Femmes peintres
Bibliographie
Images
Thamar peignant la Vierge, avec un apprenti(Pas d'information sur l'artiste)
Medium : enluminure
Commentaires : BOCCACCIO'S THAMAR painting Diana, with an apprentice. Thamar/Timarete/Thamyris was an ancient Greek painter best known for a panel painting of the goddess Diana that was kept at Ephesus. She was the daughter of another painter, Micon the Younger of Athens. Pliny the Elder wrote that she "scorned the duties of women and practised her father's art." From Boccacio, de mulieribus claris/Le livre de femmes nobles et renomées (trad. anonyme), 1402. BN, Paris. MS Français 12420, f. 86.
Irène peignant(Pas d'information sur l'artiste)
Medium : enluminure
Commentaires : Irene painting. From Boccacio, de mulieribus claris/Le livre de femmes nobles et renomées (trad. anonyme), 1402. Bibliothèque nationale, Paris. MS Français 12420, f. 92v. "cy apres s'ensuit l'ystoire de cyrene femme de cratin. la LIXe rubriche."
Thamar peignant Diane(Pas d'information sur l'artiste)
Commentaires : Thamar painting the goddess Diana. From Boccaccio, Des cleres et nobles femmes, De claris mulieribus in an anonymous French translation c. 1400-25, French (Paris). British Library MS Royal 20 C V f. 90
Thévet, André, Les vrais pourtraits et vies des hommes illustres grecs, latins et paiens(publi: 1584), chapitre 92, « Eudes de Monstreul », fol. 503r-v (fran)
- [1] Peintres et peintresses, excellentes
La necessité des arts, estats et mestiers faict qu’encores que toutes les vocations ne puissent estre rangées souz ce riche et magnifique escadron des arts liberaux, les ouvriers illiberaux ont esté reçeus plustot aux Republiques que ceux, qui faisoient profession des disciplines vrayement liberales. [1]. Je pouvoie icy employer, pour preuve de mon dire, l’estime qu’on a faict des peintures de Timarele (sic), Irene, Calypso, Aristarete et Lala Cyzena si je ne sembloye vouloir preferer les femmes à Zeuziz, Parrhase, Apelles, Aristides, Polygnote, Euphranor, et plusieurs autres excellens pourtrayeurs, aucuns desquels ont avec si grand heur rencontré, que nous lisons que les raisins pourtraicts par Zeuzis inviterent les oyseaux à les venir bequeter, et le cheval d’Apelles en platte peinture esmeut les naturels à hennir.[2]
- [2] voir aussi Zeuxis et Parrhasios, cheval d'Apelle
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV(redac: 77, trad: 1985) (147-148)(latin)
Pinxere et mulieres : Timarete, Miconis filia, Dianam, quae in tabula Ephesi est antiquissimae picturae ; Irene, Cratini pictoris filia et discipula, puellam, quae est Eleusine ; Calypso, senem et praestigiatorem Theodorum, Alcisthenen saltatorem ; Aristarete, Nearchi filia et discipula, Aesculapium. Iaia Cyzicena, perpetua uirgo, M. Varronis iuuenta Romae et penicillo pinxit et cestro in ebore imagines mulierum maxime et Neapoli anum in grandi tabula, suam quoque imaginem ad speculum. Nec ullius uelocior in pictura manus fuit, artis uero tantum ut multum manipretiis antecederet celeberrimos eadem aetate imaginum pictores Sopolim et Dionysium, quorum tabulae pinacothecas inplent. Pinxit et quaedam Olympias, de qua hoc solum memoratur, discipulum eius fuisse Autobulum.
Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV, (trad: 1985) (147-148)(trad: "Histoire naturelle. Livre XXXV. La Peinture" par Croisille, Jean-Michel en 1985)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Il y eut aussi des femmes peintres : Timarété, fille de Micon, est l’auteur d’une Diane, tableau conservé à Éphèse, de style très archaïque ; Irène, fille et disciple du peintre Cratinus, a peint une Jeune fille, conservée à Éleusis ; Calypso a peint un Vieillard, Théodorus l’illusionniste, Alcisthénès le danseur ; Aristarété, fille et disciple de Néarchus, a peint un Esculape ; Iaia de Cyzique, qui resta toujours vierge, vécut à Rome quand M. Varron était jeune : elle peignit aussi bien au pinceau que sur ivoire à l’aide du cestre, et fit surtout des portraits de femmes ; à Naples il y a d’elle un grand tableau représentant une vieille ainsi qu’un Autoportrait au miroir. Personne n’eut la main plus rapide dans l’exécution, mais sa virtuosité fut telle que ses prix l’emportaient de loin sur ceux des plus célèbres portraitistes de son temps, Sopolis et Dionysius, dont les tableaux emplissent les galeries. Peignit également une certaine Olympias : la seule chose que l’on rapporte à son sujet est qu’elle eut Autobulus comme élève.
Pline l’Ancien; Landino, Cristoforo, Historia naturale di C. Plinio secondo tradocta di lingua latina in fiorentina per Christophoro Landino fiorentino, fol. 243r (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Dipinsono anchora queste femine cioe Timarete figluola di Micone: Diana laquale e in Epheso tra l’antichissime picture. Iterna figluola di Cratino pictore, la fanciulla laquale e in Eleusina. Calypso un vecchio e Theodoro prestigiatore. Alcisthene uno che danza. Aristarete figluola e discepola di Nearcho. Esculapio Lala Cizicena sempre vergine. Martia nella gioventu di M. Varrone dipinse di pennello a Roma. Et col cesiro in aurio maxime imagini di donne et el neapolitano in gran tavola et ancora la sua imagine allo specchio ne fu mano piu veloce nella pictura e di tanta arte che vinse col prezo delle sue imagini Sopylo e Dionysio excellentissimi pictori di quella eta : le tavole de quali empiono le pinacothece cioe gl’armarii dove si ripongono. Dipinse ancora una certa Olympia dellaquale solo si dice che Antibolo fu suo discepolo.
Pline l’Ancien; Brucioli, Antonio, Historia naturale di C. Plinio Secondo nuovamente tradotta di latino in vulgare toscano per Antonio Brucioli, p. 999 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)
E dipinsono donne. Timarete figliola di Nicione Diana in tavola che è in Epheso di antiquissima pittura. Irene, figliola di Cratino dipintore, e discepola, una fanciulla che è in Eleusine, Calypso un vecchio, e Theodoro prestigiatore. Alcistene, uno salvatore. Aristarete figliola, et discepola di Nearco, Esculapio. Lala Cyzicena, che fu sempre vergine nella gioventu di M. Varrone, dipinse a Roma col pennello. E col cestro in avorio, massimamente imagini di donne, e il napolitano in gran tavola, e la sua imagine allo specchio. Ne fu mano di alcuno piu veloce nella pittura, e tanto di arte, che vinse col prezzo delle sue pitture i celebratissimi della medesima arte, Sopylon, e Dionysio, le tavole de quali empiono le pinacothece. Dipinse ancora una certa Olympia, dellaquale questo solo si memora essere stato suo discepolo Autobolo.
Pline l’Ancien; Domenichi, Lodovico, Historia naturale di G. Plinio Secondo tradotta per Lodovico Domenichi, con le postille in margine, nelle quali, o vengono segnate le cose notabili, o citati alteri auttori… et con le tavole copiosissime di tutto quel che nell’opera si contiene…, p. 1110 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)
- [1] Di questo nome stesso habbiamo conosciuto la divina Irene delle Signore di Spilimbergo ; c’ha dipinto un quadro a similitudine d’uno del gran Titiano, il quale sommamente celebrandola, si stupì del valore di cosi nobil vergine ; la cui morte è stata cantata con mesti accenti da tutti i’ piu famosi dicitori del secol nostro.
Dipinsero anco le donne, Timarete figliola di Nicone, dipinse Diana in una tavola, laquale è in Efeso antichissima pittura. Irene figliola e discepola di Cratino pittore una fanciulla, laquale è in Eleusina. [1] Calipso dipinse un vecchio, un maestro di bagatelle chiamato Theodoro, Alcisthene dipinse un saltatore. Aristarete figliola e discepola di Nearco dipinse Esculapio. Lala, Cizicena, laquale fu vergine per tutt’l tempo la sua vita, al tempo che M. Varrone era giovane, dipinse in Roma col pennello, e col cestro in avorio le figure delle donne, e un Napoletano in una tavola grande e si ritrasse ancho da se stessa nello specchio. Ne vi fu niuno, che havesse mano più veloce di lei di pittura, e ebbe tanta arte, che avanzava di gran lunga di fattura i più illustri dipintori di quel tempo, Sopilo, e Dioniso, le cui tavole riempiono le camere e le sale. Olimpia anch’ella fece alcune figure, ne di lei si dice altro, se non che Autobulo fu suo discepolo.
Pline l’Ancien; Du Pinet, Antoine, L’histoire du monde de C. Pline second… mis en françois par Antoine du Pinet, p. 966-967 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Il y a eu des femmes, qui aussi ont esté excellentes peintresses : et signamment Timareté fille de Nicon (sic), qui fit une fort belle Diane, qui est à Ephese, laquelle sent bien son antiquité. Il y a aussi Irené, fille et apprentisse du peintre Cratinus, laquelle contrefit Eleusiné, en fille. Calypso aussi fit un vieillard, et Theodorus enchanteur, usant de ses exorcismes. Alcisthené fit un baladin ; mais Aristareté, qui fut fille et apprentisse de Nearchus, se passa maistresse en un Aesculapius qu’elle fit. Marcus Varro dit, que luy estant encores jeune homme, y avoit à Rome une fille de Spiga, nommee Lala, laquelle se maintint vierge toute sa vie, et besongnoit fort bien du pinceau, et gravoit parfaitement en yvoire, avec le burin : mais surtout, elle estoit excellente à faire des femmes. Elle fit aussi un Napolitain en grand volume : et se contrefit soy mesme, à un miroir. Et dit-on, qu’il n’y eut onc peintre qui eust la main si legere, que ceste fille : et estoit d’ailleurs si consommee en cest art, que sa besongne se vendoit ordinairement plus, sans comparaison, que celle de Sopylos et de Dionysius, qui estoyent de son temps : et neantmoins on estimoit un cabinet fort riche, où y avoit des pieces desdits peintres. Il y a aussi eu une Olympias, qui s’est meslee de peindre : toutesfois je ne trouuue chose digne de memoire d’elle, hormis qu’elle monstra le mestier de peintre à Autobulus.
Pline l’Ancien; Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline, traduite en françois [par Poinsinet de Sivry], avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11), p. 293 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
On a vu aussi des femmes se distinguer dans la peinture ; car Timarete, fille de Micon[1], peignit Diane dans un tableau qui de voit au temple d’Ephese, et dont la peinture est fort ancienne. Irene, fille et éleve du peintre Cratinus[2], peignit la jeune fille qu’on voit à Eleusis ; la Nymphe Calypso ; un vieillard, et l’enchanteur Théodore : Alcisthene le danseur : Aristarete, fille et éleve de Néarque, un Esculape. Lala de Cyzique resta toujours fille. Elle florissoit du tems que Varron étoit jeune. Elle se distingua à Rome, tant au pinceau qu’au cestre. Elle employoit ce dernier à peindre sur l’ivoire[3]. Elle représentoit principalement des femmes. Elle fit à Naples un grand tableau représentant une vieille. Elle fit aussi, au miroir, son propre autoportrait. Aucune autre main que la sienne ne fut douée d’une aussi grande promptitude en peinture ; et son talent étoit tel que ses ouvrages passoient de beaucoup le prix des tableaux de Sopolis et de Denys ses contemporains, qui ont rempli les galeries de portraits de leur façon. On compte aussi parmi les peintres une Olympias dont, au reste, on ne sait autre chose, sinon qu’Autobulus fut son éleve.
- [1] Peintre athénien dont on a parlé ci-dessus.
- [2] Pausanias nous montre un statuaire de ce nom, et qui étoit spartiate, Eliac. liv. 6, p. 360.
- [3] A l’encaustique, comme le verra plus loin, section suivante.
Clément d'Alexandrie, Στρωματεων τεταρτος(redac: 180:220, trad: 2001), [Les femmes aussi bien que les hommes sont capables de perfection], [Poétesses et peintres] (numéro XIX, 122) , p. 260 (grecque)
1 Ἀρήτη δὲ ἡ Ἀριστίππου 〈ἡ〉 Κυρηναϊκὴ τὸν Μητροδίδακτον ἐπικληθέντα ἐπαίδευσεν Ἀρίστιππον. 2 Παρὰ Πλάτωνί τε ἐφιλοσόφουν Λασθένεια ἡ Ἀρκαδία καὶ Ἀξιοθέα ἡ Φλιασία· 3 Ἀσπασίας γὰρ τῆς Μιλησίας, περὶ ἧς καὶ οἱ κωμικοὶ πολλὰ δὴ καταγράφουσιν, Σωκράτης μὲν ἀπέλαυσεν εἰς φιλοσοφίαν, Περικλῆς δὲ εἰς ῥητορικήν. 4 Παραπέμπομαι τοίνυν τὰς ἄλλας διὰ τὸ μῆκος τοῦ λόγου, μήτε τὰς ποιητρίας καταλέγων, Κόρινναν καὶ Τελέσιλλαν Μυῖάν τε καὶ Σαπφώ, ἢ τὰς ζωγράφους, καθάπερ Εἰρήνην τὴν Κρατίνου θυγατέρα καὶ Ἀναξάνδραν τὴν Νεάλκους, ἅς φησι Δίδυμος ἐν Συμποσιακοῖς.
Clément d'Alexandrie, Στρωματεων τεταρτος, (trad: 2001) (XIX, 122), p. 261 (trad: "Les Stromates, livre IV" par Mondésert, Claude en 2001)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
1 Arété de Cyrène, fille d'Aristippe, fit l'éducation de son fils Aristippe, qui fut surnommé l'élève de sa mère. 2 C'est auprès de Platon qu'étudiaient la philosophie Lathénéia l'Arcadienne, Axiothéa de Phlionthe. 3 Aspasie de Milet, sur laquelle les comiques ont beaucoup écrit, fut utile à Socrate pour la philosophie et à Périclès pour la rhétorique. 4 je laisse de côté toutes les autres pour ne point allonger mon discours, n'énumérant ni les poétesses, les Corinne, Télésilla, Myia et Sappho; ni les peintres, comme Irène la fille de Cratinos et Anoxandra la fille de Néalcès, comme le dit Didyme dans les Symposiaques.
Boccaccio, Giovanni, De mulieribus claris(publi: 1374, redac: 1361-1362), « De Yrene Cratini filia » (numéro 59) , p. 242; 244 (latin)
Yrenes utrum fuerit greca mulier, aut qua floruerit etate, non satis certum est ; greca tamen creditur constatque eam Cratini cuiusdam pictoris fuisse filiam atque discipulam. Quam tantum laudabiliorem existimo quantum arte et fama videtur superasse magistrum, cum eius adhuc in pluribus nomen vigeat, existente patre nisi per eam fere innominato, excepto si is fuit de quo legitur qui frondes atque radices herbarum omnium, ad earum prestandam notitiam, in forma descripsit propria, esto hic Cratinax non Cratinus ab aliquibus nuncupetur. Huius autem Yrene celebre fuit ingenium et artificium memorabile ; cuius quidem magisterii in longum argumenta fuere : puella quedam apud Eleusinam civitatem diu tabula visa est ; sic et senex Calipso, preterea et gladiator Theodorus necnon et Abstitenes, suo tempore saltator egregius. Que, ideo quod officium est a femina, ut plurimum, alienum nec absque vi maxima ingenii consecutum, quod in eis tardissimum esse consuevit, dignum aliqua celebrari laude ratus sum.
Boccaccio, Giovanni, De mulieribus claris(publi: 1374, redac: 1361-1362), « De Martia Varronis » (numéro 66) , p. 264, 266 (latin)
Martia Varronis perpetua virgo Rome iam dudum reperta est ; cuius tamen Varronis invenisse non memini, nec etiam qua etate. Hanc ego, ob servatam virginitatem, tanto egregiori laude extollendam puto, quanto sui iuris femina, sua sponte, non superioris coactione, integriorem servaverit. Non enim aut Veste sacerdotio alligatam aut Dyane voto obnoxiam seu alterius professionis implicitam, quibus plurime aut cohercentur aut retinentur, invenio ; sed sola mentis integritate superato carnis aculeo, cui etiam prestantissimi non nunquam succubuere viri, illibatum a contagione hominis corpus in mortem usque servasse. Verum etsi hac tam commendabili constantia plurimum hec laudanda sit Martia, non minus tamen ingenii viribus et artificio manuum commendanda est.
Hec equidem, seu sub magistro didicerit, seu monstrante natura habuerit, nobis incertum est, cum hoc videatur esse certissimum, quod, aspernatis muliebribus ministeriis, ne ocio tabesceret, in studium se picture atque sculpture dederit omnem ; et tandem tam artificiose tanque polite pinniculo pinxisse atque ex ebore sculpsisse ymagines, ut Sopolim et Dyonisium, sue etatis pictores famosissimos, superaret ; eiusque rei fuit notissimum argumentum, tabulas a se pictas ceteris preciosiores fuisse. Et, quod longe mirabilius, asserunt eam non tantum eximie pinxisse, quod et non nullis contigit aliquando, verum adeo veloces ad pingendum habuisse manus, ut nemo usquam similes habuerit. Fuerunt insuper diu eius artis insignia, sed, inter alia, eius effigies, quam adeo integre, lineaturis coloribusque servatis et oris habitu, in tabula, speculo consulente, protraxit, ut nemini coetaneo quenam foret, ea visa, verteretur in dubium.
Et inter ceteras, ut ad singulares eius mores deveniamus, ei fuisse mos precipue asserunt, seu pinniculo pingeret seu sculperet celte, mulierum ymagines sepissime facere, cum raro vel nunquam, homines designaret. Arbitror huic mori pudicus robur causam dederit ; nam, cum antiquitas, ut plurimum, nudas aut seminudas effigiaretur ymagines, visum illi sit oportunum aut imperfectos viros facere, aut si perfectos fecerit, virginei videatur oblita pudoris. Que, ne in alterum incideret, ab utroque abstinuisse satius arbitrata est.
Boccaccio, Giovanni, De mulieribus claris(publi: 1374, redac: 1361-1362), « De Thamaris Myconis filia » (numéro 56) , p. 226; 228 (latin)
Thamaris mulier evo suo pictrix egregia fuit ; cuius virtus, etsi forsan veternositas plurimum abstulerit, nomen tamen egregium nec artificium adhuc abstulisse potuit. Volunt igitur hanc nonagesima olympiade filiam fuisse Myconis pictoris ; verum cuius, cum duos fuisse Mycones et ambo pictores et eodem tempore Athenis floruisse legamus, non distinguunt, nisi his paucis verbis eam filiam fuisse Myconis cui minoris cognomen additum ferunt. Sane cuiuscunque fuerit, tam miro ingenio, despectis muliebribus officiis, paternam artem imitata est ut, regnante apud Macedonas Archelao, singularem picture gloriam adepta sit, in tantum ut Ephesi, apud quos honore precipuo Dyana colebatur, eiusdem Dyane effigiem, in tabula quadam manu eius pictam, tanquam celebrem servaverint diu. Que cum in longissimam etatem perseverasset, artificii huius testimonium tam grande prebuit, ut in hodiernum usque memorabile videatur : equidem laudabile plurimum, si prospectemus fusos et calathos aliarum.
Boccaccio, Giovanni, Boccace "Des cleres et nobles femmes” : Ms. Bibl. Nat. 12420(redac: 1401), « De Thamar la pointerresce » (numéro 66, vol. 2) , p. 13-14 (fran)
Cy s’ensuit de Thamar latres noble pointerresse, fille de Micon. La .LVIe. rubriche.
Thamar en son temps et en son aage fut tresnoble paintreresse, et se il est ainsi que le grant temps nous ai osté moult grandement de la souvenance de sa vertu et de son bien, toutesvoies son noble nom par la cause de son artifice encore oster ne nous a peu. Adoncques, comme aucuns veulent dire, ceste cy fut fille de Micon paintre et fust ou temps de la nonantiesmes olimpiade.
Olimpias cy est un jour de festes ainsi appellé, en laquelle on faisoit plusieurs jeux et esbatemens comme joustes, tournoiemens. Et qui avoit le prix, avait ce qu’il demandoit, si il se pouoit faire. Laquelle feste les Grecs instituerent, et se faisoit en l’onneur de Jupiter et estoit celebree de .V. ans en .V. ans, ainsi que il suffisoit que il y eust .IIII. ans entre deux, et de la premiere commenceroient a compter leur date, comme nous faisons de l’annee de l’Incarnacion de Jhesuscrist.
Bien est vérité que deux furent appellez Micones, qui furent tous deux pointres et en mesme temps flourirent et demourerent a Athenes, et entr’eux ne font point de difference ceulx qui d’eulx parlent, fors en poy de paroles, en disant que ceste ycy fut fille de Micon appellé par son surnom le Mendre. Sainement, de quiconques elle fut fille, par si grant courage en despit mist office de femme et ensuy l’art de son pere que, ou temps que Archelaon regnoit sur les Macedoines, elle eut singuliere gloire et renommee de pointrerie, en tant que les Epheses, desquelz Dyane la deesse était aouree par honneur especiale et singuliere, de la ditte Dyane la pourtraiture en une table par sa main painte, aussi comme sollempnelle tousjours garderent. Et ne la moustroient fors a la journee de la feste de la dite deesse. Laquelle pointure, comme elle durast par tresgrant aage, du dit artifice elle porta si grant tesmoing que au jourd’uy encor soit veue la remembrance. Et pour certain ceste chose est gramment loable, se nous regardons parfondement des aultres femmes les penniers et les fusees.
Alberti, Leon Battista, De pictura(publi: 1540, redac: 1435, trad: 2004) (II, 28), p. 110 (latin)
Quin et feminis etiam haec pingendi facultas honori fuit. Martia, Varronis filia, quod pinxerit apud scriptores celebratur.
Alberti, Leon Battista, De pictura, (trad: 2004) (II, 28), p. 111 (trad: " La Peinture" par Golsenne, Thomas; Prévost, Bertrand en 2004)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)
Chez les femmes aussi cette aptitude à peindre fut tenue en honneur. Martia, fille de Varron, est célébrée par les auteurs parce qu’elle peignait.
Alberti, Leon Battista, De pictura , (trad: 1536) (II, 28), p. 236 (trad: "[Della pittura]" en 1536)(italien)(traduction ancienne de l'auteur)
Anzi fu ancora alle femine onore sapere dipignere. Marzia, figliuola di Varrone, si loda appresso degli scrittori che seppe dipignere.
Filarete, Antonio di Pietro Averlino, dit, Trattato di architettura(redac: (1465)), p. 583 (italien)
E anche appresso a’Greci fu tenuto ottimo costume il dipignere e degna e ottima scienza. Anche volevano loro ch’ e’ figliuoli a presso all’altre scienze di geumetria e di pittura fussono per costume studiosi, nonché alli uomini ma alle femmine fu lecito a ’mparare la pittura, e che sia vero Martia, figliuola del grande Varrone, specchio della lingua nostra latina.
Filarete, Antonio di Pietro Averlino, dit, Trattato di architettura(redac: (1465)) (vol. 2), p. 566 (italien)
Martia, figliuola di Varrone dipingitrice.
Lemaire de Belges, Jean, Les illustrations de Gaule et singularitez de Troye, par maistre Jean le Maire de Belges, avec la Couronne Margaritique, & plusieurs autres œuvres de luy, non jamais encore imprimees. Le tout reueu & fidelement restitué par maistre Antoine du Moulin Masconnois, Valet de chambre de la Royne de Navarre(publi: 1549, redac: 1505), p. 27 (fran)
Et lors la Deesse Vertu appella lune des filles domestiques de madame Science sa sœur, laquelle estoit nommée Martia, fille de Marcus Varro Romain, laquelle elle avoit fait venir pour cette cause expresse […] il est à noter, que icelle Martia pucelle tresexcellente, iadis quand elle habitoit le terre, fut si experte en lart de peinture, quelle surpassa tous les plus renommez peintres de sont temps, tant en perfection douvrage, comme en promptitude nompareille de la main.
Maffei, Raffaele (Il Volterrano), Commentariorum urbanorum Raphaelis Volaterrani octo et triginta libri cum duplici eorundem indice secundum tomos collecto(publi: 1506) (liber XVII), fol. CLXXXv (latin)
Mycon pictor Timareten filiam habuit eamdem et discipulam: quae et ipsa optime pingebat.
Scheurl, Christoph, Oratio doctoris Scheurli attingens litterarum pretantiam, necnon laudem ecclesie collegiate Vittenburgensis(publi: 1509), p. 292 (latin)
Ita enim Durerum meum cognominare soleo, qui, quum exemplo Marciae Marci Varronis imaginem suam ad speculum pinxisset.
Textor, Joannes Ravisius (Jean Tixier de Ravisy, dit), Officina(publi: 1520), « Mulieres pictrices », p. 355 (latin)
Mulieres pictrices fuerunt Timarete Mycaonis filia, Irene Cratini pictoris filia et discipula, Aristarete, Nearchi filia et discipula Lala Cizicena, Martia M. Varronis. Hæc omnia decerpta sunt ex Plinio, ne quis forte opinetur me ex aliena opera laudem promereti velle.
Il codice Magliabechiano cl. XVII. 17 contenente notizie sopra l’arte degli antichi e quella de’ fiorentini da Cimabue a Michelangelo Buonarroti, scritte da anonimo fiorentino(redac: (1540:1550)), p. 44-45 (italien)
Essj (si è) trouato anchora, fra li antichj le donne hauere operato nella pittura ; e Timarete, figluola di Micone pittore, dipinse in tauola Diana, ch’era in Efeso tra l’antichissime pitture. Irene, figluola di Cratino pittore et sua dicepola, dipinse Eleusina, citta d’isola Thera, et una donna entrouj. Calipso dipinse un vecchio et Teodoro maliardo (cioè) prestigiatore. Alcistene, uno, che salta. Aristarete, figluola et dicepola di Nearcho, dipinse Eschulapio. Marzia (Jaia) anchora dipinse.
Pino, Paolo, Dialogo di pittura(publi: 1548), p. 100 (italien)
E non tanto dilettò la pittura agli uomini, ma le femine insieme ne fecero profitto, tra le quali Tamarete, la qual dipinse una Diana lungamente conservata in Efeso, un’altra Irene, e Calisso, l’altra Zizena vergine Olimpia, né di minor ingeniosità fu Marzia figliuola di Varrone, che dipinse anco ne’ fori publici, è stata publicata da’ scrittori.
Atanagi, Dionigi, Rime di diversi nobilissimi, et eccellentissimi autori — in morte della Signora Irene delle Signore di Spilimbergo(publi: 1561), p. 36 (italien)
Mentre Irene gentil, essempio vero
Di quella Irene antica, in ogni parte
Cercò in se unir le sue eccellenze sparte
Col buon penello, e col giudicio intero ;
Fè con tanto artificio, e magistero
Spirar piu forme vere in vive carte ;
Che portò invidia la natura a l’arte :
Ne dal finto si vide il ver sincero.
Hor sdegnando si humili oggetti, e frali,
è salita a la sfera piu sublime,
Che risplende d’un foco, e lume eterno ;
Ove nel specchio del motor superno
Contempla, e mira l’alte Idee immortali,
E quelle ancor la su pingendo esprime.
Lomazzo, Gian Paolo, Il Libro dei Sogni(redac: (1563)), Leonardo Vinci e Fidia, entrambi pittori e scultori (numéro Ragionamento quinto) , p. 95-96 (italien)
Fid. Dipinse tanto eccellentemente Cizicena vergine allo specchio il suo ritratto, insieme con molti altri ritratti di donne in Roma, che per il mezzo de quelli superò gli più eccellenti pittori che fussero alla sua ettà, e massime un certo, detto Sofilon, che era nell’arte dilla pittura rarissimo ; e pinse in una assai grande tavola, Diana, che fu poi posta in Efeso, Timarete, essendo assai giovanetta, con tanta maestria, che stupire grandimenti faceva chiunque la mirava ; e Calipso, Teodoro pristigiatore sì maravigliosamente dipinse, che molti che quella pittura videro, si maravigliarono assai de come nel sesso femenile potesse essere tanta arte et ingegno ; e fecero nella pittura miracoli, tra l’altre ancora, Alcistene, Olimpia, Aristarte, che divinamente dipinse Esculapio. Leo. Grande è veramente infine, il ingegno dille donne, e son d’opinione, se a lor fusse lecito il essercitarsi, come gli uomini fanno, farebbero cose mirabili e stupende, sí come queste nella pittura fatto hanno.
Borghini, Vincenzio, Selva di notizie(redac: 1564), p. 268 (italien)
Lala fu velocissima nel dipingnere.
Adriani, Giovanni Battista, Lettera a m. Giorgio Vasari, nella quale si racconta i nomi, e l’opere de’più eccellenti artefici antichi in Pittura, in bronzo, et in marmo(publi: 1568, redac: 1567) (t. I), p. 202 (italien)
Marzia di Marco Varrone nella sua giovanezza adoperò il pennello e ritrasse figure, massimamente di femmine e la sua istessa dallo specchio ; e, secondo si dice, niuna mano menò mai più veloce pennello e trapassò di gran lunga Sopilo e Dionisio pittori della sua età, i quali di loro arte molti luoghi empierono et adornarono. Dipinse anco una Olimpiade della quale non rimase altra memoria se non ch’ella fu maestra di Antobulo.
Borghini, Rafaello, Il riposo di Raffaello Borghini : in cui della pittura, e della scultura si fauella, de’piu illustri pittori, e scultori, et delle piu famose opere loro si fa mentione ; e le cose principali appartenenti à dette arti s’insegnano(publi: 1584), p. 285-286 (italien)
Non tecerò ancora d’alcune donne, che in questa arte felicemente adoperarono; perciche Timorate figliuola di Nicone dipinse Diana in una tavola, la quale fu in Efeso con gran laude lungo tempo serbata: et Irene figliuola, e discepola di Cratino dipinse una fanciulla, nel tempio di Cerere, Alcistene, e un salvatore, che tutte furono tenute bellissime. Fù dipintrice di gran nome in sua gioventù Martia di Marco Varrone, laquale ritrasse molte femine dal naturale, e la sua stessa imagine dallo specchio; e si dice che niuna mano fu piu veloce della sua nel dipignere, e trapassò di gran lunga Sopilo, e Dionisio pittori del suo tempo, i quali molte opere fecero degne di laude. Aristarete etiandio figliuola, e discepola di Nearco molto valse nella pittura, e di sua mano si vide un bellissimo Esculapio.
Montjosieu, Louis de, Gallus Romae hospes. Ubi multa antiquorum monimenta explicantur, pars pristinae formae restituuntur. Opus in quinque partes tributum(publi: 1585), « Commentarius de pictura » (numéro IV) , p. 14 (latin)
Itaque & hoc encausti genere veteres vtebantur ad pingendas mulierum effigies. Lala Cizenica cum & penicillo pingeret, pinxit & cestro in ebore, imagines mulierum maxime.
Lomazzo, Gian Paolo, Rime (Grotteschi)(publi: 1587) (livre II), p. 115 (italien)
Trovai à caso frà le antiche carte
Le feminil pitture alte e reali,
Che sgradate non fur da i principali,
E de i lor nomi ne lessi gran parte.
Fra l’altre celebravasi Aristarete,
Con Timarete, e Marcia, che l’ali
Spiegaro al ciel eterne et immortali,
Alcestine, et Irena con lor arte.
Di Propertia scoltrice à tempo nostro,
D’Europa ; Sofonisba, e lor sorelle,
Lessi di Rè pittrici et di Signori.
Ma de la gran Canona i chiari honori,
In ricamar effigie ornate e belle,
Avanza ciò che può dirne ogni inchiostro.
Gratiano, Giulio Cornelio, Di Orlando Santo vita, et morte con venti mila Christiani uccisi in Roncisvalle Cavata dal Catalogo de Santi(publi: 1597), p. 125-127 (italien)
O che belle pittrice antiqui veggio
Seguir la schiera de li dotti maestri,
Et in arte si degna non far peggio
Ch’a tesser veli, o bianche gonne, o nastri
Timarete, che tenne il primo seggio.
Che pinse loggie, gease, asse, e pilastri,
Irenua figlia di Cratino, et anco
Aristarete di saper non manco.
Ma, che dirò di queste nostre adesso
Donne, che fan profesione tale,
Che adoprano il color lo stilo, e l’gesso,
E spiegan poi de la lor fama l’ale
Ben sono certo a quelle antiche appresso
Et alcuna di lor molta più vale,
Credo del Tentoretto esser la figlia,
Che dal valente padre l’arte piglia.
De Spilimbergo la signora Hirene,
Tutta gentil, tutta famosa, e regia,
Che con Pittori, e con Poeti tiene
Il pregio, e’l vanto d’ogni virtù egregia,
E Campaspe Iancarli, che si bene
Honora col sapere tutta Vinegia,
Propertia Bolognese, che’l pennello
Adopra, e sculpe, e intaglia di scalpello.
Ecco la bella e saggia dipintrice
La nobil Sofonisba da Cremona
Che ben oggi si può chiamar felice,
Sendo ne l’arte sol perfetta, e buona,
Se l’dir di lei, se l’ragionar me lice
(Dirò) c’hora non veggio altra persona,
Nè Pittor, che l’avanza con penello
Si vago ha l’color, polite, e bello.
E se giovine tal hoggi la corte,
(Come ha voluto la benigna sorte)
Per la beltà, per la vertute rara,
Maraviglia non è ch’anco le morte,
Che fassi contra noi cotanto avara
Vinta sara da suoi costumi illustri,
E viverà ben più de mille lustri.
Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1597), p. 791 (fran)
Irene femme, fille du peintre Cratin, fit un riche tableau d’une ieune fille à Eleusis, et la belle Calypso ia tirant sur l’aage, et Theodore grand ioüeur de passe-passe en son temps.
Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1597), p. 782 (fran)
Alcistere, femme (car il s’est aussi trouvé d’habiles femmes en cet art) peignit un brave saulteur. Pareillement Aristarete fille et escholiere de Nearche fit un bel Æsculape : et Lala de Cyzique tousiours vierge, fut tres-ingenieuse à pourtraire au pinceau les femmes, dont elle en peignit grand nombre, et elle mesme à travers un miroüer.
Van Mander, Karel, Het leven der oude antijcke doorluchtighe schilders(publi: 1603:1604 ), « Het leven van Ian en Hubrecht van Eyck, ghebroeders, en Schilders van Maeseyck », fol. 199 (n)
doch hoe het zy, of hun Vader self een Schilder was, oft niet, het schijnt dat hun huys gheheel met den Constigen Schilder-gheest is bestort, en overgoten gheweest, dewijle dat oock hun suster Margriete van Eyck is vermaert, dat sy met grooter Const het schilderen gheoeffent heeft, en als een gheestighe Minerva (schouwende Hymen en Lucina) in Maeghdlijcken staet tot den eyndt haers levens ghebleven is.
Van Mander, Carel; Hymans, Henri, Het Shilder-Boeck, (trad: 1884:1885) (t. I), p. 26 (trad: "Le Livre des peintres de Carel Van Mander, Vie des peintres flamands, hollandais et allemands" par Hymans, Henri en 1884:1885)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)
Quoi qu’il en soit, que leur père ait été peintre ou non, il paraît que le génie artistique possédait toute la famille, car une sœur d’Hubert et de Jean, Marguerite van Eyck, est célèbre comme ayant pratiqué la peinture avec beaucoup de talent, et à l’exemple de Minerve, repoussant Hymen et Lucine, elle est demeurée dans le célibat jusqu’à la fin de ses jours.
Van Mander, Karel, Het Shilder-boeck(publi: 1604), « Van Vrouwen, die constich gheschildert hebbenfol. », fol. 84v (n)
Daer zijn oock geweest Vrouwen, dat uytnemende Schilderssen hebben geweest: namelijck, Timarete, de dochter van den Schilder Mycon van Athenen, de welcke maeckte een seer schoon Diana, die tot Ephesien was, en wel op zijn Antijcksche ghedaen, oft nae d’oude wijse. Daer is oock gheweest Irene, die dochter en leerkindt was van den Schilder Cratinus, de welcke conterfeytte Elusine, als wesende jonghe Dochter. Calypso heeft oock geschildert een oudt Man, en eenen Theodorus besweerder, die zijn Tooverije gebruyckende was. Alcisthene maeckte eenen Dansser. Aristarete, leerkindt en dochter van Nearchus, werdt Meestersse, met te maken eenen Aesculapius. Marcus Varro seght, dat hy noch jongh knecht zijnde, te Room was een dochter van Cyzicus, dat is Spiga, gheheeten Lala, de welcke in maeghdelijcke staet bleef al haer leven langh, en wrocht seer constich met het pinceel, en graveerde seer wel in Yvoor, met t’graef-ijser: maer boven al was sy uytnemende te maken Vrouwe beelden. Sy maeckte in’t groot eenen Napolitaen: en conterfeytte haer selven in eenen spieghel. En men seght (seyt Plinius) datter noyt Schilder en was, die soo snelle handt hadde, als dese Dochter. Ten anderen, was sy so volmaeckt en ervaren in dese Const, datmen haer werck ghemeenlijck onghelijck meer vercochte, dan dat van den Schilder Sopylos, en Dionysius, die oock te dien tijde leefden: Nochtans worde een Schatcamer oft Cabinet, daer van dees twee Meesters Tafereelen in waren, eenen grooten rijckdom weerdigh te zijn gheschat. Daer is oock geweest eene Olympias, die haer met het schilderen heeft bemoeyt: doch en vindtmen niet van haer, dat ghedachtenis weerdigh is, uytgenomen dat sy de Const van schilderen heeft gheleert eenen Autobulus.
Guillebaud, Pierre (Dom Pierre de Saint Romuald), Trésor chronologique et historique contenant ce qui s’est passé de plus remarquable et curieux dans l’Estat, tant civil qu’ecclésiastique, depuis l’an de Jésus Christ 1200 jusqu’à l’an 1647(publi: 1642:1647) (t. III), p. 931 (fran)
Et le sieur Nicolas de La Fage, gentilhomme d’Arles en Provence, qui fait toutes sortes de tableaux, non au pinceau, ny avec des couleurs broyées, mais à l’aiguille et à la soye […] Il en a de toutes les façons dans son riche et curieux cabinet, les uns representent Jesus-Christ, la Vierge, les Saincts ; et les autres, le Roi, la Reyne Regente, la Reyne de Pologne, voire luy-mesme*, et tous estoffez avec tant de splendeur, et figurez d’un coloris si vif, qu’ils semblent respirer et se mouvoir effectivement.
* Il s’est ainsi peint à l’imitation de Lala cette Vierge de Cyzique, qui est la première qui se soit portraite elle-mesme au vif par le moyen d’un miroir. Pline.
Ridolfi, Carlo, Le meraviglie dell’arte, overo le vite de gl’illustri pittori veneti, e dello stato(publi: 1648), p. 11 (italien)
- [1] Timarete.
[1] Ma non si devono passar’ in silentio Timarete figliuola di Micone, che figurò il simolacro di Diana in Efeso. Irene figliuola, e discepola di Cratino pittore, che ritrasse una fanciulla in Leusina ; Calipso dipinse un Vecchio, et un Ciurmatore, Alchistene, et un Saltatore, et Aristarete figliuola, e discepola di Nearco fece l’imagine d’Esculapio.
Ridolfi, Carlo, Le meraviglie dell’arte, overo le vite de gl’illustri pittori veneti, e dello stato(publi: 1648), p. 12 (italien)
- [1] Lala Sizena.
[1] Ed in fine Lala Cizena vergine fù illustre pittrice ne’ tempi di M. Varrone. Questa ritrasse molte donne in avorio, e se stessa dallo specchio, et avanzò molti celebri pittori del tempo suo, et Olimpia finalmente fù non meno degna pittrice, che insegnò l’arte ad Aristobulo ; onde dal lungo giro d’anni, e d’artefici chiaramente si comprende, quanto affaticassero gli humani ingegni in ridurre questa arte degna alla sua perfettione.
Ridolfi, Carlo, Le meraviglie dell’arte, overo le vite de gl’illustri pittori veneti, e dello stato(publi: 1648), "Vita di Marietta Tintoretta pittrice", vol. 2, p. 71 (italien)
- [1]
Vibrino pure a lor voglia saette le malediche lingue; componghino satire, et invettive contra il donnesco sesso, attribuendo a sue imprese maggiori l'uso dell'ago, della conocchia, e del fuso; il miniarsi il volto, l'infrascarsi i capelli di nastri, di gemme, e di fiori, e lo apprendere dallo specchio il modo di far vezzi, di sorridere, e di corrucciarsi con l'amante, che non mancano mille penne, che di quelle han celebrate le lodi.[1] Onde veggiamo vergate le carte del valore di Ippolita, di Camilla, di Zenobia, di Tommiri illustri nelle armi; di Corina, di Saffo, di Arretta, di Cornelia, di Ortensia, e di Lucretia Marinella vivente, e d'altre etiandio chiare nelle lettere: ma di vantaggio degli honori di Timarete, d'Irene, di Marsia, di Aristarete negli antichi tempi celebri nella Pittura, e nè moderni ancora di Lavinia Fontana, e d'Irene de'Signori di Spilimbergo discepola di Titiano, quale facoltà viene di presente illustrata da Chiara Varotari, e da Giovanna Garzoni. Da quali esempii chiaramente si comprende, a quale segno arrivi la perspicaccia donnesca, all'hor, che viene erudita negli studii. Egli è però vero, che essendo questo infelice sesso allevato fra le ritiratezze delle case, privo dell'uso delle discipline, riesce molle, et inetto, e poco atto à nobili esercitii: nondimeno ad onta degli huomini trionfa armato di lusinghiere bellezze de' loro voleri.
La Mothe le Vayer, François de, Petits traitez en forme de lettres escrites à diverses personnes, Lettre IX, « Sur la peinture »(publi: 1662, redac: 1649:1662) (t. II), p. 441-442 (fran)
Il fait mention ailleurs d’une fille nommée Lala, qui peignoit dans Rome du siècle de Varron avec une si grande legereté de main, que personne jamais ne l’a passée en cela.
Pader, Hilaire, Songe énigmatique sur la peinture universelle(publi: 1658), p. 23 (fran)
Ces illustres femmes que tu vois apres[Note contexte] sont l’ancienne Timarete qui peignit la Diane qui fut conservée long-temps à Ephese. Les trois qui viennent apres representent Irene, Calisse, et Cicene Vierges. L’autre est Olimpia, et la derniere, Martia fille de Varon qui peignit aux Places publiques.
Pline (Gaius Plinius Secundus); Gronovius, Johann Friedrich (Johannes Federicus), C. Plinii Secundi Naturalis historiae, Tomus Primus- Tertius. Cum Commentariis & adnotationibus Hermolai Barbari, Pintiani, Rhenani, Gelenii, Dalechampii, Scaligeri. Salmasii, Is. Vossii, & Variorum. Accedunt praeterea variae Lectiones ex MSS. compluribus ad oram Paginarum accurate indicatae(publi: 1669) (vol. 3), p. 604-605 (latin)
Pinxere et mulieres, Timarete Niconis filia Dianam in tabula, quæ Ephesi est antiquissimae picturae : Irene Cratini pictores filia et discipula puellam quæ est Eleusine : Calypso senem et præstigiatorem Theodorum : Alcisthene saltatorem : Aristarete Nearchi filia, et discipula Æsculapium. Lala Cyzicena perpetua virgo Marci Varronis juventa Romæ et penicillo pinxit, et cestro in ebore, imagines mulierum maxime, et Neapolitanum in grandi tabula : suam quoque imaginem ad speculum. Nec ullius velocior in pictura manus fuit : artis vero tantum, ut multum manipretio antecederet, celeberrimos eadem ætate imaginum pictores Sopylon et Dionysium, quorum tabulæ pinacothecas implent. Pinxit et quædam Olympias : de qua hoc solum memoratur, discipulum ejus fuisse Autobulum.
Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Cum usus artis hujus sit tam multiplex magnusque, ideo non viri modo, sed et fœminæ illam exercere possunt" (numéro §6) , p. 31-32 (latin)
Varro plane postulavit hoc in fœminis, quo scirent rectius opera plumariorum, et similium dijudicare. Verba ejus in Catone, seu de educandis liberis, ubi sine dubio de puellarum institutione, sicut cæteris in artibus, sic et pictoria locutus fuit : Nulla, quæ non didicit pingere, potest bene judicare, quid sit bene pictum a plumario aut textore in pluvinaribus plagis. Sed et celebres sunt fœminæ apud veteres hac arte. Nam apud Plinium occurrit Timarete filia Myconis. Verba ejus lib. XXXV. c. 9 : Fuit et alius Mycon, qui minoris cognomine distinguitur, cujus filia Timarete, et ipsa pinxit. Idem libri ejusdem II. Pinxere et mulieres, Timarete Myconis filia Dianam in tabula. Addit mox plures ut Irenen, Cretini pictoris filiam, Calypson, Alcisthenen, Aristareten, Nearchi filiam, Lalam Cyzicenam, Olympiadem, omnes celebres hac arte.
Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "In omnibus adhibere curam atque diligentiam, absque multa festinatione" (numéro §79) , p. 218 (latin)
Inveniuntur tamen hujusmodi quidam a natura facti ad celeritatem, nec ideo deteriores cæteris. Quomodo de Lala Cyzicena Plin. testatur lib. XXXV c. 12 : Quod nullius velocior in pictura manus fuerit.
Germain, Des peintres anciens et de leurs manières(publi: 1681), p. 111-112 (fran)
Martia, dame romaine, mise au nombre des illustres pour le pinceau, florissoit vers l’an 3920. Elle fut fille de Marc Varron. On lui donne cette louange d’avoir religieusement conservé le précieux trésor de sa virginité, qu’elle garda toute sa vie ; mais si pure et si entiere, que sçachant parfaitement l’art de peindre en portrait, elle ne voulut jamais s’en servir pour peindre aucun homme, parce que la coutume étoit de son temps de ne point représenter les corps humains autrement que nus : pernicieuse coutume, qu’un poëte, tout payen et tout libertin qu’il étoit, n’a pu s’empêcher de décrier par ces vers :
Quae manus obscoenas depinxit prima tabellas,
Et posuit casta turpia visa domo :
Illa puellarum ingenuos corrupit ocellos,
Nequitiaeque suae noluit esse rudes.
[Lemée, François], Traité des statuës(publi: 1688), « De l’ornement des statuës » (numéro chapitre V) , p. 106 (fran)
Ce furent de telles peintures qui irriterent avec raison un sçavant du siecle passé. Il ne pouvoit souffrir qu’on en remplît les maisons, et que les riches fissent chercher par tout de ces malheureux ouvriers qui vendent bien cher les funestes modeles d’une vie libertine. Car assurement il y en a beaucoup qui n’imitent pas cette fille, du temps de Varron, laquelle ne voulut jamais representer d’hommes, de crainte peut-être d’être tentée de les mettres nuds à la mode de son siecle.
Palomino, Antonio, El museo pictórico y escala óptica(publi: 1715:1724), “De los grandes príncipes y monarcas del mundo, y otras dignidades, señoras y mujeres insignes que han ejercitado la pintura, y de los escritores de ella”, §3 (numéro Tomo I, Teórica della pintura, II, 10) , vol. 1, p. 361-363 (espagnol)
En señoras de prima clase, ha habido también ilustres ejemplares. La serenísima Reine Doña María Luisa de Borbón, prima esposa del señor Carlos Segundo, pintó de miniatura, lo cual supe yo de Su Majestad misma, en presencia del señor Carlos Segundo. Sofonisba Cremonense, dama que fue de la Serenisíma Reina católica de España Doña Isabel, mujer del señor Felipe Segundo, fue excelente pintora; y asimismo sus tres hermanas Ana, Europa, y Lucía, que siendo dama de la Reina su hermana Sofonisba, está de más el decir, que eran de la gran Casa de la Angussiola en Faenza. Y otra señora siciliana hubo en esta Corte, en tiempo del señor Felipe Cuarto, que hacía excelentes retratos en pequeño. La excelentísima señora Doña Teresa Sarmiento, Duquesa de Béjar, ha pintado muy bien; y no ha muchos años, que le merecí me mostrase una cabeza de Nuestra Señora (que en Valencia llaman del Auxilio) recién hecha de su mano, en cristal, por el reverso, con harto primor. La excelentísima señora Doña Maria de Guadalupe, Duquesa de Abeyro, no ha permitido falte en su universal comprensión la de la Pintura; cuya inteligencia acompaña con la de todas buenas letras, y pericia universal de lenguas. También la excelentísima señora Condesa de Villaumbrosa pintó con primor. Doña Maria de la Cueva, Benavides, y Barrabas, mujer de Don Francisco de Zayas, caballero del hábito de Calatrava, y hermana de otros tres caballeros de hábito, fue excelente pintora en Granada. Pero sobre todas, corona dignamente estos ilustres ejemplares el de la serenísima Reina nuestra señora Doña Isabel Farnesio (esposa dignísima de nuestro católico Monarca) cuya excelente habilidad en Pintura, acompaña otras muchas prendas, que ilustren su real persona, y que la constituyen acreedora, no sólo del real tálamo, sino de los corazones de todos sus vasallos.
Marieta Tintoreta, hija del famoso Jacobo Tintoreto, fué excelente pintora, y sus obras muy estimadas de todos los príncipes de Europa. Y Margarita de Encina (hermana de Juan de Encina, o Juan de Brujas, el inventor de la pintura a el óleo) fué excelente pintora. Propercia Boloñesa, excelente pintora, y escultora. Plautila Abadesa, y Lucrecia Quistella, Mirandulana, y Artemisa Genttileschi, pintoras italianas excelentes.
Lavinia Fontana, hija de Próspero Fontana, pintor famoso en Bolonia, fué gran pintora; tanto, que de su mano hay una pintura en El Escorial de una Virgen con el Niño dormido sobre unas almohadas, con San Juan y San José, y está la Virgen levantando un velo, para que se vea el Niño; y en fin es su pintura muy estimada en Italia: donde también lo ha sido la de Propercia de Rossi, y de la hija del Caballero Máximo, y Teresa del Po, hija de Pedro del Po, pintor romano.
Nuestro Alonso Sánchez, tuvo también una hija excelente pintora, ilustrada con otras muchas prendas: como también Doña Maria Duarte, hermana de Don Francisco Duarte, Presidente, que fue de la Contratación de Sevilla, ilustrado también con esta habilidad.
Hoy es muy célebre en París Madame le Hay, por excelente en la pintura de profesión; no siendo inferior en la poesía, música, y grabadura; pues de su mano es grabado el libro, que sacó a luz el año pasado de 1706 que anotaremos adelante, §7.
Susana María, pintora en Augusta, hija de Juan Fischero, pintor. Ana María Schermania, fué muy erudita, y con varias artes ilustradas; y especialmente en la pintura de flores. Ana Felicitas de Neuburg, a el óleo, y temple excelente; y en la plástica, y cerífica, superior. María Sibila Gravia, francofortense, también pintora excelente: como también Susana de Sandrart, norimbergense.
Entre los antiguos, fueron celebradas Timarete, hija de Micón el Menor, que fue de los señalados en esta arte; de mano de la cual fue la antigua, y célebre tabla de Diana, colocada en el emplo de la diosa en Efeso. Irene, hija y discípula de Cratón, pintó una muchacha, que se colocó en Eleusine. Calipso, que pintó un viejo, y un maestro de armas, llamado Teodoro. Alcistene, que pintó un celebre danzante. Aristarete, hija, y discípula de Nearco, pintó a Esculapio. Lala Cicicena, doncella, que se retrató, mirándose a un espejo; y tuvo tanta excelencia en la Pintura, que en la calidad y en el precio, se aventajó a los más célebres pintores de su tiempo. También Olimpia fue excelente pintora, cuyo discípulo fue Antobolo; sin otras muchas que omito, por excusar prolijidad: sólo pido, se me permita hacar memoria de Doña Francisca Palomino, mi hermana, que fué ilustrada con esta habilidad, aqunque se malogró en lo meyor de sus años.
Durand, David, Histoire de la peinture ancienne, extraite de l’Histoire naturelle de Pline, liv. XXXV, avec le texte latin, corrigé sur les mss. de Vossius et sur la Ie ed. de Venise, et éclairci par des remarques nouvelles(publi: 1725), p. 50; 234 (fran)
Mais à propos de Micon, son concurrent, il faut savoir qu’il y a eû un autre peintre, du même nom, surnommé le Mineur, et dont la fille s’est renduë savante dans le même art, et l’a éxercé. Elle est connuë sous le nom de Timarete, la premiere de son sexe, qui ait manié le pinceau.
Notes au texte latin, p. 234 :
Le second est Micon le Mineur, pour le distinguer du précédent ; il étoit peintre et il eût une fille, nommée Timarète qui se distingua pour le pinceau.
Durand, David, Histoire de la peinture ancienne, extraite de l’Histoire naturelle de Pline, liv. XXXV, avec le texte latin, corrigé sur les mss. de Vossius et sur la Ie ed. de Venise, et éclairci par des remarques nouvelles(publi: 1725), p. 123-124 (fran)
- [1] Des femmes, qui ont illustré le pinceau
[1] Les femmes ont aussi fait voir qu’elles savoient peindre, et il ne sera pas hors de propos, dans une histoire de la peinture, d’en rapporter quelques éxemples.
Nous avons déjà parlé de TIMARETE[2], fille de Micon le Mineur, qui est la premiere de son sexe, qui ait illustré le pinceau ; mais d’autre côté aussi, la Peinture l’a fort illustrée elle-même : car on a placé la DIANE, qui est de sa façon, dans le temple d’Éphèse, parmi les plus anciens morceaux[3] qu’on y conserve en ce genre.
IRENE, fille de Cratinus[4], dont nous avons fait mention, entre les peintres du second ordre, s’est aussi signalée dans la peinture. Car après avoir profité des leçons de son pere, elle fit elle-même des portraits et ensuite des tableaux. On conserve encore de sa façon, à Eleusis[5], une JEUNE FILLE, qui a de la beauté.
CALYPSO[6] est célèbre par deux pièces d’un goût éxquis : l’une est un VIEILLARD vénérable, et l’autre, un THÉODORE, fameux joueur de gobelets, qui en imposoit à la vuë, par ses subtilitez.
ALCISTHÈNE a fait un DANSEUR, fort hûreusement éxprimé.
ARISTARETE, fille du peintre Néarque, et son élève dans la peinture, nous a laissé un ESCULAPE, qui suffit pour nous faire juger de ses talents.
LALA, gréque d’origine et native de Cyzique, a passé la plus grande partie de ses jours en Italie. Varron nous apprend, dans son Traité des arts libéraux, qu’elle demeura vierge toute sa vie, sans doute par affection pour la peinture ; jugeant bien que les distractions indispensables d’un mênage, n’étoient pas fort propres à conserver au génie cette force, et à la main cette légèreté, qui font la gloire de l’art. Il ajoute que du tems, qu’il étoit encore jeune lui-même, elle peignoit à Rome, ou sur le bois, ou sur l’yvoire, comme on vouloit, ou avec le pinceau, ou avec des cires coloriées : qu’elle s’attachoit particulièrement au portrait, mais qu’elle réussissoit principalement aux personnes de son sexe : qu’elle travailla aussi à Naples, et y laissa entr’autres deux monuments de sa façon, qui y sont encore : l’un est une BONNE-VIEILLE, en grand, avec toutes les éxpressions les plus naturelles, qui conviennent à cet âge ; et l’autre est son propre PORTRAIT, dans l’attitude d’une fille qui est à sa toilette, et qui se regarde devant le miroir[7]. Il remarque enfin, qu’elle possédoit deux talens, qui ne vont pas toûjours ensemble, et qui la mettent au-dessus de toutes celles, qui ont eû de l’inclination pour la peinture ; c’est que, d’un côté, il n’y eut jamais de main plus legere, ni plus éxpéditive que la sienne, et que par rapport à l’habileté dans le portrait, savoir la ressemblance, le maintien et le coloris, elle avoit porté si loin toutes ces parties, que ses portraits étoient communément taxez à un plus haut prix, que ceux des plus grands peintres de son tems, et dont les ouvrages remplissent encore aujourd’hui les cabinets des curieux, comme ceux, par éxemple, de Denys[8] et de Sopolis, qui étoient grecs d’origine, mais qui peignoit aussi, à Rome, l’un et l’autre sexe.
Enfin l’histoire nous parle encore d’une OLYMPIAS, qui s’amusoit à la peinture : mais ses ouvrages n’ont pas brillé. Tout ce qu’on peut dire à sa louange, c’est qu’elle a eû pour élève, un certain AUTOBULUS, qui a eû quelque nom entre les peintres.
Notes au texte latin, p. 302 :
(G) Quae est in antiquissumis picturis. C’est la leçon de la I. Ven. et de la I. de Rome, et de 2 MSS. de Dalecamp. La leçon commune porte, antiquissimae picturae : mais cette remarque seroit inutile ; parce que Timarete étoit fille de Micon le Mineur, dont on savoit l’époque ; au lieu que Pline marque l’endroit, où cette Diane étoit éxposée, savoir parmi les raretez les plus anciennes de la ville d’Éphèse, en fait de peintures ; in antiquissumis picturis. Au sujet des femmes ou des filles qui ont illustré le pinceau : en voici quelques-unes, parmi les modernes : I. La FILLE de Vincentino, peintre italien ; elle dessinoit et gravoit agréablement. 2. LAVINIA, fille de Prospero Fontani, qui a laissé divers ouvrages de peinture de sa façon ; voyez sa vie dans Félib. T. 3. p. 77. et dans le comte de Malvasia. 3. MARIETTA TINTORETTA, fille du Tintoret, Félib. T. 3. p. 109. 4. La FEMME de M. Voûet, peintre de Loüis XIII et son maître pour le dessein : elle étoit italienne. 5. MLE METHESEAU, élève de la précédente. 6. MLE STABRE, élève de la même. 7. MLE DU GUERNIER, habile dessinatrice, et parente de Loüis du Guernier, jeune homme de grande esperance, mort ici depuis quelques années, aimé et regretté de tout le monde, après avoir gravé une infinité de petits sujets. 8. Les filles de M. BOURDON, très habies en mignature. 9. Les FILLES de M. Boulogne le Pere, aussi très habiles. 10. MLE CHÉRON, fille et sœur de grands peintres, dont le frere est encore plein de vie. 11. ANNE SCHURMAN, habile en grec, en hebreu et en latin, et d’un beau pinceau. Elle se peignit elle-même et son portrait est gravé. 12. La fameuse ROSALBA, qui vit encore. 13. My Lady HOADLY, épouse du fameux évêque de Bangor, et aujourd’hui de Salisbury. Elle a fait un portrait de M. Whiston, qui est admirable : et quantité d’autres.
- [2] Voyez ci-dessus. Sect. XXIV. Art. de Micon.
- [3] Nous suivons ici la I. Ed. de Ven. qui porte : in antiquissimis picturis : au lieu de la leçon ordinaire, antiquissimae picturae.
- [4] Clém. Alexandrin dit quelque chose de cette fille, dans ses Tapisseries, liv. IV. et Pausanias fait mention des ouvrages de Cratinus, comme d’un statuaire de Lacédémone : Liv. VI. p. 360.
- [5] Entre Athènes et Mégare.
- [6] Il y en a, qui prennent ici Calypso, pour un tableau de la main d’Irene : et il faut avoûer que le texte souffre cette construction. Mais la fable ne la souffre point ; car il faudroit traduire Calypso senem, une Calypso déjà vieille. Or les déesses ne vieillissent pas ; et senem ne convient pas à une femme.
- [7] Le texte porte, suam quoque imaginem ad speculum ; ce qui peut signifier également, ou qu’elle se peignit elle-même, à l’aide d’un miroir ; ou, comme nous l’avons éxprimé, dans l’attitude d’une personne qui est à sa toilette.
- [8] C’est celui dont il a parlé ci-dessus, surnommé l’Anthopographe, parce qu’il ne savoit peindre que la figure humaine : voyez la sect. XXV. n. I.
Turnbull, George, A Treatise on Ancient Painting(publi: 1740), p. 36 (anglais)
- [1] Some women famous for painting amonst the moderns
- [2] Some ancient paintresses
- [5] Lala in particular. Her character from Varro
[1] As amongst the moderns, the daughter of Tintoret, Marietta Tintoretta; the daughter of Prospero Fontani ; the daughter of Vincentino ; Sophonisba Anguisciola; Madam Schurman ; Rosalba, and several other ladies, have made very great advances in painting works; [2] so there are not wanting amonsgt the ancient ladies several very eminent genius’s for painting. Pliny says, that Timarete was the first of her sex who acquired considerable reputation by painting; a Diana done by her, having been plac’d in the Temple of Ephesus, amongst the works of the most famoust masters[3]. Irene not only had a very good hand at portraits; but likewise painted historical pieces with great judgment. Calypso, Alcisthene, Aristarete, and others are highly commended[4]. [5] But of all the painters of that sex Lala is the most celebrated. Varro makes honourable mention of her in his Treatise of the Liberal Arts. He says she would not marry, because family-cares are apt to distract the mind, and are hardly compatible with that freedom, that force of genius, and that lightness and easiness of the pencil, which are the great charms of painting. While she was very young she painted portraits either on wood or ivory, or in wax, to great perfection, of her own sex especially. She drew herself with excellent taste in the attitude of a girl at her toilet, admiring her own charms in the mirror; and an old woman, so natural, that nothing could go beyond it. In fine, he remarks, that she possessed many excellent talents, that seldom meet together, in a very eminent degree: she had an exceeding light and easy pencil, and painted with great freedom, expedition and facility; and, at the same time, as for the likeness, the colouring, and the keeping, she so greatly excelled in them all, that her pictures commonly bore a higher prince than those of Denis and Sopolis, the best face-painters of her time[6]; whose works (saith he) do now adorn the cabinets of the curious[7]. These two were Greeks by birth, but painted in Rome a great many portraits of both sexes. The first of them was surnamed the Anthropographos, or the man-painter, because he only did portraits.
- [3] Timarete Miconis filia Dianam in tabula, quae Ephesi est, in antiquissimus picturis. Plin. 35. Fuit et alius Micon, qui minoris cognomine distinguitur ; cujus filia Timarete et ipsa pinxit. Plin. 35.
- [4] Irene Cratini pictoris filia et discipula, puellam quae est Eleusinae : Calypso, senem et praestigiatorem Theodorum : Alcisthene, Saltarorem, Aristarete, Nearchi filia et discipula, Æsculapium. Plin. 35.
- [6] Lala Cyzicena, perpetua virgo Marci Varronis juventa, Romae et penicillo pinxit et cestro in ebore imagines mulierum maxime ; ac, Neapoli, anum in grandi tabula ; suam quoque imaginem ad speculum. Nec ullius velocior in pictura manus fuit : artis vero tantum, ut multum manipretio antecederet celeberrumos eadem aetate imaginum pictores, Sopolin et Dionysium quorum tabulae pinacothecas inplent. Plin. ibid. See the notes in French.
- [7] Dionysius nihil aliud quam homines pinxit, ob id Anthropographus cognominatus. Plin. ibid. There is another, Dionysius Colophonius, mentioned by Ælian, Aristotle, and others, of whom afterwards.
Dominici, Bernardo de, Vite dei pittori, scultori ed architetti napoletani (publi: 1742-1743), « Vita di Mariangiola Criscuolo pittrice », vol. 2, p. 327 (italien)
Se io qui registrar volessi il gran numero di donne illustri, che le nobili arti del disegno esercitarono, troppo in vero mi converrebbe interrompere la narrazione de’ nostri artefici ; imperciocché, molte negli antichi ottimi secoli ebbero il vanto di perfettissime nella pittura, come Timarete, Irene, Marsia, ed Aristarete, e ne’ tempi moderni Properzia de’ Rossi, Lavinia Fontana, e Irene, discepola del gran Tiziano : e tralasciando la Varotari, la Tintoretta, la Garzoni, ed altre, faremo dunque passaggio a narrar solamente i pregi di Mariangiola Criuscolo, che col suo pennello recò tanto lustro a se stessa, ed alla patria ornamento.
Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « Réflexions sur quelques chapitres du XXXVe livre de Pline » (publi: 1759, redac: 1752:1753), « Du caractère et de la manière des peintres grecs » (numéro Troisième partie) , p. 212-213 (fran)
On voit aussi, comme parmi nos modernes, quelques femmes qui ont exercé la peinture dans la Grèce : telles sont Timarète, fille de Mycon, et qui a excellé ; Irène, fille et élève de Cratinus ; Calypso, Alcisthène, Aristarète qui s’était formée dans son art sous son père Nearchus ; Lala de Cyzique, perpetua virgo, épithète singulière pour ce temps, si elle ne veut pas dire tout simplement qu’elle ne fut point mariée. Cette fille exerça la peinture à Rome, selon M. Varron cité par Pline ; non seulement elle peignit, mais elle fit des ouvrages cestro in ebore, ce que je ne puis encore traduire que généralement, en disant qu’elle grava sur l’ivoire : j’aurai peut-être dans la suite des notions plus sûres et plus étendues sur ce travail. Elle fit le portrait de beaucoup de femmes, et le sien même dans le miroir : nec ullius in pictura velocior manus fuit. Personne n’eut le pinceau si léger, ou bien ne montra une aussi grande légèreté d’outil, pour m’exprimer dans la langue des artistes. Pline fait encore mention d’une Olympias.
Plusieurs de ces femmes ont fait de bons élèves et laissé de grands ouvrages. Je n’opposerai à ces femmes illustres qu’une seule moderne, non que les derniers siècles n’en aient produit qui pourroient trouver ici leur place ; mais la célèbre Rosalba Carrieri a fait des choses si remplies de cette charis qu’Apelle s’étoit accordée, que je crois pouvoir l’opposer seule à toutes les autres de la Grèce. Les sujets qu’elle a faits n’ont cependant jamais été fort étendus, car elle n’a travaillé qu’en miniature et en pastel.
Jaucourt, Louis de, Encyclopédie, art. « Peintres grecs », tome XII(publi: 1765), p. 266 (fran)
Enfin, pour completer cet article, je ne dois pas taire quelques femmes qui ont exercé la Peinture dans la Grece ; telles sont Timarete, fille de Micon, et qui a excellé ; Irène, fille et éleve de Cratinus ; Calypso, Alcisthene, Aristarete qui s’étoit formée dans son art sous son pere Néarchus ; Lala de Cizique, perpetua virgo, épithete singuliere pour ce tems, si elle ne veut pas dire tout simplement qu’elle ne fut point mariée. Cette fille exerça la Peinture à Rome, selon M. Varron, cité par Pline ; non-seulement elle peignit, mais elle fit des ouvrages cestro in ebore, ce que M. de Caylus traduit généralement, en disant qu’elle grava sur l’ivoire : elle fit le portrait de beaucoup de femmes, et le sien même dans le miroir, nec ullius in picturâ velocior manus fuit, personne n’eut le pinceau aussi léger, ou bien, ne montra une aussi grande légereté d’outil, pour m’exprimer dans la langue des artistes ; Pline fait encore mention d’une Olympias. Plusieurs de ces femmes ont fait de bons éleves, et laissé de grands ouvrages. Je ne puis opposer, avec M. de Caylus, à ces femmes illustres qu’une seule moderne ; non que les derniers siecles n’en aient produits qui pourroient trouver ici leur place ; mais la célebre Rosalba Carieri a fait des choses si remplies de cette charis qu’Apelle s’étoit accordée, qu’on peut la comparer, à divers égards, aux femmes peintres de la Grece. Les sujets qu’elle a faits n’ont cependant jamais été fort étendus, car elle n’a travaillé qu’en mignature et en pastel.
Falconet, Etienne, Traduction des XXXIV, XXXV et XXXVI livres de Pline l’Ancien, avec des notes(publi: 1772) (t. I), p. 187 (fran)
Il y a eu aussi des femmes qui ont peint. Timarète fille de Micon, a fait une Diane : ce tableau, d’une peinture très ancienne, est à Éphèse. Irène fille et élève du peintre Cratinus, a peint une fille qui est à Éleusine : Calypso, un vieillard et le charlatan Théodore : Alcisthène, un danseur : Aristarète fille et élève de Néarchus, a fait un Esculape. Lala de Cyzicène qui est toujours demeurée fille, a peint à Rome du tems de la jeunesse de M. Varron, au pinceau et sur l’ïvoire avec le poinçon. Elle a fait surtout des portraits de femmes ; elle a peint à Naples une vieille dans un grand tableau : elle s’est aussi peinte elle-même devant un miroir. Personne n’a peint si vite qu’elle ; et d’ailleurs elle peignoit si bien, que ses portraits se vendoient beaucoup plus cher que ceux des peintres les plus habiles en ce genre qui vivoient de son tems, savoir Sopolis et Dionysius, dont les tableaux remplissent les salons (87). Il y eut aussi une certaine Olympias, dont on ne sait autre chose, sinon qu’elle eut pour élève Autobule.
Notes, p. 416-417 : Sans vouloir déprimer ni dépriser les ouvrages de Lala perpetua virgo, ne se pourroit-il pas que la rareté des vrais talens chez les femmes contribuât un peu à la cherté de leurs ouvrages ? Les talens semblent acquérir un nouveau prix entre les mains d’un sexe qui sait mettre de l’intérêt jusques dans les choses même les plus communes. Aussi Pline paroît-il ne laisser aucun doute sur la principale raison de cette cherté, quand il dit que les portraits des plus habiles peintres vivans étoient beaucoup moins bien païés que ceux de Lala. Ce n’est pas que de nos jours une Rosa-Alba, et peut-être quelques autres, n’ayent été d’un vrai mérite. Nous avons même une Sculpteur, qui, si elle continue, pourra tenir une place honorable entre les artistes habiles ; et le prix de ses ouvrages ne sera point dû seulement au sexe et à la singularité, car elle est seule, mais à leur propre mérite. M. Rousseau a eu raison de dire dans le cinquième livre de son Émile, que les femmes à grands talens n’en imposent jamais qu’aux sots ; qu’on sait toujours quel est l’artiste ou l’ami qui tient le pinceau. Il a eu raison s’il n’a voulu parler que de ces femmes qui à tant d’autres faussetés ajoutent encore celle-ci, et s’il a suposé des exceptions à cette règle générale. Mais lorsqu’il ajoute, quand une femme auroit de vrais talens, ses prétentions les aviliroient, a-t-il la même exactitude ? On ne conçoit pas trop comment de vrais talens seroient avilis par la prétention de les avoir, quand on les a légitimement acquis par des études laborieuses. Les talens de Rosa-Alba ont-ils été avilis ? Son nom ne sera-t-il pas toujours précieux et célébré dans l’histoire des beaux-arts ? C’est que la vertu et l’honnêteté peuvent s’allier dans l’un comme dans l’autre sexe, quand la mauvaise éducation n’a pas vicié une bonne organisation. Les femmes en général seroient honnêtes, si nos coutumes, nos travers, nos exemples ne les pervertissoient. Mais que diroit le philosophe rigoureux s’il voyoit Mademoiselle Collot modeler son buste et en travailler le marbre, et que ce modèle et ce marbre fussent beaux ? Il ne désaprouveroit pas les justes prétentions de notre jeune artiste ; il feroit bien mieux, il les encourageroit.
Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), p. 231 (fran)
LALA, fille grecque, fleurissoit à Rome, 33 ans avant Jésus-Christ. Le beau sexe a de tout temps cultivé les arts. Lala, grecque d’origine, et qui vécut en Italie, s’est distinguée dans la peinture. Elle sculptoit très délicatement en ivoire, et fit de cette manière plusieurs portraits. Les talens de cette artiste, justement applaudis, engagèrent les Grecs à lui élever une statue, qui est parvenue jusqu’à nos jours[1].
Lala demeura toujours vierge, et ne voulut jamais se marier : elle disoit, pour excuser sa conduite, que le trouble des passions, et que les embarras d’un ménage, causoient des distractions qui pouvoient éteindre le feu du génie.
- [1] On la voit à Rome dans le Palais Justiniani.
Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776), p. 234 (fran)
MARTIA, dame romaine, fleurissoit vers l’an 3920. Cette fille du célèbre et savant Marcus Varron, se distingua dans la carrière des beaux-arts. Elle conserva soigneusement sa virginité, afin de s’adonner plus tranquillement à la peinture. Ses mœurs étoient si pures, que, quoique son pinceau eût pu rendre de grands sujets, elle ne voulut jamais peindre des hommes, parce que l’usage de son temps étoit de représenter le corps humain sans aucune draperie.[1]
- [1] Choix des Mercures, tom. 5.
Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776) (t. I), p. 12 (fran)
La première femme qui ait manié le pinceau, se nommoit Timarète ; elle naquît dans la Grèce, et se fit une grande réputation.
Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, article « Peinture chez les Grecs », Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), p. 655-656 (fran)
Femmes Peintres. TIMARETE, fille de Micon le jeune, qu’il ne faut pas confondre avec l’ancien Micon, quoiqu’il fût ancien lui-même. Timarete avoit peint Diane dans un tableau qui étoit à Ephese.
IRENE, fille de Cratinus, peintre et comédien, dont l’âge est inconnu. Pline parle d’une jeune fille qu’elle avoit peinte à Eleusis, mais je crois qu’il n’a pas traduit avec exactitude l’auteur Grec qu’il suivoit. On sait qu’Eleusis étoit un lieu consacré aux mystères de Cérés : ce qui me fait soupçonner qu’Irene y avoit peint Proserpine, que les Grecs désignoient souvent par le mot χορη, qui signifioit aussi une jeune fille, une vierge. Le lieu où se trouvoit l’ouvrage d’Irene, semble indiquer qu’elle avoit de la réputation. On ne choisit gueres des artistes obscurs pour décorer des temples célèbres.
CALYPSO avoit peint un vieillard et un charlatan nommé Théodore.
ALCISTENE avoit peint un danseur.
ARISTARETE étoit fille et éleve d’un peintre nommé Néarque, qui n’est connu que par elle. On sait qu’elle a sait un Esculape.
ANAXANDRA étoit fille du peintre Néalcès. On ne sait rien de plus sur cette femme artiste.
LALA florissoit daus la jeunesse de Varron, et par conséquent au commencement du dernier siécle avant notre ère. Elle étoit de Cyzique : jamais elle ne se maria, et Pline l’appelle vierge perpétuelle. Elle peignoit au pinceau et travailloit aussi sur l’ivoire au poinçon. Il paroît qu’elle ne peignoit que le portrait, et elle réussissoit principalement à ceux de femmes ; elle fit le sien au miroir. Personne ne peignit avec plus de promptitude, et elle joignoit tant d’art à une extrême facilité, que ses ouvrages étoient payés plus cher que ceux de tous les peintres de son temps.
OLYMPIAS ; tout ce qu’on sait d’elle c’est qu’elle eut un éleve nommé Autobule ; et c’est ne rien savoir, puisque la maîtresse et l’élève nous sont connus seulement par leurs noms que Pline a conservés.
Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), art. « Portrait », p. 205 (fran)
Chez les Grecs, ces grands maîtres de l’art, il n’y avoit point de mots pour exprimer les idées que nous rendons par peindre le portrait, peintre de portraits. Le plus célèbre de leurs peintres de portraits fut Apelle, qui étoit en même-temps le plus célèbre de leurs peintres d’histoire. Il paroît seulement que, dans le dernier siècle de la république Romaine, une artiste Grecque, Lala de Cyzique, se borna au genre du portrait.
Tassi, Francesco Maria, Vite de' pittori, scultori e architetti bergamaschi, « Chiara Salmeggia pittrice », vol. 1, p. 224-225 (italien)
Che le donne in ogni etade abbiano illustri prove al mondo recate del loro valore, fede ne fanno fra le antiche Timarete, Marsia, Calipso, Lula Cesena Vergine Vestale ; e fra quelle, nè più moderni tempi, Sofonisba Angusciola, Artemisia Gentilesca, Lavinia Fontana, Elisabetta Sirani, Marietta Tintoretta, la celebratissima Rosalba Carriera, per non dire d’una Sandrart, d’una Patin, d’una Scurman, e di tant’altre oltre i monti, che le naturali debolezze e vanitadi lasciando, si diedero tutte allo studio della pittura, ed in questa celebri si rendettero, ed immortali. Nè in cio dee la città nostra invidiare a qualunque altra, la quale siccome d’uomini in questa professione singolari è stata sempre mai abbondevole, cosi ha pure partorite delle donne al pari delle nominate eccellenti nella pittura : e lasciandone per ora da parte alcune di minor conto, parleremo di Chiara Salmeggia, la quale disapplicando del tutto da quegli umili exercizii, a’ quali per lo più dagli anni ancor più verdi vien condannato quel sesso, si diede agli studii del disegno, ne’ quali fece tale proffitto che divenne eccellente pittrice.