Myron, la Vache

Bibliographie

Corso, Antonio « La vacca di Mirone »[ + ]
Schneider-Manzell, T. "Myrons Kuh in der antiken Literatur und bei Goethe"[ + ]
Squire, Michael "Making Myron's Cow Moo?: Ecphrastic Epigram and the Poetics of Simulation"[ + ]

Images

Aureus de Vespasien(Pas d'information sur l'artiste)

Medium : monnaie en or

 

Vache dite "de Caylus"(Pas d'information sur l'artiste)

Medium : bronze

 

Vache(Pas d'information sur l'artiste)

Medium : marbre

 

Vache(Pas d'information sur l'artiste)

Medium : marbre

 

Tzétzès, στοριαι (Chiliades) (redac: :(1180)), « Sur Myron » (numéro VIII, 194 (Overbeck 550)) , p. 313-314 (grecque)

ρϟδ’ ΠΕΡΙ ΜΥΡΩΝΟΣ

Μύρων ὑπῆρχε χαλκουργός, οὗπερ πολλά μὲν ἔργα,

ἓν δὲ τὸ περιθρύλλητον μέχρι τοῦ νῦν τοῦ χρόνου,

ἡ πρὶν περὶ ἀκρόπολιν τῶν Ἀθηνῶν ἑστῶσα

βοῦς δάμαλις χαλκῆ καί τοὺς μαστοὺς σπαργῶσα,

ἣν λόγος ζῶν μυκώμενος ἦλθε θηλάσαι μόσχος.

Commentaires :

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Myron était un bronzier aux nombreuses œuvres connues ;

l’une d’elles est particulièrement fameuse jusqu’à nos jours,

la génisse exposée jadis sur l’Acropole d’Athènes,

génisse de bronze, aux mamelles gonflées.

On raconte qu’un veau vint en mugissant pour la téter.

 

Posidippe de Pella, Posidippi Pellaei quae supersunt omnia(publi: -375:-325, redac: -280:-240, trad: 2002) (66 A.-B.)(grecque)

ca. 10     ἐδό]κ̣ηcε τὸ βοίδιον ἄξιον ὁλκῆc
    ca. 14         ] καὶ τριcεπαργύριον
ca. 13     ] χ̣εῖρα, cοφὸν χρέοc εἶδ'ἐπ'ἀδόξου
    ca.11     ἀλ]λὰ Μύρων ἐπόει.

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------(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

[Un bouvier] crut que la génisse était en mesure de tirer la charrue [...] et trois fois source de gain (?), [mais quand il tendit la main (?)] il vit un tour savant auquel il ne s’attendait pas: [ce n’était pas une vraie génisse (?)] mais l’œuvre de Myron!

 

Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Actio in C. Verrem secunda lib. IV(redac: -70, trad: 1979) (IV, 60, 135), p. 84-85 (latin)

Quid arbitramini Rheginos, qui iam ciues Romani sunt, merere uelle, ut ab iis marmorea Venus illa auferatur ? quid Tarentinos ut Europam in tauro amittant, ut Satyrum qui apud illos in aede Vestae est, ut cetera? quid Thespienses ut Cupidinis signum [propter quod unum uisuntur Thespiae], quid Cnidios ut Venerem marmoream, quid ut pictam Coos, quid Ephesios ut Alexandrum, quid Cyzicenos ut Aiacem aut Medeam, quid Rhodios ut Ialysum, quid Athenienses ut ex marmore Iacchum aut Paralum pictum aut ex aere Myronis buculam ? Longum est et non necessarium commemorare quae apud quosque uisenda sint tota Asia et Graecia ; uerum illud est quamobrem haec commemorem quod existimare hoc uos uolo, mirum quendam dolorem accipere eos ex quorum urbibus haec auferantur.

Commentaires : dupliquer dans: Apelle Vénus; Praxitèle Vénus; Protogène Ialysos; Timomaque Ajax

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Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Actio in C. Verrem secunda lib. IV, (trad: 1979) (IV, 60, 135), p. 84-85 (trad: "Seconde action contre Verrès. Livre Quatrième: les œuvres d'art" par Rabaud, Gaston en 1979)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Quel prix, croyez-vous en conscience, pourrait jamais décider les habitants de Rhégium, qui maintenant sont citoyens romains, à autoriser l'enlèvement de leur Vénus de marbre? Et les tarentins à renoncer à Europe sur le taureau, au Satyre qui est chez eux dans le temple de Vesta et à toutes leurs œuvres d'art? Et les habitants de Thespies à la statue de Cupidon (qui à elle seule fait visiter leur ville)? Et Cnide à sa Vénus de marbre; Cos, au tableau où elle est peinte; Éphèse, à son Alexandre; Cyzique à son Ajax ou à sa Médée; Rhodes à son Ialysus; Athènes à son Iacchus de marbre, au tableau représentant la Parallienne ou à la vache en bronze de Myron? Il est trop long et inutile de rappeler toutes les merveilles à visiter dans toute l'étendue de l'Asie ou de la Grèce: je n'ai fait ces citations que pour vous permettre de juger quelle extraordinaire douleur ressentent ceux qui voient arracher de leurs villes ces chefs-d'œuvre.

Commentaires :  

 

Properce (Sextus Propertius), Elegiae (redac: (-29):, trad: 2005) ( II, 31, 5-8), p. 78 (latin)

Hic equidem Phoebo uisus mihi pulchrior ipso

marmoreus tacita carmen hiare lyra ;

atque aram circum steterant armenta Myronis,

quattuor artifices, uiuida signa, boues.

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Properce (Sextus Propertius), Elegiae , (trad: 2005) (II, 31, 5-8), p. 78 (trad: "Élégies " par Viarre, Simone en 2005)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Elle m’a paru plus belle assurément que Phébus lui-même, sa statue de marbre ouvrant la bouche pour chanter, avec sa lyre silencieuse ; et autour de l’autel se tenait le troupeau de Myron, des bœufs, quatre œuvres d’art, statues vivantes.

 

Ovide (Publius Ovidius Naso), Epistulae ex Ponto (redac: 13:17, trad: 1977), Sex. Pompeio (numéro IV, 1, 29-36 (Overbeck 584)) , p. 115 (latin)

[1]

Vt Venus artificis labor et gloria Coi,

       aequoreo madidas quae premit imbre comas.

arcis ut Actaeae uel eburna uel aerea custos
       bellica Phidiaca stat dea facta manu,
uindicat ut Calamis laudem quos fecit equorum,
       ut similis uerae uacca Myronis opus,
sic ego sum rerum non ultima, Sexte, tuarum                   
       tutelaeque feror munus opusque tuae.

Voir aussi :
  • [1] voir aussi Apelle Vénus anadyomène
 1 sous-texte

Ovide (Publius Ovidius Naso), Epistulae ex Ponto , (trad: 1977), A Sextus Pompée (numéro IV, 1, 29-36) , p. 115 (trad: "Les Pontiques " par André, Jacques en 1977)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Comme la Vénus qui presse sa chevelure humide de l'onde marine est l'œuvre et la gloire de l'artiste de Cos, comme se dresse, gardienne de la citadelle d'Acté, la déesse guerrière d'ivoire ou celle d'airain, sculptées par la main de Phidias, comme Calamis revendique la gloire des chevaux qu'il créa, ou comme la vache, œuvre de Myron, ressemble à une vraie vache, ainsi, Sextus, je ne suis pas le dernier de tous tes biens: grâce à ta protection, je suis, peut-on dire, ta création et ton œuvre.

 

Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia(redac: 77, trad: 1950:1998) (XXXIV, 57-58 (cf Overbeck 533)), p. 127 (latin)

Myronem Eleutheris natum, Hageladae et ipsum discipulum, bucula maxime nobilitauit celebratis uersibus laudata, quando alieno plerique ingenio magis quam suo commendatur. […] Primus hic multiplicasse ueritatem uidetur, numerosior in arte quam Polyclitus et in symmetria diligentior, et ipse tamen corporum tenus curiosus animi sensus non expressisse, capillum quoque et pubem non emendatius fecisse, quam rudis antiquitas instituisset.

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Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, (trad: 1950:1998) (XXXIV, 57-58), p. 127-128 (trad: "Histoire naturelle " par André, Jacques; Beaujeu, Jean; Desanges; Jehan; Ernout, Alfred en 1950:1998)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Myron né à Eleuthères, lui aussi élève d’Agéladas, est surtout célèbre pour sa Génisse, qu’ont glorifiée des vers bien connus, car la plupart du temps c’est au talent d’autrui plutôt qu’à son propre talent qu’on doit sa réputation. [...] Myron semble avoir été le premier à multiplier la vérité des types; ses attitudes sont plus harmonieuses, et ses proportions plus exactes que celles de Polyclète; pourtant, comme il ne s'attachait lui aussi qu'aux formes du corps, il n'a pas exprimé les sentiments de l'âme; il n'a pas traité non plus la chevelyre et le pbis avec plus de soin que n'avait fait la grossière antiquité.

 

Pline l’Ancien; Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline, traduite en françois [par Poinsinet de Sivry], avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11), p. 55-57 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Myron[1], cet autre éleve d’Agelade, naquit à Eleutheres. Il s’est sur-tout rendu célebre par ses statues de bœufs, taureaux, vaches et genisses[2], qui ont été loués dans des vers dignes eux-mêmes des plus grands éloges ; ensorte que c’est quelquefois le génie d’autrui, plutôt que le sien propre, qui rend Myron recommandable. […] Cet artiste passe pour avoir le premier multiplié la variété dans les ouvrages de sculpture ; plus varié, en effet, dans son art, que Polyclete, et d’une symmétrie plus soignée.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Myron étoit d’Eleutheres, ville de Beotie ; mais il fut reçu citoyen d’Athenes : aussi est-il toujours qualifié d’Athénien par Pausanias, et notamment liv. 6, Eliac. p. 345.
  • [2] [2] Témoin le chef-d’œuvre dont Anacréon a dit : Βουκόλε, τὰν αγέλαν, etc.

    Berger mene tes troupeaux
    Paître sur d’autres côteaux ;
    De crainte qu’on ne t’accuse
    De vouloir, dans le vallon,
    Attirer par quelque ruse
    La genisse de Myron.
    Et celle encore dont il a dit : Βοίδιον οὐ, etc.

    Bucula non fusa est, sed in aes induruit annis,
    Quam manibus falsò vindicat ipse Myron.

    Ovide a dit aussi d’une vache de Myron, liv. 1, de Ponto, Elég. 1, v. 34 : Ut simillis verae vacca Myronis opus. On trouve jusqu’à quarante éloges de cette vache de Myron dans l’Anthologie grecque, liv. 4, chap. 7. On en trouve jusqu’à sept en vers latins chez le seul Ausone. Ménage, parmi nous, en a fait sur ce même sujet un distique grec auquel on donne la pomme sur tous ces éloges de l’Antiquité, et que voici : 

    Τὴν χαλκῆν Ἦρω ποτὲ ἰδῶσα Μὐρωνος,

    Ζηλοτύπησεν, ἰδεῖν Ἰναχίδ'οἰομένη.

    Je traduis ainsi : Aenea Junoni cum visa est Vacca Myronis,
    Exarsit, clamans : En Jovis Inachida.

    Dans ce distique, ce sont les dieux mêmes, et non plus les hommes ou les animaux qui sont trompés à la vache de Myron ; idée des plus ingénieuses et des plus nobles.

 

Élien, Claude (Κλαύδιος Αἰλιανός), Περὶ Ζῴων Ἰδιότητος (redac: (201):(233)) (Épilogue (Overbeck 591))(grecque)

καὶ γραφικοὶ δὲ ἄνδρες, μέγα αὐτοὺς φρονεῖν ἀνέπειθεν ἢ ἵππος γραφεὶς κάλλιστα, ὡς Ἀγλαοφῶντα, ἢ νεβρός, ὡς Ἀπελλῆς, ἢ τὸ πλασθὲν βοΐδιον, ὡς Μύρωνα, ἣ ἄλλο τι. Εἰ δὲ εἷς τὰ τῶν τοσούτων ἐκδεικνύει καὶ ὑπ᾿ αὐγὰς ἄγει καὶ ἤθη καὶ πλάσεις καὶ σοφίαν καὶ ἀγχίνοιαν καὶ δικαιοσύνην καὶ σωφροσύνην καὶ ἀνδρείαν καὶ στοργὴν καὶ εὐσέβειαν θηράσας, πῶς οὐκ ἤδη καὶ θαυμάσαι ἄξιος;

 2 sous-textes

Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Quant aux hommes doués pour le figuratif, ils furent amenés à s’enorgueillir d’un cheval parfaitement rendu, comme Aglaophon, ou d’un faon, comme Apelle, ou d’une génisse sculptée, comme Myron ou de toute autre chose.

 

------(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Il y a même des peintres qui éprouvèrent une grande fierté parce qu’ils avaient exécuté à la perfection, dans le cas d’Aglaophon, le portrait d’un cheval, dans le cas d’Apelle, celui d’un faon, dans le cas de Myron, la statue d’un veau, et ainsi de suite… Dès lors, si un homme, après les avoir traquées, exhibe les propriétés d’un si grand nombre d’animaux, et met en lumière leurs habitudes, leurs formes, leur savoir, leur présence d’esprit, leur sens de la justice, leur tempérance, leur courage, leur tendresse et leur piété, comment pourrait-il ne pas mériter l’admiration ?

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (68), p. 392 (latin)

Illicebras uerae si uis dare, Daedale, uaccae,

uiua tibi species uacca Myronis erit.

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Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (68), p. 393 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Pour rendre, d'une vraie vache, Dédale, tout l'attrait,

prends celle de Myron, c'est est le vif portrait.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (69), p. 394 (latin)

Aerea mugitum poterat dare uacca Myronis,

sed timet artificis deterere ingenium :

fingere nam similem uiuae quam uiuere plus est,

Nec sunt facta dei mira, sed artificis.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (69), p. 395 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

La vache d'airain de Myron eût fort bien pu mugir;

mais de l'art elle craint de ternir le génie:

un bronze à l'air vivant vaut mieux encore que la vie,

plus que l'oeuvre de Dieu, c'est l'art que l'on admire.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (65), p. 392 (latin)

Bucula sum caelo genitoris facta Myronis

aerea; nec factam me puto sed genitam :

sic me Taurus init, sic proxima bucula mugit,

sic uitulus sitiens ubera nostra petit.

miraris quod fallo gregem ? Gregis ipse magister

inter pascentes me numerare solet.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (65), p. 393 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Née sous le ciseau de Myron, je suis une génisse

d'airain. J'en suis, je crois, moins l'oeuvre que l'enfant,

car le taureau me suit, la génisse mugit à mes flancs,

car altéré le veau jusqu'à mon pis se glisse.

Curieux qu'un troupeau s'y trompe? Eh! le bouvier lui aussi

ne me compte-t-il pas s'il me voit au pâtis?

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (67), p. 392 (latin)

Daedale, cur uana consumis in arte laborem ?

Me potius claudae subice Pasiphae.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (67), p. 393 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Dédale, à quoi bon user ta peine à ce vain labeur?

Avec Pasiphaé, fais-moi plutôt demeure!

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (70), p. 394 (latin)

Aerea bos steteram ; mactata est uacca Mineruae,

sed dea proflatam transtulit hic animam.

Et modo sum duplex, pars aerea, pars animata :

haec manus artificis dicitur, illa deae.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (70), p. 395 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

J'étais d'airain. D'un bœuf à Minerve on fait politesse,

la déesse en mon sein souffle l'âme envolée.

Me voici double à présent, mi-de fer, mi-animée:

on prête à l'art ma vie, mon bronze à la déesse!

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (66), p. 392 (latin)

Vbera quid pulsas frigentia matris aenae,

o uitule, et sucum laetis ab aere petis ?

Hunc quoque praestarem, si me pro parte parasset

exteriore Myron, interiore deus.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (66), p. 393 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Pourquoi pousser le pis glacé d'une mère d'airain,

petit veau, et vouloir que du bronze t'allaite?

J'y pourvoirais également, si m'avait aussi bien

qu'au dehors ce Myron, au dedans un dieu faite.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (3), p. 590 (latin)

Pasce greges procul hinc, quaeso bubulce Myronis

aes ueluti spirans, cum bobus exagites.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (3), p. 591 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Eloigne ton troupeau, bouvier, que de Myron tu n'ailles

mêler comme vivant ce bronze avec tes ouailles.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (2), p. 590 (latin)

Errasti attendens haec ilia nostra, iuuence :

non manus artificis lac dedit uberibus.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (2), p. 591 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(latin)(traduction récente d'un autre auteur)

Tu t'y leurres, quand vers mon flanc tu tires, bouvillon:

le sculpteur n'a pas mis de lait dans mes tétons.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (4), p. 590 (latin)

Me uitulus cernens immugiet, irruet in me

taurus amans, pastor cum grege mittet agens.

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Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (4), p. 591 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

À ma vue, le veau mugira, pour moi s'enflammera

le taureau, et le pâtre au troupeau me joindra.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (71), p. 394 (latin)

Quid me, taure, paras specie deceptus inire ?

Non sum ego Minoae machina Pasiphaae.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (71), p. 395 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Que me veux-tu, taureau, séduit à ma vue, pénétrer?

Pour Minos je ne cache une Pasiphaé!

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (72), p. 394 (latin)

Nec dum caduco sole, iam sub uespere

ageret iuuencas dum domum pastor suas,

suam relinquens me minabat ut suam.

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Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (72), p. 395 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Le soleil déclinait, on allait sur le soir,

le pâtre en ramenant ses vaches au bercail,

l'une ayant oublié, m'houspillait comme à soi.

 

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata(redac: (301:400), trad: 2010) (73), p. 394 (latin)

Vnam iuuencam pastor forte amiserat

numerumque iussus reddere

me defuisse conquerabatur, sequi

quae noluissem ceteras.

 1 sous-texte

Ausone (Decimus Magnus Ausonius), Epigrammata, (trad: 2010) (73), p. 395 (trad: "Épigrammes" par Combeaud, Bernard en 2010)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Sa vache certain pâtre un jour avait perdue.

Mais fallait le compte au bercail:

"C'était moi qui manquais", grognait-il, "la têtue,

toujours à l'écart du bétail!"

 

Procope de Césarée (Προκόπιος Καισαρεύς), Ὑπὲρ τῶν πολέμων λόγοι (redac: 552:554, trad: 2006), "La Guerre contre les Goths", IV, 21 (cf Overbeck 552)(grecque)

[11] ἔλεγεν οὖν ὁ Ῥωμαῖος οὗτος ὡς ἄρχοι μὲν Ἰταλίας ποτὲ Ἀταλάριχος ὁ Θευδερίχου θυγατριδοῦς, βοῶν δέ τις ἀγέλη ἐς Ῥώμην ὑπὸ τοῦτον τὸν χρόνον ἀμφὶ δείλην ὀψίαν ἐξ ἀγροῦ ἥκει διὰ τῆς ἀγορᾶς ἣν Φόρον Εἰρήνης καλοῦσι Ῥωμαῖοι: [12] ἐνταῦθα γάρ πη ὁ τῆς Εἰρήνης νεὼς κεραυνόβλητος γενόμενος ἐκ παλαιοῦ κεῖται. ἔστι δέ τις ἀρχαία πρὸ ταύτης δὴ τῆς ἀγορᾶς κρήνη, καὶ βοῦς ἐπὶ ταύτης χαλκοῦς ἕστηκε, Φειδίου, οἶμαι, τοῦ Ἀθηναίου ἢ Λυσίππου ἔργον. [13] ἀγάλματα γὰρ ἐν χώρῳ τούτῳ πολλὰ τούτοιν δὴ τοῖν ἀνδροῖν ποιήματά ἐστιν. οὗ δὴ καὶ Φειδίου ἔργον ἕτερον: τοῦτο γὰρ λέγει τὰ ἐν τῷ ἀγάλματι γράμματα. [14] ἐνταῦθα καὶ τὸ τοῦ Μύρωνος βοΐδιον. ἐπιμελὲς γὰρ ἐγεγόνει τοῖς πάλαι Ῥωμαίοις τῆς Ἑλλάδος τὰ κάλλιστα πάντα ἐγκαλλωπίσματα Ῥώμης ποιήσασθαι. [15] ἕνα δὲ ταῦρον ἔφη τῶν τηνικάδε παριόντων εὐνοῦχον τῆς τε ἀγέλης ἀπολειπόμενον καὶ ταύτης δὴ τῆς κρήνης ἐπιβατεύσαντα καθύπερθεν βοὸς τοῦ χαλκοῦ στῆναι.

Commentaires : trouver édition? TRADUIRE?

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (trad: 2002) (Procope de Césarée, La Guerre contre les Goths, 552-554, IV, 21 (Overbeck 552))(trad: " La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques" par Muller-Dufeu, Marion en 2002)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Le Romain disait qu’un jour Atalerechos gouvernerait l’Italie […] Un troupeau de bœufs vint un jour de la campagne à Rome, à travers le marché que les Romains appellant forum de la Paix, où se trouve aussi la génisse de Myron.

Commentaires :

 

Textor, Joannes Ravisius (Jean Tixier de Ravisy, dit), Officina(publi: 1520), « Fabri, et alii artifices », p. 357 (latin)

Myron artifex nobilis buculam fecit æneam, Græcis primum, deinde Ausonianis versibus celebratam. Propert. Atque aram circumsteterant armenta Myronis, Quatuor artificis viuida signa boues.

 

Textor, Joannes Ravisius (Jean Tixier de Ravisy, dit), Officina(publi: 1520), « Sculptores, cælatores », p. 356 (latin)

Myro statuarius fuit numerosior in arte quam Polycletus. Vtebatur ære Deliaco. Ageladis fuit discipulus. Hunc maxime nobilitauit Bucula celebratis versibus.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 321 (latin)

Huic nisi me aptasset saxo ars præclara Myronis,

Essem inter reliquas pascua læta greges.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 321 (grecque)

Τοῦ αὐτοῦ.

Μόσχε, τί μοι λαγόνεσσι προσέρχεαι; τίπτε δὲ μυκᾷ,

ἁ τέχνα μαζοῖς οὐκ ἐνέθηκε γάλα.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 323 (latin)

Si quis aratra ferens mea sub iuga colla reponat

Clare Myron, artem propter arabo tuam.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 320 (latin)

Aut pecudem hanc circum uelauit ahenea pellis,

Aut uis huic æri uiuida subtus inest.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 323 (latin)

Aut hanc forda sua pariens boc finxit in aluo,

Aut non artificis facta, sed orta manu est.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 322 (latin)

Mista gregi reliquo sua uestigata Myroni,

Vix aliis pulsis bucula nota fuit.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 323 (latin)

Aut hanc forda sua pariens bos finxit in aluo,

Aut non artificis facta, sed orta manu est.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 323 (latin)

Mugiret, quamuis sit ahenea uacca bicornis,

Viscera fecisset si interiora Myron.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 321 (latin)

Isti fixa petræ ni starem uacca Myronis,

Pascere cum reliquis herbida prata uelim.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 324 (latin)

Me leo conspiciens inhiat, sustollit arator

Mox iuga, mox clauam pastor et ipse mouet.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 323 (latin)

Si uitulus me immugiet : at si taurus, inibit :

Si uideat pastor, me quoque falsus aget.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 326-327 (grecque)

Σεῖο Μύρων δάμαλιν θηεύμηνος ἔννεπε Μῶμος.

στεῦτ’ ἀναθῆμα Μύρων. θῦμα δ’ἔνεικε θεοῖς.

ἁπτόμηνος δ’, ἀναθημ’ ὁποτ’ ᾔσθετό γὰς, αὖθις ἔιπε

θῦμα μὲν οὔ. δακρύων δ’ἄμμι τάδε πρόφασις.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 321 (latin)

Qua spe sic properas modo ad ilia nostra iuuence ?

Non etenim artificis lac mihi dextra dedit.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 324 (grecque)

Τοῦ αὐτοῦ.

Ωδε Μύρων μ’ἔστησε τὸ βοίδιον. οἵδε νομῆες,

βάλλουσί με λίθοις, ὠς ἀπολειπόμηνον.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV ), p. 321 (latin)

Non ego mendaci sic sum celata Myroni,

Qui grege depulsam uinxit ad hunc lapidem.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 321 (latin)

Ni mea membra Myron fixisset marmore duro,

Bucula cum reliquo pascerer ipsa grege.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 322 (latin)

Bucula, opinor, et hæc cito mugiet, ipse Prometheus

Haud solus, fingis tu quoque uiua Myron.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 324 (latin)

Mugiet aspiciens uitulus me, taurus inibit :

Et pastor proprium coget adire gregem.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 319 (latin)

Vacca Myronis opus, super hanc erecta columnam

Punge age me ad reliquum pelle bubulce gregem.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 320 (grecque)

Τοῦ αὐτοῦ. Εἰς τὸ αὐτό. 

Αυτὸς ἐρεῖ τάχα τοῦτο Μύρων. Οὐκ ἔπλασα ταύταν

Τὰν δάμαλιν, ταύτας δ’εἰκομ’ ἀπεπλασάμην.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 320 (latin)

Ferrea tota boui huic, aut est super illita pellis

Extra, animam aut intus ferrea pellis habet.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 319 (latin)

At tu sacra Myron quid me ante altaria linquis ?

Armenti stabulum cur’ue replere negas ?

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 320 (latin)

Pastor age armentum procul hinc, ne forte Myronis

Sectetur tauros bucula uiua tuos.

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 320 (latin)

Haud ego cocta socis, sed aheno nigra colore

Ob senium, ipse sua finxit ut arte Myron.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 320 (grecque)

Τοῦ αὐτοῦ. Εἰς τὸ αὐτό. 

Βοίδιον οὐ χοάνοις τε τυπωμνήμον, ἀλλ’ὑπὸ γήρως

Χαλκωθὲν, σφετέρῃ ψεύσατο χειρὶ Μύρων.

Commentaires :

 

Cornarius, Janus (Johannes Hainpol, dit), Selecta epigrammata græca latine versa, ex septem epigrammatum græcorum libris(publi: 1529) (livre IV), p. 323 (latin)

Et iuga, et huic aliquis ceruicem imponat aratro.

Artis amore tuæ cogor arare Myron.

 

Conti, Natale (dit Natalis Comes ou Noël le Conte), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1551), "De Dedalo" (numéro liber VII, cap. XVI) , p. 415 (latin)

Fecit æream vaccam apud Æginetas, quæ præcipuam laudem artificii meruit.

 

Lomazzo, Gian Paolo, Il Libro dei Sogni(redac: (1563)), Fid[ia]. Lion[ardo] (numéro Sesto Ragionamento ) , p. 127 (italien)

Questo Mirone fece una vacca molto bella, per la quale fu molto nobilitato.

 

Adriani, Giovanni Battista, Lettera a m. Giorgio Vasari, nella quale si racconta i nomi, e l’opere de’più eccellenti artefici antichi in Pittura, in bronzo, et in marmo(publi: 1568, redac: 1567) (t. I), p. 208 (italien)

Quasi alla medesima età fu anco celebrato infinitamente Mirone per quella bella giovenca che egli formò di bronzo, la quale fu in versi lodati molto commendata.

 

Borghini, Rafaello, Il riposo di Raffaello Borghini : in cui della pittura, e della scultura si fauella, de’piu illustri pittori, e scultori, et delle piu famose opere loro si fa mentione ; e le cose principali appartenenti à dette arti s’insegnano(publi: 1584), p. 264-265 (grecque)

Mirone il quale fu eccellentissimo nell’opere di bronzo (come ne fecero fede quella bella giovenca in versi lodati tanto commendata) fece un cane maraviglioso, un giovane, che scagliava in aria il disco, […] e molte altre figure.

 

Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const(publi: 1604), fol. 41v-42r (n)

Marque-page :
  • [1] Exempel van de ghegoten jonge Koe, oft Veerse, van Myron.
  • [2] Epigrammen, by den Ouden, tot love van dese Veerse.
  • [3] 1. Epigramme.
  • [4] 2. Epigramme
  • [5] 3. Epigram.
  • [6] 4. Epigram.
  • [7] 5. Epigram.
  • [8] 6. Epigram.
  • [9] 7. Epigram.
  • [10] 8. Epigram.
  • [11] 9. Epigram.
  • [12] 10. Epigram.
  • [13] 11. Epigram.
  • [14] 12. Epigram.

§42.  Hoe sal ick, o Myron, laten verschoven [1]

V ghegoten Veers’ in doncker bruwijne?

Die u Griecksche Poeten ginghen loven [2]

Met veel Epigrammen, om datse boven 

Ander was constich van levenden schijne? 

D’eerste luydt aldus, uyt een heel dousijne:

Herder al elder drijft u Koeyen alle, [3]

Dat dees oock met d’uwe niet gae te stalle. 

43  Gheen Koe-beeldt ben ick, maer Myron my stelde [4]

Op desen steen vast, uyt spijtich misnoeghen, 

Om dat ick afsnoeyde zijn gras ten velde.

Den Koeyer Myrons Koe ben ick wat ghelde, [5]

En gheen versiert Beelde, dus wilt u voeghen,

Te prick’len mijn lancken, en leydt my ploeghen.

Waerom steldy, Myron, my hier te blijven? [6]

Wanneer lost ghy my, om in stal te drijven? 

§44. Calf loeyen, en Stier lieven, door’t aenschouwen, [7]

My sal moeten, en den vee-hoedschen jonghe

Sal my drijven ter weyd’ in groen landouwen.

Al heeft my Myron van coper gaen bouwen, [8]

En hier op ghestelt, ick brulded’ en songhe

Als Stier, had hy my slechs ghemaeckt een tonghe. 

Een Wesp dees Koe siende was uytghestreken, [9]

K’heb (seyse) noyt harder Koe-huyt ghesteken.

§45.  Hier houdt my Myron vast, en Herders nopen [10]

En slaen my, want nae de Stieren sy meenen 

Dat ick ben bleven, door een liefden hopen.

T’wy comdy Calf nae mijn spenen ghecropen, [11]

De Const wou mijnen uyr gheen melck verleenen.

Waerom houdt ghy, Myron, op desen steenen [12]

Voet my ghevaen? ghy hadt my moghen jocken,

Soo hadt ick door u landt den ploegh ghetrocken. 

§46. Behoudens men niet met handen en taste [13]

Op mijnen ruggh’, men mach my nae begheeren, 

Van verr’ en by aensien, men sal van vaste

Coper te zijn niet legghen my te laste.

Wil Myron mijn voeten niet haestich weeren [14]

Van deesen pijler, ick en mach ontbeeren 

De doot niet, maer wilt hy my hier ontboeyen,

Ick loop in de bloemen, als ander Koeyen.

 1 sous-texte

Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const, (trad: 2009) (ch. IX), p. 150-151 (trad: "Principe et fondement de l’art noble de la peinture" par Noldus, Jan Willem en 2009)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Marque-page :
  • [1] Exemple de la jeune Vache ou Génisse en bronze de Myron.
  • [2] Des Épigrammes des Anciens, en éloge de cette Génisse. Première Épigramme.
  • [3] Deuxième Épigramme.
  • [4] Troisième Épigramme
  • [5] Quatrième Épigramme
  • [6] Cinquième Épigramme
  • [7] Sixième Épigramme
  • [8] Septième Épigramme
  • [9] Huitième Épigramme
  • [10] Neuvième Épigramme
  • [11] Dixième Épigramme
  • [12] Onzième Épigramme
  • [13] Douzième Épigramme

§.42. Comment pourrais-je, ô Myron, [1]

Abandonner dans l’obscurité votre génisse de bronze ?

Des poètes grecs vous ont loué dans beaucoup d’épigrammes,

Parce qu’elle était, plus que d’autres,

Faite avec tant d’art qu’elle semblait vivante.

La première d’une douzaine d’épigrammes sonne ainsi : [2]

« Pasteurs, menez donc vos vaches ailleurs,

Pour que celle-ci n’aille point à l’étable avec les vôtres. »

§43. « Je ne suis pas une statue de vache, mais Myron m’a mise [3]

Sur ce socle, de dépit et de chagrin,

Parce que je broutais l’herbe dans son champ. »

« Je suis, moi, la vache du vacher Myron. [4]

Et non une statue inventée.

Piquez-moi donc les flancs, et menez-moi à la charrue. »

« Pourquoi m’obliges-tu, Myron, à rester ici ? [5]

Quand me détacheras-tu pour me mener à l’étable ? »

§44. « Le veau doit mugir, et le taureau m’aimer [6]

En me voyant ; et le garçon qui garde le bétail

Me mènera paître dans les prés verts. »

« Même si Myron m’a faite de bronze et m’a mise ici, [7]

Je beuglerais, je mugirais comme un taureau,

Si seulement il m’avait donné une langue. »

« Une guêpe s’était trompée en voyant cette vache : [8]

Je n’ai – disait-elle – jamais piqué une peau de vache plus dure. »

§45. « Ici, Myron me tient, et les pasteurs [9]

Me poussent et me battent, car ils croient que,

Par amour pour un taureau, je suis restée sur place. »

« Pourquoi viens-tu chercher mes mamelles, ô Veau ? [10]

L’art n’a pas donné de lait à mes pis. »

« Pourquoi me tiens-tu prisonnière sur ce piédestal de pierre, Myron ? [11]

Tu aurais pu me mettre sous le joug ;

Ainsi, j’aurais tiré la charrue sur tes champs. »

§46. « Tant qu’on ne touche pas mon dos des mains, [12]

On peut me regarder à volonté, de près et de loin,

Mais on ne m’accusera jamais

D’être faite de bronze dur. »

« Si Myron ne détache pas vite mes pieds de ce socle, [13]

Je ne pourrai pas plus longtemps échapper à la mort ;

Mais s’il veut bien me libérer,

Je marcherai, comme les autres vaches, au milieu des fleurs. »

Commentaires :

 

Marino, Giovanni Battista, Dicerie sacre(publi: 1614), « La pittura, parte prima » (numéro Diceria I) , fol. 4r (italien)

[1] Et che se le mancano i lumi, e l’ombre che può dar l’Artefice, ella hà nondimeno quelli, e quelle che fà la Natura istessa, e che si vanno naturalmente variando; et che se dal canto di lei s’adducono l’uve di Zeusi, il cavallo d’Apelle, e i cani di Nicia, dove corsero gli animali; per sé non mancano la giumenta di Mirone, la Verene di Prassitele, e quella di Pigmalione, di cui s’innamorarono gli huomini.

Voir aussi :
  • [1] voir aussi Apelle Cheval; Praxitèle Vénus; Zeuxis et Parrhasios
 

Du Bos, Jean-Baptiste, Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture(publi: 1719) ( II, 39), p. 132 (fran)

La vache de Myron, cette vache si fameuse, et que les pâtres comptaient pour une pièce de leur bétail quand elle venait paître autour de lui, n’approchait pas, suivant les apparences, de deux mille vaches, qui sont aujourd’hui dans les comtés du nord d’Angleterre, puisqu’elle était si semblable à ses modèles. Du moins nous voyons certainement que les taureaux, les vaches et les porcs des bas-reliefs antiques ne sont point à comparer aux animaux de la même espèce que l’Angleterre élève. On remarque dans ces derniers une beauté où l’imagination des artisans qui ne les avaient point vus ne pouvait pas atteindre.

 

Lacombe, Jacques, Dictionnaire portatif des beaux-arts ou abrégé de ce qui concerne l’architecture, la sculpture, la peinture, la gravure, la poésie et la musique(publi: 1752), art. « Myron », p. 444 (fran)

Cet artiste s’est rendu recommandable par une exacte imitation de la nature ; la matiere sembloit s’animer sous son cizeau. Plusieurs epigrammes de l’Anthologie font mention d’une vache qu’il avoit représentée en cuivre avec un tel art, que cet ouvrage séduisoit même les animaux.

 

Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « Réflexions sur quelques chapitres du XXXVe livre de Pline » (publi: 1759, redac: 1752:1753) (t. XXV), p. 345 (fran)

Myron d’Eleuthère, et la belle vache qu’il a exécutée, ont été trop célèbres pour en parler ; d’ailleurs il nous importe peu aujourd’hui que l’on ait dit de lui, primus hic multiplicasse varietatem videtur, numerosior in arte, quam Polycletus, et in symmetria diligentior. Mais ce primus pourroit causer ici de l’embarras ; si l’on n’y prenoit garde, il porteroit à croire que ceux qui ont précédé Myron dans l’art, n’avoient aucune de ces parties : il semble qu’il n’est ici question que d’une plus grande variété dans la composition, et d’un plus grand soin dans l’exécution.

 

Winckelmann, Johann Joachim, Geschichte der Kunst der Altertums(publi: 1764, trad: 1766), p. 315 (allemand)

Myron aus Athen oder von Eleutheris im attischen Gebiete war mit dem Polycletus aus ebenderselben Schule, und seine meisten Werke waren in Erz, unter welchen sein Discobulus oder einer, welcher mit dem Discus wirft, noch mehr aber seine Kuh, berühmt ist.

 1 sous-texte

Winckelmann, Johann Joachim, Geschichte der Kunst der Altertums, (trad: 1766) (t. 2), p. 194 (trad: "Histoire de l'art chez les Anciens" par Sellius, Gottfried en 1766)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Myron d’Athenes, ou d’Eleuthere au territoire d’Athenes, étoiet de la même école que Polyclete. Il fit la plupart de ses ouvrages en bronze. Un des plus fameux est son Dioscobulus, autrement sa statue d’homme qui jette le disque ; mais sa Vache est encore plus célebre.

 

Winckelmann, Johann Joachim, Geschichte der Kunst der Altertums(publi: 1764, trad: 1766), p. 185 (allemand)

Je die Kuh des Myron ist berühmter als seine andern Werke und ist durch viel Dichter besungen, deren Inschriften sich erhalten haben ; auch ein Hund dieses Künstlers war berühmt, sowie ein Kalb des Menächmus. Wir finden, daß die alten Künstler wilde Tiere nach dem Leben gearbeitet, und Pasiteles hatte einen lebendigen Löwen in Abbildung desselben vor Augen.

 1 sous-texte

Winckelmann, Johann Joachim, Geschichte der Kunst der Altertums, (trad: 1766), « Du dessin des figures d’animaux exécutées par les artistes grecs » (numéro vol. 1) , p. 316 (trad: "Histoire de l'art chez les Anciens" par Sellius, Gottfried en 1766)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

La Vache de Myron est plus renommée que ses autres ouvrages, elle a été chantée par plusieurs poëtes dont les écrits nous sont parvenus. On vantoit aussi un Chien du même artiste, de même qu’un Veau de Menachmus[1]. Nous lisons que les anciens artistes ont travaillé les bêtes féroces d’après le naturel. Praxiteles avoit devant lui un Lion vivant, lorsqu’il le représentoit[2].

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Plin. Lib. XXXIV. Cap. 19.
  • [2] Idem Lib. XXXVI. Cap. 5.
 

Diderot, Denis ; Falconet, Étienne, Le Pour et le contre. Pline et les anciens auteurs qui ont parlé de peinture et de sculpture(publi: 1958, redac: 1766-1773), Lettre de Diderot à Falconet, 5 août 1766, p. 218 (fran)

Myron n’a pas su rendre les passions humaines, donc il a fait une mauvaise vache ; donc et le peuple qui l’admira, et les poètes qui la chantèrent, n’eurent pas le sens commun. Cette conséquence peut être juste, mais je ne le sens pas ; non liquet ; vous trouvez qu’on se faisait dans Athènes de grandes réputations à peu de frais. C’est une façon de penser qui peut être juste, mais qui vous est bien particulière et qui ne fera fortune que quand on aura oublié bien des choses dont il ne tiendrait qu’à moi de vous faire une belle énumération.

 

Falconet, Etienne, Traduction des XXXIV, XXXV et XXXVI livres de Pline l’Ancien, avec des notes(publi: 1772) (t. I), p. 31 (fran)

Myron, né à Euleuthérie et disciple d’Agélade, se distingua beaucoup par sa Vache : elle fut chantée par des vers devenus célèbres ; car la plupart des gens tirent leur célébrité, plutôt du génie des autres que du leur propre (21).

Notes, t. I, p. 80-81 : (21) Les raisons sur lesquelles on apuïoit les éloges prodigués de cette Vache, sont une marque bien sensible de la légèreté de ses juges ; et l’inatention des modernes à examiner la valeur de ces mêmes éloges, est une légèreté plus grande encore. On n’avoit que deux ou trois mots à se dire : il falloit se demander si les veaux, les taureaux et les autres bêtes qui venoient se tromper à cette réprésentation étoient connoisseurs ? S’ils pouvoient en apercevoir les beautés ? Si un mauvais pigeon de plâtre qui en attire d’autres au colombier, est un pigeon bien sculpté ? Si un chien qui court après une vieille peau de lapin empaillée, court après un lapin d’une forme bien naturelle ? Voilà quelques-unes des questions qu’il falloit se faire, avant d’admirer parce que d’autres avoient admiré. Un chien grossièrement peint sur une planche découpée et placée avantageusement, pourra tromper d’autres chiens ; montrez à ces mêmes chiens qui s’y seront laissé tromper, un très beau tableau où des chiens et des chiennes sont bien groupés, ils ne les distingueront pas ; si vous faites la même épreuve en sculpture de ronde-bosse, vous obtiendrez la même réussite ; mais faites approcher quelques bêtes que ce soit devant le plus beau bas-relief, elles y verront un corps quelconque et ne le discerneront pas ; si ce bas-rélief réprésentoit des chiens, vous pourriez voir vos chiens prétendus connoisseurs, pisser dessus avec aussi peu de façon que s’ils pissoient contre un mur. Cela veut-il dire que la vache de Myron fut un mauvais ouvrage ? Non ; mais cela dit que si elle eût été exécutée en bas-rélief, les veaux ne seroient pas venus pour la têter et les taureaux pour la caresser. Cela dit qu’on n’eut pas écrit tant de folies en beaux petits vers grecs, si on eut réfléchi davantage. Cela dit aussi et le prouve, que la foule des modernes reçoit sans jugement les contes absurdes que la foule des anciens leur débite. Lancelot de Pérous n’est pas resté dans cette foule quand il a dit, gli animali non si rissentono al coito solamente per la vista, ma per lo moto, per l’odore, par la voce ; farfalloneffi quanto vuole Plinio e chi che sia, etc.

On a oublié de dire où et comment cette vache étoit placée. Étoit-elle sur la terre au milieu d’un champ, comme l’Hercule qui étoit, dit Pline, posé par terre, sans honneur, inhonorus, devant le portique des Nations ? Il n’est guères croyable qu’un aussi rare chef-d’œuvre n’ait pas eu au moins un pied-estal ; et s’il en avoit un, comment les veaux venoient-ils pour y têter et les taureaux pour autre chose ? C’est là, au reste, une discussion trop oiseuse pour que je veuille ajouter un volume à Chrysostome Matanasius.

Cependant, pour ne pas rester en chemin sur une preuve déjà fort avancée, ne négligeons pas un exemple remarquable dans l’Antiquité, mais dont on fait peu d’usage. Pausanias raconte vers la fin de son 5e livre, que deux statues de chevaux, posées sans doute par terre, dans l’Altis, produisoient des effets surprenans sur les chevaux entiers qui passoient auprès. Ce n’étoit qu’à grands coups de fouet qu’on parvenoit à leur faire quitter la partie, quoique leurs pieds glissassent sur le bronze. Ceux qui contoient ces tentatives amoureuses à Pausanias, lui disoient que les étalons n’étoient attirés que par la vertu de l’Hippomanes infusé dans le bronze, ce qui les rendoit plus furieux que si ç’eût été la plus belle vivante. L’expérience ayant fait disparaître les prétendues vertus que les anciens attribuoient à l’Hippomanes, il résulte seulement de cette histoire, ou de ce conte, que dans une des parties les plus chaudes de la Grèce, des chevaux entiers ont vu la figure de leur semblable, se sont échappés, en ont voulu faire l’usage où les poussoit l’ardeur de leur tempérament, et que de médiocres chevaux de bronze, qui d’ailleurs avoient la queuë coupée, ne devoient pas à leur beauté particulière, la vivacité de ces caresses, mais seulement à leur configuration à peu près semblable au naturel. Quand les poëtes ont feint Pasiphaé placée dans une vache de bois de la façon de Dédale, et recevant les ataques d’un taureau, ils ne suposoient pas que ce très ancien et très médiocre statuaire, eût fait un chef-d’œuvre ; ils ne suposoient de chef-d’œuvre que dans la monstrueuse fureur des combattans. De même l’orgasme seul des galans éfrénés qui sailloient ce bronze de l’Altis, le leur faisoit prendre pour une cavalle. On sait que des mâles et des femelles de plus d’une espèce, éteignent quelquefois leurs feux avec moins de vraisemblance. Mais suposé que cette histoire et tant d’autres pareilles dont nous n’avons la rélation par aucun témoin oculaire, soit vraie ; suposé aussi qu’elle soit fausse ; il résultera toujours que si Pausanias qui la croïoit, eut connu le bronze en fusion, il n’auroit pas porté sa crédulité jusqu’à imaginer que l’Hippomanes conservât sa vertu dans le feu de nos fourneaux. Pline qui écrivoit sur la foi d’autrui, et qui est incomparablement moins exact que Pausanias, a fait une cavalle de ces deux chevaux effigiem equae ; mais il n’a pas manqué de croire aussi, que l’Hippomanes conservoit la force de son venin en le jettant dans le bronze en fusion (l. 28 c. 11 f. 19). On contoit mille sornettes à ces savans, et ils avoient plutôt fait de les écrire que de les vérifier.

 

Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), "Chefs-d'oeuvre de la sculpture, tant anciens que modernes" (numéro vol. II, "Sculpture", §VII) (fran)

Tout ce que nous venons de dire dans le paragraphe précédent, ne peut aucunement nuire à un Art qui eut de nombreux admirateurs dans les plus beaux siécles de la Grèce et de Rome, et que les nations policées de l'Europe s'empresseront toujours d'accueillir; on en doit seulement conclure qu'il n'est rien de si parfait dans le monde qui ne donne quelque prise à la critique. Tâchons de lui imposer silence, et de réveiller l'attention du lecteur par le détail intéressant des principaux chefs-d'oeuvre de la sculpture. La Vache en bronze de Myron, placée sans doute dans la campagne, étoit si parfaite, et d'une imitation si vraie, qu'il arrivoit souvent aux animaux de s'y méprendre, et aux bergers de la compter pour une pièce de leur bétail, quand il venoit paître autour d'elle.

 

Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), "Remarques intéressantes sur l'origine de la sculpture" (numéro "Sculpture", §X) , vol. II, p. 444 (fran)

Mais c’est trop nous arrêter à des histoires fabuleuses ; faisons connoître l’art par des traits qu’on ne sauroit révoquer en doute. Nous ne répéterons point ici que les Grecs ne sont nullement les premiers peuples qui aient cultivé la sculpture[1]. Ils ne l'ont même pas perfectionnée, s'il en faut croire un savant auteur moderne.[2] "Micon (sic) de Syracuse, dit-il, précéda de plusieurs années les habiles sculpteurs de la Grèce: c'est de cet artiste qu'étoit la genisse dont on a tant loué le travail, et qui étoit si parfaite, qu'un taureau la prit pour une genisse veritable."[3]

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] V. Pausanias, liv. 1.
  • [2] M. L'Abbé Comte de Guasco
  • [3] De l'usage des statues, pag. 88. Cependant tous les auteurs que nous avons consultés, disent que cette admirable genisse, tant célébrée dans l'Anthologie, étoit de Myron, Athénien. V. ce que nous en avons rapporté plus haut, p. 398. D'ailleurs, il est très-vrai que si les Grecs ne sont point les créateurs des arts, ils ont du moins la gloire de les avoir portés au comble de la perfection.
 

Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), t. III , p. 16 (fran)

Myron. On sait les louanges qui ont été justement prodiguées à la vache admirable jetée en bronze par cet excellent artiste : la représentation en était si vraie, que les bœufs, trompés par l’apparence, venaient souvent se ranger autour, et que ceux qui voulaient les en chasser avaient peine à reconnaître l’ouvrage de l’art, d’avec les animaux naturels.

 

Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet(publi: 1985, redac: 1921), Épigrammes 58-68 (latin)

58. Bucula sum, caelo genitoris facta Myronis

aerea, nec factam me puto, sed genitam

sic me Taurus init, six proxuma bucula mugit,

sic uitulus sitiens ubera nostra petit.

miraris, quod fallo gregem ? Gregis ipse magister

inter pascentes me numerare solet.

59. Vbera quid pulsas frigentia matris ahenae,

o uitule, et sucum laetis ab aere petis ?

hunc quoque praestarem, si me pro parte parasset

exteriore Myron, interiore deus.

60. Daedale, cur uana consumis in arte laborem ?

me potius claudae subiice Pasiphae.

Illicebras uerae si uis dare, Daedale, uaccae,

uiua tibi species uacca Myronis erit.

61. Errasti, attendens haec ilia nostra, iuuence,

non manus artificis lac dedit uberibus.

62. Pasce greges procul hinc, quaeso, bubulce, Myronis

aes, ueluti spirans, cum bubus exagites.

63. Me uitulus cernens immugiet, irruet in me

taurus amans, pastor cum grege mittet agens.

64. Aerea mugitum poterat dare uacca Myronis,

sed timet artificis deterere ingenium.

Fingere nam similem uiuae, quam uiuere, plus est,

Nec sunt facta dei mira, sed artificis.

65. Aerea bos steteram ; mactata est uacca Minervae,

sed dea proflatam transtulit hac animam.

et modo sum duplex, pars aerea, pars animata,

haec manus artificis dicitur, illa deae.

66. Quid me, taure, paras, specie deceptus, inire ?

non sum ego Minoae machina Pasiphaae.

67. Nec dum caduco sole iam sub uespere,

ageret iuuencas dum domum pastor suas,

suam relinquens, me minabat, ut suam.

68. Vnam iuuencam pastor forte amiserat ;

numerumque iussus reddere,

me defuisse conquerabatur, sequi

quae noluissem caeteras.

 1 sous-texte

Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Je suis une génisse, faite en bronze par le ciseau

de mon père Myron ; je ne me crois pas créée mais née.

C’est ainsi que le taureau m’aborde, que la vache voisine mugit,

que le veau assoiffé cherche mes mamelles.

Tu t’étonnes que j’abuse le troupeau ? Son maître lui-même

me compte d’habitude au nombre des bêtes au pré.

Pourquoi presser les mamelles froides d’une mère de bronze,

petit veau, et réclamer le liquide lacté à l’airain ?

Je te le fournirais, si Myron m’avait faite

à l’extérieur, et un dieu à l’intérieur.

Dédale, pourquoi épuiser ton travail en un art si vain ?

Soumets-moi plutôt à la prison de Pasiphaé.

Si tu veux, Dédale, donner de la cervelle à une vraie vache,

la vache de Myron te servira de modèle vivant.

Tu t’es trompé, bouvillon, dans tes espérances à notre égard ;

les mains de l’artiste n’ont pas donné de lait à nos mamelles.

Fais paître tes troupeaux loin d’ici, bouvier, s’il te plaît, tu risques

de mener le bronze de Myron avec tes bœufs, comme une bête vivante.

En me voyant, un veau mugira, le taureau en rut

se précipitera, le pâtre m’enverra avec son troupeau.

La vache de bronze de Myron pourrait pousser des mugissements,

mais elle craint de détruire le génie de l’artiste.

Car modeler un animal semblable au vivant, c’est plus que vivre,

et ce ne sont plus les merveilles de Dieu, mais de l’artiste.

Je me dressais, vache de bronze ; la vache de Minerve fut tuée,

mais la déesse fit passer ici l’âme en soufflant.

Je suis maintenant double, partie en bronze, partie animée,

une part due à la main de l’artiste, et l’autre à la déesse.

Pourquoi, taureau, viens-tu m’aborder, trompé par l’apparence ?

Je ne suis pas la machine de Pasiphaé femme de Minos.

Non, tandis que vers le soir, sous le soleil déjà déclinant,

le pasteur menait ses génisses à la maison,

laissant la sienne, il me menaçait, comme une des siennes.

Un berger avait perdu jadis une génisse ;

devant rendre le nombre,

il se plaignait que je manquais, moi

qui ne voulais pas suivre les autres.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 741), t. VIII, p. 153 (grecque)

Χαλκέος ἦς, ἐπὶ σοὶ δὲ γεωτόμος εἶλκεν ἄροτρον

καὶ ζυγόδεσμα φέρων, ψευδομένα δάμαλι.

Ἀλλὰ Μύρων τέχνᾳ πανυπείροχος, ὅς σε δι’ ἔργων

ἔμπνουν ὥς τινα βοῦν ἐργάτιν εἰργἀσατο.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 741), t. VIII, p. 153 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Tu étais en bronze, et un laboureur a traîné sa charrue pour t’y atteler, apportant même la courroie qui devait t’attacher au joug, trompeuse génisse. Oui, Myron est tout à fait éminent dans son art, lui dont les mains t’ont rendue animée comme une vache de labour.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 794), t. VIII, p. 171 (grecque)

Βουκόλε, πῇ προθέειν με βιάζεαι; Ἴσχεο νύσσων·

οὐ γὰρ μοι τέχνη καὶ τόδ’ ὄπασσεν ἔχειν.

 1 sous-texte

Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (IX, 794), t. VIII, p. 171 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Vacher, de quel côté veux-tu, à toute force, me faire courir devant toi ? Cesse de m’aiguillonner, car l’art n’a pas été jusqu’à me conférer ce pouvoir.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 742), t. VIII, p. 154 (grecque)

Ἄπαιρέ μου τένοντος, ὦ γεωπόνε,

λέπανδα καὶ σίδαρον αὐλακεργάταν·

χαλκὸν γὰρ ἁμῶν οὐκ ἐσάρκωσεν Μύρων,

τέχνα δ’ ἐζωπόνησεν ὄψιν ἔμπνοον,

ὡς πολλάκις με κἀπομυκᾶσθαι θέλειν·

εἰς ἔργα δ’ οὐκ εἴασε, προσδήσας βάσει.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 742), t. VIII, p. 153 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Ôte de mon cou, laboureur, ces courroies, éloigne ce fer à creuser les sillons ; Myron n’a pas changé mon bronze en chair, mais son talent m’a donné l’apparence d’une bête vivante, si bien que souvent je voudrais même mugir ; seulement, il ne m’a pas permis d’aller au travail, en m’enchaînant à ce socle.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 793), t. VIII, p. 171 (grecque)

Πόρτιν τήνδε Μύρωνος ἰδών, τάχα τοῦτο βοήσεις·

« Ἤ φύσις ἄπνοός ἐστιν, ἢ ἔμπνοος ἔπλετο τέχνη. »

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

De Julien d’Égypte, ancien préfet. En voyant cette génisse de Myron, vous vous écrierez peut-être : « Ou la nature est inanimée, ou l’art est animé ».

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 740), t. VIII, p. 153 (grecque)

Ἡ βάσις ἡ κατέχουσα τὸ βοίδιον, ᾗ πεπέδηται·

ἢν δ’ ἀφεθῇ ταύτης, φεύξεται εἰς ἀγέλην.

Μυκᾶται γὰρ ὁ χαλκός· ἴδ’ ὡς ἔμπνουν ὁ τεχνίτας

θήκατο· κἂν ζεύξῃς ἄλλον ἀρόσει.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX? 740), t. VIII, p. 153 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Le socle où elle est enchaînée retient cette génisse ; si on la détache, elle s’enfuira vers le troupeau. Car le bronze mugit ; voyez comme l’artiste l’a rendu vivant ; et si on l’accouple avec une autre, je crois qu’elle labourera.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 798), t. VIII, p. 172 (grecque)

Τλῆθι, Μύρων· τέχνη σε βιάζεται· ἄπνοον ἔργον·

Ἐκ φύσεως τέχνη· οὐ γὰρ φύσιν εὕρετο τέχνη.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 798), t. VIII, p. 172 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Résigne-toi, Myron ; l’art t’impose sa contrainte : ton œuvre est sans vie. L’art s’inspire de la nature ; ce n’est pas la nature qui a été créée par l’art.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 797), t. VIII, p. 172 (grecque)

Εἰσορόων με λέων χαίνει στόμα, χερσὶ δ’ ἀείρει

γειοπόνος ζεύγλην, ἀγρονόμος κορύνην.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 797), t. VIII, p. 172 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

À ma vue, le lion ouvre la gueule, et de leurs mains le laboureur soulève le joug, le berger saisit sa houlette.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 795), t. VIII, p. 171 (grecque)

Ἤ χάλκωσε ζώωσε Μ´θρων σοφός, ἢ τάχα πόρτιν

χάλκωσε ζωὰν ἐξ ἀγέλας ἐρύσας.

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Du même. L’ingénieux Myron a donné la vie au bronze, ou peut-être a-t-il métamorphosé en bronze une génisse qu’il avait prise vivante dans un troupeau.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 796), t. VIII, p. 171 (grecque)

Πλάστα Μύρων, σέο πόρτιν ὁδοιπόρος ἦλθεν ἐλάσσων·

χαλκοῦ δὲ ψαύσας, φὼρ κενὸς ἐξεφάνῃ.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 796), t. VIII, p. 171 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Sculpteur Myron, un vagabond qui passait s’est approché pour emmener ta génisse ; et c’est seulement en touchant le bronze que ce voleur a vu qu’il s’était fourvoyé.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 726), t. VIII, p. 150 (grecque)

Ἁ βοῦς ἁ τίκτουσ’ ἀπὸ γαστέρος ἔπλασε τὰν βοῦν·

ἁ δὲ Μύρωνος χεὶρ οὑ πλάσεν, ἀλλ’ ἔτεκεν.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 726), t. VIII, p. 149 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

La vache qui a mis au monde cette vache l’a façonnée dans son ventre ; la main de Myron ne l’a pas façonnée, mais mise au monde.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 727), t. VIII, p. 150 (grecque)

Καὶ χαλκῆ περ ἐοῦσα λάλησεν ἂν ἁ κεραὴ βοῦς

εἴ οἱ σπλάγχνα Μύρων ἔνδον ἐτεχνάσατο.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 727), t. VIII, p. 150 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Bien qu’étant en bronze, cette vache encornée ferait entendre sa voix si Myron lui avait, dans le corps, sculpté des entrailles.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 724), t. VIII, p. 149 (grecque)

Ἁ δάμαλις, δοκέω, μυκήσεται· ἦ ῥ’ ὁ Προμηθεὺς

οὐχὶ μόνος, πλάττεις ἔμπνοα καὶ σὺ Μύρων.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (ΙΧ, 724), t. VIII, p. 149 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Cette génisse, je crois, va mugir ; non, Prométhée n’est pas le seul à modeler des êtres vivants : toi aussi, tu sais le faire, Myron.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 725), t. VIII, p. 149 (grecque)

Βοῦν ἰδίαν ποτὲ βουσὶ Μύρων μιχθεῖσαν ἔδιζεν·

εὖρε μόλις δ’ αὐτήν, τὰς βόας ἐξελάσας.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 725)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Myron cherchait un jour sa propre génisse, mêlée à des vaches ; il la trouva à grand peine, en chassant les autres.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 728), t. VIII, p. 150 (grecque)

Ἁ δάμαλις, δοκέω, μυκήσεται· ἢν δὲ βραδύνῃ,

χαλκὸς ὁ μὴ νοέων αἴτιος, οὐχὶ Μύρων.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 728), t. VIII, p. 150 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Cette génisse, je crois, va mugir ; si elle tarde à le faire, c’est au bronze inanimé qu’en est la faute, et non à Myron.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 732), t. VIII, p. 151 (grecque)

Βουκόλον ἢν ἐσίδῃς τὸν ἐμὸν, ξένε, τοῦτ’ ἔπος αὐτῷ

εἶπον, ὅθ’ ὁ πλάστης ὧδε μ’ἔδησε Μύρων.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 732), t. VIII, p. 151 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Si tu vois mon bouvier, passant, dis-lui bien que c’est le sculpteur Myron qui m’a attachée ici.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 731), t. VIII, p. 151 (grecque)

Ὧδε Μύρων μ’ἔστησε τὸ βοίδιον· ὁ δὲ νομῆες

βάλλουσίν με λίθοις, ὡς ἀπολειπόμενον.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 731), t. VIII, p. 151 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

C’est ici que Myron m’a dressée, moi, sa génisse ; mais les bergers me lancent des pierres comme si je restais en arrière.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 729), t. VIII, p. 150 (grecque)

Πηκτόν μοί τις ἄροτρον ἐπ’ αὐχένι καὶ ζυγὰ θέσθω·

εἵνεκα γὰρ τέχνας σεῖο, Μύρων, ἀρόσω.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 729), t. VIII, p. 150 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Que l’on attache à mon cou une charrue composée et un joug : grâce à ton talent, Myron, je labourerai.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 730), t. VIII, p. 150 (grecque)

Ἤν μ’ ἐσίδῃ μόσχος, μυκήσεται· ἢν δέ γε ταῦρος,

βήσεται· ἢν δὲ νομεύς, εἰς ἀγέλαν ἐλάσει.

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

De Démétrios de Bithynie. Si un veau m’aperçoit, il mugira ; si c’est un taureau, il me couvrira ; et si c’est un berger, il m’emmènera dans son troupeau.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 723), t. VIII, p. 149 (grecque)

Ἁ μόλιβος κατέχει με καὶ ἁ λίθος· εἵνεκα δ’ ἄν σεῦ,

πλάστα Μύρων, λωτὸν καὶ θρύον ἐδρεπόμαν.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (ΙΧ, 723), t. VIII, p. 149 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

C’est le plomb, c’est la pierre qui me retiennent ; sans quoi, grâce à toi, Myron le sculpteur, je brouterais le trèfle et le jonc.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 717), t. VIII, p. 147 (grecque)

Ἤ τὸ δέρας χαλκειον ὅλον βοῒ τᾷδ’ ἐπίκειται

ἔκοθεν, ἢ ψυχὴν ἔνδον ὁ χαλκὸς ἔχει.

 1 sous-texte

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 717), t. VIII, p. 147 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Ou bien la peau de bronze, tout entière, a été mise à cette vache extérieurement, ou bien c’est à l’intérieur que le bronze est doué de la vie.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 716), t. VIII, p. 147 (grecque)

Βοίδιον οὐ χοάνοις τετυπωμένον, ἀλλ’ ὑπὸ γήρως

χαλκωθὲν σφετέρῃ ψεύσατο χειρὶ Μύρων.

 1 sous-texte

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 716), t. VIII, p. 147 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Cette génisse n’a pas été fondue dans un moule, mais c’est de vieillesse qu’elle s’est changée en bronze, et Myron se vante quand il l’a donne comme l’ouvrage de ses mains.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) ( Palat. IX, 714 (Overbeck 554)), t. VIII, p. 147 (grecque)

Τίπτε, Μύρων, μὲ τὸ βοίδιον ἐνταυθοῖ παρὰ βωμοις

ἔστασας; Οὐκ ἐθέλεις εἰσαγέμεν μέγαρον;

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 714), t. VIII, p. 147 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Pourquoi, Myron, m’as-tu, moi ta génisse, placée près des autels ? Ne veux-tu pas me ramener sous le toit de l’étable ?

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 715), t. VIII, p. 147 (grecque)

Βουκόλε, τὰν αγέλαν πόρρω νέμε, μὴ τὸ Μύρωνος

βοίδιον ὡς ἔμπνουν βουσὶ συνεξελάσῃς.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 715), t. VIII, p. 147 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

D’Anacréon. Vacher, fais paître ton troupeau plus loin : tu risquerais d’emmener la génisse de Myron avec tes vaches, en la prenant pour une bête vivante.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 718), t. VIII, p. 148 (grecque)

Αὐτὸς ἐρεῖ τάχα τοῦτο Μύρων· « Οὐκ ἔπλασα ταύταν

τὰν δάμαλιν, ταύτας δ’ εἰκόν’ ἀνεπλασάμην. »

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 718), t. VIII, p. 148 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Voici ce que dira peut-être Myron lui-même : « Je n’ai pas modelé cette génisse, j’en ai reproduit l’image ».

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 722), t. VIII, p. 149 (grecque)

Τὰν δάμαλιν, βουφορβέ, παρέχεο μηδ’ ἀπάνευθε

συρίδῃς· μαστῷ πόρτιν ὑπεδέχεται.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 722), t. VIII, p. 149 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Cette génisse, vacher, il ne faut ni t’arrêter devant elle ni, de loin, la siffler : elle a sous elle son veau à la mamelle.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 721), t. VIII, p. 148 (grecque)

Μόσχε, τί μοι λαγόνεσσι προσέρχεαι, τίπτε δὲ μυκᾷ;

Ἁ τέχνα μαζοῖς οὐκ ἐνέθηκε γάλα.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 721), t. VIII, p. 148 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Veau, pourquoi t’approcher de mes flancs ? pourquoi mugir ? L’art, dans mes mamelles, n’a pas mis de lait.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 720), t. VIII, p. 148 (grecque)

Εἰ μὴ μου ποτὶ τᾷδε Μύρων πόδας ἥρμοσε πέτρᾳ,

ἄλλαις ἂν νεμόμαν βουσὶν ὁμοῦ δάμαλις.

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (IX, 720), t. VIII, p. 148 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Si Myron ne m’avait fixé les pieds à cette pierre, je paîtrais, génisse, avec les autres vaches.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 719), t. VIII, p. 148 (grecque)

Οὐκ ἔπλασέν με Μύρων, ἐψεύσατο· βοσκομέναν δὲ

ἐξ ἀγέλας ἐλάσας δῆσε βάσει λιθίνῳ.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 719), t. VIII, p 148 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

 Myron ne t’a pas modelée, il se vante : c’est quand je paissais qu’il m’a écartée du troupeau et liée à ce socle de pierre.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (Palat. IX, 713), t. VIII, p. 146 (grecque)

Βοίδιόν εἰμι Μύρωνος, ἐπὶ στήλης δ’ ἀνάκειμαι.

Βουκόλε, κεντήσας εἰς ἀγέλην μ’ ἄπαγε.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 713), t. VIII, p. 146 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Je suis la génisse de Myron ; je suis dressée sur un socle. Bouvier, à coups d’aiguillon, ramène-moi dans ton troupeau.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 736), t. VIII, p. 152 (grecque)

Φεῦ σύ, Μύρων, πλάσσας οὐκ ἔφθασας, ἀλλὰ σε χαλκός.

πρὶν ψυχὴν βαλέειν, ἔφθασε πηγνύμενος.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 736), t. VIII, p. 152 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Hélas, Myron, en modelant tu n’es pas allé assez vite : le bronze, en se figeant avant que tu y eusses mis la vie, a été plus vite que toi.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 737), t. VIII, p. 152 (grecque)

Χαλκείαν τύπτεις δάμαλιν· μέγα σ’ ἤπαφε τέχνα,

βουκόλε· τὰν ψυχὰν οὐ προσέθηκε Μύρων.

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Overbeck, Johannes, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Elle est en bronze, la génisse que tu frappes ; l’art t’a bien trompé, vacher : la vie, Myron n’a pu la lui donner.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 738), t. VIII, p. 152 (grecque)

Ἐν βοῒ τᾷδ’ ἐμάχοντο φύσις καὶ πότνια τέχνα·

ἀμφότεραις δὲ Μύρων ἶσον ὄπασσε γέρας·

δερκομένοις μὲν γὰρ φύσιος κράτος ἥρπασε τέχνα·

αὐτὰρ ἐφαπτομένοις ἡ φύσις ἐστὶ φύσις.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 738), t. VIII, p. 152 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Dans cette vache, la nature et un art divin ont rivalisé ; à l’une et à l’autre Myron a donné des gages égaux : pour qui la regarde, l’art a ravi à la nature sa puissance ; mais pour qui la touche, la nature reste la nature.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) ( IX, 733), t. VIII, p. 151 (grecque)

Τὰν βοῦν τάνδε Μύρων, ξεῖν’, ἔπλασεν, ἃν ὅδε μόσχος

ὡς ζῶσαν σαίνει ματέρα δερκόμενος.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 733), t. VIII, p. 151 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Cette vache, c’est Myron, passant, qui l’a sculptée : celle que ce veau flatte comme si elle était vivante, en croyant voir sa mère.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 735), t. VIII, p. 152 (grecque)

Σεῖο, Μύρων, δαμάλει παρακάτθανε μόσχος ἀλαθείς

καὶ γάλα πιστεὺων χαλκὸν ἔσωθεν ἔχειν.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 735), t. VIII, p. 152 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Près de ta génisse, Myron, un veau est mort, victime de son erreur, pour avoir cru qu’il y avait du lait à l’intérieur du bronze.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 734), t. VIII, p. 151 (grecque)

Ταῦρε, μάτην ἐπὶ πόρτιν ἐπείγεαι· ἔστι γὰρ ἄπνους·

ἀλλὰ σ’ ὁ βουπλάστας ἐξαπάτησε Μύρων.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 734), t. VIII, p. 151 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Taureau, c’est en vain que tu presses cette génisse : elle n’est pas vivante ; mais Myron, le sculpteur de vaches, t’a induit en erreur.

 

Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine(trad: 1928-2011) (IX, 739), t. VIII, p. 153 (grecque)

Ἤπαφε καὶ σὲ μύωπα Μύρων, ὅτι κέντρον ἐρείδεις

πλευραῖς χαλκοχύτοις ἀντιτύποιο βοός.

Οὐ νέμεσισ δὲ μύωπι· τί γὰρ τόσον, εἴ γε καὶ αὐτούς

ὀφθαλμοὺς νομέων ἠπερόπευσε Μύρων.

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Anthologie grecque. Première partie. Anthologie palatine, (trad: 1928-2011) (IX, 738), t. VIII, p. 153 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Toi aussi, taon, Myron t’a trompé, puisque tu dardes ton aiguillon contre les flancs en bronze de cette image d’une vache. Mais il ne faut pas le reprocher au taon : qu’y pourrait-il, alors que les yeux mêmes des bergers sont abusés par Myron ?