelli, che danno nobiltà all’arti, che essi esercitano, e che la pittura fu dichiarata appresso a’ Greci per arte liberale, e fu vietato per publico bando a’ servi, et a’ condennati per qualsivoglia misfatto, il potere esercitarla; e che hanno dato opera alla pittura Pacuvio, nipote d’Ennio poeta, Turpilio cavalier romano, che dipigneva con la man manca, Nerone Vantiano, et Alessandro Severo, ambidue imperadori, Socrate, Platone, e Pirro filosofi eccellenti, e che Paulo Emilio etiandio a’ suoi figliuoli fece insegnare tal arte.
Borghini, Rafaello, Il riposo di Raffaello Borghini : in cui della pittura, e della scultura si fauella, de’piu illustri pittori, e scultori, et delle piu famose opere loro si fa mentione ; e le cose principali appartenenti à dette arti s’insegnano(publi: 1584), p. 272-273 (italien)
Fu poscia pittor di gran nome Panfilo Macedonico, da cui Apelle apprese l’arte del dipignere e fu il primo dipintore, che nelle lettere fosse scienziato e particolarmente nella aritmetica, e nella geometria, senza le quali scienze, egli diceva, non potersi fare molto profitto nella pittura. Non volle insegnar l’arte per minor prezzo d’un talento in dieci anni per discepolo et à simil ragione il pagarono Apelle, e Melantio. Per l’autorità di costui, in Sicione prima e poi in tutta la Grecia, fu ordinato, che i fanciulli nobili prima d’ogni altra cosa à disegnare apprendessero e fu l’arte del dipignere (essendo proibito a’ servi in essa esercitarsi) messa nel primo grado dell’arti liberali.
Lamo, Alessandro, Discorso intorno alla scoltura, et pittura(publi: 1584), p. 8-9 (italien)
Comanda Aristotile che i gioveni debbano apprendere la Pittura, come a conseguir molte altre virtù utile, è necessaria. Senza questa non si può essere perfetto geografo, ne cosmografo, ne perspettivo a mio giudicio. Era anticamente costume de’ più nobili Greci d’impiegare gli ingegni de loro figliuoli in questa nobilissima professione. Ma che dirò di più? Non fu appresso de loro vietato a’ servi l’imparar questa; e conceduto loro l’essercitarsi nella medesima? La onde chiaramente si vede, che tanto più della Medicina la Pittura è stata giudicata signorile, et utile, quanto è più della servitù la libertà nobile, e gentile. Ne ciò fecero senza ragione i savii Greci, percioche non si mi negherà mai, che si come l’honore nostro particolare si hà da essere più, che la vita nostra particolare caro, e, si come quegli di questa è più nobile, cosi la Pittura, che conserva gli honori nostri immortali, ha da essere più da noi apprezzata, che la Medicina, laquale, oltre che è chiamata arte fallace, per puoco tempo ci può conservare in vita. Hebbero la Scoltura, e la Pittura fra l’arti liberali il primo grado, come virtù nobile, e, che nascono da gli intelletti de gli huomini liberi, e furono accettate da tutte le scuole de filosofi del mondo, come referisce Laertio, Demetrio, e moltri altri.
Lomazzo, Gian Paolo, Trattato dell’arte della pittura, scultura ed architettura(publi: 1584), « Quali pitture convengano alle scuole e gimnasi, e quali convengano ad osterie e luoghi simili » (numéro Libro sesto, cap. XXVII) , p. 304 (italien)
Nelle scuole d’aritmetica e geometria conviene, per essempio, Archimede quando, segnando in terra certe figure geometrice, è ucciso da i soldati di Marcello; Euclide, Proclo, Platone con la fabrica de gli specchi e, prima di lui, Pitagora, che trovò le misure, e fu inventore dell’angolo retto, et immaginò le proporzioni e concenti musicali, et ancora in cotal scola si possono rappresentare Eupompo e Panfilo, con gli altri li quali imparino a suoi scolari li fondamenti matematici, i quali sono ponti, linee, superficie e corpi, che sono li proprij fondamenti e radice della pittura, con le altre parti che se li convengono.
Lomazzo, Gian Paolo, Trattato dell’arte della pittura, scultura ed architettura(publi: 1584), « Della necessità e diffinzione dell proporzione » (numéro Libro primo, cap. IV) , p. 39-40 (italien)
Non senza ragione gli antichi Greci, quando la pittura andava tutto dì ricevendo perfezione, et avicinandosi al colmo per opera di Timante, Eusenida, Aristide, Eupompo sicionio, Panfilo macedone, pittore illustre, e maestro d’Apelle, che fu il primo che congiunse con la pittura, la cognizione de le buone lettere, e più d’ogn’altro suo antecessore nel dipingere si resse con ragione et arte, considerando come tutte le cose formate, senza proporzione e misura, non potevano per alcun modo aver convenienza, né rappresentare a i riguadanti giudiziosi bellezza e grazia, solevan dire che non era possibile far buona pittura, né manco tolerabile, senza l’aiuto della geometria, e dell’aritmetica, e che per ciò era di necessità saperle. E l’istesso ancora approvava Filippo re di Macedonia.
Commentaires : Ed. 1584, p. 34.
Lomazzo, Gian Paolo, Trattato dell’arte della pittura, scultura ed architettura(publi: 1584), Proemio de l'opera nel quale si tratta de l'eccellenza e de l'origine e progresso de la pittura, p. 20 (italien)
E finalmente Apelle, gli pose gl’ultima mano e la ridusse a la perfezione con l’aiuto de la geometria e dell’aritmetica, senza le quali diceva Panfilo, suo maestro, che niuno poteva essere pittore, sì come a tempi de nostri padri Bernardino Lovini usava di dire anch’egli che tanto era un pittore senza perspettiva, quanto uno dottore senza grammatica.
È quest’arte di tale eccellenza, che l’altezza ancora dei re e de gl’imperadori s’è inchinata ad essercitarla e non è maraviglia, perché questa è un arte a cui sono necessarie tante cose, che solo gl’uomini liberi e potenti la possono con lode essercitare, per essere quasi come un compendio de la maggior parte de le arti liberali; cioè per non potersi senza la cognizione et aiutto di molte di quelle essercitare, come de la geometria, de l’architettura, de la aritmetica, et de la perspettiva.
Commentaires : Ed. 1584, p. 11.
Montjosieu, Louis de, Gallus Romae hospes. Ubi multa antiquorum monimenta explicantur, pars pristinae formae restituuntur. Opus in quinque partes tributum(publi: 1585), p. 18 (latin)
Pamphilus omnibus literis eruditus ad seueriorem normam picturam reuocauit. Siquidem sine arithmetica, & geometria negabat artificem perfici posse.
Alberti, Romano, Trattato della nobiltà della pittura(publi: 1585), p. 205-206 (italien)
Imperocché, quanto al primo, ch’è l’esser degna di uomini nobili, oltre molti imperatori, filosofi e poeti che l’hanno esercitata, come di sopra abbiamo detto, nondimeno apertamente Plinio ci dice che avvenne primieramente in Sicione, e di poi in tutta la Grecia, che alli giovanetti nobili avanti l’altre cose fusse insegnata la pittura.
Alberti, Romano, Trattato della nobiltà della pittura(publi: 1585), p. 202 (italien)
- [1] XXXV, 1
Della commune opinione poi leggiamo in Plinio che da tutta la Grecia fu riputata nobile, et in Plutarco che sopra ogni altr’arte era stimata di bellezza e di perfezzione ; e restringendo insieme l’una e l’altra riputazione, il sopradetto Plinio in un altro luogo [1] disse : « arte quondam nobili, cum expeteretur a regibus populisque », cioè « arte per il passato nobile, quando era desiderata da re e populi ».
Alberti, Romano, Trattato della nobiltà della pittura(publi: 1585), p. 204 (italien)
Fra uomini illustri poi e nobili avemo Turpilio cavalier romano, Q. Pedio nepote, coerede di Augusto, Lucio Manilio, li figlioli di Paulo Emilio, et Aterio Labeone che fu pretore e proconsole, e, più eccellente di tutti questi, Fabio Pittore, proconsole, nobilissimo cittadino, il quale avendo dipinto il tempio della Salute, li suoi posteri poi furono cognominati Pittori […] oltraché l’istesso Valerio[Explication : Valerio Massimo.] doi artefici di pittura, cioè Eufranore e Timante, chiama nobili lodandoli assai. Quanto poi che filosofi si siano di pittura dilettati e famosi poeti, nei filosofi ritroveremo Platone, Eschine, Panfilo, erudito in ogni dottrina e principalmente in geometria et aritmetica.
Alberti, Romano, Trattato della nobiltà della pittura(publi: 1585), p. 200 (italien)
Di dove sono nate tre opinioni circa di questa nostra arte : imperroché di quelli che dicono la pittura esser mecanica una parte lo afferma del tutto e sempre ; l’altra poi dice che allora la pittura tiene del mecanico e servile, quando ella si fa per puro guadagno et a richiesta d’altri, ma, quando ella si facesse per proprio fine et elezzione nostra, allora dice che riteneria il grado fra le liberali e serìa nobile, essendo proprio dei liberi reggersi per sé stessi ; la quale opinione facilmente si confuta, sì perché il far questa arte per puro guadagno e non per proprio fin suo si concede che non è nobile (ma non però il difetto viene dall’arte, ma da quello che a tal fine l’essercitasse, come, verbigrazia, non è difetto della pietra il non calare al centro, ma della mano et altri impedimenti che la ritengono), sì perché, non volendo pigliare tanto ristrettamente il guadagno, di qui ne seguiteria che ancora i medici, avocati, lettori de studii, magistrati et altri fussero ignobili e mecanici, i quali sì per guadagno, come a richiesta d’altri, essercitano le loro professioni. E però, sì come questo è inconveniente, così serà ancora il primo. Et a confermazione di ciò, se bene Panfilo per guadagno, Apelle, Aristide et altri a richiesta d’Alessandro, Attalo e Cesare dipinsero, nondimeno leggiamo che furono chiamati nobilissimi pittori.
Montjosieu, Louis de, Gallus Romae hospes. Ubi multa antiquorum monimenta explicantur, pars pristinae formae restituuntur. Opus in quinque partes tributum(publi: 1585), « Commentarius de pictura » (numéro IV) , p. 4 (latin)
In qua[Explication : graphice, picturae parte.] nescio an quicquam vtilius iuuentuti proponi possit quo erudiatur. & Graeci in hac sententia fuerunt. Quocirca inquit Plinius, accedente Pamphili egregii pictoris auctoritate effectum Sycione primum, deinde etiam in tota Graecia, vt ingenui pueri ante omnia graphicen, hoc est picturam in buxo docerentur, reciperetur quae ea ars in primum gradum liberalium. Semper quidem honos ei fuit, vt ingenui eam exercerent, mox vt honesti, perpetuo interdicto ne seruitia docerentur. Haec sunt verba Plinii, cuiusdam imperiti glossemate interpelato, qui graphicen picturam interpraetatus est, speciem pro genere accipiens. Quocirca hanc interpraetationem, vt Plinio indignam reiicimus. Graphice plena fit lineis intra figuram descriptis. Primi omnium Aridices Corinthius, & Telephanes Sicyonius lineas intus sparserunt. Ars deinde exculta fuit, nostris quidem temporibus vsque adeo, vt picturae coloratae effectus in exprimendis vmbris, & luminibus aemuletur. Ostendit enim contracta, & proiecta, caua & intumescentia, & quicquid denique colores praestare possunt, idipsum praestat graphice.
Garzoni, Tommaso, La piazza universale di tutte le professioni del mondo(publi: 1585), « De’ pittori, e miniatori, et lavoratori di mosaico » (numéro Discorso XCI) , p. 290 (italien)
Appresso gli antichi nella Grecia (recita Baldessar Castiglioni) fu la pittura tenuta in tanta stima, e riputatione, che volevano, che i fanciulli nobili nelle scuole alla pittura dessero opera, come a cosa honesta, e necessaria, e fu cotesta ricevuta nel primo grado dell’arti liberali, poi per publico editto vietato a’ servi non s’insegnasse.
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Garzoni, Tommaso, La piazza universale di tutte le professioni del mondo(publi: 1585), « De’ pittori, e miniatori, et lavoratori di mosaico » (numéro Discorso XCI) , p. 290 ()
Panfilo, che da Apelle, e da Melantio, et così da tutti gli altri discepoli non hebbe manco d’un talento per pretio d’insegnarla.
Alberti, Romano, Trattato della nobiltà della pittura(publi: 1585), p. 209 (italien)
Sì che potremo brevemente concludere che, se l’esser questa facultà degna di uomo libero e quello far nobile, se il cavarsi da quella gran bene, se il servirsi più di ragione dell’arti mecaniche, e finalmente se l’esser di gran speculazione per molte scienze che in sé contenga e fatighe dell’animo, son cose atte a render la pittura nobile e liberale ; concorrendo ciascheduna di queste cose, come abbiamo detto, in essa, senza dubbio alcuno e meritamente si chiamerà nobile e liberale. Il che, per confirmazione, da non poche nazioni et approvati autori vediamo esser stato fatto, come primieramente, da Plinio volendo noi cominciare, leggemo che « effectum est, ut in tota Graecia pictura reciperetur in primum gradum liberalium : semper quidem honos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox ut honesti, perpetuo interdicto ne seruitia docerentur », cioè « avvenne che la pittura fu ricevuta in tutta la Grecia nel primo grado delle liberali, e sempre fu ella in stima talmente, che i nobili l’essercitarono, di poi gli onorevoli, ma perpetuamente fu proibito che non s’insegnasse ai servi » ; tanto più che, volendo alcuni provare che l’arti liberali non s’insegnavano ai servi, citano questo luogo.
Armenini, Giovanni Battista, De’ veri precetti della pittura(publi: 1587), « Che cosa sia il dissegno, quanto egli sia universalmente necessario a gli uomini et a qualsivoglia minor arte, quantunque in speciale egli sia più destinato alla pittura » (numéro I, 4) , p. 53 (italien)
Ottimo dunque quel costume fu veramente e molto laudato, che si dice ch’era nell’età di Panfilo, che fu maestro d’Apelle, conciosiaché per tutta Grecia si era disposto et ordinato per decreto publico che fra le prime cose che insegnar si dovesse a’ fanciulli nelle scuole de’ nobili, fosse il dissegno. E certo che si può comprendere che un tal ordine, passando pel giudicio di tanti savii, quanti erano in quei tempi, e’ stimassero ciò dover essere a loro giovevole e di sommo onore l’averne ben notizia i loro figliuoli.
Armenini, Giovanni Battista, De’ veri precetti della pittura(publi: 1587), « Della dignità e grandezza della pittura ; con quali ragioni e prove si dimostra esser nobilissima e di mirabile artificio ; per quali effetti cosí si tenga e di quali meriti e lode siano degni gli eccellenti pittori » (numéro I, 3) , p. 44-45 (italien)
Dice Plinio che da’ Greci e da’ Romani ella fu posta nel primo grado delle arti liberali, e che fecero uno editto perpetuo, il quale vietava che né a’servi, né a persone di basso grado fosse concesso di apprenderla, né di usarla in modo alcuno, cosí essi dinotando forse che un’arte di tal qualità non era da trattarsi per le persone vili e plebei, ma per i saggi e nobili spiriti. Conciosiacosaché essi conoscessero che, cadendo questa in mano a simil genti, era agevol cosa il condursi in dispregio, sì come si è così vilmente veduta per tanti passati secoli; perciò che, se gran forza di natural disposizione non gli ha sospinti mai in altro modo, per lor brutte opere, che ad invilire questa si trovano essere stati, dove che, se sempre conservata si fosse nelle persone ben nate, mai questo errore o danno ci saria potuto avvenire, perciò che gli animi naturalmente gentili hanno in sé insito un certo che di timore d’infamia e disonore, e così acceso il desio del loro onore e gloria, che più tosto si fanno pazienti di mille fatiche, et a patire ogni sorte di necessità, che far cosa che, pubblicata, poi li riesca in biasimo.
Lomazzo, Gian Paolo, Idea del tempio della pittura(publi: 1590), « Della prima parte della pittura e delle sue specie" (numéro cap. XIX) , p. 300 (italien)
Quindi è che l’antichissimo Apelle, seguendo Eupompo grandissimo pittore e matematico e Panfilo suo maestro, diceva che niuno poteva chiamarsi pittore, il quale non avesse cognizione della geometria et aritmetica, dalle quali nascono quante proporzioni e formi si possono mai fare.
Lomazzo, Gian Paolo, Idea del tempio della pittura(publi: 1590), « Della nobiltà della pittura » (numéro cap. VI) , p. 266 (italien)
Gli Agrigentini ebbero in grandissima stima Zeusi et usarono verso di lui tanta liberalità, ch’egli introdusse l’uso di donar le pitture. Così fece il re Attalo con Aristide Tebano e Nicia Ateniese, il re Candaule con Bularco, Demetrio Falereo con Protogene, Cesare con Timomaco, Nicomede re di Licia con Prasitele e Filippo re di Macedonia con Panfilo. Il qual col favor di lui e degl’altri principi di Grecia ottenne che primamente in Sicione e dopo in tutta la Grecia, i fanciulli nobili inanzi a tutte le cose apprendessero la pittura, e che ella fosse ricevuta da tutti nel primo grado dell’arti liberali, onde per l’avenire ella fu sempre essercitata con grandissimo studio dai nobili, essendo proibita ai servi ; e fra gli altri da Alessandro, il qual, non contento d’aver donato al discepolo di Panfilo, Apelle, infinite richezze, volle anche donargli Campaspe, donna amatissima da lui. Potrei dire di Tiberio, che in tanto prezzo teneva le cose di Parrasio, della diva Ottavia, che aveva ripiena la sua scuola delle principale statue e pitture che fossero al mondo.
Possevino, Antonio, Tractatio De Poesi et Pictura ethnica, humana et fabulosa collata cum sacra(publi: 1593), « Pictura similis poesi. Eius finis. Præsidia unde » (numéro caput XXIII) , p. 280 (latin)
- [1] Pictura sine arithmetica et geometria, imperfecta est.
- [2] Graphidis necessitas.
[1] At et Eupompus, quoniam omnibus litteris fuerat eruditus (præcipue arithmeticæ et geometriæ) summus in hac arte euasit, ac sine iis eam perfici non posse ostendit, is autem fuit qui picturam antea bipartitam in duo genera helladicum et asiaticum, diuisit in tria, ionicum, sicyonium, atticum.
Sane vero cum pictura vtatur optica ratiocinatione, manu, atque coloribus, ab optica rationes sumit, quibus consideret, quomodo quæ longius absunt, minora appareant, quæ supra, distantia ; sublata in altum, quæ infra oculorum fallant ; vmbras vero, recessus, lucem, radios perpendit.
[2] Quoniam vero pictura vtitur manu, factum est, vt qui celebres in hac arte fuerunt, necessitatem graphidis considerantes, quam optime, et quidem pueros tantum ingenuos, diagraphicen in buxo edocerent ; perpetuo enim interdicto fuerat cautum, ne tantam artem seruitia docerentur.
Guttierez de los Rios, Gaspar, Noticia general para la estimacion de las artes, y de la manera a en que se conocen las liberales de las que son mecanicas y serviles(publi: 1600), « Libro tercero en que se defiende que las artes del dibuxo son liberales, y no mecanicas », cap. V, « Prosiguese la materia passada : tratase de la fama de los professores de la pintura, y dizese tambien de passo de la tapizeria y bordado de matiz, artes conjuntas a ella », p. 134 (espagnol)
Por ellas es celebrado Panfilo maestro de Apeles, que fue el primer pintor adornado de todo genero de letras y artes, y particularmente de la geometria, y arithmetica.
Guttierez de los Rios, Gaspar, Noticia general para la estimacion de las artes, y de la manera a en que se conocen las liberales de las que son mecanicas y serviles(publi: 1600), « Que se puede provar que estas artes son liberales absolutas, y demas profundo estudio que qualquiera de las siete liberales » (numéro cap. VIII) , p. 148 (espagnol)
- [1] Plin. lin-b. 35. c. 10
Para saber qualquiera de las siete artes liberales, bien se vee que es menester poco tiempo, y tampoco, que el ingenio de un muchacho las suele alcançar : pero para solo començar a hablar uno en estas de la pintura y dibuxo, es menester por lo menos aver sido discipulo y cursado diez años : lo qual significa Plinio [1], hablando de Panfilo pintor insigne, por estas palabras.
Docuit neminem minoris talento annis decem, quam mercedem et Appelles, et Melanthius ei dedere.
Es a saber.
A ninguno enseño menos de por un talento, y por tiempo de diez años, el qual salario le dieron Apeles y Melantio.
Pues si assi es, que para salir de dicipulo fue menester esto en persona de un maestro tan grande, y de dicipulos tan famosos : que sera necessario de tiempo, estudio, y meditacion para saber imitar y representar con perfecion tanta diversidada de cosas como contiene esta naturaleza. Non se vee bien claro, que excede en esta profundidad a qualquiera de las siete ?
Guttierez de los Rios, Gaspar, Noticia general para la estimacion de las artes, y de la manera a en que se conocen las liberales de las que son mecanicas y serviles(publi: 1600), « Pruevase que son mas que las siete artes liberales, con autoridad de los Griegos » (numéro cap. IX) , p. 154-155 (espagnol)
- [1] d.l.i. de variis et extraord. cog.
- [2] Plin. l. 35. c. 10.
Si es verdad, como lo es, que salio de Grecia esta invenion y origen de artes liberales y mecanicas, de que despues s aprovecharon los Romanos, como lo da a entender Ulpiano[1] iurisconsulto, diziendo.
Liberalia autem studia accipimus, quæ Græci eleuthera mathemata appellant, etc.
Es a saber.
Pore studios liberales entendemos lo que los Griegos llaman artes y dotrinas liberales, etc.
Que es lo mismo que devemos guardar nosotros ahora : y si es tempien verdad, que en la misma Grecia se recibio el dibuxo en primer lugar de las siete liberales, no soy demasiado en dezir que estas artes deven tener mejor lugar que ellas. Que esto sea assi, Plinio lo refiere[2] hablando de Panfilo pintor famoso po restas palabras.
Huius authoritate effectum est Sycione primum, deinde in tota Græcia, ut pueri ingenui ante omnia graphicen, hoc est picturam in buxo docerentur, recipereturque ars ea in primum gradum liberalium. Semper quidem honos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox, ut honesti perpetuo interdicto ne seruitia docerentur.
Es a saber.
De la autoridad deste vino a proceder el enseñarse ante todas cosas a los niños nobles en Sicion, y despues por toda la Grecia el arte del dibuxo, es a saber, la pintura simple sin colores, y a recebirse esta arte en el primero grado de las liberales. Y siempre tuvo esta honra de que los nobles la exercitassen, y despues dellos la gente honrada de mediana, prohibiendo por edicto perpetuo que no se enseñasse a esclavos, etc.
Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const(publi: 1604), « Voor-reden, op den grondt der edel vry Schilder-const »(n)
De seer vermaecklijcke vernuft-barende edel Schilder-const, natuerlijcke Voedster van alle deughtsaem Consten en wetenschappen (ghelijck den letter-condigen Gheleerden ghenoegh kenlijck is) was by ben meesten Heeren, en hoogh-gheleerden, oyt in seer hoogher eeren en weerden: Iae by den ouden wijsen Griecken in sulcken aensien, dat syse ten tijde van den constighen Schilder Pamphilus, by den anderen vrye Consten in ghelijcken graet oft plaetse der eeren stelden.
Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const, (trad: 2009), Préface, p. 1 (trad: "Principe et fondement de l’art noble de la peinture" par Noldus, Jan Willem en 2009)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
La noble peinture, cet art très divertissant qui engendre l’intelligence, de par sa nature nourrice de tous les arts et sciences vertueux (comme les savants lettrés le savent bien), a toujours été honorée et appréciée de la plupart des grands seigneurs et érudits. Oui, les sages Grecs, dans l’Antiquité, la tenaient tellement en estime qu’à l’époque du peintre ingénieux Pamphile ils la considéraient digne d’honneur, au même titre que les autres arts libéraux.
Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const(publi: 1604) (ch. I, §31), fol. 3v (n)
- [1] Leest hier van in’t leven van Pamphilus den Macedonischen Schilder.
- [2] Plutarchus seght ooc, dat Emilius Paulus, onder ander edel Consten, zijn Sonen leerde beelt-houwen en schilderen.
Nadien der Griecken en Romeynen Zele
Ginck tot Pictura soo vierich vermeeren,
Dat sy verboden met straffen bevele, [1]
Datmen niet en soude, dan alleen Ele
Gheboren kinderen, t’schilderen leeren,
Soo betaemt dan noch wel, de Const ter eeren,
Alle deucht en beleeftheyt hun beneven, [2]
Die nu den Edelen Pinceel aencleven.
Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const, (trad: 2009) (ch. I, §31), p. 19 (trad: "Principe et fondement de l’art noble de la peinture" par Noldus, Jan Willem en 2009)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
- [1] Lisez sur ce sujet la vie de Pamphile, le Peintre macédonien. Plutarque dit aussi que Paul Émile apprenait à ses fils, parmi d’autres art nobles, la sculpture et la peinture
La passion des Grecs et des Romains [1]
Pour la peinture s’élevait à une telle ardeur
Qu’ils interdisaient sous de lourdes peines
D’apprendre l’art de la peinture à d’autres
Qu’à des enfants de noble extraction.
Pour cette raison, il convient bien, à présent, en l’honneur de l’Art,
Que la vertu et la politesse les accompagnent,
Ceux qui, au noble pinceau, se consacrent.
Van Mander, Karel, Het Shilder-boeck(publi: 1604), Het leven der oude antijcke doorluchtighe schilders, « Van Pamphilus, Schilder van Macedonien », fol. 72r (n)
- [1] Pamphilus was d’eerste, die hem totter Letter-const begaf.
- [2] Niemant mocht schilderen leeren, als edel kinderen.
- [3] Schilderconsten lof en weerde ten tijde Pamphili.
Dat de Letter-const, en ander wetenschappen, den Schilder seer vorderlijck zijn, is aen desen constigen Schilder Pamphilus van Macedonien wel af te meten. […] Hy was den eersten Schilder, die hem tot de Letter-const begaf [1]: soo dat hy oock seer verstandich was in alderley wetenschap en leeringhen, bysonder in de Arithmetica, en Geometrie: En hy hadde dit ghevoelen, dat niemant hem selven en con seggen volmaeckt Schilder te wesen, sonder kennis te hebben van dese twee Consten. […] Summa, hy was in soo groot achtinghe, dat hy eerstmael te Sicyonien, en voort in gheheel Griecken-landt opbracht, datmen den kinderen der Edelluyden en groote Heeren, voor alle ander dingen dede leeren de Const van Teyckenen: dus werden hun gheleert de eerste trecken der Schilder-const op tafelkens van Busboom. En ten aensien van Pamphilus, werdt de Schilder-const soo seer in weerden, en gheacht, datmense stelde in ghelijcken graet met de ander vry Consten. [2] ock werdt de Schilder-const so seer gheeert en ghevyert, dat in desen aenvangh sich niet als Edelluyden met het schilderen en bemoeyden: Doch het is daer nae soo verre ghecomen, dat eenige eerlijcke Luyden hun mede daer toe hebben begheven: nochtans met dit bevel en onderscheydt, datmen dese Const niet en soude leeren t’ghemeen volck, eenighe knechten oft onvrije slaven: want sulcke waren door een openbaer eeuwigh Edict oft Gebodt van de Schilder-const gantsch afgesondert en afgesloten, het zy in wat dingen dat het was, dat de Teycken-const omhelst oft in haer begrijpen magh. [3] Oock en vindtmen (seght Plinius) nergens niet soo veel als een eenigh stuck, het zy platte Schilderije, verheven werck, noch met het graef-ijser, dat van der handt van eenighen onvrijen oft slaef is ghedaen. Waer by merckelijck blijckt en openbaer is, dat dit als een eeuwigh Ghebodt ernstlijck by den Ouden altijt was onderhouden. En in wat groot achten de Const ghehouden was, die nu onbedachtelijck van veel Menschen soo heel neder ghestelt, jae schier met blindt oordeel voor ydel en als nietigh veracht wordt: Nochtans laet onse edel Schilder-const sulck overdadigh onghelijck onghemerckt en ongewroken henen gaen, achtende misschien ghenoechsaem te wesen, dat sulcke met d’ongheluckighe plaghe huns onverstandts, als Sysiphus met den onbesuyden steen, oft Ixion met zijn verdrietigh draey-radt, gepijnight blijven, en haer selven ghetroostende (naer verstandige Schrijvers meyninge), te wesen de Minnemoer, oft Voester van alle eerlijcke Consten en wetenschappen, lacht sy stadelijck noch al haer trouwe Liefhebbers even vriendelijck toe, vercierende hier Kercken, daer hun Princelijcke Palleysen, Cabinetten, en Speelhoven, elders hun Borgherlijcke ghevelen, voorhuysen en Cameren, daer sy in weerden met groot verwonderen en vermaken aenghesien zijnde, den bysondersten sin, t’ghesichte der Menschen, een vroylijck soet voedtsel deelachtich maeckt.
Zuccaro, Federico, L’Idea de’ pittori, scultori ed architetti(publi: 1607), p. 26 (italien)
E però questa nobilissima professione stimata e honorata tanto da Greci, stimati pure i savi, e prudenti del mondo, che questa posero nel primo grado delle arti liberali, e prohibirno a servi di poterla imparare, ne essercitarla ; si hebbero essi in pregio, e honore ; e li Romani parimente, tal che li nobili la essercitorno con grandissimo honore, come quel Fabio cognominato il Pittore, dal quale hebbe origine la gente Fabia.
Marino, Giovanni Battista, Dicerie sacre(publi: 1614), fol. 8r (italien)
- [1] Ps. 142
Et se vogliamo regolarci secondo il detto di Panfilo Macedonico maestro d’Apelle, come potrà egli trattegiar con fondamento le linee senza la Geometria? Come divisare perfettamente le fabriche senza l’Architettura? Come rappresentare i luoghi del mondo senza la Cosmografia? Come dimostrare l’imagini del Cielo senza l’Astrologia? Come disegnare i siti de’paesi, e le piante delle fortezze senza la Militia? E come allumar le figure, far gli scorci, et atteggiare i moti senza la prospettiva? Ma come è possibile, che Pittore vivesse giamai tanto scientiato, che in sé raccogliesse essattamente tutte queste dottrine, se non solo Iddio, di cui si dice [1] Magnus dominus noster, et magna virtus eius, et sapientia eius non est numerus ?
Marino, Giovanni Battista, Dicerie sacre(publi: 1614), « La pittura, parte prima » (numéro Diceria I) , fol. 1v (italien)
Io son più degna[Explication : della scultura] (dice la Pittura) per cagione della stima del mio essercitio. Chiedine Athene, se tutti i fanciulli nobili ne’ lor primi anni a disegnare imparavano, e se perciò nel primo grado dell’arti liberali fui accettata. Dimandane Roma, se lecito era adoperarmi, senon solo al cittadino, che per lunga serie provata havesse la libertà del suo sangue. Dicanlo i Greci, e i Latini, se le famiglie illustrissime non si vergognarono di prender da me il nome istesso, nonche l’ufficio.
Nunes (das Chagas), Filipe, Arte da pintura, symmetria e perspectiva(publi: 1615), p. 5 (portugais)
A authoridade, e estima, em que se teve antigamente esta arte, se póde vêr do que diz Plinio lib. 35 a cap. I usque ad decimum. De Phamphilo se refere, que jámas quiz ensinar o discipulo, que lhe não desse dez annos, e hum talento attico, que agora em nossa moéda he seiscentos cruzados : tudo isto lhe deo Apelles, e Melanthio, por serem seus discipulos, e com o exemplo de tão grandes mestres procedeo em Sicyone, cidade antiquissima junto a Corintho, e celebrada pela imagem da Occasião, que fez Lisippo depois em toda a Grecia, que os moços antes de saberem alguma arte os ensinavão a debuxar em taboas de buxo, que para isto tinhão concertadas, ao modo que hoje costumão os Ourives ensinar aos que aprendem o officio : e tudo isto era para esseito de fazerem que esta arte tivesse o primeiro lugar entre as liberaes, porque sempre foi tratada de excellentissimos engenhos.
Nunes (das Chagas), Filipe, Arte da pintura, symmetria e perspectiva(publi: 1615), p. 13-14 (portugais)
E o mesmo digo da arithmetica, geometrîa, e perspectiva, que parece que todas se inclûem nella, e lhe fão subalternadas nisto, que he formar figuras, e dar a conhecer os pensamentos, pois tudo vay por demonstraçoens, e essas não se podem fazer sem debuxo, e pintura : donde se infere, que ellas são como rudimenta, e principios, para se conseguir perfeitamente o fim da pintura. Donde Plinio libr. 35. cap. 10., diz assim, fallando do pintor Pamfilo : Primus in pictura omnibus literis eruditus, præcipue arithmetice, et geometrice, sine quibus negat artem perfici.
Butrón, Juan de, Discursos apologeticos, en que se defiende la ingenuidad del arte de la pintura, que es liberal, de todos derechos, no inferior a las siete que comunmente se reciben(publi: 1626), Discurso duodecimo, § II, "En que se prueva que el arte de la pintura es liberal de derecho, y opinion de los Griegos », fol. 45 (espagnol)
Iamas Panfilo quiso enseñar a Apeles este arte por menos de un talento, que segun la menor computacion de Covarruvias de Veteri collatione nimismatum, cap. 4 num. 5. eran seis mil reales de plata de los que oy tenemos en España.
Butrón, Juan de, Discursos apologeticos, en que se defiende la ingenuidad del arte de la pintura, que es liberal, de todos derechos, no inferior a las siete que comunmente se reciben(publi: 1626), « Discurso duodecimo. Que el arte de la pintura es liberal, porque conviene a las difiniciones que se dan a las artes liberales » (numéro §I) , fol. 33r-33v (espagnol)
Celio Calcagnino ubi sopra, en la oracion, o encomio que hizo por las artes liberales da la difinicion, que es arte liberal (dize) dixeron los antiguos, las que son dignas que las estudien hombres libres : y pone por explicacion de la regla, o difinicion lo siguiente. Eran muchas artes (dize) las quales los esclavos no aprendian como la pintura, que por edicto publico les era prohibida : Maiores nostri eas artes liberales esse voluerunt, quæ homine libero dignæ sunt. Erant enim et ex sellulariis quædam homines servilis, et obnoxiæ conditionis non admittebantur : nam seruos picturam, et opticem doceri non licebat. Luego liberal la pintura. Haze desto memoria en alabança de la pintura Alexandro de Alexandro lib. 2 Genialum dierum, capit. 25 donde refiere lo que Plinio, y dize, que era tenido por indocto, è inutil, y fuera de la estimacion de la nobleza, el que no estudiava el arte de la pintura, ibi : Sicut Sicyone mox per omnem Græciam tanti fuit studii, ut pueros ingenuos picturam, tanquam præcipuam liberalium artium in primis edocerent magistri, perpetuo interdicto, ne ad illam mancipia admitterentur : indoctusque, et omnium postremus habebatur quisquis huius artis nescius, aut expers foret. Haze mencion el padre Possevino de Picta Poesi, cap. 23 ibi : Quorum vero pictura utitur manu factum est, ut qui celebres in hac arte fuerunt, necessitatem graphidis considerantes, quam optime, et quidem pueros tantum ingenuos, diagraphicem in buxo edocerent, perpetuo enim interdicto fuerat cautum, ne tantam artem seruitia docerentur. Pedro Gregorio lib. 15 de su Republica, cap. I num. 5 ibi : Quatuor sunt disciplinæ quas iuvenes consueuerunt discere, nempe literæ, grammatica, musica, graphica, seu ars pingendi. Porque el pintar es obra de manos, arte activa, segun Quintiliano, lib. 2 cap. 18. Los maestros insignes que en Grecia tuvo la pintura, viendo que entre los ignorantes podia perder alguna reputacion a causa del obrarse con las manos, no atendiendo a la mayor parte que tiene de ingenio para calificar con ley expressa lo que merecia, viendo la necessidad que la juventud noble tenia del dibuxo, como despierta el ingenio a la inteligencia de las demas artes, y que no era digno que anduviesse en manos de esclavos el lapiz, y pinceles que te maren en las suyas tantos principes, mandaron por edicto publico, que los esclavos no fuessen enseñados este arte. Esto est lo que dize Possevino, y nosotros largamente en otros lugares ampliamos.
Butrón, Juan de, Discursos apologeticos, en que se defiende la ingenuidad del arte de la pintura, que es liberal, de todos derechos, no inferior a las siete que comunmente se reciben(publi: 1626), « Discurso septimo. En que se prueva la necessidad que la pintura tiene de la arithmetica, la quarta de las liberales, sa competencia, y emulacion », p. 24 (espagnol)
Esta dotrina entendio bien el famoso pintor Eupompo (no como dize Gaspar Gutierrez de los Rios en el lib. 3 de sus Artes liberales, capit. 14, Panfilo, pues si contruyera bien echara de ver, que lo que Plinio dize, es, que Eupompo, maestro de Panfilo, fue el que dio esta dotrina. Los hombres mas doctos tropieçan siete vezes al dia, no es mucho se yerre que somos hombres : mas en la construcion aun no se permite a los niños) Eupompo pues dezia, segun Plinio ubi supra, en el cap. 10 que sin la arithmetica, y geometria era impossible se exerciesse este arte. De entenderlo assi, facò el ser gran pintor, arithmetico, y geometra Primus in pictura omnibus literis eruditus, præcipue arithmeticæ, et geometriæ, sine quibus negabat artem perfici posse. Possevinus in Picta poesi in eius argumento, se acuerda deste lugar provando nuestra dotrina. Non interea nescis, picturam quoad proportiones, lineasque ducendas, atque ad aptissimos colores inducendos pertinet, potissimum ab arithmetica, et optica mutuare complura. Quien dudarà desto teniendo la experiencia de que es impossible, se tire la menor linea sin numero, cuenta, y razon. El mismo padre Possevino haze memoria del lugar referido de Plinio, ubi supra en el cap. 24 ad finem. At Eupompus, quoniam omnibus literis fuerat eruditus, præcipue arithmetica, et geometria, summus in ha carte evasit, ac sine his eam perfici non posse ostendit. Luego la pintura abraça en si a la arithmetica.
Butrón, Juan de, Discursos apologeticos, en que se defiende la ingenuidad del arte de la pintura, que es liberal, de todos derechos, no inferior a las siete que comunmente se reciben(publi: 1626), « Discurso decimoquinto. Donde se muestra la veneracion en que los antiguos tuvieron la pintura, los principes que la professaron, y algunas de las muchas honras, y mercedes que le hizieron », fol. 113v-114r (espagnol)
Panfilo, el de Macedonia, maestro de Apeles, y Melancio, grande geometra, y aritmetico, el que dezia ser impossible saberse el arte de la pintura sin las dos referidas.
Boulenger, Julius Cæsar, De pictura, plastice, statuaria, libri duo(publi: 1627), p. 42 (latin)
Pamphili qui praeceptor Apellis fuit auctoritate effectum est in tota Graecia vt pueri ingenui ante omnia diagraphicen, hoc est, picturam in buxo docerentur, recipereturque ea ars in primum gradum liberalium, ait Plinius.
Boulenger, Julius Cæsar, De pictura, plastice, statuaria, libri duo(publi: 1627), p. 2 (latin)
Et quia manu vtuntur, graphis necessaria est, qua interdixere Graeci seruis, vt soli ingenui pueri diagraphicen in buxo docerentur.
Espinosa y Malo, Felix de Lucio, El pincel, cuyas glorias descrivia Don Felix de Lucio Espinosa y Malo(publi: 1681), p. 5 (espagnol)
- [1] Plin. Iun. lib. 2. epist. 5. Stobeus, ecglog. Etic. cap. 5 Demetr. Phaler. bib. 27. de elocut. Cicer. in Orator. Salust. in bello Iugurth. Philostrat. lib. I. Icon.
Bien apadrina la letra de mi empressa con su universal comprehension aquel celebrado Pamphilo Macedonio, Maestro de Apeles, quando haze incapaz de seguir los buelos del pincel à aquel que no se remontare con las alas del ingenio a tener noticias particulares de las sciencias [1] porque (como èl refiere) es dificultoso tirar con perfeccion las lineas, sin la geometria ; señalar con disposicion las plazas, fortalezas, sin la milicia ; proporcionar con providencia los lexos, sin la perspectiva ; bosquexar ideas sagradas, sin la theologia.
Espinosa y Malo, Felix de Lucio, El pincel, cuyas glorias descrivia Don Felix de Lucio Espinosa y Malo(publi: 1681), p. 44 (espagnol)
En tiempo de Eupompo, y de Pamphilo se hizo en Grecia la ley de que se venerasse esta arte con el credito de la mayor nobleza, y que los niños tan apriessa aprendiessen en la escuela el dibuxo, como los demàs rudimentos.
Valdivielso, Ioseph, En gracia del arte noble de la pintura(publi: 1633), fol. 178v (espagnol)
Que sea noble despues de liberal, dize Plinio ubi supra, y Quintiliano afirma, que en Grecia estable cieron los Emperadores, que no la estudiasse sino la nobleza, por el sujeto, y el objeto, que son Dios y los hombres, y el fin que es enseñar las vidas de los heroes, varones insignes, capitanes valerosos, sabios grandes: lo qual confirman con los autores alegados, Pedro Crinito, Natal Conde, Pedro Gregorio Tolosano, Fr. Geronimo Roman, Baltasar Castellon, y Tomas Garçon.
Leon, Antonio de (relator del Supremo Consejo de las Indias), Por la pintura, y su exempcion de pagar alcavala (publi: 1633), fol. 174v (espagnol)
La Pintura toda es puntos, y lineas prolongadas, ò corridas por el plano de una tabla, ò lienço, no imaginarias, sino practicas. Pictor enim (dixo el Filosofo de generat.) ubi primum lineas descripserit animantium, mox vario illinit colore, ac perficit. Principios fueron del Arte las lineas, pues con solas ellas pintaron Filocle, y Cleante, Ardices y Telephanes, como refiere Plinio lib. 35. cap. 3. de lineas se forma el dibujo, que los Griegos llamaron Diagraficen, que se enseñava à los mañcebos nobles, como oi el escrivir, segun el mismo Plinio d.c. 10. Oi a la continuacion de las partes llaman lineamentos.
Carducho, Vicente, Diálogos de la pintura, su defensa, origen, essencia, definicion, modos y diferencias(publi: 1633), “Dialogo Segundo del origen de la pintura; quienes fueron sus inventores; como se perdio, y se bolvio à restaurar; su estimacion, nobleza, y dificultad”, fol. 27v (espagnol)
- [1] Panfilo
[1] Panfilo Maestro de Apeles, fue el que dezia, que sin Geometria y Aritmetica no podia uno ser buen Artifice, supolo excelentemente. Florecio en la Olimpiada 107.
Pacheco, Francisco, Arte de la pintura(publi: 1638) (I, 1), t. I, p. 14-15 (espagnol)
- [1] Platon, 10 et 5 de Repub.
- [2] Arist. 8. Polit. C. 1
Mas, porque de las artes algunas son liberales y algunas mecánicas, no será fuera de propósito tocar brevemente a cuáles dellas artes deba ser anumerada la pintura. Esta cuestión, si con autoridad hubiese de ser decidida, presto se determinaría ; porque Plinio, hablando de Panphilo pintor, dice que, en Cicion (cuidad principal del Peloponeso, que hoy llaman la Morea), y despues en Grecia, la arte del dibuxo (que era la parte de pintura que estaba entonces descubierta) vino a recevirse en el primer grado de las artes liberales, y siempre tuvo esta honra de que los nobles la exercitasen, prohibiéndose pore dito perpétuo que se enseñase a esclavos. Y adviértase que esto no se introduxo por costumbre de bárbaros, sino por ley, entre la gente más docta de cuantas ha habido en el mundo. Lo mesmo siente Platon[1], y Aristóteles[2] muestra claramente que en su tiempo la arte del dibujo se tenía por liberal ; y otros muchos autores son de esta opinión.
Junius, Franciscus, The Painting of the Ancient(publi: 1638) (II, 2, 1), p. 97-98 (anglais)
- [1] Var. hist. XII, 56. Laertius, lib. VI. Plut. de Amore diuitiarum
- [2] Lib. VIII Polit., cap. 3
- [3] Apud Nonium in Plumarium
- [4] Lib. XXXV. nat. hist. cap. 10
- [5] In exhortatione ad perdiscendas artes
Diogenes therefore, according to Ælian[1] his relation, when hee saw that the Megarians took more care for their cattel than for their children, said, that hee had rather be a Megarian his ramm than his son. The greatest part of the most polished Grecians in the meane time did mightily detest that gross errour of the Megarian, and would not only have their children thoroughly skilled in all kind of necessary sciences, but would have them taste also these more curious arts: The Grecians for the most parte, saith Aristotle[2], did teach their children the Art of painting; least they might be deceived in the buying and selling out vessells and houshold stuffe: or rather, that they might improve themselves in the true knowledge of perfect beautie. Varro likewise in his treatise of the education of children speaks even to the same purpose: Shee that hath not learn to draw, saith hee[3], cannot be able to judge what is well painted by the embroderers or weavers in the counterpoints of bolsters: it doth then appeare by these words of Varro that not the Grecians only, but the Romanes also would have their children bred after this manner: and Plutarch teacheth us in the life of Paulus Æmilius, that this noble captain had as well sculptors and painters among the masters of his children, as sophists and rhetoricians: yet can wee not denie but that this same custome of breeding has beene more frequent in Greece, seeing it was brought to passe by the authoritie of Pamphilus, saith Pliny[4], first at Sicyon, and afterwards in all Greece, that free-borne youth should be taught before all things a certain kind of painting in box-wood, and that this same art should be received into the first ranke of liberal sciences: although it has ever been so honoured, that none but free-bon might exercice the said art, and such afterwards as were at least of an honest condition: with a perpetuall prohibition, that none of the servile sort of men should be trained up to the knowledge of this art: so was there also in this art, and in the art of graving never anyone famous that was of a slavish condition. Galen therefore giveth us a very good and wholsome advice, expressing withall the true reason why these arts are to be rancked with the liberal sciences; We are to exercice an art, sayth he[5], that may stay with us all our lifetime: and as some arts are rationall and reverent, some on the contrary contemptible and exercised only by the labour of the bodie; so is it always better a man should addict himselfe to the first sort of arts; for the second sort used to forsake and to disappoint the artificers when they waxe old: of the first sort are Physicks, Rhetorick, Musick, Geometry, Arithmetrick, Logick, Astronomy, Grammar, the knowledge of civill lawes. Joyne unto these, if you will, the arts of Carving and Painting; for though their worke doth demand the help of our hands, yet does it not require youthfull strength.
Bisagno, Francesco, Trattato della pittura(publi: 1642)(italien)
Riferisce di più Plinio, che da’Greci, e da’Romani ella[Explication : pittura.] fù posta nel primo grado delle arti liberali, e che fecero uno edito perpetuo, il quale vietava, che ne a servi, ne a persone di basso grado fosse concesso di apprenderal, né di usarla in modo alcuno, così loro dinotando forse, che un’arte di tal qualità non era da essercitarsi per mani di persone vili, e plebei, ma da savii, e nobili spiriti, perche quelli prevedevano, che cadendo questa in mano a simili genti, era agevol cosa il condursi in dispreggio ; e questo trattato basterà circa la sua diffinitione.
Ridolfi, Carlo, Le meraviglie dell’arte, overo le vite de gl’illustri pittori veneti, e dello stato(publi: 1648), p. 6-7 (italien)
- [1] Eufenida. Eupompo. Pamfilo.
- [2] La pittura vietata a’ servi
[1] Aggiunsero non meno novelle bellezze alla pittura Eufenida maestro d’Aristide, et Eupompo, di cui si vide un vincitore con la vittoria in mano. Da questi apparò l’arte Pamfilo, che fù parimente dotto nella geometria, e nell’aritmetica, in gratia di cui fù ordinato in Sicione della Grecia, che i fanciulli nobili attendessero alla diagrafica, cioè al disegno, ponendosi la pittura nel primo luogo dell’arti liberali, vietandosi à servi l’esercitarla : da che libere furono dette. [2] Dipinse la cognatione, la giornata di Filiunte, e la vittoria degli Ateniesi : ne insegnò l’arte per meno, che d’un talento in dieci anni, che tanto gli pagorono Melantio, et Apelle.
Lomazzo, Giovanni Paulo; Pader, Hilaire, Traicte de la proportion naturelle et artificielle des choses de Ian Pol Lomazzo, peintre milanois(publi: 1649), « De la necessité, et définition de la proportion » (numéro chapitre IIII) , p. 14 (fran)
Ce n’est pas sans raison que les anciens Grecs, du temps que la Peinture s’acheminoit au comble de la perfection par l’industrie de Timanthe, d’Eusenide, d’Aristide, d’Eupompe Sicionien ; et surtout de Pamphile Macedonien Peintre illustre et maistre d’Apellés, qui le premier joignit à la Peinture la connoissance des bonnes Lettres, et par dessus tous les Peintres qui l’avoient devancé, suivit la conduite de l’Art et de la Raison : considerans comme aucune des choses faites sans proportion et mesure, ne pouvoit en aucune façon avoir de la convenance, ny representer la beauté et la grace aux yeux des spectateurs judicieux, avoient accoustumé de dire qu’il estoit impossible de faire une bonne Peinture, ny mesme supportable, sans l’aide de la Geometrie et de l’Arithmetique, et que partant il estoit necessaire de les sçavoir.
Lomazzo, Giovanni Paulo; Pader, Hilaire, Traicte de la proportion naturelle et artificielle des choses de Ian Pol Lomazzo, peintre milanois(publi: 1649), « Préface, où est traité de l’Excellence, Origine, et Progrés de la PEINTURE », non pag. (fran)
Et finalement, Apellés y donna la derniere main, et l’amena à la perfection par l’aide de la Geometrie, et de l’Arithmetique, sans lesquelles Panfile son maistre disoit qu’aucun ne pouvoit estre Peintre : comme aussi au temps de nos Peres Bernardin Louin avoit accoustumé de dire qu’un Peintre sans perspective estoit comme un Docteur sans Grammaire. Et cét Art est de telle excellence que la grandeur mesme des Roys et des Empereurs s’est abaissée pour l’exercer. Il ne s’en faut pas émerveiller, parce que c’est un Art auquel il faut tant de choses, qu’il n’appartient qu’aux hommes libres et puissans de l’exercer avec loüange; il est comme un abregé de la plus grande partie des autres Arts liberaux ; ie veux dire qu’il ne se peut exercer sans l’ayde d’un grand nombre d’iceux, comme de la Geometrie, Architecture, Arithmetique, et Perspective.
Vossius, Gerardus Joannes, De quatuor artibus popularibus, de philologia et scientiis mathematicis, cui operi subjungitur chronologia mathematicorum, libri tres, cap. V, De Graphice(publi: 1650) (§45), p. 82 (latin)
Olympiade CV magno in pretio erat Pamphilus, Apellis praeceptor ; qui primus in pictura omnibus literis eruditus fuit : ut ex Plinio superius dicebamus.
Vossius, Gerardus Joannes, De quatuor artibus popularibus, de philologia et scientiis mathematicis, cui operi subjungitur chronologia mathematicorum, libri tres, cap. V, De Graphice(publi: 1650) (§6), p. 65 (latin)
Interim haec pingendi ars sero admodum a Graecis ipsis in liberalium est artium numerum recepta : factumque id primo auctoritate Pamphili Macedoni, qui Apellis praeceptor fuit. De hoc, et aliis ante memoratis, sic scribit Plinius lib. XXXV, cap. X : Primus in pictura omnibus literis eruditus, praecipue Arithmetice, et Geometrice ; sine quibus negabat artem perfici posse. Docuit neminem minoris talento annis decem : quam mercedem et Apelles, et Melanthius, ei dedere. Et huius auctoritate effectum est Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, ut pueri ingenui ante omnia diagraphicen, hoc est, picturam in buxo, docerentur ; recipereturque ars ea in primum gradum liberalium. Semper quidem honos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox ut honesti ; perpetuo interdicto, ne servitia docerentur. Ideo neque in hac, neque in toreutice, ullius, qui servierit, opera celebratur. Quo loco in considerationem venit, quod, utcumque pictura demum Philippi Magni temporibus majori in honore esse coeperit ; tamen antea quoque in pretio fuisse dicatur. Atque hoc etiam cognoscere est ex Thaletis verbis apud Stobaeum ; ubi ille Ionicae fectae conditor conqueritur, pueros primum tradi paedotribae, harmonico, et pictori ; adultorem vero aetatem Arithmetico, et Geometrae.
Vossius, Gerardus Joannes, De quatuor artibus popularibus, de philologia et scientiis mathematicis, cui operi subjungitur chronologia mathematicorum, libri tres, cap. V, De Graphice(publi: 1650) (§2), p. 62 (latin)
Graecorum de hac arte judicium ostendit, quod ingenui solum pueri diagraphicen in buxo discerent. Itaque graphis, qua in pingendo opus, servis interdicta. De hoc mox Plinii verba adducam.
Vossius, Gerardus Joannes, De quatuor artibus popularibus, de philologia et scientiis mathematicis, cui operi subjungitur chronologia mathematicorum, libri tres, cap. V, De Graphice(publi: 1650) (§15), p. 68 (latin)
Vt vero ars haec summa est utilitatis, ita et difficultatis. Cujus causa est, quod ejus perfectio multarum adeo disciplinarum auxilium requirit. Ac primum pictor a Geometra accipit lineam, et symmetriam. Imo Pamphilus Macedo, Apellis praeceptor, negabat perfici artem posse, sine Arithmetica, et Geometria : quibus ille primus pictorum fuit excultus ; ut ex Plinio antea vidimus.
Ottonelli, Giovanni Domenigo ; Berettini, Pietro, Trattato della pittura et scultura, uso et abuso loro(publi: 1652), « Delle ragioni, per le quali alcuni hanno atteso alla pittura » (numéro I, 5) , p. 18 (italien)
- [1] lib. de imag. in Proem. pag. 2
- [2] l. 35 c. 10
Et io stimo, che chi attende alla pittura per ragione tanto sublime d’ammaestrare altrui alla virtù, doverebbe arrichirsi col tesoro della cognizione di molte discipline, anzi di tutte le cose, almeno conoscendole leggiermente. Pictorem oporteret, dice il Cardinale[1], si minus omnia perfecte comprehensa habeat, leuiore saltem cognitione illa attigisse. E Patrizio. Pictura eruditionem maximam praesefert. E tale fù l’antico Panfilio, di cui dice Plinio [2], che fù maestro d’Apelle, et uomo eruditissimo. Primus in pictura omnibus litteris eruditus.
[Félibien, André], De l’origine de la peinture et des plus excellens peintres de l’Antiquité(publi: 1660), p. 31-33 (fran)
Ce Pamphile estoit natif de Macedoine, et fut celui qui joignit à l’art de la Peinture l’estude des belles Lettres. Il en tira un si grand secours qu’il acquît une reputation extraordinaire.
Entre tant de belles Sciences qu’il possedoit, il savoit parfaitement les Mathematiques ; et les croyoit si necessaires pour la Peinture qu’il disoit souvent qu’un Peintre ne peut estre parfaitement sçavant dans sa profession et les ignorer.
Mais remarquez, s’il vous plaist, que le merite des personnes honnore les Arts et Sciences, de mesme que les Sciences et les Arts rendent les personnes recommandables. Car lors qu’un homme n’excelle pas seulement en son Art, mais possede encore d’autres belles qualitez, il se fait un rejailissement du merite des personnes sur l’Art dont il fait profession qui donne de la noblesse à leurs ouvrages. C’est pourquoy comme Pamphile n’estoit pas un homme du commun ; qu’il avoit l’esprit esclairé de plusieurs Sciences et de belles Notions qui le faisoient rechercher de tout le monde, il donna un si haut éclat à l’Art de la Peinture et la fit paroistre si illustre, que mesme les personnes de condition desirerent de s’instruire dans une Science où ils trouvoient tant de beautez et de charmes.
Il ne refusa pas son assistance à ceux qui voulurent apprendre de luy ; mais afin que cet Art ne tombast pas dans le mépris qu’on fait d’ordinaire des choses qui sont fort communes, il eut assez de crédit pour obtenir qu’il n’y auroit que les enfants des nobles qui s’exerceroient à la Peinture, et faire deffendre aux esclaves de s’en mesler ; ce qui fut fait par un edit public, premierement à Sicyone, et en suite par toute la Grece.
Félibien, André, Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, vol. 1(publi: 1666) (Ier Entretien), p. 71-72 (fran)
Ce Pamphile estoit natif de Macedoine, et fut celui qui joignit à l’art de la Peinture l’estude des belles Lettres. Il en tira un si grand secours qu’il acquit une reputation extraordinaire.
Entre tant de belles Sciences qu’il possedoit, il savoit parfaitement les Mathematiques ; et les croyoit si necessaires pour la peinture, qu’il disoit souvent qu’un Peintre qui les ignore ne peut estre parfaitement sçavant dans sa profession.
Mais remarquez, s’il vous plaist, que le merite des personnes honore les Arts et les Sciences, de mesme que les Arts et les Sciences rendent recommandables les personnes qui les possedent. Car lors qu’un homme n’excelle pas seulement en son Art, mais qu’il a encore d’autres belles qualitez, il se fait un rejailissement de son merite sur l’Art dont il fait profession qui donne de la noblesse à ses ouvrages. C’est pourquoy comme Pamphile n’estoit pas un homme du commun, qu’il avoit l’esprit éclairé de plusieurs Sciences et de belles Notions qui le faisoient rechercher de tout le monde, il donna un si haut éclat à l’Art de la Peinture, que mesme les personnes de condition desirerent de s’instruire dans une Science où ils trouvoient tant de beautez et de charmes.
Il ne refusa pas son assistance à ceux qui voulurent apprendre de luy ; mais afin que cet art ne tombast pas dans le mépris qu’on fait d’ordinaire des choses qui sont fort communes, il obtint par son credit qu’il n’y auroit que les enfants des nobles qui s’exerceroient à la peinture, et qu’on défendroit aux esclaves de s’en mesler ; ce qui fut fait par un edit public, premierement à Sicyone, et en suite par toute la Grece.
Piles, Roger de, L’Art de Peinture de Charles-Alphonse Du Fresnoy, traduit en François, avec des remarques necessaires et tres-amples(publi: 1668), p. 62-63 (fran)
Ce qu’il y avoit de personnes considerables et d’illustre naissance dans la Grece, prirent un soin particulier durant plusieurs siecles de se faire instruire à la peinture, suivant une louable et utile coutume, dont le Grand Alexandre estoit l’auteur ; qui était d’apprendre à desseigner avant toute autre chose. Et Pline qui en rend témoignage dans son dixiéme chapitre du 35. livre dit encore parlant de Pamphile maistre d’Apelle, Que ce fut par l’autorité de ce prince, qu’à Sicyone premierement, et ensuite par toute la Grece, les jeunes gentilshommes apprirent avant toute autre chose à desseigner sur des tablettes de boüis, et que l’on donna à la peinture le premier rang parmy les arts liberaux. Et ce qui fait voir qu’ils estoient fort intelligens dans cet art, est l’amour et la considération qu’ils avoient pour les peintres. Demetrius en donna d’avantageux témoignages au siege de Rhodes.
Piles, Roger de, L’Art de Peinture de Charles-Alphonse Du Fresnoy, traduit en François, avec des remarques necessaires et tres-amples(publi: 1668), p. 151 (fran)
Les qualitez, etc. Dans la verité il y en a bien peu qui ayent les qualitez que nostre autheur demande ; aussi y a-t-il bien peu d’habiles peintres. Il n’estoit autrefois permis qu’aux nobles d’exercer la peinture ; parce qu’il est à presumer que toutes ces qualitez ne se rencontrent pas ordinairement parmi des gens de basse naissance ; et l’on peut apparamment esperer que s’il n’y a point d’édit en France qui oste la liberté de peindre à ceux à qui la naissance a refusé un sang noble, du moins que l’Academie Royale n’admettra d’orenavant que ceux à qui toutes les bonnes qualitez et tous les talens necessaires pour la peinture tiendront lieu de naissance. Il est certain que ce qui avilit la peinture, et ce qui la fait descendre jusqu’à la bassesse des mestiers les plus méprisables, est le grand nombre de peintres qui n’ont ny esprit ny talent, et quasi pas mesme de sens commun. L’origine de ce grand mal est que l’on a toûjours admis dans les écoles de peinture toute sorte d’enfans indifferamment, sans les examiner et sans observer durant quelque temps s’ils sont conduits à ce bel art par la disposition de leur esprit et par les talens necessaires, plûtost que par une folle inclination ou par l’avarice de leurs parens, qui les mettent dans la peinture comme dans un métier qu’ils croyent peut-estre un peu plus lucratif qu’un autre.
Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Haberi pars hæc partim ex Geometria potest, partim ex Anatomia, denique ex diligenti corporum pulcherrimorum inter se collatione" (numéro §33) , p. 123 (latin)
Facit sane illa corporum ejusmodi ac pulchritudinis collatio, ut ex iis, quid sit aptissimum convenientissimumque naturæ, rectius intelligatur. Sed institui collatio hæc difficulter potest, absque aliquo subsidio Geometriæ. Illa divisiones, et lineas earum, et proportiones, et circulos, et semicirculos, et eorum centra docet, ad quæ tota res hæc est accommodanda. Itaque et præstantissimi pictores se in ea plurimum exercuere, non solum apud veteres, e quibus Pamphilus Macedo præceptor Apellis, primus eam contulit ad picturam, et absque illa perfici artem posse negavit ; sed et post renatam eam optimi quique id fecere. Quod vel unico Dureri constare potest exemplo, cujus plurima extant etiam in Geometria inventa in libris quatuor, quos de ea scripsit. Vt omittam Sebaldum Bohemum, aliosque, qui fere omnes, antequam de ipsa ratione imaginum quid tradunt, generalia quædam Geometriæ præcepta proponere consueverunt.
Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Instrumenta servientia huic arti sunt, nonnula, quibus confici picturæ solent, alia quibus sustineri. Hæc sunt plutei ac formæ ; illa carbones, plumbago, creta, pennæ, styli, penicilli, spongiæ" (numéro §25) , p. 92-93 (latin)
Picturæ perfectæ hac ætate fieri vel penna solent vel penicillo. Pennæ sunt ex avibus, e quibus nulla idoneas magis præbet, annate fera, cum propter decentem magnitudinem, tum propter soliditatem ac duritiem. Veteres pro eis calamo sunt usi, ut opinor, aut stylo ferreo : hoc in tabulis ceratis, illo in dolatis. Quales opinor fuisse, quarum ut solennium ad picturas, maxime lineares, meminit Plinius lib. XXXV. c. 20 : Pamphyli autoritate, inquit effectum est, Sicyone primum, deinde et in tota Græcia, ut pueri ante omnia diagraphicen, hoc est, picturam in buxo docerentur. Buxum, pro tabellis buxeis usurpat, in quibus politis, scribere calamo solebant, atque sic et pingere præsertim diagraphicen, quam accipio pro pictura lineari, quæ rerum imagines utcunque reddit, sine anxia lucis tenebrarumque denotatione, planeque ista hoc est pictura ex glossemate in textum irrepsisse puto. Atque in his quidem tabulis utebantur calamo, ut in ceratis stylo ferreo, aut osseo, quod fortassis fieri et in gypsatis solebat, lineris non incisis, verum pictis.
Pline (Gaius Plinius Secundus); Gronovius, Johann Friedrich (Johannes Federicus), C. Plinii Secundi Naturalis historiae, Tomus Primus- Tertius. Cum Commentariis & adnotationibus Hermolai Barbari, Pintiani, Rhenani, Gelenii, Dalechampii, Scaligeri. Salmasii, Is. Vossii, & Variorum. Accedunt praeterea variae Lectiones ex MSS. compluribus ad oram Paginarum accurate indicatae(publi: 1669) (vol. 3), p. 580 (latin)
Et huius auctoritate effectum est Sicyone primum, deinde et in tota Græcia, ut pueri ingenui[1]ante omnia diagraphicen hoc est picturam in buxo, docerentur recipereturque ars ea in primum gradum liberalium. Semper quidem honos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox ut honesti : perpetuo interdicto ne seruitia docerentur. Ideo neque in hac, neque in toreutice ullius qui seruierit opera celebrantur.
- [1] Αnte omnia diagraphicen.] In vetusto exemplari, omnia antigraphicen docerentur. Scribo, omnia ante graphicen docerentur, postposita prepositione, ut mos est Plinio. Pint. Ante omnia diagraphicen, etc.] Ut ea voce rudimenta picturæ intelligamus, neque enim omnies pueri in absolutos artifices evadebant. Est autem διαγραφή, unde diagraphice deducitur, tabella buxea, in qua pueri scribere vel pingere meditabantur, subinde errata emendantes, quod Graeci διαγραφήν vocant. Et digrammata proprie dicuntur descriptiones mathematicæ, deformationes architectonicæ. Cæterum buxus ad id potissimum electa est propter materiæ lævorem, simulque densitatem, quod minime colores biberet, nec lineas fluidas redderet. Gelen.
Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Respectu informationis opus, ut idoneos nobis eligamus magistros. Sunt autem illi duplices, vivi, mortuique" (numéro §67) , p. 200-201 (latin)
Memoratque Plinius Eupompum, qui a singulis accipiebat talentum. Verba ejus lib. XXXV c. 10 : Docuit neminem minoris talento annis decem, quam mercedem et Apelles, et Melanthius ei dedere. Putat Budæus, quia sit exigua hæc summa, si cum tabularum conferatur preciis, legendum, talentis annuis decem. Verum juvat lectionem vulgatam Plutarchus, quando de Apelle in Areto ; Sicyonem (ubi Eupompus ille vivebat, una cum Pamphylo et Melantho, quos Plutarchus quoque nominat) se contulisse, καὶ συγγενέσθαι τοῖς ἀνδράσιν ἐπὶ ταλάντῳ, et tum iis conversatum esse viris talenti mercede. Sane cum talentum faciat sexcentos tantum philippeos, id est, septingentos viginta circiter imperiales, mirum videri possit, cur, si ea summa omnes docuerit artem, Plinius prodiderit, velut admirabilem. Neque scio, annone a sit verborum eius mens, exegisse talentum annis singulis, neminem velut cuncta edoctum a se dimisisse ante decennium, ut sic tota ars constiterit talentis decem, quæ faciunt sex millia imperialium cum ducentis, quæ profecto admirabilis est summa.
Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Atque hactenus, quæ ad picturam bonam necessaria videntur, exposuimus. Superest, ut quæ ad consequenda ea requiriuntur, indicemus. Ea vero esse tria videntur : natura idonea, informatio fidelis, et assidua exercitatio" (numéro §65) , p. 194 (latin)
Nempe sine tribus hisce nemo unquam ad perfectam artis cujuscunque denique notitiam pervenit, ut jam olim a Plutarcho multis demonstratum est. Atque de natura quidem dubium vix potest esse, cum præsertim quæ poetas, ea etiam pictores faciant. Poetæ vero nunquam fiunt, sed nascuntur, ceu Horatius de ipsis loquitur. Consueverant equidem olim in Græcia tota pueros ingenuos docere picturas, Plinio auctore. Videturque etiam Latinis id suasisse Varro in Catone suo, seu de libris educandis.
Huret, Grégoire, Optique de portraicture et peinture(publi: 1670), p. 104 (fran)
Après l’autheur[Explication : Alberti.] s’étend, avec raison, sur les louanges de la peinture, qu’il préfere à la sculpture, et en rapporte l’origine, et dit que le Grec en avoit defendu l’exercice aux esclaves, parce que les plus nobles d’entr’eux la pratiquoient, et mesme plusieurs consuls et empereurs romains; comme aussi plusieurs femmes illustres, ayant auparavant fait un dénombrement des noms et des merveilleux ouvrages des peintres de l’antiquité ; et dit que Zeuxis donnoit ses tableaux, parce qu’ils n’avoient point de prix, et autres maximes et discours semblables, qu’il a tirés de Plutarque, de Pline, de Lucian, etc. qui les avoit appris des vieux contes de leurs nourrices, ou de leurs grands-meres. [1]
- [1] voir aussi Zeuxis richesse
Huret, Grégoire, Optique de portraicture et peinture(publi: 1670), p. 105-106 (fran)
Comme encore il[Explication : Alberti.] dit, que le peintre doit estre fort sçavant en tous les arts liberaux, mais qu’il doit sçavoir la geometrie encore plus parfaitement que tous les autres. En quoy il suit l’opinion de l’antique Pamphile, et deffend (en imposant cette condition, que personne ne peut avoir) l’exercice de la peinture à tous les hommes du monde.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), Inleiding (numéro I) , p. 4 (n)
- [2] Een talent is 600 deelen
- [1] Leergelt der Ouden.
- [3] Wie de konst mocht leeren
[1] d’Oude zijn zeer vrek geweest in haer onderwijs voor slechten loon mede te. Pamfilus om de Konst in eeren te houden, nam niet min, dan een talent [2], in tien jaeren, of, zoo andere zeggen, tien talente’s jaers, en zoo veel betaelden hem Apelles en Melantius, hoewel ik op andere plaetsen vint, dat [3] Apelles een talent’s jaers gaf. Maer deezen Pamfilus leerde ook de maet- en getal-konst; zonder wie welke hy zeyde, dat de Schilderkonst onvolmaekt was. Doch hy onderwees niemand, dan Edelluiden en groote heeren Kinderen; want het was ongeoorloft de Konst aen onvrye of slaeven te leeren; die nochtans de geneeskonst en andere gewoonlijk oeffenden, en zoo komt het by, dat de gantsche outheid nergens gewach maekt van eenig stuk Schilderys, dat door de hant van een Slave gemaekt is, daer de dienstbaerheit zommige nochtans niet belet heeft groote Filosofen, Geneesmeesters en Poëten te worden. Hy stelde haer vooreerst, als allernootzakelijkst, aen de Teykenkonst, op Tafelkens van Busboom hout; en voerde de Schilderkonst ten top boven alle vrye Konsten.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, introduction (numéro livre I) , p. 79 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Les anciens ont souvent été très réticents à accepter de livrer leurs enseignements en échange d’une faible rétribution. Parce qu’il fallait honorer l’art, Pamphile n’acceptait pas moins d’un talent pour dix années [d’apprentissage] ou, comme d’autres le disent, dix talents par année. Et c’est ce qu’Apelle et Mélanthios lui ont donné, bien que j’aie trouvé ailleurs qu’Apelle lui a payé un talent par an. Mais Pamphile inculquait également la géométrie et l’arithmétique, des sciences sans lesquelles, disait-il, la peinture était imparfaite. Et il n’enseignait que les gens nobles et les enfants des grands seigneurs, car il était alors interdit d’apprendre l’art aux serfs ou aux esclaves, qui avaient pourtant l’habitude de pratiquer la médecine et d’autres sciences. Ceci est la raison pour laquelle, nulle part dans toute l’Antiquité, on ne mentionne d’ouvrage de peinture fait de la main d’un esclave, alors que la servitude n’en a pas empêché de devenir de grands philosophes, des médecins ou des poètes. Pamphile demandait d’abord à ses élèves d’apprendre l’art de dessin sur des tableautins en bois de buis, car il considérait qu’il s’agissait de ce qui leur était le plus nécessaire. Et il plaçait l’art de peinture au sommet et au-dessus de tous les arts libéraux.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Van verscheyde wijzen van teykenen, en stoffen daer toe noodich » (numéro I, 6) , p. 30 (n)
- [1] Waer op de oude plegen
[1] Het Teykenen geschiet op veelerley manieren, na den lust en het behagen des Teykenaers. De stoffen, daer men op teykent, zijn ook veelerley, en de ouden hebben al andere, als wy nu hebben, gebruikt. Pamfilus Discipelen teykenden, te teykenen, als gezeyt is, op tafelkens van Palm- of Busboom hout, men bereydeze ook van Beukenen Linden paneelen, welke met Was overgoten wierden, waer op men dan met een Yzeren, Elpenbeenen, of Bosboomen griffie teykende. En deze gewaste Teykentafels konde men menichmael gebruiken: want als de Teykening de tafel onwaerdich was, zoo maekte men het Was maer warm, zoo wiert de broddery vernieticht, en de Tafel weer zoo bequaem als te vooren.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Des différentes façons de dessiner, et des matières nécessaires pour cela » (numéro I, 6) , p. 112 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Dessiner peut se faire de différentes façons, suivant ce que veut et aime le dessinateur. Les matières sur lesquelles l’on dessine sont aussi variées, et les anciens en ont utilisé de toutes autres que celles que nous avons aujourd’hui. Les disciples de Pamphile dessinaient, comme il a été dit, sur des tablettes en bois de palmier ou de buis, également fabriquées en panneaux de hêtre et de tilleul recouverts de cire, et sur lesquelles on dessinait avec un stylet de fer, d’ivoire ou de bois. Ces tablettes à dessin cirées pouvaient être utilisées à de nombreuses reprises. Lorsque le dessin était indigne de la tablette, on réchauffait la cire, si bien que le gribouillage était détruit et que la tablette était à nouveau prête, comme elle l’avait été auparavant.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Van byvoegsels door Zinnebeelden en Poetische uitvindingen » (numéro III, 5) , p. 89 (n)
- [1] Voorbeelt der Ouden
Daer en is ook geene der vrye konsten, die meerder’t behulp van een algemeene geleertheit, als wel de Schilderkonst, van nooden heest. Zoo is Eufranor, nevens zijn schilderen en beeltsnijden, [1] in alle andere konsten ervaren geweest. Pamfilus Apelles meester was ook over al t’huis, en voornaementlijck in de meeten getalkonst: en hielt ook staende datmen, zonder den dienst dezer konsten, geen volkomen Schilder kon zijn. Michiel Agnolo was in alle kennissen uitgeleert. Rafaël zoo ver, dat hy nae den Kardinaels hoedt dorst dingen. Albert Durer begreep alles wat in het menschelijk verstant begrepen kon worden. Rubens was der hooge Schoolen Meester, en nam gewichtige Ambassaetschappen op zijn hals. Ick zwijge van ontellijke andere, welkers werken vol geleertheit steeken, en ons over het diep verstant haerer konststukken, doen verstelt staen. Zoo dat de geheugenis des Meesters somtijts heerlijker wort, uit d’aenmerking van de vond, als van de konst.
Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Des suppléments par des symboles et des inventions poétiques » (numéro III, 5) , p. 188 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Il n’y a pas non plus d’art libéral qui n’ait davantage besoin du secours d’une connaissance universelle que celui de la peinture. C’est pourquoi Euphranor avait de l’expérience en peinture et en sculpture mais aussi dans tous les autres arts. Maître d’Apelle, Pamphile était chez lui partout, et surtout en géométrie et en arithmétique. Et il soutenait également que l’on ne peut être un peintre achevé sans avoir recours à ces arts. Michel-Ange était versé dans toutes les connaissances, tout comme Raphaël, qui l’était tant qu’il prétendit à la coiffe de cardinal. Albrecht Dürer comprenait tout ce qui pouvait être compris par un entendement humain. Rubens fut le maître de hautes écoles et le responsable d’importantes ambassades. Et je ne parle pas des innombrables autres artistes dont les ouvrages sont emplis d’une érudition cachée et qui nous font nous ébahir devant leur profond entendement, si bien que c’est parfois en prêtant attention à l’invention plus qu’à l’art même que la mémoire de ces maîtres se rend la plus honorable.
Germain, Des peintres anciens et de leurs manières(publi: 1681), p. 113-114 (fran)
Pamphile, Macédonien, commença de florir dans la 105e Olympiade. Il étoit si jaloux de son sçavoir, qu’il ne vouloit recevoir aucun disciple pour lui apprendre son art, qu’il ne lui donnât annuellement un talent de salaire, et ne s’engageât sous sa discipline pour dix ans ; et ce ne fut qu’à ce prix et à cette condition qu’il reçut en son école Appelles et Mélanthus. Pline le fait universel dans toutes sortes de sciences, et particulièrement dans l’arithmétique et la géométrie ; et rapporte de lui qu’il tenoit pour maxime, que celui qui veut être bon peintre, ne doit rien ignorer ; et que quoique la géométrie lui soit surtout nécessaire pour bien entendre la perspective, il se doit encore munir de plusieurs autres sciences, afin d’observer parfaitement dans la pratique de son art, les raisons et les proportions, avec le naturel de chaque chose pour la représenter telle qu’elle est en effet. Omnibus literis eruditus, praecipue arithmetice et geometrice, sine quibus negabat artem perfici posse, etc. Plin. l. 33 (sic), c. 10. Ce fut par son conseil, et en partie de son autorité, qu’à Sicyone, et ensuite dans toute la Grece, les enfans des nobles s’adonnerent à la peinture, dont on leur faisoit faire l’apprentissage ; et ce fut aussi par son crédit que cet art fut admis au nombre des arts libéraux, avec défenses à ceux qui n’étaient pas de condition libre, de l’exercer, en sorte qu’il n’y avoit proprement que les personnes nobles qui s’y adonnassent. C’est ce qu’assure Alexander ab Alexandro, dans ses Jours Géniaux.
Pline l’Ancien; Hardouin, Jean, Caii Plinii Secundi Naturalis historiae libri XXXVII. Interpretatione et notis illustravit Joannes Harduinus,... in usum Serenissimi Delphini(publi: 1685), p. 206 (latin)
[1]Et hujus auctoritate effectum est Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, ut pueri ingenui[2]ante omnia [3]graphicen, hoc est picturam in buxo docerentur, recipereturque ars ea in primum gradum [4]liberalium. Semper quidem honos ei fuit, ut ingenui exercerent, mox ut honesti : [5]perpetuo interdicto ne servitia docerentur. Ideo neque in hac, neque in toreutice, ullius qui servierit opera celebrantur.
- [1] Et hujus. Pamphili.
- [2] Ante omnia. Vel, eadem sententia, ex MSS. codicum fide, ipso Pintiano teste, omnia ante.
- [3] Graphicen. Sic MSS. omnes non diagraphicen. Γραφική ars delineandi est : desseigner. Buxus olim ad id electa potissimum, propter laeuorem materiae, simulque densitatem : quod minime colorem biberet, nec lineas fluidas redderet.
- [4] Liberalium. Liberales artes dicuntur, quae coluntur ingenio : ideoque dignae sunt ingenuis hominibus.
- [5] Perpetuo interdicto. Vide quae in hanc rem erudite congerit Gothofredus in Cod. Theod. lib. 13. tit. 4. lib. 4. inqua pictorum immunitates, si modo sint ingenui, uti cavetur, recensetur perquam accurate.
Aglionby, William,, Painting Illustrated in Three Diallogues, Containing Choice Observations upon the Art(publi: 1685) (II), p. 43-44 (anglais)
Eupompus, who was contemporary to Zeuxis, was the author of this last subdivision, and was a very eminent painter; his chief schollar was Pamphilus the Macedonian, the first of that nation who applyed himself to the liberal arts; having studied geometry, without which, he used to say, no painter could excell: he drew the Victory of the Athenians at Phliante, and several other excellent pieces. He was likewise the first that taught his art for a set price; which was, a talent in ten years for every one of his schollars.
Friend — How much was a talent?
Traveller — There were talents of several countrys, and several values; but authors, when they mention talents, do mean the attick talent; and that, according to the calculation, was 190 l. English; which in ten years, was not quite twenty pound a year. But this custom which he brought up, was of great improvement to painting; for after his example, many masters set up, to teach young gentlemen to design.
Friend — Did the gentry and nobility learn to design?
Traveller — The art itself was of that high value among the Græcians, that they thought it an imployment fit for none but ingenious minds and free spirits; and to that end, slaves and inferiour persons were forbid by the laws to apply themselves to it; insomuch, that it as been observ’d, that in the whole course of these arts of painting and statuary, never any slave was known to practise them.
[Lemée, François], Traité des statuës(publi: 1688), « Des sculpteurs » (numéro chapitre II) , p. 24-25 (fran)
La connoissance des mathematiques étoit encore necessaire, particulierement celle de l’optique, de l’arithmétique et de la géométrie : sans cela il est difficile de bien disposer et proportionner les parties d’une statuë selon son modele, ou selon la distance du lieu, où elle doit être posée. Pamphilus premier peintre sçavant a crû qu’on ne pouvoit se rendre parfait dans la peinture sans les deux dernières sciences dont je viens de parler. En effet, ce fut par leur moyen que sept excellens statuaires fort eloignez les uns des autres, vinrent heureusemnet à bout d’un colosse de bronze qu’ils avoient entrepris : les parties que chacun d’eux fit separément, étant ajustées, representerent un homme tres-bien proportionné.
[Lemée, François], Traité des statuës(publi: 1688), p. 32-33 (fran)
- [1] Pline lib. 35. c. 10
Après cette inclination que les puissances mêmes ont eû pour la peinture, je ne m’étonne pas, qu’elle en ait obtenu à Rome des privileges semblables à ceux dont joüissoient les professeurs des arts liberaux. Il en étoit ainsi chez les Grecs, dont il n’y avoit au commencement que les plus qualifiez qui se mêlassent de peindre ; et si l’on permit depuis à quelques autres personnes de s’addonner à cet art, ce n’étoit qu’à condition de ne le point enseigner à la canaille ni aux esclaves, qui en étoient exclus pour toûjours par édit public [1]. Aussi ne trouvoit-on point de tableaux, de reliefs, ni autres pieces faites au ciseau, ou au burin, qui sortissent d’une main servile.
Junius, Franciscus, De pictura veterum(publi: 1694) (II, 3, 1)(latin)
- [1] Præceptores non alios in disciplinam suam admittebant, quam qui justo pretio annumerato patiebantur se ad præstitutum tyrocinii tempus adstringi.
[Sommaire] §1. Præceptores in parentum locum suffecti imitabantur institutum illius Pamphili, cujus e ludo (tanquam ex equo Trojano) innumeri principes artis prodierunt siquidem is, ad artis dignitatem tuendam, paciscebatur cum iis quos in suam recipiebat disciplinam, ut non modo integrum decennium in delineandi exercitatione perdurarent, verum etiam ut fidelem docentis operam annius talentis quadraginta remunerarentur. [1] Fidelis praeceptorum in erudiendis discipulis cura, statim excipit timidam parentum de liberis suis sollicitudinem. In Pamphilo certe, ex cujus schola prodiit Apelles, atque alii plures magni nominis pictores, duo notat Plin. XXXV, 10 : Docuit neminem, inquit, minoris talento, annis decem. Omnino hic in transitu monendus lector Budaeum lib. II de Asse auctoribus antiquiss. codd. leggere, docuit neminem minoris annuis talentis XL, neque enim consentaneum ei videtur, ut, cum tanta passim pretia tabularum apud Plinium legantur, idem tamen docendi pretium tam parvum poneret, atque ita poneret, ut admirari nos vellet. Exegit itaque annua talenta XL, non ob aliud, quam ut majorem arti conciliaret auctoritatem, si ea nemini gratis obtingeret. Atque hoc est ipsum illud quod tradit Philostr. Lib. I de vitis Sophist. Πρωταγόρας τὸ μισθοῦ διαλέγεσθαι πρῶτος μὲν εὗρε· πρῶτος δὲ παρέδωκεν Ἕλλησι πρᾶγμα οὐ μεμπτόν· ἄ γὰρ σὺν δαπάνῃ σπουδάξομεν, μᾶλλον ἀσπαζόμεθα τῶν προῖκα : Protagoras primus de disserendo mercedis causa cogitavit, ac proinde primus negotium nequaquam reprehensibile Græcis tradidit. Nam ea studia quæ sumptu comparamus, longe cupidius complectimur, quam ea quæ gratis exequimur. Docuit deinde eos annis decem, ut nonnisi post justam designationis commentationem ad colorum pigmenta tarde traducerentur; nihilque necesse haberent discere adpetente docendi tempore.
Monier, Pierre, Histoire des arts qui ont rapport au dessein(publi: 1698), p. 34-35 (fran)
Pamphile savoit tous les beaux arts, principalement l’arithmetique et la geometrie, sans lesquelles il croioit qu’on ne pouvoit parfaitement reussir dans la peinture. Par l’autorité, et les règlemens qu’il fit faire en l’Académie du dessein, il engagea les enfans les plus considérables de la ville de Sicyone, et de toute la Grèce, à apprendre avant toutes choses le dessein[1], que l’on mit alors au rang des arts liberaux ; et cet art fut de telle sorte honoré qu’il n’y avoit que la noblesse[2], et les gens libres qui le pussent exercer.
- [1] Diagraphicen. Pline l’apelle Diagraficen. L. 35. c. 10.
- [2] Plin. li. 35. c. 10.
Piles, Roger de, Abrégé de la vie des Peintres, avec des reflexions sur leurs ouvrages, et un Traité du Peintre parfait, de la connoissance des Desseins et de l’utilité des Estampes(publi: 1699), p. 116-117 (fran)
Il avoit une si grande idée de son art, qu’il ne croyoit pas qu’on y pût être habile sans l’étude des belles lettres, et de la géométrie, étant luy-même fort savant en ces deux choses. Sa réputation luy attira des disciples considérables : il n’en prénoit pas qu’ils ne lui payassent un talent ; c’est-à-dire, six cents écus de notre monnoie durant l’espace de dix années, qu’il les retenoit dans l’étude de la peinture ; Apelle et Melanthius luy donnérent cette somme, que Béde dit être pour chaque année seulement.
Ce fut par son avis et par son crédit que d’abord à Sicyone, et ensuite dans toute la Gréce, les jeunes gens d’une naissance libre et distinguée apprenoient à dessiner avant toutes choses, et que la peinture se conserva depuis dans un si grand honneur, qu’il fut défendu par un édit à tous autres qu’à ceux qui étoient nobles, d’éxercer cet art. D’où l’on peut inférer que, si la peinture a été estimée dans l’Antiquité par les peuples les plus polis, ce n’est pas sans raison qu’aujourd’huy les princes éclairez l’aiment et la protégent, et que les gens d’esprit se font un honneur de s’y connoître.
Dupuy du Grez, Bernard, Traité sur la peinture(publi: 1699), p. 54 (fran)
Pamphile êtoit très savant dans les matematiques, et croyoit qu’on ne pouvoit être grand peintre, sans la connoissance de la géométrie : il eut pour ses eleves Pausias de Sicionne, qui excelloit à faire des racourcis, et l’incomparable Apelle.
Dupuy du Grez, Bernard, Traité sur la peinture(publi: 1699), p. 49 (fran)
Du reste si Pline avouë que la peinture était connue depuis fort longtems, lorsque les Sicioniens défendirent d’y faire élever les esclaves, ordonnant que le dessein ne seroit montré qu’à des personnes de condition libre, et que cet art seroit mis aux rang des libéraux du premier ordre : ce n’est pas que ce decret des bourgeois de Sicionne, fut nécessaire à la peinture, pour trouver place parmi les arts libéraux, puisqu’elle tient ce rang par son propre merite, comme la poëtique et la rétorique.
Piles, Roger de, « De l’ordre dans l’étude de la peinture », conférence prononcée à l'Académie royale de peinture et de sculpture le 4 septembre 1706(redac: 1706/09/04), p. 174-175 (fran)
Nous apprenons de Pline que lorsqu’Alexandre le Grand donna à la peinture la première place parmi les arts libéraux, il ordonna en même temps que les jeunes gens de condition apprendraient à dessiner avant toute chose. Alexandre ne pouvait avoir en cela d’autre vue que de former le goût de ses principaux sujets, par les dispositions que le dessein met dans l’esprit. En effet, le premier fruit du dessein est la justesse qu’il met dans les yeux de ceux qui dessinent, et son premier usage est de faire distinguer en général le caractère des objets, et ensuite d’imprimer dans l’esprit les principes du bon qui se trouvent dans les beaux-arts ; et enfin le goût s’étant formé par un progrès de ces mêmes principes, il est bien plus capable de juger des ouvrages de l’art et de ceux de la nature. Alexandre, qui ne voulait pas faire des peintres de tous ces gens de condition, les faisait néanmoins commencer de bonne heure à dessiner, parce qu’il voulait que le dessein leur servît à juger dans le cours de la vie de tous les objets que l’occasion leur présenterait. Les peintres et les sculpteurs ont d’autant plus de sujet de suivre cette loi d’Alexandre, dans l’emploi des premiers temps de leur jeunesse, que le dessin ne doit pas seulement leur servir à dire leur avis sur les ouvrages, mais à faire ceux dont on doit juger.
Lairesse, Gérard de, Groot Schilderboek(publi: 1707, trad: 1787), « De la différence qu’il y a entre l’antique et le moderne » (numéro III, 1) , t. I, p. 285-286 (fran)
La peinture, comme on sait, étoit en telle estime chez les Romains, qu’il n’étoit permis qu’aux hommes d’une condition noble d’exercer cet art ; et l’histoire nous apprend, en effet, que plusieurs personnes d’une naissance illustre n’ont pas dédaigné de manier le pinceau, de travailler le marbre, et de mériter un grand nom en décorant de leurs chefs-d’œuvre les temples et les palais, dans les tems où l’architecture étoit parvenue à sa plus haute perfection. Mais, hélas ! quel changement n’ont point subi ces beaux-arts, et dans quel état de langueur ne sont-ils pas aujourd’hui, depuis que le goût des bambochades s’est introduit parmi nous ? A peine voit-on de nos jours une seule bonne production pour cent ouvrages médiocres ou mauvais ; et les salons de la plus riche architecture ne sont plus décorés que de tableaux dont les sujets communs et trivials, tels que tabagies, lieux de débauche et autres semblables, révoltent l’esprit et déshonorent l’art.
Commentaires : trad. Jansen, Le Grand livre des peintres, 1787, III, 1, « De la différence qu’il y a entre l’antique et le moderne », t. I, p. 285-286
Palomino, Antonio, El museo pictórico y escala óptica(publi: 1715:1724), “Que el ser arte liberal es propio esencial de la pintura”, §2 (numéro Tomo I, Teórica della pintura, II, 1) , vol. 1, p. 227 (espagnol)
No lo es menos, según la definición de Séneca; pues si en el sentir de este erudito varón, aquellas son artes liberales, que son dignas de que las profesen hombres libres (esto es, nobles, o ingenuos, como ya dijimos): hallamos en Grecia (erario de toda economía, y erudición) prohibido la arte de la Pintura a los esclavos, con edicto público, y reservada para los nobles; y (para no dejarnos qué dudar) colocada en el primer grado de las artes liberales.
Palomino, Antonio, El museo pictórico y escala óptica(publi: 1715:1724), “Propiedades accidentales de la pintura”, §7 (numéro Tomo I, Teórica della pintura, II, 8) , vol. 1, p. 326 (espagnol)
¿ Quien la gran erudición y autoridad de Pánfilo, que por ella fué colocada en Grecia la Pintura en el primer grado de las artes liberales?
Palomino, Antonio, El museo pictórico y escala óptica(publi: 1715:1724), “Del origen de la pintura y sus primeros inventores”, §5 (numéro Tomo I, Teórica della pintura, I, 2) , vol. 1, p. 101 (espagnol)
Pero, a mi ver, el que únicamente llegó entonces a penetrar, y poseer de raíz la esencia de la pintura, fué Panfilo, maestro de Apeles, en todas letras erudito ; aunque Butrón quiere, contra Gutiérrez de los Ríos, que fuese Eupompo ; y lo extraño de su gran erudición, pudiéndose ver el texto a la letra ; pero él mismo se deja prevenida la disculpa, buscándola para el otro, en los Discurs Apolog, de la Pintura, Discurs. 7. Este, pues, afirmaba, que ninguno podía ser perfecto pintor sin la geometría, y aritmética ; de que infiero llegó a poseer el arte radicalmente, por la identidad, que tiene esta profesión, con la óptica, o perspectiva, facultades matemáticas, que sin la geometría, y aritmética, no pueden perfectamente saberse : y tengo por infalible proposición, que un pintor sin perspectiva, es lo mismo, que un filósofo sin lógica, y un médico sin filosofía, o un cuerpo sin alma.
Palomino, Antonio, El museo pictórico y escala óptica(publi: 1715:1724), “Composición física de la pintura”, §9 (numéro Tomo I, Teórica della pintura, I, 4) , vol. 1, p. 121-122 (espagnol)
Pero si atendemos al dibujo práctico, mejor deducción se le puede hallar en el verbo divulgo, que es hacer notoria, y patente al vulgo alguna cosa, por ser el que saca a luz las escondidas ideas del dibujo especulativo ; y también, porque divulgo es verbo castellano ; así como dibujo es voz castellana puramente : a quien no desfavorece lo que dice Plinio se observa en Sición, y en toda Grecia, que nos niños nobles aprendiesen ante todas cosas la diagráfica : esto es, Picturam in buxo, pintar, o dibujar en el boj, por ser sus hojas, o tablas tan tersas, y aptas para esta operación, por cacerer entonces del beneficio del papel : y no dudo, que de ahí viniera su etimología ; porque Dia entre los sicinios era la diosa de la juventud, a quien preferían en este ejercicio ; y así, de Dia, y buxo, pudo venir la etimología de dibujo. Y hace al caso, según el mismo autor, el haber sido inventora del dibujo en Corinto la hija de Dibutades Alfaharero ; la cual prendada del amor de un mancebo, que estaba para ausentarse, delineó con un carbón la sombra de su rostro, causada de la luz en la pared : conque en sólo Dibutades hallamos gran fundamento para la deducción de la voz castellana dibujo, con antiguo, y bien ejecutoriado origen ; y no menos in buxo, por ser la materia en que se ejercitaba.
Coypel, Antoine, "Sur l’excellence de la peinture", Conférence prononcée à l'Académie royale de peinture et de sculpture le 12 juillet 1720(redac: 1720/12/07), p. 216 (fran)
Il fut défendu par un décret public à ceux qui étaient dans la servitude d’exercer cet art qui ne convenait qu’à la noblesse ; Aristote, qui l’avait distingué des arts mécaniques, disait qu’il fallait établir des écoles publiques pour enseigner la peinture à la jeune noblesse. On dit que Pamphile Macédonien, homme fort savant dans la peinture, les belles-lettres et les mathématiques, ne voulut jamais l’enseigner à moins d’un talent par chaque disciple pour dix années ; et qu’il en coûta autant à Mélanthe et à Apelle.
Durand, David, Histoire de la peinture ancienne, extraite de l’Histoire naturelle de Pline, liv. XXXV, avec le texte latin, corrigé sur les mss. de Vossius et sur la Ie ed. de Venise, et éclairci par des remarques nouvelles(publi: 1725), p. 61 (fran)
- [1] Son savoir
- [5] Sa methode pour ses élèves
- [6] Services qu’il a rendus à la peinture
Pamphile étoit originaire de Macédoine, et cependant il est le premier qui ait joint l’érudition à la peinture, je dis l’érudition vaste et universelle, autant qu’elle est propre à nourrir et à élever le genie d’un peintre. [1] Mais sur toutes choses, il s’attacha aux mathématiques, et particulièrement au calcul[2] et à la géométrie[3] ; soutenant hautement que sans leur secours, il n’étoit pas possible d’amener la peinture à sa perfection. On conçoit aisément qu’un tel maître n’avilissoit point son art. Il ne prenoit aucun élève, qu’à raison de dix talens[4], pour autant d’années d’apprentissage : et ce ne fut qu’à ce marché, que Mélanthe et Apelle devinrent eux-mêmes ses disciples. [5] En quoi on peut dire qu’il avait deux vuës : premièrement, en gardant ses élèves si longtems, il ne sortoit de ses mains que d’habiles peintres, également armez pour toutes les parties de l’art, qui ne sont pas en petit nombre ; et d’ailleurs en se faisant bien payer, il écartoit le vulgaire prophane et mettoit en honneur la peinture. [6] Enfin, ce grand homme y réussit si bien, qu’il obtint d’abord à Sicyone et ensuite par toute la Grèce l’établissement d’une espèce d’Académie, où les enfans de famille, qui avoient quelque disposition pour les beaux-arts, devoient apprendre, avant toute chose, les principes du dessin, sur des tablettes de bouïs[7], comme les plus propres à cet effet, tant pour la fermeté et par la douceur de la matiere, que par la facilité qu’on y trouve de corriger les traits manquez ; ce qui étoit une grande commodité pour la jeunesse et une épargne en même tems, dans un siècle où notre papier n’étoit point en usage. Mais il ne vouloit à cette école, que des enfans libres, pour la raison que j’ai indiquée. Si bien que par son moyen, la peinture, beaucoup plus honorée qu’elle ne l’avoit été jusqu’alors, fut reçuë desormais à la tête[8] des arts libéraux comme en étant la mere et la directrice. À la vérité, elle avoit toûjours été en honneur parmi les nations les plus polies ; d’abord des personnes libres l’avoient éxercée, et bientôt après, des gens de naissance et de qualité : mais de peur que, devenant si commune, elle ne s’avilit à la fin, il obtint des États de la Grèce un édit severe, qui l’interdisoit absolument aux esclaves et aux domestiques. Et voilà pourquoi, jusqu’à présent, il ne paroît point qu’on ait quelque ouvrage de renom, en peinture ou en sculpture, qui soit d’une main servile.
Notes au texte latin, p. 255-256 :
(Z) Sed primus in pictura omnibus literis eruditus. Vous voyez que Pline continuë à distinguer les peintres par les talens qui leur ont été particuliers. Celui-ci *** de Macédoine, et cependant le premier qui ait joint l’érudition à l’habileté du pinceau : grand secours pour y éxceller. C’étoit le caractère de Rubens, qui a fait tant d’honneur à la peinture : « Comme il étoit d’une complexion vigoureuse et infatigable au travail, il s’occupoit continuellement ou à dessiner, ou à peindre, ou à l’étude des bons livres. Et même quand il peignoit, il se faisoit lire quelque livre d’histoire, de philosophie ou de poësie… Il entendoit et parloit fort bien sept sortes de langues : ce qui le faisoit considérer de tout le monde et même lui donnoit occasion de servir son prince en plusieurs affaires importantes. » Félib. Tom. 3 p. 268. M. de Piles, qui a fait sa vie, confirme le fait et ajoute que les livres, dont il se plaisoit le plus d’entendre la lecture, étaient Plutarque, Tite-Live, et quelquefois Senéque. On a encore de lui des lettres latines et des MSS. qui prouvent son grand savoir. Le Brun étudioit aussi beaucoup ; Du Fresnoy étoit savant et bon poète ; le Poussin étoit un homme fort éclairé ; et M. de Piles lui-même peut être compté entre nos bons auteurs.
(A) Praecipue arithmetice et geometrice. La science du calcul et la géométrie sont très utiles au peintre : la I. pour balancer un tableau et contraster l’ordonnance, qui est une chose plus utile que l’on ne croit, et la 2. pour les proportions et pour la perspective. Albert Durer, dans le 15. siècle, fit la même chose : « Comme il n’avoit fait aucunes études, il s’appliqua à celles qu’il crut les plus nécessaires pour la profession qu’il embrassoit. Il apprit l’arithmétique, la géométrie, la perspective, et l’architecture ; et ayant fait de ces sciences un fondement sur lequel il pût bâtir avec sureté, il se mit à travailler et ne commença qu’à l’âge de vingt-sept ans à metttre ses ouvrages en lumiere. Aussi ne vit on rien paroître de lui qui ressentit son apprentif, on y remarqua une maniere fait et des coups de maître. » Félib. Tom. 2. p. 195. Il avoit raison ; quand on commence mal, on est sujet à recommencer souvent. Le Poussin, qui avoit si bien lû son Pline, profita beaucoup de l’éxemple de Pamphile ; il étudia avec soin la géométrie et particulièrement l’optique, qui dans la peinture st comme un instrument nécessaire et favorable pour redresser les sens, et empêcher que par foiblesse ou autrement ils ne se trompent et ne prennent des apparences pour des vérités. Idem, tom. 4. p. 12. Léonard de Vinci, de même. Idem, t. I. p. 162.
(B) Sine quibus negauit artem perfici posse. C’est la leçon de la I. Venitienne. La leçon ordinaire est negabat : qui fait le même sens. Mais comme Pamphile avoit aussi écrit de la peinture, au rapport de Suidas, quoique notre Pline n’en dise rien, negauit fait ici aussi bien que negabat. Félibien, en parlant de ce peintre, dit qu’il savoit parfaitement les mathématiques, et qu’il les croyoit si nécessaires pour la peinture, qu’il disoit souvent qu’un peintre, qui les ignore, ne peut être parfaitement savant dans sa profession. C’est bien là, en gros, le sens de ces paroles : mais il me semble que Pamphile parle plustôt de l’art, qui n’étoit pas encore consommé de son tems, au moins partout, et qu’il donne à entendre qu’on ne sauroit l’amener à sa perfection qu’avec le secours des mathématiques, que l’on négligeoit.
(C) Docuit neminem talento minoris annis decem. C’est la leçon de la I. Ven. à peu de chose près : seulement on y lit annius au lieu d’annis. Pintianus a trouvé de même dans un de ses MSS. Annuis d. Le talent attique par le calcul de Varron et de Pline même, réduit à la monnoye de Rome, faisoit 6000 deniers : c’est à peu près 600 ecus de notre monnoye. C’est à dire, que Pamphile recevoit de chaque élève, un talent par an, et de tous ceux qui commençoient avec lui leur apprentissage, un talent par an, pendant l’espace de 10 années consécutives ; sans doute pour écarter la canaille et pour faire de bons élèves. Plutarque se trouve ici d’accord avec notre Pline : il dit qu’Apelles, combien qu’il fut déja en grande estime, s’y en alla, et paya à ces deux ouvriers (Pamphilus et Melanthus) un talent pour demeurer quelque tems avec eux afin d’y acquérir non tant la perfection de l’artifice, que la réputation. C’est ainsi qu’il faut entendre ce qui suit ; quam mercedem ei Apelles et Melanthius dedere : non pas 10 talens, seulement pour pouvoir dire, qu’ils avoient travaillé sous lui. Le savant Budé n’est pas de cet avis. Ayant trouvé dans un MS. annuis talentis decem, il suppose qu’on donnoit à Pamphile dix talens par an, pour en avoir des leçons sur la peinture : ce seroit 60000 écus pour dix ans. C’est beaucoup. Un autre MS. va encore plus loin, il porte talentis xi. Je préfére l’autorité de Plutarque à tous ces MSS. Voyez Carlo Dati et le P.H. qui ont pris la bonne voye, après Dalecamp.
(D) Ut pueri ingenui omnia ante graphicen, hoc est, picturam. C’est la leçon de la I. Ven. du MSS. De Voss. de 3 autres de Gronovius, et d’un autre de Pintianus, sans compter celui de Dalecamp. Ici Gelenius s’est lourdement mépris : secutus archetypa nostra : dit-il, lego et distinguo, diagraphicen, hoc est, picturam in buxo, docerentur : ut ea voce rudimenta picturae intelligamus. Neque enim omnes pueri in absolutos artifices euadebant. Est autem διαγράφη, unde diagraphice deducitur, tabella buxea, in qua pueri scribere vel pingere meditabantur, subinde errata emendantes, quod Graeci διαγράφην vocant : et diagramma proprie dicuntur descriptiones mathematicae, deformationesue architectonicae. Tout cela ne vient point au fait : διαγράφη n’a rien de commun avec la peinture et le dessein. Cependant les dictionnaires, dit Gronovius, ont copié cette faute et y ont trouve Διαγραφικὴ, pro pictura in buxo, in Plin. Graphicen est la vraie leçon, comme nous l’avons fait voir ci-dessus, p. 168. Pline s’éxplique lui-même, Graphicen, hoc est picturam ; c. à. d. linearum ductum et umbratilem picturam, comme s’éxprime le savant Budé. Pour ce qui est de pueri ingenui, ce sont des enfans libres, les enfans des citoyens, par opposition aux esclaves ou aux affranchis : comme il le fait entendre dans la suite, perpetuo interdicto ne seruitia docerentur. Félibien a mal entendu cela : Il obtint par son crédit qu’il n’y auroit que les enfans des nobles qui s’éxerceroient à la peinture. À cette inadvertance, M. de Piles en ajoute une autre, c’est qu’il fait intervenir Alexandre le Grand dans cet édit : Et Pline, dit-il, qui en rend témoignage dans son 10. ch. du 35. Livre, dit encore, parlant de Pamphile, maître d’Apelle, Que ce fut par l’autorité de ce prince, qu’à Sicyone prémiérement et ensutie par toute la Grèce, les jeunes gentilshommes apprirent avant toute autre chose à dessiner sur des tablettes de bouis… remarq. Sur l’Art de Peint. p. 98. Prémiérement, il n’est point parlé d’Alexandre, dans cet article de Pamphile ; 2. il n’y vient pas naturellement. Zeuxis, Parrhase, Aristide, Melanthius, Pamhile ont été contemporains, et ils sont rangez dans la 95. Olympiade. Or chacun sçait qu’Alexandre n’a commencé à regner qu’à la 112 : lors de la grande reputation d’Apelle. 3. Ce n’est point l’autorité d’un prince, qui procura l’édit ; ce fut le crédit de Pamphile dans Sicyone et ensuite dans toutes les Répp. de la Grèce : et huius auctoritate effectum est, ut Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, etc. Auctoritas n’est pas là l’autorité, mais le conseil, la persuasion, le crédit, comme l’a éxprimé Félibien. 4. Pueri ingenui n’est pas bien rendu par jeunes gentilshommes : il suffit que ce fussent des enfants libres : Pline lui-même distingue plus bas ces ingenui d’avec les honesti : c. à. d. des enfants de bonne famille, ou, comme on parle, de bonne maison, sans qu’il fût nécessaire pour cela d’être noble. Le pere d’Horace étoit un affranchi ; quem omnes rodunt libertino patre natum. Pour Horace même, il étoit né ingenuus, mais non pas honestus : il le devint par son éducation, par le poste qu’il eut à l’armée, et surtout par sa faveur auprès d’Auguste et de Mecenas : Turpilius, le peintre, étoit Chev. Romain, mais non pas noble, à parler à la rigueur. Pour Fabius, il étoit véritablement noble, nobilissimus civis, de famille patricienne, qui avoit passé par tous les honneurs de la République, quoiqu’il ne fut lui-même que peintre. On pourroit trouver, à peu près, les mêmes différences parmi les anciens Grecs.
(E) In buxo docerentur. C’est la leçon de la I. Vénitienne. La I. de Rome changea cette leçon et y substitua in ludo, c. à. d. à l’Ecôle, et dans les premiers éxercices de l’enfance. Ce dernier sens me paroit assez bon. Il vouloit qu’on leur enseignât les premiers principes du dessein, dans le tems même, qu’ils apprenoient à lire et à écrire, et même avant cela : ut pueri ingenui, omnia ante, graphicen, hoc est, picturam, in ludo docerentur. La suite semble le confirmer ; recipereturque ea ars in primum gradum liberalium : ce qui ne veut pas dire, qu’on mît la peinture à la tête des arts liberaux, ou qu’on lui donnât le premier rang, comme dit M. de Piles ; mais qu’on commençât par là ; et que cet art devint comme la porte des autres arts. Cependant comme les MSS. sont unanimes pour buxo, je me range à la pluralité des voix ; et dans le fond, l’un revient à l’autre, non pas par la raison qu’en donne Gelenius ; ceterum buxus ad id potissimum electa est propter materiae laeuorum, simulque densitatem, quod minime colores biberet, nec lineas fluidas redderet. Il suppose qu’on enseignoit à ces enfans la peinture proprement dite. Erreur, on ne leur enseignoit que le dessein, ut pueri ingenui, omnia ante, graphicen, i.e. picturam, in buxo docerentur. Ce qui l’a trompé est cette petite parenthese, hoc est picturam, qui a tout l’air d’une gloze de copiste : graphis est constamment le dessein et ici, et dans Vitruve, et dans les bons auteurs ; et c’est assez pour les enfans. On pouvoit donc se servir de bouis à cause de sa douceur et de sa fermeté, mais non pas parce qu’il est propre à la peinture : car c’est le larix femelle, que les Anciens employoient à cela, comme on l’a vû ci-dessus p. 224. et non pas le bouis ; au moins Pline ne le dit pas dans l’article de ce bois-là. Je conçois donc que cet in buxo n’emporte autre chose que les premiers éléments de l’instruction, que l’on traçoit aux enfans sur des tablettes de bouis, tant pour la lecture, que pour l’écriture, l’arithmetique, le dessein, etc. Tablettes d’autant plus commodes, qu’on pouvoit toûjours effacer et recommencer de nouveau : ce qui étoit d’une grande œconomie pour la jeunesse. A l’heure même que j’écris cette note, j’en trouve la confirmation dans Hermolaus. « Vetus lectio, dit-il, graphicen : id est, picturam, in buxo docerentur. Julius Pollux, buxum, h. e. pyxion, inter ea numerat quae ad pueros literis imbuendos pertinent : id ipsum et pictoris instrumentum esse tradit. Alio loco : pyxion, inquit, tabella est, qua grammatici utuntur. Cujus vocis apud Aristophanem fit mentio, et Herodotus deltion adpellat. Id ipsum et Aelianus et Eustathius, qui tabellas vocari pyxia, i.e. buxulos tradit : quoniam veteres, inquit, elementa in buxo deformabant. Voilà des remarques que les éditeurs de Pline devoient conserver dans leurs éditions. Le P. H. a suivi Gelenius.
- [2] Ceux qui savent les finesses de l’art, conviendront de cette vérité ; car il faut que tout soit contrebalancé dans la peinture, sans que la Nature soit gênée. Un tableau est un concert, une harmonie.
- [3] Surtout par rapport à la perspective, qui est absolument nécessaire.
- [4] 6000 ecus d’Angl. à 600 ec. le talent.
- [7] C’est ainsi qu’il faut traduire, selon la I. Ed. de Venise, in buxo docerentur ; mais dans la 2. Venitiene, il y a, in ludo docerentur : ce qui voudroit dire, qu’il établit à Sicyone et ensuite dans toute la Grèce, une classe particuliere, pour le dessein, dans les écoles publiques : ce qui fait un fort bon sens.
- [8] À la lettre, dans le premier degré des arts liberaux, comme celui qui sert de fondement à la peinture, à la sculpture, à l’architecture, etc.
Rollin, Charles, Histoire ancienne, tome XI, livre XXIII(publi: 1730:1738), « De la peinture » (numéro livre XXIII, ch. 5) , p. 161-162 (fran)
- [1] dix mille écus
Pamphile étoit d’Amphipolis, sur les confins de la Macédoine et de la Thrace. Il est le premier qui joignit l’érudition à la peinture. Il s’attacha, sur toutes choses, aux mathématiques, et particuliérement au calcul et à la géométrie, soutenant hautement que sans leur secours il n’étoit pas possible d’amener la peinture à sa perfection. On conçoit aisément qu’un tel maître n’avilissoit point son art. Il ne prenoit aucun élève qu’à raison de dix talens[1] pour autant d’années ; et ce ne fut qu’à ce marché que Mélanthe et Apelle devinrent ses disciples. Il obtint, d’abord à Sicyone, et ensuite par toute la Gèce, l’établissement d’une espéce d’Académie, où les enfans de condition libre, qui avoient quelque disposition pour les beaux arts, étoient élevés et instruits avec soin. Et de peur que la peinture ne vînt à s’avilir et à dégénérer, il obtint encore des États de la Gréce un édit sévère, qui l’interdisoit absolument aux esclaves.
Le prix excessif que donnoient les eleves à leurs maîtres, et l’établissement des Académies pour les personnes libres avec l’exclusion des esclaves, montrent dans quelle haute considération était cet art, avec quelle émulation on s’y appliquoit, et avec quel succès et quelle promptitude il devoit parvenir à sa perfection.
Turnbull, George, A Treatise on Ancient Painting(publi: 1740), p. 20-21 (anglais)
Pamphilus the master of Apelles had joined to the art of painting, the study of all the liberal arts and sciences, which enlarge, elevate, and enrich the mind; of mathematicks especially, without the help of which, he used to say, that it was impossible to bring painting to perfection. And thus he contributed exceedingly to the improvement and reputation of the growing Art. He had the interest to procure certain valuable privileges[1] and advantages to its students and professors, which greatly ennobled the art in the opinion of the world; and so were no inconsiderable incentives to those to apply temselves to it who are most likely to succeed in painting, or indeed to improve any ingenious art. But, which is of principal moment, he first introduced the custom at Sicyon, that was soon followed throughout all Greece, of teaching the elements of design very early in the schools amongst the liberal arts; by which means, no doubt, painting became in a little time generally understood by all who had a liberal education, and consequently was very highly relished and esteemed. We may easily conceive, that the art must have gained very great improvements from a painter so universally well acquainted with all the parts of polite literature, with philosophy, and every other usefull science; and who imployed every branch of his scholarship towards perfecting his favorite profession. For this, like every other art, can only be advanced, and improved, in proportion as its scope, extent, power and excellence are fully comprehended; and in consequence thereof all necessary aids from the other sciences are called great success, but taught it and wrote of it with equal applause. And to his instruction was owing Apelles in a great measure; so true it is, that the best natural genius, as well as the best soil, requires proper culture; and that Art and Nature must conspire together to produce truly beautiful, generous plants. So Horace speaking of Painting as well as Poetry,
Ego nec studium sine divite vena
Nec rude quid profit video ingenium. Alterius sic
Altera poscit opem res, et coniurat amice. Hor. Art. Poet.
Now such a genius was Leonardo da Vinci in the latter age of painting; and to his like abilities and accomplishments is the improvement of the art at that period ascribed. He was one of the compleatest scholars and finest gentlemen of that age; a person of very extraordinary natural endowments, and of vast acquired parts; he was particularly well-skilled in the mathematicks; in those parts of that science at least which relate more immediately to the arts of design. He not only shewed the usefulness of that science to a painter by his performances and writings; but gave in the general, by his works and lessons, a larger notion and a higher idea, than had been hitherto conceived, of the grandeur, truth, and sublimity the art is capable of attaining, and ought to aspire after. And thus he had so great a share in kindling the ambition and emulation of painters; in directing them to the right method of improving the art, and in procuring just esteem to its students and professors; that he is justly said to be one of those who in any age have contributed the greatest share towards the advancement of painting to its true dignity and glory. By his interest an Academy of Painting was founded in Milan, which was under his direction for a long time; and conduced not a little to promote the knowledge, taste, and love of the then growing art. He practised it, taught it, and wrote of it with great approbation.
- [1] Eupompus docuit Pamphilum Apellis praeceptorem. Ipse (Pamphilus) Macedo natione, sed primus, in pictura, omnibus literis eruditus, praecipue arithmetice et geometrice, sine quibus negauit artem perfici posse. Docuit neminem minoris talento, annis decem ; quam mercedem ei Apelles et Melanthius dedere. Et hujus auctoritate effectum est, Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, ut pueri ingenui, omnia ante, graphicen, hoc est, picturam, in buxo docerentur, recipereturque ea ars in primum gradum liberalium. Semper quidem honos ei fuit, ut ingenui exercerent ; mox ut honesti ; perpetuo interdicto ne seruitia docerentur, etc. Plin. Nat. Hist. 35.
Turnbull, George, A Treatise on Ancient Painting(publi: 1740), p. 69-70 (anglais)
- [1] Arguments to prove that the science of perspective was not unknown to the Ancients
[1] I would therefore just observe on this head, that it seems highly probable that the science of perspective was not unknown to them, from the following authorities. Pliny says expressely, that Pamphilus, master to Apelles, added geometry to painting[2]; as a science without which it was impossible to compleat the art, or bring it to full perfection. And what other part of geometry can this be supposed to be but perspective? Besides, in speaking of the part of painting in which Apelles was inferiour to others, he plainly distinguishes between the measures and the position[3].
- [2] Sed primus, in pictura, omnibus literis eruditus, præcipue arithmetice et geometrice, sine quibus negauit artem perfici posse. Plin. 35. 17.
- [3] Plin. 35 in Apelles.
Caylus, Anne Claude Philippe de Tubières, comte de, « Vie de Simon Guillain », Conférence lue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 7 février 1750(redac: 1750/02/07), p. 438 (fran)
Il s’est répandu dans plusieurs ouvrages modernes, et moi-même j’ai cru autrefois que les Grecs n’avaient permis la pratique des beaux-arts qu’à la seule noblesse ; j’avoue qu’après un examen plus exact, je n’ai trouvé ce fait dans aucun auteur ancien. Les Grecs étaient tous égaux dans leurs Républiques, ils avaient également leurs voix pour les affaires de l’État ; il est vrai qu’ils paraissent en avoir interdit la pratique aux esclaves, en cela bien différents des Romains, et c’est aussi la raison pour laquelle ceux-ci n’ont jamais excellé.
Supposons encore un moment que cette opinion eût été véritable à l’égard des Grecs. Il me semble que les honneurs indifféremment départis à ceux que la nature a doués de génie et de talents, rendent notre conduite préférable à toutes celles que l’on voudra supposer; mais cette supposition ne voudrait-elle point nous enseigner que ceux qui pratiquent les arts doivent joindre, pour y exceller, les vertus et les bons sentiments du cœur aux connaissances de l’esprit. En effet, une longue suite d’aïeux ne peut jamais avoir rien eu de commun avec les talents nécessaires aux beaux-arts, mais l’honneur et la vertu sont la base de toute noblesse: rien ne m’empêche donc d’expliquer ainsi cet exemple prétendu de l’histoire grecque et tout m’engage à vous recommander l’application que j’ai cru devoir vous conseiller.
Galloche, Louis, « Lecture du Traité de la peinture », Conférence lue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 6 juin 1750(redac: 1750/06/06), p. 520 (fran)
Que n’est-on pas capable dès l’entrée de regarder la peinture avec tout le respect qui est dû à l’excellence et la sublimité de ce bel art, dont on ne permettait l’exercice qu’à la noblesse dans l’Antiquité ? Il pourrait arriver de là que d’un nombre moins considérable d’étudiants, ornés d’un esprit nécessairement cultivé, il y en aurait plus qui réussiraient, ayant surtout l’avantage d’une naissance marquée que l’on n’examine pas assez.
Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « Réflexions sur quelques chapitres du XXXVe livre de Pline » (publi: 1759, redac: 1752:1753), p. 165-166 (fran)
- [1] chap. X
Pamphile, Macédonien, a mérité que Pline dît de lui [1] : Primus in pictura omnibus litteris eruditus, praecipue arithmetice, et geometrice, sine quibus negabat artem perfici posse. Cet artiste, qui méritoit d’être célèbre par le seul trait de son savoir, étoit persuadé qu’on ne pouvoit être grand peintre sans être savant, et principalement dans l’arithmétique et dans la géométrie. Il est à présumer que les noms de ces deux parties des mathématiques rappeloient d’autres idées que celles qu’elles nous présentent ; elles renfermoient peut-être la justesse et la perspective. Si on prenoit ces mots à la lettre, je demande à quoi le calcul des chiffres et celui des angles pouvoient servir à un peintre ? Quoique Pline parle ici formellement, la chose est trop éloignée de l’objet pour ne pas admettre quelque figure, ou quelque faute dans le texte. Au reste ce Pamphile ne prit aucun élève, à moins d’un talent pour dix ans ; docuit neminem minoris talento annis decem, environ trois mille francs. Cette somme, pour un pareil temps, ne mériteroit pas qu’on se récriât ; je croirois donc, avec le P. Hardouin, qu’il faut entendre un talent par chaque année. Et le texte de Pline est susceptible de cette explication.
Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « Réflexions sur quelques chapitres du XXXVe livre de Pline » (publi: 1759, redac: 1752:1753), « Du caractère et de la manière des peintres grecs » (numéro Troisième partie) , p. 198 (fran)
- [1] Chap. X.
Pamphile, Macédonien, fut primus in pictura, mais d’une façon dont nos peintres devroient tâcher d’approcher ; c’est qu’étant savant dans son art, il fut omnibus litteris eruditus [1] Il eut le crédit d’établir à Sicyone, ensuite dans toute la Grèce, que les enfants nobles apprendroient à dessiner avant toutes choses, et que les esclaves ne pourroient exercer la peinture ; enfin il mit cet art in primum gradum liberalium. Le préjugé contre l’étude sera toujours très fort dans l’esprit de nos artistes ; car, malheureusement, presque tous ceux qui ont eu des lettres n’ont pas excellé dans l’art. L’esprit seul nous diroit qu’il n’est pas impossible à un peintre d’être savant. L’exemple de Léonard de Vinci et de plusieurs autres nous suffiroit, si les auteurs anciens ne nous en donnoient des preuves incontestables : enfin, sans être comme Hippias, dont Pline dit tout simplement, qu’il savoit tous les arts et toutes les sciences, il y a des degrés entre cet éloge et une ignorance que l’on ne peut jamais pardonner.
La Nauze, abbé de, Mémoire sur la manière dont Pline a parlé de la peinture(publi: 1759, redac: 1753/03/20), p. 252 (fran)
- [3] Cours de Peinture, p. 402
Le savoir, et l’érudition, qu’il n’est permis qu’à de simples ouvriers de négliger, entre pour beaucoup dans ce qui sert à former les véritables artistes. Pline en faisoit grand cas : il nous donne à entendre[1] que le défaut de coloris, dans les ouvrages d’Athénion, contribuoit à les rendre plus agréables, parce que les yeux y étoient moins séduits, et l’esprit mieux en état d’y voir briller l’érudition ; et il ne faudroit pas remonter bien haut dans les derniers temps, pour y trouver de grands peintres à qui l’on a volontiers pardonné, en faveur de leurs savantes compositions, de n’avoir point été coloristes. Du moins ce que Pline dit ici sur l’érudition, comme ce qu’il a dit ailleurs sur le dessein, sur les contours, sur l’expression, et sur les autres parties de la peinture, prouve évidemment que le coloris n’a été ni la seule, ni même la principale qui ait attiré ses regards.
Pamphile, plus ancien qu’Athénion, avoit été, entre les peintres[2], le premier versé dans tous les genres de science et de littérature : il prétendoit que sans le secours de l’arithmétique et de la géométrie, il n’étoit pas possible de conduire la peinture à un état de perfection. Pline, qui rapporte l’assertion, paroît y souscrire, et avec très grande raison, puisque les règles de la perspective, dont les peintres font continuellement usage, et celles de l’architecture, qu’ils sont quelquefois obligés d’employer, appartiennent les unes et les autres à la géométrie ; or la nécessité de la géométrie la plus simple et la plus élémentaire, entraîne la nécessité de l’arithmétique pour le calcul des angles et des côtés des figures : ainsi l’on n’exige rien de trop en voulant qu’un peintre soit arithméticien et géomètre, du moins jusqu’à un certain degré. M. De Piles [3] prescrit aussi aux élèves l’étude de la géométrie, et il prononce que le peintre en tire un service dont il lui est impossible de se passer, quelque ouvrage qu’il veuille entreprendre. Ajoûtons, comme une suite nécessaire du même raisonnement, que la peinture étant destinée à représenter tous les objets de la nature par une imitation fidèle, tous les êtres métaphysiques par ds symboles et des allégories, tous les évènemens de l’histoire par les caractères des temps, des lieux et des personnes, elle ne doit par conséquent rien ignorer ; et qu’elle n’excellera jamais, si elle n’a des artistes qui réunissent chacun en particulier, ou du moins qui partagent entre eux les plus vastes connoissances.
Malheur à elle, si au lieu de mettre ainsi à contribution la littérature et les sciences, pour les faire servir à sa gloire, elle venoit jamais à les regarder comme un joug qu’elle dût secouer, pour se livrer aux opérations de l’œil et de la main. Qu’auroit dit Pline d’une si étrange idée, lui qui nous présente continuellement la peinture sous un point de vûe magnifique ? Il l’appelle un art noble et distingué, qui avoit excité l’empressement des rois et des peuples ; il veut qu’elle soit exercée par des citoyens, et interdite aux esclaves ; la négliger c’est étouffer, selon lui, le génie et les talents ; il aime qu’elle fasse briller l’érudition au préjudice même du coloris ; il joint avec complaisance au titre de peintre, celui de philosophe dans la personne de Métrodore, et celui d’écrivain dans Parrhasius, dans Euphranor, dans Apelle et dans les autres ; il semble même préférer la peinture à la poësie : « la Diane d’Apelle, au milieu de ses nymphes qui sacrifient[4], paroît, dit-il, l’emporter sur la Diane d’Homère, lequel a décrit le même spectacle. » Et il avait dit, quelques lignes auparavant[5], que les vers grecs qui subsistoient à la gloire de la Vénus Anadyomène du même Apelle, avoient à la vérité prévalu sur le tableau qui ne subsistait plus, mais qu’ils rendoient toujours hommage à sa gloire. Ceux qui aiment l’Antiquité, ceux qui s’intéressent en faveur de notre siècle, ne peuvent donc trop inculquer aux peintres modernes que Pline doit leur être infiniment cher ; qu’ayant affectionné leur art, et en ayant possédé à fond la théorie, il leur en donnera les leçons les plus sublimes ; qu’il leur montrera toute l’étendue de leur carrière, toute la noblesse de leur profession ; qu’une fois bien approfondi par les gens du métier, et une fois goûté du public, il suffiroit seul pour renouveler parmi nous les talents et les récompenses des Apelles. On vit, après sa mort, la peinture trouver faveur pendant quelque temps auprès des Romains ; ne doutons pas qu’elle n’en ait eu l’obligation à ce que le grand homme avait fait pour elle ; mais il n’avoit certainement pas compté rendre ce service à un art manuel, pour lequel les sciences et les lettres seroient étrangères. Ce n’étoit pas non plus là l’idée de ceux qui tirèrent la peinture, il y a environ un siècle, de l’état d’avilissement où elle étoit en France ; elle rompit, à la faveur des lettres, les liens de la servitude, qui dégradoient parmi nous un art libéral, et il ne se maintiendra dans ce degré de distinction que par les mêmes moyens qui l’y ont fait parvenir.
- [1] Austerior colore, et in austeritate jucundior, ut in ipsa pictura eruditio eluceat.
- [2] Primus in pictura omnibus litteris eruditus, praecipue arithmetica et geometrice, sine quibus negabat artem perfici posse.
- [4] Dianam sacrificantium virginum choro mixtam ; quibus vicisse Homeri versibus videtur idipsum describentis.
- [5] Versibus graecis tali opere, dum laudatur, victo sed illustrato… consenuit haec tabula carie.
La Nauze, abbé de, Mémoire sur la manière dont Pline a parlé de la peinture(publi: 1759, redac: 1753/03/20), p. 181 (fran)
Pamphile fut le premier peintre versé dans tous les genres de science et de littérature[1], et il fit commencer dans la Grèce l’instruction des enfans par le dessein. Il ne prit point d’élève à moins d’un talent d’avance pour dix années de leçon. Le talent attique doit être évalué à environ quatre mille sept cens livres de notre monnoie, suivant le titre où est l’argent en France dans la présente année 1753, ainsi que Mrs. Belley et Barthelemy l’ont supputé : et nous suivront toûjours dans la suite cette évaluation.
- [1] Primus in pictura omnibus litteris eruditus, praecipue arithmetice et geometrice… et huius auctoritate effectum est, Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, ut pueri ingenui ante omnia graphicen, hoc est, picturam in buxo, docerentur.
Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « De la peinture ancienne » (redac: 1753/11/10), 250-251 (fran)
Pamphile Macédonien fut recommandable et se distingua par une partie dont il serait à désirer que les artistes d’Europe ressentissent la nécessité. Savant dans son art, il n’ignorait aucune partie des belles lettres. Il était persuadé qu’on ne pouvait être un grand peintre sans être instruit et principalement sans savoir à fond la géométrie et l’arithmétique. Il faut croire que les noms de ces deux parties des mathématiques rappelaient alors d’autres idées que celles qu’elles nous présentent aujourd’hui. Elles regardaient selon moi les proportions et la perspective, dont vous verrez plus bas que les anciens avaient la connaissance. Si l’on prenait ces mots à la lettre, je demande quel est l’avantage qu’un peintre pourrait retirer du calcul des chiffres et de celui des angles. Les mots de Pline sont positifs et formels, mais l’étude recommandée est trop éloignée de l’objet pour ne pas admettre quelque figure dans la phrase. Quoiqu’il en soit, Pamphile eut le crédit d’établir à Sicyone, ensuite dans toute la Grèce, que les enfants nobles apprendraient à dessiner avant toutes choses et que les esclaves ne pourraient exercer la peinture. Enfin, il procura à cet art le premier rang dans les libéraux.
Le préjugé contre l’étude sera toujours bien fort dans l’esprit de nos artistes, car, malheureusement, presque tous ceux qui ont eu des lettres n’ont pas excellé dans l’art. Cependant, malgré l’application que la peinture exige pour l’étude de toutes les parties qu’elle embrasse, l’esprit seul nous dirait qu’il n’est pas impossible à un peintre d’être savant. L’exemple de Léonard de Vinci et de quelques autres suffirait pour en convaincre, si les auteurs anciens ne nous en donnaient des preuves incontestables. Enfin, sans être comme Hippias, peintre grec, dont Pline dit tout simplement qu’il savait tous les arts et toutes les sciences, il y a des degrés entre cet éloge et une ignorance qu’on ne peut ni ne doit jamais pardonner.
Pamphile a fait le portrait d’une famille, un groupe, une ordonnance de plusieurs parents. Je crois que les anciens auteurs ne nous rapportent que cet exemple, non que le fait en lui-même n’ait été facile et naturel, mais je crois qu’il était peu pratiqué dans la Grèce, et il l’était encore moins chez les Romains qui remplissaient le vestibule de leurs maisons de simples bustes. Le goût de la sculpture était plus suivi dans l’une et l’autre nation ; les enduits et les imitations de marbre que Pline reproche aux Romains prouvent que la peinture, du moins celle qui mérite ce nom, n’était pas fort considérée par le plus grand nombre de la nation.
Au reste, ce Pamphile ne prit aucun élève à moins d’un talent pour dix ans[1] ; cette somme me paraît très modique pour un nombre d’années si considérable. Je croirais donc, avec le père Hardouin, qu’il faut entendre un talent par chaque année. Le texte de Pline est susceptible de cette explication et ce prix est plus d’accord avec les dépenses que les Grecs faisaient pour toutes les parties des arts.
- [1] Environ 4000lt de notre monnaie présente.
Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting(publi: 1760), “Usefulness of Painting” (numéro Dialogue III) , p. 31 (anglais)
Were we then to consider the arts merely as objects of elegant speculation, or as the means of polishing and softening our manners, we could not prize them too highly; but their effects are much more extensive. The powers of eloquence and music are universally acknowledged; so would be those of paint were they as universally exercised. The Athenians passed a law, that none who were not of a liberal birth, sould practice in this art: they could not better show the sense they had of its power than in the care they took of its direction.
Hagedorn, Christian Ludwig von, Betrachtungen über die Malerei(publi: 1762), „Die Sittenlehre des Künstlers“ (numéro I, 10) , p. 131-132 (allemand)
Vielleicht wird man mich einer Strenge, wie den Vitruv beschuldigen, der von seinem Baumeister alle Kenntnisse der Weltweisen erforderte. Ich werde gleichwohl jene gereinigten Begriffe aus den Grundsätzen der Sitten, und deren Anwendung auf den Geschmack, dem Künstler mit eben dem Rechte zumuthen dürfen, als ihm andere, zur Erleichterung der Zeichnung und der Perspective, einige Vorübungen in der Meßkunst zunötigen werden. En Satz des Pamphilus, den L.B. Alberti, Abraham Bosse, nebst Lairesse, wiederholet, und den die Stiftungen der neuern Akademien bestärket haben.
Hagedorn, Christian Ludwig von, Betrachtungen über die Malerei, « La morale de l’artiste » (numéro I, 10) , p. 124 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Peut-être me trouvera-t-on aussi rigide pour les peintres qu’on a trouvé Vitruve sévère pour les architectes ; il exigeoit d’eux toutes les connaissances des philosophes. On me permettra néanmoins d’exiger de mon artiste qu’il ait des idées justes des principes moraux, et qu’il en fasse l’application aux règles du goût ; du moins je suis aussi en droit de le faire, que ceux qui, pour lui faciliter la connoissance du dessin et de la perspective, veulent qu’il prenne une teinture de la géométrie. C’est là une maxime de Pamphile, répétée depuis par Alberti, Abraham Bosse, Lairesse et d’autres ; elle est encore confirmée par les fondations nouvelles des Académies de dessin.
Commentaires : Trad. Huber, Réflexions sur la peinture, 1775, I, 10, « La morale de l’artiste », p. 124
Algarotti, Francesco, Saggio sopra la pittura, saggio sopra l’Academia di Francia che è in Roma(publi: 1763), p. 181-182 (italien)
A tutti è oggimai noto, e sarebbe superfluo il ricordarlo, qualmente agli schiavi era proibito lo adoperarsi intorno a quest’arte tra le liberali la prima[1], che utile e dilettevole a un tempo insieme colla grammatica, colla musica, colla ginnastica insegnavasi agl’ingenui fanciulli[2], qualmente in grandissima onoranza, che per li gentili spiriti è la più dolce mercede, tenuti già furono gli antichi pittori dall’erudito popolo della Grecia, o da coloro, che con la virtù e con l’armi signoreggiarono il mondo.
- [1] Et huius (Pamphili) auctoritate effectum est Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, ut pueri ingenui omnia ante graphicen, hoc est picturam in buxo docerentur, recipereturque ars ea in primum gradum artium liberalium. Semper quidem bonos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox ut honesti : perpetuo interdicto ne servitia docerentur. Ideo neque in hac, neque in toreutice ullius qui seruierit opera celebrantur. C. Plin. Nat. Hist. Lib. XXXV. Cap. X.
- [2] Ἔστι δὲ τέτταρα σχεδὸν ἃ παιδεύειν εἰώθασι, γράμματα, καὶ γυμναστικὴν καὶ μουσικὴν, καὶ τέταρτον ἔνιοι γραφικήν. Τὴν μὲν γραμματικὴν καὶ γραφικὴν ὡς χρησίμους πρὸς τὸν βίον οὔσας καὶ πολυχρήστους… ὁμοίως δὲ καὶ τὴν γραφικὴν, οὐχ ἵνα ἐν τοῖς ἰδίοις ὠνίοις μὴ διαμαρτάνωσιν, ἀλλ´ ὦσιν ἀνεξαπάτητοι πρὸς τὴν τῶν σκευῶν ὠνήν τε καὶ πρᾶσιν, μᾶλλον δ´ ὅτι ποιεῖ θεωρητικὸν τοῦ περὶ τὰ σώματα κάλλους. Τὸ δὲ ζητεῖν πανταχοῦ τὸ χρήσιμον, ἥκιστα ἁρμόττει τοῖς μεγαλοψύχοις καὶ τοῖς ἐλευθερίοις. Aristot. de Repub. Lib. VIII. Cap. III.
Algarotti, Francesco, Saggio sopra la pittura, saggio sopra l’Academia di Francia che è in Roma, p. 241-242 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Tout le monde sçait, et il est même inutile de le repeter ici, qu’il étoit défendu aux esclaves de s’appliquer à la peinture qui est le premier des arts libéraux[1] et qu’on l’enseignoit aux jeunes gens de distinction dans le même temps que la grammaire, la musique et la gymnastique comme une connoissance également utile et agréable.
- [1] Et huius (Pamphili) auctoritate effectum est Sicyone primum, deinde et in tota Graecia, ut pueri ingenui omnia ante graphicen, hoc est picturam in buxo docerentur, recipereturque ars ea in primum gradum liberalium. Semper quidem bonos ei fuit, ut ingenui eam exercerent, mox ut honesti : perpetuo interdicto ne servitia docerentur. Ideo neque in hac, neque in toreutice ullius qui servierit opera celebrantur. C. Plin. Nat. Hist. Lib. XXXV. Cap. X.
Algarotti, Francesco, Saggio sopra la pittura, saggio sopra l’Academia di Francia che è in Roma(publi: 1763), « De la prospettiva » , p. 35-36 (italien)
Mostrano parimenti di poco o nulla conoscere la natura dell’arte del dipingere coloro,i quali si danno ad intendere, che agli antichi maestri della Grecia fosse una scienza del tutto ignota la perspettiva. E ciò in sul fondamento, che nella maggior parte degli antichi dipinti ne sono violate le regole ; quasi che, colpa i vizii dei mediocri artefici, si dovessero porre in dubbio, e negare le virtù degli eccellenti. La virtù si è che gli antichi praticavano l’arte di dipingere su per li muri prospettive, come anche oggigiorno si costuma.
Algarotti, Francesco, Saggio sopra la pittura, saggio sopra l’Academia di Francia che è in Roma, (trad: 1769), « De la perspective », p. 36-37 (trad: "Essai sur la peinture et sur l’Académie de France établie à Rome" par Pingeron, Jean-Claude en 1769)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Ceux qui voudroient faire croire que la perspective étoit une science absolument inconnue aux anciens peintres de la Grece montrent pareillement qu’ils n’ont aucune connoissance ou des idées bien superficielles de l’art de peindre. Ils s’appuyent sur ce que les regles de la perspective sont violées dans la plûpart des peintures antiques, comme si les défauts des artistes médiocres devoient faire douter du mérite de ceux qui ont excellé. Passons sur cette ignorance qui est trop révoltante par elle-même, pour qu’on la puisse croire fondée. Ne sait-on pas que Pamphile maître d’Appelle chef de l’école greque disoit positivement que la peinture ne pouvoit exister sans le secours de la géométrie[1]. On sait encore que les Anciens peignoient des perspectives sur les murs, comme cela se pratique encore aujourd’hui.[2]
- [1] Ipse (Pamphilus) Macedo natione, sed primus in pictura omnibus litteris eruditus, præcipue arithmetice, et geometrice, sine quibus negabat artem perfici posse.
- [2] […] Vitruv. Liv. VII. Cap. V.
Jaucourt, Louis de, Encyclopédie, art. « Peintres grecs », tome XII(publi: 1765), p. 261 (fran)
Pamphile fut primus in picturâ, mais d’une façon dont nos Peintres devroient tâcher d’approcher ; c’est qu’étant savant dans son art, il fut omnibus litteris eruditus. Il eut le crédit d’établir à Sicyone, ensuite dans toute la Grece, une espece d’académie où les seuls enfans nobles et de condition libre, qui auroient quelque disposition pour les beaux Arts, seroient instruits soigneusement avec ordre de commencer par apprendre les principes du dessein sur des tablettes de bouis, et défense aux esclaves d’exercer le bel art de la Peinture. Enfin, Pamphile mit cet art in primum gradum liberalium ; Pline l’appelle aussi un art noble & distingué qui avoir excité l’empressement des rois et des peuples. Il aime qu’elle fasse briller l’érudition au préjudice même du coloris : il joint avec complaisance au titre de peintre celui de philosophe dans la personne de Métrodore, et celui d’écrivain dans Parrhasius, dans Euphranor, dans Apelle et dans les autres. Quelquefois même il semble préférer la Peinture à la Poésie ; la Diane d’Apelle au milieu de ses nymphes qui sacrifient, paroît, dit-il, l’emporter sur la Diane d’Homere, lequel a décrit le même spectacle. Si les vers grecs qui subsistoient à la louange de la Vénus Anadyomene du même Apelle, avoient prévalu sur le tableau qui ne subsistoit plus, ils rendoient toujours hommage à sa gloire. Cependant il semble que nos Artistes pensent bien différemment, et qu’ils secouent la littérature et les sciences comme un joug pénible, pour se livrer entierement aux opérations de l’œil et de la main. Leur préjugé contre l’étude paroît bien difficile à déraciner, parce que malheureusement presque tous ceux qui ont eu des lettres, n’ont pas excellé dans l’art ; mais l’exemple de Léonard de Vinci et de quelques autres modernes suffiroit, indépendamment de l’exemple des anciens, pour justifier qu’il est possible à un grand peintre d’être savant. Enfin, sans savoir comme Hippias, tous les Arts et toutes les Sciences ; il y a des degrés entre cet éloge, et une ignorance que l’on ne peut jamais pardonner.
Falconet, Etienne, Traduction des XXXIV, XXXV et XXXVI livres de Pline l’Ancien, avec des notes(publi: 1772) (t. I), p. 157 (fran)
Il[Explication : Pamphilus.] étoit Macédonien, mais il a été le premier peintre qui eût étudié toutes les sciences, surtout le calcul et la géométrie ; sans lesquels, il soutenoit que l’art de peindre ne pouvoit être porté à sa perfection. Il ne fit point d’élève à moins d’un talent par année[1], et il les gardoit dix ans (43). Apelles et Melanthius lui payèrent ce prix. Ce fut par ses avis que d’abord à Sicyone, et ensuite dans toute la Grèce, les enfans de bonne famille aprenoient le dessein avant toute autre science, c’est-à-dire, les principes de la peinture, sur des tablettes de buis, et qu’elle fut admise au premier rang des arts libéraux. Cet art a toujours eu l’honneur d’être exercé par des gens libres, de naissance, et même par des gens de familles distinguées ; il a toujours été défendu de l’enseigner aux esclaves. C’est pourquoi ni dans la peinture ni dans la sculpture, on ne parle des ouvrages d’aucun esclave.
Notes, t. I, p. 342-348 : (43) Cet exemple antique a eu des imitateurs de plus d’une espèce, et pourra bien en avoir encore longtems. Le fameux Roscius recevoit de la République environ 10000 liv. par années pour jouër la comédie ; il se trouva si riche, qu’il fut dix années sans toucher ses apointemens : mais comme il aimoit l’argent, il n’en prétendit pas moins que le travail de Panurge, son élève, lui raportât la moitié du gain que ce jeune homme feroit sur le théâtre. Voilà un homme qui savoit joindre la science du calcul à celle de la déclamation. Plus d’un artiste en font autant dans un autre genre : ils n’aperçoivent pas qu’il est un peu bas de vendre l’art à tant par mois. La différence, à cet égard, entre ceux-ci et les maîtres qui vont courir le cachet pour vivre est, que les uns le gagent et le reçoivent en ville, et que les autres le prennent chez eux. Comme la justesse de leur esprit est assez volontiers égale à leur désintéressement, ils ne manquent pas, pour justifier ce petit profit, de subterfuges dont on sait toute la valeur. M. Le Moyne m’a donné d’autres leçons, qu’il ne seroit moins permis qu’à un autre de ne pas pratiquer sans encourir le reproche qu’on faisoit à un certain Hermodore de Sicile, de ce qu’il vendoit par un commerce honteux ce qu’il avait reçu gratis de son maître.
J’aurois volontiers supprimé cette note, mais ceux qui l’ont luë à peu près semblable dans la première édition, pourroient croire s’ils ne la retrouvoient plus dans celle-ci, qu’elle regarde nos artistes, et que par cette raison elle auroit pu leur déplaire. Comme je ne les ai pas en vuë ; qu’ils ne sont pas les seuls artistes du monde ; qu’une censure est toujours bonne quand elle est juste et qu’elle est universelle ; que les bons esprits vont rire à la comédie qui les vespérise ; qu’on a censuré, fort à propos, Platon et d’autres philosophes qui se faisoient payer par leurs auditeurs ; que l’artiste, sans prétendre à la dignité du philosophe, doit se distinguer de l’ouvrier purement méchanique par plus d’élévation, s’il veut que les autres l’en distinguent ; que ceux des artistes qui prennent le mois à leurs élèves, continueront de le prendre tant qu’ils croiront avoir raison ; et qu’enfin j’observe de mon mieux le précepte neminem laedere, je crois que la note doit rester, fut elle d’ailleurs inutile. Mais elle ne l’est pas entièrement, puisqu’elle contient un éloge bien dû au désintéressement et à la bienfaisance de mon maître. Loin d’exiger de contribution pécuniaire de ses élèves, il faisoit trouver en lui un père secourable à ceux dont les moyens n’étaient pas suffisans pour les aider dans des études longues, pénibles et point lucratives. Je suis un de ceux qui l’ont éprouvé : cela ne s’oublie jamais ; et sans croire m’acquitter, j’ai le plus grand plaisir à saisir ici l’occasion de le dire publiquement.
M. de Jaucourt a saisi le même passage de Pline pour répéter, d’après M. de Caylus, un autre reproche fait aux artistes. Il semble, dit-il au mot Pamphile, que nos artistes secouent la littérature et les sciences comme un joug pénible, pour se livrer entièrement aux opérations de l’œil et de la main. Leur préjugé contre l’étude paroît bien difficile à déraciner, parce que malheureusement presque tous ceux qui ont eu des lettres n’ont pas excellé dans l’art.
M. de Jaucourt voudroit que les artistes fussent du moins à un dégré de littérature qui les tirât d’une ignorance que l’on ne peut jamais pardonner. S’ils sont de cette ignorance, il a raison. Nous voudrions aussi que quelques écrivains connussent nos arts au même dégré, et nous avons également raison. Il y a cependant cette différence entre ces écrivains et ces artistes ; les uns décident, prêchent, louënt, blâment, composent et nous font rire, tandis que les autres se taisent et ne décident jamais de ce qu’ils ignorent ; et c’est un ridicule de moins.
Voyons pourtant s’il n’y auroit pas quelquefois lieu de pardonner. La plupart des artistes entrent fort jeunes dans la carrière des arts. L’éducation qu’ils ont euë, n’a souvent été rien moins que littéraire. Le premier pas est-il fait ; les études nécessaires à leur profession se multiplient ; l’amour du travail, l’instance de la nature ne les laissent plus maîtres de parcourir les sentiers des sciences et de la littérature. Les voilà peintres, architectes, graveurs, statuaires, et leurs succès ne les attachent que davantage à leur talent. Il semble donc qu’au lieu de les blâmer, de les acuser même, on pourroit se borner à les excuser ou à les plaindre. Mais il faudroit pour cela connoître comme l’artiste avec quelle force l’art demande son homme tout entier.
Cependant, comme il y a des littérateurs qui aiment et connoissent nos arts, il y a aussi des artistes qui ne sont point étrangers aux connaissances littéraires et même des artistes qui ne feront jamais dire : malheureusement ils n’ont pas excellé dans l’art. Puisque Mr. de Jaucourt n’a pas jugé à propos de les nommer, je ferai en partie ce qu’il aurait dû faire, et je lui demanderai si M. Dandré-Bardon, qui peut tenir une place honorable parmi les littérateurs, n’est pas un très habile peintre ? Je lui demanderai avec l’Europe entière, si Mr. Cochin qui écrit avec autant d’esprit que de sens, n’excelle pas dans l’art ? Peut-être y en a-t-il encore d’autres dont je ne connois pas tous les talens, parce qu’ils n’écrivent pas. Mais ceux qui, comme Annibal Carrache, disent : Les poëtes peignent avec la parole, et les peintres parlent avec le pinceau, n’ont pas pour cela un préjugé contre des études qui ne leur a pas été possible de faire, et qu’ils voudroient de tout leur cœur avoir pu réunir à celle de l’art.
Mais le littérateur a bien d’autres facilités : son éducation lui ouvre la carrière de toutes les sciences ; il reçoit presque en naissant, le moïen de choisir celle qui lui convient et celui de les parcourir toutes. Tandis que l’artiste, comme je l’ai dit, jetté souvent dès l’enfance, ou par ses parens ou par un goût dominant, dans tel ou tel art, s’y trouve engagé sans avoir eu le tems et les moïens d’étendre ses vues ailleurs. Cependant des gens d’esprit lui en font un reproche. Il semble, que l’artiste seroit mieux fondé à leur reprocher l’ignorance d’un art dont il paraît que la connoissance doit entrer naturellement dans la chaîne de leurs principes. Mais l’artiste honnête et un peu conséquent mesure ses reproches aux bornes de ses connoissances. Il sait d’ailleurs quelle force étonnante et surnaturelle il faudroit avoir dans ses ressorts, pour tout connoître et tout savoir ; il en est d’autant plus modeste.
Le goût des hommes pour l’interprétation me fait naître une idée que voici. En blâmant le silence de M. de Jaucourt sur ceux de nos artistes qui écrivent de leur talent, et qui en écrivent bien, n’aurois-je pas moi-même été blessé de sa réticence, et blessé personnellement, parce que je me suis amusé à barbouiller un peu de papier ? Voici ma réponse que je fais comme si j’étois devant le grand Juge. Je déclare net que si je me crois un peu statuaire, je suis fort éloigné de me croire littérateur. Il est donc certain que je ne parle ici de moi en aucune sorte.
Quand le littérateur convient que la nature a mis les principes du beau et du vrai dans la tête de l’artiste comme dans la sienne ; que de son côté celui-ci écoute le littérateur ; le savoir et le goût se prêtent alors un mutuel secours. Que s’il y a des savants dont le ton magistral doit difficile à déraciner ; que l’artiste fuye ces orgueilleux, ces dangereux érudits qui tranchent avec une égale assurance et sur ce qu’ils savent et sur ce qu’ils ignorent. Que s’il y a des artistes qui réfusent d’écouter des hommes plus instruits qu’eux, lorsqu’il s’agit de connoissances qui peuvent améliorer leurs ouvrages ; qu’ils soient traités d’ignorans ouvriers qui se livrent entièrement aux opérations de l’œil et de la main : c’est faire justice des uns et des autres. Mais ceux de nos artistes qui n’écrivent pas, et ceux qui écrivent ; ceux qui ont cultivé les sciences, comme ceux qui n’en ont pas eu le loisir, consultent, écoutent les savants ; et nous voïons aussi des gens de lettres consulter les artistes, et par là se bien connoître en peinture et en sculpture, quoiqu’ils n’en écrivent pas.
Je suis donc loin d’avoir en vuë tous les littérateurs, et de leur suposer le ton impérieux qui peut en avoir jetté quelques-uns dans des extrêmités ridicules par raport à l’art et injurieuses pour les artistes. Que l’ïvresse d’Anacréon est aimable, lorsque ses chansons délicieuses invitent le peintre et le graveur à réprésenter les objets de ses amours ! Que ses Odes poëtiques ont de charmes ! Mais de quoi n’abuse-t-on pas ?
Il y a une foule d’exemples de ces décisions hardiment prononcées à côté de l’objet. Entre plusieurs que je ne veux pas dire et que je ne dirai jamais, je vous indique celui-ci. Ouvrez le 9e tome des Mémoires de l’Académie à la page 174, et comparez la pierre gravée que vous y verrez, avec l’explication que vous y lirez. Si vous n’êtes pas artiste, vous ne pourrez vous empêcher de sourire ; si vous l’êtes, vous rirez bien autrement, et vous direz : puisque des savants qui vivent au milieu des arts font de pareilles déscriptions, pourquoi d’anciens savants, qui se copient aussi les uns les autres, n’en auroient-ils pas fait quelquefois de semblables. Vous n’honorerez point le savoir, et vous conclurez que le poète, le littérateur, le peintre, le statuaire, ont un droit égal et commun aux productions du goût et à celles du génie ; mais que l’art d’en raisonner juste n’est jamais qu’en proportion des connoissances qu’on peut y avoir acquises. In omnibus (artibus) fere minus valent praecepta, quam experimenta. Quintil. Inst. Orat. l. 2. c. 5.
- [1] Un talent par année, 4700 livres.
Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776) (t. I), p. 16 (fran)
Les Grecs donnèrent, par un décret solennel, le premier rang à la peinture entre les arts libéraux ; ils voulurent qu’elle fût la première leçon que reçussent les enfants de naissance noble ; qu’il n’y eût que les personnes libres qui pussent l’exercer, et ils en interdirent absolument l’usage aux esclaves.
Plusieurs républiques de la Grèce poussèrent même l’estime qu’elles avoient pour les excellents peintres, jusqu’à leur donner des villes entières.
Un tableau de Parrhasius, fait pour Ephèse, sa patrie, lui valut de la part de ses concitoyens une robe de pourpre et une couronne d’or.
Le même Parrhasius, ayant fait le portrait de Thésée ; et Silanion, la statue de ce héros, méritèrent que les Athéniens leur sacrifiassent un bélier tous les ans[1]
- [1] On verra que le Thésée de Parrhasius pouvoit moins valoir que celui du peintre Euphranor. V. aux peintres anciens, l'article de cet artiste.
Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), t. I, p. 201 (fran)
Cet artiste joignit les sciences à la peinture, et disoit qu’un peintre qui ne possédoit point parfaitement les mathématiques, ne pouvoit jamais être habile dans sa profession.
Pamphile se fit un plaisir d’enseigner son art ; mais afin de ne donner ses leçons qu’à des jeunes gens de bonnes familles, il ne prenoit aucun élève qu’à raison de dix talens[1], et pour dix années d’apprentissage. Ce ne fut qu’à ces conditions qu’Apelle obtint d’être placé au rang de ses disciples. Par les soins de Pamphile, la peinture, beaucoup plus honorée qu’elle ne l’étoit avant lui, fut mise à la tête des arts libéraux ; et il fit rendre un édit formel qui l’interdisoit absolument aux domestiques et aux esclaves, et qui n’en permettoit la pratique qu’aux nobles seulement.
- [1] S’il s’agissoit ici du talent attique, ce serait 48000 livres, argent de France : somme qui paroît furieusement exagérée, ainsi que la plûpart de celles dont nous ferons mention dans l’article des peintres grecs.
Arnaud, François, Mémoire sur la vie et les ouvrages d’Apelle(redac: 1783/06/02), t. III, p. 165-166 (fran)
Cette école[Explication : l’école sicyonienne.] avait alors pour chef Pamphile (3) d’Amphipolis, le même qui, par ses connaissances étendues et variées qu’il fit servir à ton talent, l’éleva à un si haut degré de considération, que la ville de Sicyone, et bientôt après toute la Grèce, mit les arts du dessin à la tête des arts libéraux, en fit une partie essentielle de l’éducation, et en interdit en même temps l’exercice aux mains flétries par la servitude. Les Grecs ne devaient pas croire que l’âme d’un esclave pût jamais s’élever aux beautés d’un art qui, jusqu’alors, avait dû ce qu’il avait de plus grand et de plus sublime au sentiment de la liberté.
Note (3), page 189 : L’abbé Winckelmann le dit de Sicyone même, et j’ignore sur quel fondement. À la vérité, Suidas parle d’un Pamphile qui fut, dit-il, ou d’Amphipolis, ou de Sicyone, ou de Nicopolis ; mais premièrement Suidas ne fait pas de ce Pamphile un peintre, mais un philosophe qui avait écrit sur la peinture ; secondement, quand ce Pamphile serait le même que le nôtre, pourquoi, lorsque incertain du lieu de sa naissance, Suidas nomme trois villes, dont la première est Amphipolis, l’abbé Winckelmann se décide-t-il pour Sicyone plutôt que pour les deux autres ? Troisièmement, le même Suidas, dans l’article « Apelle », dit positivement que cet artiste eut pour maître Pamphile d’Amphipolis. Quatrièmement enfin, Pline le fait Macédonien, ipse natione Macedo, et la ville d’Amphipolis était en effet située sur les confins de la Macédoine. Ce Pamphile était versé dans toutes les parties de la littérature, in omnibus litteris eruditus, dit Pline ; il ne prenait pas moins d’un talent, de chacun de ses élèves, pour dix années d’instruction, docuit neminem minoris talento annis decem, et cette somme lui fut payée par Apelle et par Mélanthe. Le P. Hardouin croit qu’on lui donnait un talent pour chacune des dix années. Le P. Hardouin se trompe : en effet, Plutarque, dans son Aratus, dit expressément qu’Apelle ne balança pas de sacrifier un talent à l’avantage de se voir associé aux peintres de Sicyone. Cette somme était plus considérable que ne l’ont imaginé Budé, Gronovius, Hardouin et Winckelmann lui-même. Ce dernier ne porte la valeur du talent attique qu’à 600 écus romains, ou 1200 florins d’Allemagne ; mais j’aime mieux en croire le savant Eisenschmid, qui, d’après ses recherches, ses calculs et les expériences les plus scrupuleuses, estime que le talent attique pesait 108 marcs 3 onces 1 gros 36 grains, et valait 5419 livres 5 deniers et un quart de denier. Il ne s’agit ici que du talent attique ordinaire ; car le grand talent attique qui, depuis Solon, ne fut plus en usage, pesait 144 marcs 4 onces 2 gros de notre poids, et valait 7226 liv. 11 s. 3 den. Cette première erreur de l’abbé Winckelmann en a produit nécessairement une autre ; il n’évalue la mine qu’à 10 écus romains, quand la mine attique valait 90 liv. 10 s. 7 den. 11 seizièmes de la monnaie d’aujourd’hui.
Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, article « Peinture chez les Grecs », Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), p. 645-646 (fran)
Pamphile d’Amphipolis en Macédoine, peintre très célèbre par son talent, et plus encore par Apelles son disciple. Il fut le premier des peintres qui cultivât toutes les parties des belles lettres, et surtout les mathématiques et la géométrie, sans lesquelles il soutenoit que l’art ne pouvoit se perfectionner : ce qui prouve que les peintres de ce temps n’étoient pas aussi ignorans en perspective que le supposent les modernes. Il se distingua entre les peintres de l’antiquité, par la bonne entente de la composition. La réputation dont il jouissoit lui permit de mettre ses leçons à un très haut prix. Il prenoit ses éleves pour dix ans, et en exigeoit un talent, qui faisoit 4500 livres de notre monnoie. Il donna tant de lustre à la peinture, que d’abord à Sicyone, et ensuite dans toute la Grece, elle fut mise au premier rang entre les arts libéraux, et que tous les jeunes gens bien nés apprirent à dessiner. On se servoit pour ces dessins élémentaires de tablettes de buis ; après avoir couvert le tablette d’une étude, on la nétoyoit pour y faire une étude nouvelle, et les éleves n’avoient pas le plaisir de conserver leurs dessins, comme ils peuvent le faire depuis l’invention du papier. L’art de la peinture conserva la gloire que Pamphile lui avoit acquise, il n’y eut que des ingénus qui pussent l’exercer, et ensuite que des gens de la condition la plus honnête ; il fut toujours interdit aux esclaves il étoit réservé aux Romains de le dégrader en le faisant exercer par des mains serviles. Cet usage fit perdre, sans doute, quelques bons artistes qu’auroit pu fournir les dernières classes de la société mais il en résulta un avantage ; c’est que la peinture n’étant une profession honorable et lucrative que pour ceux qui l’exercent avec distinction, cet art ne fut pas dégradé chez les Grecs par la misère d’une foule de peintres sans talent. Ceux qui avoient fait sans succès les premières études de cet art l’abandonnoient, parce qu’il n’étoit pas leur seule ressource.
Barthélémy, Jean-Jacques, Le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du quatrième siècle avant l’ère vulgaire(publi: 1788), « Réflexions sur le siècle de Périclès » (numéro Seconde partie, Section troisième, Siècle de Périclès) , vol. 1, p. 232 (fran)
A ces deux artistes succédèrent Timanthe, dont les ouvrages faisant plus entendre qu’ils n’expriment, décèlent le grand artiste, et encore plus l’homme d’esprit[1] ; Pamphile, qui s’acquit tant d’autorité par son mérite, qu’il fit établir dans plusieurs villes de la Grèce, des écoles de dessin, interdites aux esclaves[2] ; Euphranor, qui, toujours égal à lui-même, se distingua dans toutes les parties de la peinture[3]. J’ai connu quelques-uns de ces artistes, et j’ai appris depuis, qu’un élève que j’avois vu chez Pamphile, et qui se nomme Apelle, les avoit tous surpassés.
- [1] Plin. ibid. p. 694.
- [2] Id. ibid.
- [3] Id. ibid. cap. 11, p. 703.
Van der Hamen y Leon, Lorenzo, Dicho y deposicion de don Lorenzo Van der Hamen y Leon, vicario de Iuvides, cuyas obras impressas acreditan sus estudios , fol. 187r (espagnol)
Lors quales juntaron toto quanto los antiguos, y modernos dixeron, y se halla en el derecho deste punto con particular primor y valentia, en especial en Frecia sabe la admitieron por primera entre las Artes liberales, y mandaron la aprendiessen los nobles, por ser honrosa disciplina (como la llamò Aristoteles en su Politica, y Economia) y despues dellos la gente honrada, de mediana estofa: y prohibiendo, como lo observò Plinio, por edicto publico perpetuo, no se enseñasse a los esclavos, pero que entre los Romanos aun fue mucho mas estimada, llegando a usarla los mismos Cesares, como lo advierten los mas de los historiadores de aquel Imperio, Carlo Sigonio, Rosino, y otros que escrivieron de sus antiguedades, leyes y costumbres: mas que quando las naciones todas, los imperios, las monarquias, los reinos, las republicas, y provincias, en todas edades no la huvieroan por comun consentimiento admitido por tal, ella por si obligara, y forçara, a que por derecho la tuvviessen por noble, por serlo, por su duracion, pues es la del mundo: por la dignidad de quien la usa, pues son principes, emperadores, reyes, titulos, cavalleros, y gente bien nacida, por razon del sugeto y objeto, que son Dios, y los hombres, y por el fin que es de ayudar enseñando.