Apelle, Vénus inachevée

Bibliographie

Didi-Huberman, Georges "La couleur d'écume, ou le paradoxe d'Apelle"[ + ]

Images

Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Ad familiares (redac: -68:-43, trad: 1935:1996), Ad familiares, I, 9, 15 (cf Reinach 448) (numéro CLIX) , t. III, p. 135 (latin)

Qui me homines quod saluum esse uoluerunt, est mihi gratissimum ; sed uellem non solum salutis meae, quemadmodum medici, sed ut aliptae etiam uirium et coloris rationem habere uoluissent. Nunc, ut Apelles Veneris caput et summa pectoris politissima arte perfecit, reliquam partem corporis inchoatam reliquit, sic quidam homines in capite meo solum elaborarunt, relicuum corpus imperfectum ac rude reliquerunt.

Commentaires :

 2 sous-textes

Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Apelle, ayant exécuté avec un art exquis la tête et le haut du buste de son Aphrodite, laissa inachevé le reste de son corps.

 

Cicéron (Marcus Tullius Cicero), Ad familiares , (trad: 1935:1996), Ad fam I, 9, 15 (numéro CLIX) , p. 135 (trad: "Correspondance " par Constans, Léopold-Albert; Bayet, Jean; Beaujeu, Jean en 1935:1996)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Que ces gens-là aient voulu mon salut, je leur en suis très reconnaissant; mais j'aurais souhaité qu'ils ne se fussent pas seulement préoccupés, comme les médecins, de conserver ma vie, qu'ils eussent aussi pris soin, comme le font les masseurs, de mes forces et de mon teint. Au lieu de cela, de même qu'Apelle acheva avec toute la perfection de son art la tête et les seins de sa Vénus, mais laissa les autres parties du corps à l'état d'ébauche, certaines gens n'ont travaillé qu'à ma tête, laissant le reste de mon corps inachevé et mal dégrossi.

 

Cicéron (Marcus Tullius Cicero), De officiis (redac: -44, trad: 1970) (III, 10 (Reinach 447) ), t. II, p. 74 (latin)

Accedit eodem testis locuples Posidonius, qui etiam scribit in quadam epistula P. Rutilium Rufum dicere solere, qui Panaetium audierat, ut nemo pictor esset inuentus, qui in Coa Venere eam partem, quam Apelles inchoatam reliquisset, absolueret  – oris enim pulchritudo reliqui corporis imitandi spem auferebat – , sic ea, quae Panaetius praetermisisset et non perfecisset, propter eorum quae perfecisset praestantiam, neminem persecutum.

 2 sous-textes

Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet, (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Posidonius écrit dans une lettre que P. Rutilius avait coutume de dire qu’aucun peintre ne s’était senti capable de terminer la partie de la Vénus de Cos qu’Apelle avait laissée inachevée ­– car la beauté du visage décourageait l’espoir de représenter le reste du corps – de même, ce que Panétius n’avait pas traité ou laissé inachevé, personne n’avait voulu le terminer à cause du caractère exceptionnel de ce qu’il avait réalisé.

Commentaires :

 

Cicéron (Marcus Tullius Cicero), De officiis , (trad: 1970) (II, 10), t. II, p. 74-75 (trad: "Des devoirs " par Testard, Maurice en 1970)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

A cela s'ajoute aussi le témoignage important de Posidonius qui écrit encore dans une lettre, que P Rutilius Rufus – il avait été le disciple de Panétius – avait coutume de dire que, de même qu'on n'avait trouvé aucun peintre pour terminer, sur la Vénus de Cos, la partie qu'Apelle avait laissée inachevée – la beauté du visage en effet ôtait l'espoir d'y égaler le reste du corps – de même, personne n'avait poursuivi ce que Panétius avait omis et non achevé, en raison de la valeur supérieurede ce qu'il avait achevé.

 

Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV(redac: 77, trad: 1985) (92)(latin)

Apelles inchoauerat et aliam Venerem Coi, superaturus etiam illam suam priorem. Inuidit mors peracta parte, nec qui succederet operi ad praescripta liniamenta inuentus est.

Commentaires : (Reinach 446)

 6 sous-textes

Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV, (trad: 1985) (92)(trad: "Histoire naturelle. Livre XXXV. La Peinture" par Croisille, Jean-Michel en 1985)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Apelle avait aussi commencé une autre Aphrodite de Cos qui devait l’emporter en renom sur sa première œuvre si connue ; la mort jalouse l’enleva quand il ne l’avait achevée qu’en partie et l’on ne put trouver personne qui se crût capable de compléter son œuvre conformément au dessin esquissé.

 

Pline l’Ancien; Landino, Cristoforo; Brucioli, Antonio, Historia naturale di C. Plinio Secondo di latino in volgare tradotta per Christophoro Landino, et novamente in molti luoghi, dove quella mancava, supplito, et da infiniti errori emendata, et con somma diligenza corretta per Antonio Brucioli. Con la tavola…, fol. 241r (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Appelle havea cominciato un’altra Venere aglhomini di Coo insola laquale havea a vincere quella di prima: ma morendo la lascio imperfecta ne si trovo chi volessi succedere nell’opera secondo quel disegno.

 

Pline l’Ancien; Brucioli, Antonio, Historia naturale di C. Plinio Secondo nuovamente tradotta di latino in vulgare toscano per Antonio Brucioli, p. 991 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Apelle haveva cominciato un’altra Venere à quegli di Coo, laquale harebbe superata anchora quella sua prima. La morte ne hebbe invidia havendone finita una parte. Ne si è trovato chi succedesse all’opera, secondo i prescritti lineamenti.

 

Pline l’Ancien; Domenichi, Lodovico, Historia naturale di G. Plinio Secondo tradotta per Lodovico Domenichi, con le postille in margine, nelle quali, o vengono segnate le cose notabili, o citati alteri auttori… et con le tavole copiosissime di tutto quel che nell’opera si contiene…, p. 1100 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Haveva Apelle cominciata un’altra Venere a’ Coi, et era anco per avanzare quella sua di prima. Hebbegli invidia la morte fornita che n’hebbe una parte, ne si trovò chi havesse ardire di finire quella figura secondo il disegno.

 

Pline l’Ancien; Du Pinet, Antoine, L’histoire du monde de C. Pline second… mis en françois par Antoine du Pinet, p. 951 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Note marginale :
  • [1] Cos Ins.

 Mais pour retourner à Apelles, il avoit encommencé une autre Venus sortant de la mer, en l’isle de Langon [1], laquelle eust encore surpassé la premiere. Mais la mort le surprint sur ce poinct, et ne put-on jamais trouver homme qui la sceut parachever, ny qui sceust suyvre le pourfil, ny les traits qu’ils (sic) avoit encommencez.

 

Pline l’Ancien; Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline, traduite en françois [par Poinsinet de Sivry], avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11), p. 255 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Apelle avoit commencé à Cos une autre Vénus, qui devoit surpassé le mérite de la premiere : la mort lui enleva la gloire de l’achever[1] ; et il ne s’est trouvé personne en état de continuer les traits d’attente, et de remplir l’objet indiqué.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] [1] Cicéron, liv. 3, Offic. n°10 : Ut nemo pictor esset inventus, qui Veneris eam partem, quàm Apelles inchoatam reliquisset, absolveret : oris enim pulchritudo reliqui corporis imitandi spem auferebat. Et l. 1, Ep. 9, Famil. Ut Apelles Veneris caput, et summa pectoris politissima arte perfecit, reliquam partem corporis inchoatam reliquit : sic quidam homines in capite meo solum elaborarunt, etc.
 

Decembrio, Angelo, De Politia litteraria(redac: 1450) (livre VI, partie LXVIII), p. 53 (fol. 163r) (latin)

Quin ipsius etiam Veneris recordatio mirabile exemplum adducit, eandem nudam vixque superiori corporis parte semifactam, nec temptatam post ab alio perfici, quam sic anadiomenem appellatam in divi Caesaris templo ab Augusto statutam dicatamque voluerunt. 

 

Porcellio de’ Pandoni, Giannantonio, De arte fuxoria(publi: 1459:1460), p. 138 (italien)

tralaltre cosse maravegliose pinsce lafaccia di venere quale iera si viva e tanto haveva naturalitade in se che mai niuno pittore hebe animo fornire la cossa da lui principata, e dicio e auctore Cicerone.

 

Maffei, Raffaele (Il Volterrano), Commentariorum urbanorum Raphaelis Volaterrani octo et triginta libri cum duplici eorundem indice secundum tomos collecto(publi: 1506) (liber XIII), fol. CXXXVI (latin)

[1] Opera eius innumera: sed praecipua duae veneres praedicantur, altera e mari egrediens, altera Cois imperfecta, quam nullus postea ausus fuit perficere.

Voir aussi :
  • [1] voir aussi Apelle Venus anadyomène
 

Textor, Joannes Ravisius (Jean Tixier de Ravisy, dit), Officina(publi: 1520), p. 354 (latin)

Venerem Cois incœptam moriens reliquit imperfectam, nec repertus est qui tam egregio operi vellet succedere.

 

Il codice Magliabechiano cl. XVII. 17 contenente notizie sopra l’arte degli antichi e quella de’ fiorentini da Cimabue a Michelangelo Buonarroti, scritte da anonimo fiorentino(redac: (1540:1550)), p. 25 (italien)

Comincio anchora a dipignere una Venere a quellj dell’isola di Coo, ma per la sua morte rimase imperfecta, ne si trouo alcuno che uolessi secondo quel disegno che egli haueua fatto finirla.

 

Conti, Natale (dit Natalis Comes ou Noël le Conte), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem(publi: 1551) (liber VII, cap. XVI), p. 410 (latin)

Et Venerem Chois incohauit tantum, sed opus mors illis inuidit.

 1 sous-texte

Conti, Natale (dit Noël le Conte); Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont), Mythologiae, sive explicationis fabularum libri decem, p. 783 (trad: "Mythologie, c’est à dire Explication des fables, contenant les généalogies des dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noël Le Comte... par I. D. M.")(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Il avoit encommencé à ceux de Co une autre belle Venus, mais la mort en fut envieuse, si que la Parque lui tranchant le filet de sa vie, il ne la peult parachever.

 

Lionardi, Alessandro, Dialoghi dell’invenzione poetica(publi: 1554), p. 280 (italien)

Vi potete ben gloriare, Messer Marc’Antonio, poscia che a voi solo è lecito il poter finire la Venere di Apelle.

Commentaires : éd. 1554, p. 72

 

Adriani, Giovanni Battista, Lettera a m. Giorgio Vasari, nella quale si racconta i nomi, e l’opere de’più eccellenti artefici antichi in Pittura, in bronzo, et in marmo(publi: 1568, redac: 1567) (t. I), p. 192 (italien)

Egli medesimo cominciò a quelli di Coo un’altra Venere, e ne fece il volto e la parte sovrana del petto, e si pensò, da quel che se ne vedeva, che egli arebbe e quella prima Dionea e se stesso in questa avanzato. Morte così bella opera interroppe, nè si trovò poi chi alla parte disegnata presumesse aggiugner colore.

 

Lamo, Alessandro, Discorso intorno alla scoltura, et pittura(publi: 1584), p. 17-18 (italien)

Fù la Venere d’Apelle, che egli morendo lasciò imperfetta in Choo in tanta riverenza havuta, che non fu mai conceduto ad alcuno il porvi la mano, per finirla, avegna che Cicerone dica nel libro de gli officii, che la cagione, perché non si finì, fù, per non ci essere all’hora, ne poi pittore, che gli bastasse l’animo di rapportarne honore, qualhora posto si fosse all’impresa di stabilirla.

 

Bocchi, Francesco, Eccellenza del San Giorgio di Donatello(publi: 1584), p. 190 (italien)

Né crederrò io che alcune simili opere, perché sono imperfette et ancora non finite, debbano essere di maggior nome e di maggior grido, perché il pensiero vie più compiuta bellezza ne possa aspettare. Anzi per avventura egli poteva accadere, quando elle avessero avuto il fine loro, che il suo contrario ne avvenisse. E di questa qualità è l’Eneide di Vergilio e la Venere di Apelle, et alcune statue di Michelangelo Buonarotti, le quali, comecché nella bruttezza potessero cadere, nondimeno gli uomini, presti a commendarle, più che altra cosa di averne atteso bellezza e perfezzione nell’animo dimostrano.

 

Montjosieu, Louis de, Gallus Romae hospes. Ubi multa antiquorum monimenta explicantur, pars pristinae formae restituuntur. Opus in quinque partes tributum(publi: 1585), « Commentarius de pictura » (numéro IV) , p. 19 (latin)

Porro praestantiam art ficis, vel hoc vnum testabitur, quod inchoatam Venerem Cois nemo inuentus est qui ad praescripta lineamenta operi succederet, morte praerepto eo antequam absoluisset. Est in rebus humanis quadam prodire tenus, & definitus crescendi modus, quem Apelles arte sua inclusit. Itaque nemo postea inuentus est, qui artem prouexerit.

 

Garzoni, Tommaso, La piazza universale di tutte le professioni del mondo(publi: 1585), « De’ pittori, e miniatori, et lavoratori di mosaico » (numéro Discorso XCI) , p. 290 (italien)

Apelle istesso, che fu si raro nel dipingere, che Alessandro Magno con publico editto vietò d’esser dipinto da altri, che da lui, et che fece quella Venere in Coo tanto stupenda, che havendo lasciata imperfetta, nessuno ardì di tentar l’impresa, per finirla.

 

Rossi, Nicolò, Discorsi di Nicolo Rossi Vicentino Academico intorno alla Comedia(publi: 1589), p. 29 (italien)

E quantunque fossi sicuro ch’io prendeva maggior carico assai che non fecero que’ pittori che poi non osarono aggiungere cosa alcuna a quella nobilissima pittura che lasciò Apelle imperfetta, tanto, nondimeno, era il desiderio che a ciò fare mi spingeva, che pareami aver fatto gran cosa quando da dotti uomini fosse tal moi ardire in cosa così importante lodato.

 

Meres, Francis, Palladis Tamia : Wits Treasury, Being the second part of wits Commonwealth(publi: 1598), "Painters", p. 287 (anglais)

At his death he left Venus unfinished, neither was anie ever founde, that durst perfect, what hee had begunne. [[suite: Zeuxis Athlète]]

 

Van Mander, Karel,  Het leven der oude antijcke doorluchtighe schilders(publi: 1603:1604 ), « Van Appelles, Prince der Schilders », fol. 80r-v (n)

Maer om weder te keeren tot Appellem, hy hadde begonnen een ander Venus uyt de Zee comende in het Eylandt Cos, welcke soo gheruchtich werdt, datmen dit Cos zijn gheboort-plaets daerom vermoedde te wesen. Dese Venus soude in uytnemende Const noch de eerste overtroffen hebben: maer dit was zijn uyterste macht, die hy met den Pinceel heeft geoeffent: dan de Doot liet niet toe dat hy’t voleynden mocht: gelijck of Natuere niet langer lijden woude, in schoonheyt te moeten wijcken de doode verwen, en datse daerom Appellem den doot te eer toeschickte, doch t’was mochtmen seggen vergeefs: want gelijck hy den dooden verwen het leven gaf, hebben sy tot der onsterflijckheyt zijnen naem ghevoert, en levende behouden. Dat ick alree van zijnen doot verhale, is niet, datter niet en zy meer van hem te verhalen. Maer om von dese twee bysonder stucken vervolgens te vertellen: dese leste onvolcomen gelaten Venus was soo ghedaen, datmen noyt Mensch vinden en con, diese opmaken, noch den aerdighen soeten omtreck der selver volgen con, ghelijckse begonnen was. Mijns achtens, en haddet niemant eenichsins eere gheweest daer handt aen te slaen, ghelijck noch hedensdaeghs eenige nemmermeer gheweduwt en werden van schande, die groote vermaerde Meesters dingen vermetelijck durven aentasten.

 

Marino, Giovanni Battista, Dicerie sacre(publi: 1614), « La pittura, parte prima » (numéro Diceria I) , fol. 35v (italien)

Quinci la Venere dipinta da Apelle in Coo, quantunque nella parte inferiore alquanto rotta fusse, non hebbe giamai chi la riconciasse.

 

Butrón, Juan de, Discursos apologeticos, en que se defiende la ingenuidad del arte de la pintura, que es liberal, de todos derechos, no inferior a las siete que comunmente se reciben(publi: 1626), « Discurso decimoquinto. Donde se muestra la veneracion en que los antiguos tuvieron la pintura, los principes que la professaron, y algunas de las muchas honras, y mercedes que le hizieron », fol. 110r (espagnol)

Fueron sin numero las pinturas que se hallavan obradas de su mano, y de primores tantos, que una Venus que en Cois empeçò a hazer, y no acabò (porque embidiosa la naturaleza no pudo sufrirle mas ventajas, le solicitò la muerte) no huvo pintor que se atteviesse a acabarla.

 

Vossius, Gerardus Joannes, De quatuor artibus popularibus, de philologia et scientiis mathematicis, cui operi subjungitur chronologia mathematicorum, libri tres, cap. V, De Graphice(publi: 1650), "De Graphice", §51 (numéro cap. V) , p. 85 (latin)

Apellis, et aequalium aetate, ars summa in gradu fuit : nec enim eorum, qui postea secuti, artem quisquam provexit. Imo neque fuit aliquis, qui Apelle morte praerepto, quo absolveret Venerem Cois inchoatam, ad lineamenta praescripta operi succederet : ut auctor est Plinius.

 

Dati, Carlo Roberto, Vite de' pittori antichi(publi: 1667), p. 100 (italien)

Del nostro non si legge, ne dove, ne quando morisse, ma pare assai verisimile ch’egli mancasse in Coo sua patria mentre dipigneva la seconda Venere, la quale rimase imperfetta; ma che forse non potea meglio perfezionarsi, che chiaramente mostrando non potersi passar più oltre da ingegno umano.

 

Dati, Carlo Roberto, Vite de' pittori antichi(publi: 1667), « Vita d’Apelle », p. 97 (italien)

Note marginale :
  • [1] Plin. 35.10. Cicer. l.1 epistol. 9
  • [2] XXIX.
  • [3] Cicer. l.3 d. Uffic.

[1] [2] Cominciò un’ altra Venere a’ medesimi di Coo, della quale fece la testa, e la sommità del petto, e non più; e credesi che averebbe vantaggiato la prima: ma la morte invidiosa non la gli lasciò terminare. Tuttavia non fu meno ammirata perchè fosse imperfetta, e succedette in luogo d’encomio il dolor della perdita sospirandosi quelle mani mancate in mezzo a si nobil lavoro. [3] Non fu alcuno, che s’attentasse d’entrare a finir la parte abbozzata, perché la bellezza della faccia toglieva la speranza d’agguagliare il rimanente del corpo.

 

Dati, Carlo Roberto, Vite de' pittori antichi(publi: 1667), « Postille alla Vita d’Apelle » , p. 144-146 (italien)

XXIX: Cominciò un’ altra Venere a’ medesimi di Coo.

Plinio lib. 35. 10. Apelles inchoaverat at aliam Venerem Cois, superaturus etiam suam illam priorem. Invidit mors per acta parte, nec qui succederet operi ad praescripta lineamenta inventus est. E cap. 11. Illud verò per quàm rarum ac memoria dignum, etiam supremae opera artificum imperfectasque tabulas, sicut Irim Aristidis, Tyndaridas Nicomachi, et Medeam Timomachi, et quam diximus Venerem Apellis, in maiori admiratione esse, quam perfecta. Quippe in ijs lineamenta reliqua ipsaeque cogitationes artificum spectantur, atque in lenocinio commendationis dolor est: manus, cùm id ageret, exstinctae desiderantur. Cieer. lib. 1 epist. 9. Nunc ut Apelles Veneris caput, et summa pectoris politissima arte perfecit, reliquam corporis inchoatam reliquit: si quidam etc. E nel l. 3 degli Uffici n. 2. Ut nemo pictor esset inventus, qui Coa Veneris eam partem, quam Apelles inchoatam reliquisset, absolveret (oris enim pulchritudo reliqui corporis imitandi spem auferebat), sic ea etc. Errò dunque Celio Calcagnino l. 13 a 177. scrivendo così. Sed, o me multò Apelle incautiorem ! Ille enim tanta felicitate Veneris emergentis partes superiores expressit, ut diffisus penicillo reliquas posse absolvere desperaverit, atque ita in admirationem posteritatis tabulam inchoatam reliquerit. Ma notisi che questo autore ha per sua proprietà di scriver molte cose senza dare il riscontro di donde egli se le tragga. Nel proposito nostro l. 12 epist. 167. Sicuti olim Apellis discipuli se tunc permultum in ea arte promovisse existimabant, si lineamenta aliquot praeceptoris fuerant assequuti. E l. 15 a 209. Apelles et Polycletus sublimis ingenij artifices in Dis, atque heroibus exprimendis elaborabant. Io lo credo, ma non ci veggo singularità propria di questi artefici, ne trovo ciò notato in alcuno scrittore. Ma facendo ritorno alla Venere imperfetta d’Apelle, e nella sua imperfezione maravigliosa, piacemi di portare in questo luogo un’ argutissimo distico d’Egidio Menagio, alla cui erudizione talmente son tenute le lettere greche, latine, francesi, e toscane, e della cui amorevole corrispondenza debbo tanto pregiarmi; ed è questo.

Non Venerem Cois Cous perfecit Apelles,

Si perfecisset fecerat ille minus.

Sopra la medesima tavola non finita vennemi già capriccio di scherzare col seguente sonetto, il quale io qui pongo in un certo modo sforzato dall’occasione, e dalla materia, e non perch’io molto stimi alcuno de’ versi miei, fatti senza il beneplacito delle Muse.

Folle menzogna è che perisse Apelle

Mentre novella in Coo Vener pingea:

Ei, che della sua man forse temea

A mirarla n’andò sovra le stelle.

Ma l’arrestò la dea, che le sue belle

Sembianze uniche al mondo esser volea,

Dicendo: chi ne’ tuoi color si bea

Queste non curerà, se’ n terra ha quelle.

Quind’ è che sorge l’alba a noi più chiara

E da’ pennelli industri il fosco velo

Di rose, e d’oro a colorire impara.

A dipinger la terra il dio di Delo

Da lui n’apprende, allor che Giove a gara

Impiega Apelle a far più bello il cielo.

 

Perrault, Charles, La Peinture, poëme(publi: 1668), p. 224 (fran)

D’un autre plus fameux, la main prompte et fidèle

Peindra la Cythérée, et la peindra si belle

Que jamais nul pinceau n’osera retoucher

Les beaux traits que le sien n’avait fait qu’ébaucher.

 

Pline (Gaius Plinius Secundus); Gronovius, Johann Friedrich (Johannes Federicus), C. Plinii Secundi Naturalis historiae, Tomus Primus- Tertius. Cum Commentariis & adnotationibus Hermolai Barbari, Pintiani, Rhenani, Gelenii, Dalechampii, Scaligeri. Salmasii, Is. Vossii, & Variorum. Accedunt praeterea variae Lectiones ex MSS. compluribus ad oram Paginarum accurate indicatae(publi: 1669) (vol. 3), p. 585 (latin)

Apelles inchoaverat et aliam Venerem [1]Cois, superaturus etiam illam suam priorem. Invidit mors peracta parte : nec qui succederet operi ad praescripta lineamenta inventus est.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Cois.] De hac Ovidius,

    Si nunquam Venerem Cois pinxisset Apelles,

    Mersa sub æquoreis illa lateret aquis.

 

Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Linearis pictura prima est ac antiquissima, sitque lineis comprehendentibus exteriorem pingedæ rei ambitum, intusque pro umbræ ratione sparsis" (numéro §20) , p. 69 (latin)

Lineamentum postea vocarunt Latini, id est, primum ductum in tabula, quo adumbrat pictor prepositum suum. Plinius lib. XXXV. c. 10. de non absoluta Venere Apellis : Invidit mors peracta parte, nec qui succederet operi ad præscripta lineamenta, inventus est. Item cap. II de eadem, similibusque non absolutis picturis : In iis lineamenta reliqua, ipsaque cogitationes artificum spectantur.

 

Germain, Des peintres anciens et de leurs manières(publi: 1681), p. 102-103 (fran)

Cependant ce qui releve d’autant plus le mérite de cet ouvrage, et la gloire de son auteur, c’est qu’il n’étoit seulement qu’ébauché, la mort l’ayant surpris lorsqu’il étoit sur le point de l’achever ; et que tout imparfait qu’il étoit, il ne laissa pas de mettre tous les peintres tellement à bout, qu’il ne s’en trouva aucun assez hardi pour entreprendre de l’achever, ou de suivre seulement le profil et les traits qu’Appelles y avoit commencés ; ce qui lui acquit le titre non seulement du plus habile de tous les peintres qui l’avoient précédé ; mais encore, dit Pline, de ceux qui devoient venir après lui dans tous les siècles suivants : Omnes prius genitos, futurosque postea superavit Appelles ; eo usque in pictura provectus est, ut plura solus prope, quam caeteri omnes contulerit.

 

Pline l’Ancien; Hardouin, Jean, Caii Plinii Secundi Naturalis historiae libri XXXVII. Interpretatione et notis illustravit Joannes Harduinus,... in usum Serenissimi Delphini(publi: 1685) (t. V), p. 212 (latin)

Apelles inchoaverat et aliam Venerem Cois, superaturus etiam suam illam priorem. [1]Invidit mors peracta parte : nec qui succederet operi ad praescripta liniamenta inventus est.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] [1] Invidit mors. Cicero, lib. 3. de Offic. num. 10 : Vt nemo pictor esset inventus, qui Veneris eam partem, quam Apelles inchoatam reliquisset, absolveret : oris enim pulchritudo reliqui corporis imitandi spem auferebat. Et lib. 1, ep. 9, Famil. Vt Apelles Veneris caput, et summa pectoris politissima arte perfecit, reliquam partem corporis inchoatam reliquit : sic quidam homines in capite meo solum elaborarunt, etc.
 

Catherinot, Nicolas, Traité de la peinture(publi: 1687), p. 7 (fran)

Le méme [Explication : Apelle] peignit deux hommes, l’un depuis la teste iusqu’au nombril et l’autre depuis le nombril iusqu’aux pieds, et personne ne peut achever ces deux figures. Voyez de semblables exemples chez Pline.

 

Bayle, Pierre, Dictionnaire historique et critique(publi: 1697), art. « Apelles » , p. 301 (fran)

On parle d’un autre portrait de Vénus qu’il avait commencé, qui aurait surpassé le premier, si la mort (H) ne l’eût empêché de le finir. M. Moreri a pris (I) l’un de ces tableaux pour l’autre.

(H) Si Calcagnini avoit mieux aimé raporter le temoignage des anciens auteurs, que dire les choses de sa tête, il n’auroit pas assûré qu’Apelles laissa volontairement imparfaite sa Vénus Anadyomene. La raison de cette conduite, dit-il, fut qu’Apelles desespera que la conclusion fût digne du commencement. Sed[1] ô me multo Apelle incautiorem! Ille enim tanta felicitate Veneris emergentis partes superiores expressit, ut diffisus penicillo reliquas posse absolvere desperaverit, atque ita in admirationem posteritatis tabulam inchoatam reliquerit. Carlo Dati qui accuse cet auteur de beaucoup de choses sans dire d’où il les prend, en donne deux autres exemples. Il est certain que les paroles de Pline convainquent de fausseté le Calcagnini ; on va le voir. Apelles[2] inchoaverat et aliam Venerem Coi, superaturus etiam illam suam priorem. Invidit MORS peracta parte, nec qui succederet operi ad praescripta lineamenta inventus est. Cicéron en deux[3] endroits de ses œuvres dit simplement qu’Apelles laissa cette Venus imparfaite.

(I) Voici comment il s’exprime. Les plus belles de toutes les pieces d’Apelles furent deux portraits de Venus, dont l’une qui sortoit de la mer fut nommée Anadiomene, et l’autre est celle qu’il fit pour ceux de l’Ile de Co dont Ovide parle en ces termes. Si Venerem Cous nusquam posuisset Apelles, Mersa sub aequoreis illa lateret aquis. Il cite Ovide in Sent. il faloit citer le 3. livre de arte amandi. Il faut savoir qu’Apelles n’acheva pas le second de ces deux portraits, Pline[4] l’assûre formellement. Quelle apparence qu’Ovide ayant deux portraits de Venus à alleguer, l’un fini, l’autre à moitié fait, eût laissé celui-là, pour ne parler que de celui-ci ? Pour en user de la sorte il faudroit ne savoir pas les plus communes loix du raisonnement. De plus le 2. vers est une allusion manifeste à la Venus Anadyomene, c’est-à-dire sortant des ondes. Il s’agit donc du premier portrait. Nous savons que Venus avoit cette attitude dans celui-là, nous ne savons pas celle qu’elle avoit dans le second. J’ajoûte que si les deux vers d’Ovide étoient sortis de sa plume tout tels qu’on vient de les raporter, il auroit très-mal raisonné : il faut donc les corriger en cette maniere, et alors ils formeront une preuve raisonnable de ce qui precede.

Si Venerem Coïs nusquam posuisset Apelles,

Mersa sub aequoreis illa jaceret aquis.

Les plus fins critiques aiment mieux mettre Cous que Coïs. Je croi qu’ils ont raison, encore qu’il soit apparent qu’Apelles fit sa Venus Anadyomene pour les habitants de l’Ile de Co ; car c’est d’eux qu’Auguste l’obtint, et il leur remit en consideration de ce portrait la somme de cent talens, sur le tribut qu’ils devoient à son epargne. Ils avoient cette Venus dans le temple d’Esculape, avec l’Antigonus du même peintre. Lacter[5] promontorium est Coa insulae in cujus suburbio est aedes Aesculapii nobilitata Antigono Apellis…. conspiciebatur ibidem quoque ejusdem artificis Venus Anadyomene. Νῦν ἀνάκειται τῷ θεῷ Καίσαρι ἐν Ρώμη, τοῦ Σεβαστοῦ ἀναθέντος τῷ πατρὶ τὴν ἀρχηγέτιν τοῦ γένους αὐτοῦ. Φασὶ δὲ τοῖς Κῴοις ἀντὶ τῆς γραφῆς ἑκατὸν ταλάντων ἄφεσιν γενέσθαι τοῦ προσταχθέντος φόρου[6]. Qua nunc dedicata est divo Cesari, Augusto consecrante patri generis sui patronam. Ajunt Coïs pro pictura fuisse remissa centum talenta de imperati tributi summa. Pline pourroit bien avoir ignoré que la Venus Anadyomene eût été faite pour l’Ile de Co : on ne doit donc pas s’étonner qu’il ne le dise que de la seconde Venus d’Apelle.

Il me vient un scrupule que je m’en vais proposer : je ne sais si Pline ne multiplie pas les êtres sans nécessité quand il parle d’une Venus Anadyomène, et d’une autre Venus commencée pour les habitants de l’Ile de Co. Le fondement de mon scrupule, est que la première Venus n’étoit dans l’état de perfection qu’à l’égard du haut du tableau. C’est Pline qui nous l’apprend[7], et qui ajoute qu’aucun peintre n’osa reparer ce qui s’en étoit gâté. Or l’autre Venus n’étoit finie qu’à l’égard des parties superieures, et aucun peintre n’eut le courage d’entreprendre ce qui y manquoit. C’est encore Pline[8] qui nous l’apprend. Je croi qu’il est le seul qui fasse cette remarque touchant deux Venus d’Apelles defectueuses aux mêmes endroits. Les autres auteurs ne la font que de la Venus d’Apelles en général ; et lorsqu’ils parlent de cette autre Vénus ils la mettent[9] dans l’Ile de Co, et nous avons vu que c’est de cette île qu’Auguste tira la Venus Anadyomene. Il pourroit donc bien être que Pline a manqué d’exactitude. Je m’en raporte à ceux qui voudront bien prendre la peine d’examiner mon petit doute.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Lib. 13 p. 177 apid Carolum Dati ubi supra, p. 145.
  • [2] Plin. l. 35 c. 10 p.m. 212.
  • [3] Epist. 9 ad fam. L. I de Off. L. 3 c. 2.
  • [4] Voyez la remarque precedente.
  • [5] In Catalogo Artificum, in Apelle, pag. 22.
  • [6] Strabo l. 14 p.m. 452.
  • [7] Lib. 25. p. 212.
  • [8] Ibid.
  • [9] Voyez Cicéron, de Off. L. 3 c. 2, de natura deor. L. I in Verrem orat. 9
 

Durand, David, Histoire de la peinture ancienne, extraite de l’Histoire naturelle de Pline, liv. XXXV, avec le texte latin, corrigé sur les mss. de Vossius et sur la Ie ed. de Venise, et éclairci par des remarques nouvelles(publi: 1725), p. 73 (fran)

Apelle en avoit fait une autre[Explication : Vénus.], dans sa patrie, qui, selon lui et selon tous les connoisseurs, devoit surpasser la première ; mais la mort envieuse l’arrêta au milieu de l’ouvrage, lorsqu’il n’étoit encore parvenu qu’à la naissance de la gorge. Cependant ce qu’il en avoit fait, et qui nous reste encore, promettoit un chef-d’œuvre des plus accomplis ; et pour comble de gloire, il ne s’est trouvé encore personne, ni en Grèce, ni en Italie, qui ait osé y porter le pinceau, quoique l’esquisse en soit très distincte et les contours bien déterminez.

(K) Et aliam Venerem Cois. C’est la leçon de la I. Venitienne, éxcepté qu’elle porte seulement Coi, ce qui marqueroit le lieu, où il l’a travaillée ; au lieu que Cois donneroit à entendre pour qui : savoir pour ses compatriotes, les habitans de la Ville et de l’Isle de Cô : où apparemment il mourut ; Invidit mors peracta parte. Ciceron nous apprend ce qu’il en avoit fait, et il compare ses restaurateurs à cet ancien peintre. Comme Apelle, dit-il, acheva divinement bien la tête et la gorge de sa Vénus, et laissa tout le reste seulement ébauché ; de même j’ai trouvé ici des gens qui ont bien travaillé autour de ma tête et puis c’est tout. Famil. I. Ep. 9. De son tems, elle étoit encore dans l’île de Cô, comme un monument précieux de la gloire de leur peintre : voyez ci-dessus p. 181 col. 1, à moins que ce ne soit l’autre Vénus, qui étoit finie, et qu’Auguste acheta d’eux, en leur remettant la somme de cent talents, du tribut qui leur avoit été imposé de la part de la Rép. Romaine. Voyez Strabon, liv. XIV p. 657.

(L) Ad praescripta lineamenta. C’est le terme propre pour marquer les contours d’un ouvrage de peinture, ou de sculpture. Écoutons Ciceron dans la 4. Verrine, s’addressant à sa partie : Tu videlicet solus vasis corinthiis delectaris ? Tu illius aeris temperantiam, tu operum lineamenta sollertissime perspicis ? C’est ce qu’un poëte, contemporain de notre Pline, éxprime de cette maniere, dans un de ses poëmes :

Artificum veteres agnoscere DUCTUS.

Et plus bas,

Linea quae veterum longe fateatur Achillem.

Vous voyez, qu’il ne s’agit pas là d’une ligne : car du tems de Domitien, ces coups déscrime entre Apelle et Protogene ne subsistoient plus : il s’agit proprement de cette élégance et de cette noblesse des contours d’Apelle, qui le découvroient d’abord aux yeux des connoisseurs. Voyez toute la pièce, STACE, liv. 4. in Hercule Nonii Vindicis, n. 6. Elle est digne de votre curiosité.

 

Rollin, Charles, Histoire ancienne, tome XI, livre XXIII(publi: 1730:1738), « De la peinture » (numéro livre XXIII, ch. 5) , p. 183-184 (fran)

Note marginale :
  • [1] Strab. l. 14, p. 657
  • [2] cent mille écus
  • [4] Dorothée

Apelle en avoit commencé une autre[Explication : Vénus.] à Cos, sa patrie, qui, selon lui et selon tous les connoisseurs, devoit surpasser la première ; mais la mort envieuse l’arrêta au milieu de l’ouvrage. Il ne se trouva  personne depuis qui osât y porter le pinceau. [1] On ne sait si c’est cette seconde Vénus, ou la premiére, qu’Auguste acheta de ceux de Cos, en leur remettant la somme de cent talens [2], du tribut qui leur avoit été imposé de la part de la République Romaine. Si c’est celle-ci, comme il y a beaucoup d’apparence, elle eut un sort aussi triste que l’autre, et même encore plus funeste. Dès le tems d’Auguste, l’humidité en avoit déjà gâté la partie inférieure. On chercha quelqu’un de la part du prince pour la retoucher ; mais il ne se trouva personne qui fût assez hardi pour l’entreprendre ; ce qui[3]augmenta la gloire du peintre grec, et la réputation de l’ouvrage même. Enfin cette belle Vénus, que personne n’osoit toucher par vénération ou par timidité, fut insultée par les vers, qui se mirent dans le bois, et la dévorérent. Néron, qui régnoit alors, en mit une autre à la place, de la main d’un peintre peu connu [4].

Note de bas de page de l'auteur :
  • [3] Ipsa injuria cessit in gloriam Artificis.
 

Turnbull, George, A Treatise on Ancient Painting(publi: 1740)(anglais)

Apelles had also begun another Venus, which not living to finish, no painter would ever undertake to complete; so elegant was the outlines and contours of this unfinished piece[1]. For that he had perfected the head, and upper part of the breast with admirable art Cicero tells us[2].

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Venerem Cois, superaturus etiam illam suam priorem. Invidit mors peracta parte, nec qui succederet operi ad praescripta lineamenta inventus est. Plin. 35. 17. Ad præscripta lineamenta, this properly signifies the contours in sculpture and painting. Tu videlicet solus vasis Corinthiis delectaris? — Tu operum lineamenta solertissime perspicis. Cic. in Ver. l. 4. So a poet contemporary with Pliny speaks:

          Artificum veteres agnoscere ductus.

          And a little afterwards:

          Linea quæ veterem longe fateatur Achillem.

          Stat. in Hercul. Lib. 4.

  • [2] Epist. Ad Famil. Lib. I. Ep. 9. Nunc ut Apelles Veneris caput, et summa pectoris politissima arte perfecerit, reliquam partem corporis inchoatam reliquit.
 

Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « Réflexions sur quelques chapitres du XXXVe livre de Pline » (publi: 1759, redac: 1752:1753), p. 168 (fran)

Note marginale :
  • [1] chap. XI

Pline parle fort convenablement de la Vénus d’Apelle, et des ouvrages de plusieurs autres auteurs, que la mort les empêcha d’achever, et que personne n’osa terminer : [1] In majori admiratione esse quam perfecta : quippe in iis lineamenta reliqua, ipsaeque cogitationes artificum spectantur ; atque in lenovicio commendationis dolor est ; manus, cum id agerent, extinctae desiderantur. Elle causoit plus d’admiration que si elle avait été terminée ; car on voit dans les traits qui restent la pensée de l’auteur ; et le chagrin que donne ce qui n’est point achevé, redouble l’intérêt. Après avoir présenté des idées aussi élevées dans l’art, je n’avois aucune envie de rapporter ce que Pline dit des premiers peintres romains ; mais ce sont des faits trop liés à mon sujet, pour les passer absolument sous silence.

 

La Nauze, abbé de, Mémoire sur la manière dont Pline a parlé de la peinture(publi: 1759, redac: 1753/03/20), p. 236 (fran)

L’intelligence et le sentiment n’éclatent pas moins ailleurs, où il dit, tantôt qu’on trouvoit dans les recueils de Parrhasius plusieurs restes de dessein, qui passoient pour être d’un grand secours aux maîtres de l’art ; tantôt qu’Apelle étant mort après avoir commencé le tableau d’une Vénus, il ne se rencontra personne en état d’exécuter le dessin qu’il en avait tracé

 

Caylus, Anne-Claude Philippe de Tubières, comte de, « De la peinture ancienne » (redac: 1753/11/10), 253 (fran)

 Rien ne prouve autant le mérite d’Apelle que le refus de tous les artistes pour terminer la Vénus qu’il laissa imparfaite à sa mort ; il est vrai que Pline cite quelques autres ouvrages pour lesquels on a eu la même délicatesse, mais je crois qu’Apelle en a donné le premier exemple. Les paroles de Pline à l’occasion de cette Vénus méritent de vous être rapportées.

Elle causait, dit-il, plus d’admiration que si elle avait été terminée, car on voit dans les traits qui subsistent la pensée de l’auteur et le chagrin que donne ce qui n’est point achevé redouble l’intérêt.

 

Diderot, Denis, Essais sur la peinture. Salons de 1759, 1761, 1763(redac: 1759:1763), Salon de 1765, p. 102 (fran)

Lorsque Apelle fut mort, il ne se trouva personne qui osât achever la Vénus qu’il avait commencée. Nous avons, comme vous voyez, des artistes qui sentent mieux leur force[Note contexte].

 

Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting(publi: 1760), “Of colouring” (numéro ch. V) , p. 78-79 (anglais)

Apelles[1] a little before his death attempted a second Venus, which was to have exceeded the first; but died, just as he had finished the head and breasts. We are told, that no painter could be prevailed on to complete this figure; the idea, the character, the style of design were determined; it should seem then, that what they dreaded, was a comparison of their tints with his.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Apellis Veneris caput, et summa pectoris politissima arte perfecit : reliquam partem corporis inchoatam reliquit. Lib. i. Ep. 9.

    Nemo pictor est inventus, qui Veneris eam partem, quam Apelles inchoatam reliquisset, absolveret ; oris enim pulchritudo, reliqui corporis imitandi spem auferebat. De Officiis, lib. iii.

 1 sous-texte

Webb, Daniel, An Inquiry into the Beauties of Painting, p. 83 (latin)(traduction ancienne d'un autre auteur)

[1]Apelles avoit commencé une seconde Vénus, qui devoit effacer la première, la mort le surprit comme il venait d’en achever la tête et le sein. On assure que personne n’osa entreprendre de l’achever ; l’idée, le caractère et le style du dessin en étoient déterminés ; ainsi il y a lieu de croire que ce qui détourna les peintres de tenter l’entreprise, fut la crainte de mettre leur coloris en comparaison avec celui de cet artiste.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] [1] Apellis Veneris caput, et summa pectoris politissima arte perfecit : reliquam partem corporis inchoatam reliquit. Lib. i. Ep. 9.

    Nemo pictor est inventus, qui Veneris eaam partem, quam Apelles inchoatam reliquisset, absolveret ; oris enim pulchritudo, reliqui corporis imitandi spem auferebat. De Officiis, lib. iii.

 

Jaucourt, Louis de, Encyclopédie, art. « Peintres grecs », tome XII(publi: 1765), art. « Peintres grecs » (numéro t. XII) , p. 256 (fran)

Pline parle fort noblement de la Vénus d’Apelle, que la mort l’empêcha d’achever, et que personne n’osa finir. « Elle causoit plus d’admiration, dit-il, que si elle avoit été terminée, car on voit dans les traits qui restent, la pensée de l’auteur ; et le chagrin que donne ce qui n’est point achevé, redouble l’intérêt ».

 

Falconet, Etienne, Traduction des XXXIV, XXXV et XXXVI livres de Pline l’Ancien, avec des notes(publi: 1772), p. 374 (fran)

[1] (59) Cela posé, nous voyons au n°15 du même chapitre, qu’Apelle n’a dû la grande célébrité de sa Vénus Anadyomène qu’à quelques petits vers, lesquels selon Pline, l’emportoient sur le tableau qu’ils ont illustré : versibus Graecis tali opere, dum laudatur, victo, sed illustrato : cette fois-ci l’éloge est un peu mince. Il serait cependant possible à toute rigueur qu’Apelles eut fait un tableau faible, et si faible en comparaison de ses autres ouvrages, que des vers très bien faits eussent mérité la préférence. Mais je demande comment il est possible qu’un tableau soit d’une assez grande beauté pour qu’il ne se trouve aucun peintre assez téméraire pour oser l’achever ; qu’il soit au point d’exciter à l’envi l’émulation des poëtes ; et que pourtant ce tableau soit inférieur aux cinq jolies petites épigrammes de l’Anthologie rapportées dans la note du Père Hardouin sur ce passage ? N’oublions pas que c’est de la belle Vénus sortant des ondes, de ce chef-d’œuvre de l’art, dont il est question.

Voir aussi :
  • [1] voir aussi Apelle Venus anadyomène
 

Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776) (t. I), p. 219 (fran)

Apelle avoit commencé à peindre une Vénus, lorsque la mort le surprit au milieu de son ouvrage : ce tableau resta toujours imparfait ; aucun peintre n’ayant jamais ôsé entreprendre de l’achever.

 

Arnaud, François,  Mémoire sur la vie et les ouvrages d’Apelle(redac: 1783/06/02) (t. III), p. 183 (fran)

Apelle avait commencé une autre Vénus pour la même ville de Cos ; et il en avait terminé la tête et le sein lorsque la mort le surprit ; mais pour n’être pas finie, elle n’en fut pas moins admirée.

 

Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, article « Peinture chez les Grecs »,  Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791) (vol. 1), p. 647 (fran)

Il travailloit, lorsqu’il mourut, à une autre Vénus destinée pour l'île de Cos ; et vouloit, par cet ouvrage, surpasser sa première Vénus : la mort ne lui permit pas de le finir, et personne n’osa le terminer en suivant son ébauche. L’extrême beauté de la tête ôtoit l’espérance de faire un corps qui méritât de lui être associé.

 

Opie, John, Lecture IV. On Colouring(publi: 1809, redac: 1806), p. 315 (anglais)

The famous Coan Venus, painted by him, was the admiration of every succeeding age, till the time of Cicero, who marks its perfection in colour as approaching the truth, softness, and warmth of real flesh and blood. The same artist, after this, attempted a second Venus, which was to have exceeded all his former productions; but dying before he had executed more than the head and breasts, no painter, we are told (such was its superlative excellence) could be prevailed on to attempt its completion. Now, as we must suppose, in this case, that the idea, character, and style of design were determined, it seems to follow, that what the artists dreaded in particular was a comparison of their colouring with the truly inimitable beauty of his.