Apelle et Campaspe

Bibliographie

Amissen, Hermann U. ; Schweikhart, Gunter  Malerei als Thema der Malerei[ + ]
Bücken, Véronique « Joos van Winghe (1542/4-1603). Son interprétation du thème d’Apelle et Campaspe »[ + ]
Fabbricatore, Arianna « J. G. Noverre et le mythe d’Apelle. Tableaux vivants et mémoire de la scène »[ + ]
Fabbricatore, Arianna « La danse face à la peinture : Apelle et la représentation du génie »[ + ]
Gallwitz, Klaus (éd.) Maler und Modell[ + ]
Grell, Chantal ; Michel, Christian  L’École des princes ou Alexandre disgracié[ + ]
Martin, François-René « De Campaspe à la Fornarina. Métamorphoses d’un motif de souveraineté autour de 1800 »[ + ]
Schwartz, Gary « Love in the Kunstkammer. Additions to the Work of Guillam van Haecht (1593-1637) »[ + ]
Trébosc, Delphine « Le décor de Primatice pour la chambre de la duchesse d’Étampes : une œuvre réflexive ? »[ + ]

Images

Alexandre et Campaspe dans l'atelier d'Apelle, d'après Francesco SolimenaSOLIMENA Francesco

 

 Apelle, Alexandre et Campaspe,  d’après Primatice Le Primatice (PRIMATICCIO Francesco ) DAVENT Léon

Medium : eau-forte

 

Apelle, Alexandre et Campaspe, d’après Primatice Le Primatice (PRIMATICCIO Francesco ) MONOGRAMME I.V. 

Medium : eau-forte

Commentaires : DATE?

 

Apelle peignant Campaspe Raffaellino Da Reggio (MOTTA Raffaellino)

Medium : dessin

 

Apelle peignant Campaspe VASARI Giorgio

Medium : fresque

 

Alexandre, Campaspe et Apelle   Il Poppi (MORANDINI Francesco )

 

 Alexandre offrant Campaspe à Apelle, parfois attribué à Govaert Flinck FLINCK Govaert

Medium : huile sur toile

 

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Cabinet de collectionneur avec Apelle peignant Campaspe   VAN HAECHT Wilhelm

Medium :  huile sur bois

 

Apelle peignant Campaspe WIERIX Jan

Medium : dessin

 

 Apelle peignant Campaspe en présence d’Alexandre  HOEFNAGEL Jacob

Medium : aquarelle

 

 Apelles peignant la belle Campaspe FELPACHER Johann

 

 Alexandre regarde Appelle peindre sa maîtresse Campaspe, PERRIER François

Medium : dessin, plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche sur traits de crayon noir, mis au carreau

 

 Apelle peint Campaspe I VAN WINGHE Joos

Medium : huile sur toile

Commentaires : signé, sur une plaque au dessus d’Apelle les vers latins racontant l’histoire d’après Pline l’Ancien

 

 Apelle peint Campaspe VAN WINGHE Joos

Medium : huile sur toile

Commentaires : signé

 

Cabinet de tableaux de Sebastiaan Leerse FRANCKEN Frans Ii

Medium : huile sur bois

 

Apelle peignant Campaspe ISAACSZ Pieter

Medium : dessin

 

Pictura, d’après Sébastien Bourdon FRIQUET DE VAUROZE Jacques-antoine BOURDON Sébastien

Medium : estampe

 

Alexandre et Campaspe dans l’atelier d’Apelle SOLIMENA Francesco

Commentaires :  voir le catalogue de l'exposition "Settecento napoletano. Sulle ali dell'aquila imperiale 1707 - 1734, Vienne et Naples, 1993 - 1994, n°31 et 32, reproduits en couleur

 

 Apelle peignant Campaspe, attribué à Frans van Mieris II Frans Van Mieris Le Jeune (VAN MIERIS Frans )

Medium : huile sur panneau

 

Alexander Magnus ab Apelle reprehensus, d’après Louis Chéron CHÉRON  Louis VAN DER GUCHT Gerard

Medium : gravure

 

 Apelle peignant Campaspe, morceau de réception à l’Académie en 1716 VLEUGHELS Nicolas

Medium : huile sur toile

 

Apelle amoureux de Campaspe, gravé sous le titre L’Amour indiscret (1716)VLEUGHELS Nicolas SURUGUE Pierre-louis

Medium : gravure

 

Alexandre cédant sa maîtresse à Apelle, sous-titré L’Amitié généreuse, d’après Nicolas VleughlelsSURUGUE Pierre-louis VLEUGHELS Nicolas

Medium : gravure

 

Apelle peignant Campaspe TREVISANI Francesco

Medium : huile sur toile

 

Apelle peignant Campaspe ECOLE FRANÇAISE 

 

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Apelle donne sa maîtresse Campaspe, ou la Peinture , RESTOUT Jean

Commentaires :   Esquisse pour le carton de tapisserie de même sujet de La Tenture des Arts

 

Apelle donne sa maîtresse Campaspe, ou la Peinture RESTOUT Jean

Medium :  

Commentaires : premier carton de tapisserie pour La Tenture des Arts

 

Alexandre et Campaspe dans l’atelier d’Apelle TIEPOLO Giovanni Battista (ou Giambattista)

 

 Apelle et Campaspe RICCI Sebastiano

Medium : huile sur toile

 

La Peinture : Apelle amoureux de la maîtresse d’Alexandre Lagrenée L’aîné  (LAGRENÉE Louis-jean-françois)

Medium : peinture sur cuivre

Commentaires : Signé et daté

 

Alexandre présentant Campaspe à Apelle   GANDOLFI Gaetano

Medium : dessin, pierre noire rehaussée de blanc sur papier brun

 

 Apelle et Campaspe ECOLE FRANÇAISE 

Medium : dessin à la plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche sur papier beige

 

 Apelle peignant Campaspe DAVID Jacques-louis

 

 La générosité d’Alexandre LANGLOIS Jérôme-martin

Medium : huile sur toile

Commentaires : Signé et daté

 

Apelle et Campaspe (anciennement attribué à Jérôme-Martin Langlois) LANGLOIS Jérôme-martin ECOLE FRANÇAISE 

Medium : dessin

 

 Alexandre le Grand cédant Campaspe à Apelle   MEYNIER Charles

 

Alexandre cède à Apelle sa belle Campaspe  PINELLI Bartolomeo

Medium : gravure

 

 Apelles et Campaste (sic) DAUMIER Honoré

 

Campaspe se dévêtant devant Apelle sur l’ordre d’Alexandre OTTIN Auguste

Medium : bas-relief

 

 Campaspe GODWARD John William

 

Apelle et Campaspe BADENS Frans

Medium : pierre noire, sanguine, lavis brun et rehauts blancs sur papier coloré

Commentaires : signé et daté

 

Apelle et Campaspe dans l'atelier d'ApelleSOLIMENA Francesco

 

 Apelle et Campaspe, en grisaille, attribué à Jérôme Martin LangloisLANGLOIS Jérôme-martin

Medium : huile sur toile

 

 Alexandre cédant Campaspe, sa maîtresse, à Apelle, attribué à Jérôme Martin LangloisLANGLOIS Jérôme-martin

Commentaires : Porte au revers de la toile une étiquette manuscrite Esquisse d'Alexandre cédant sa / maîtresse, Campaspe, à Apelle. 1ère idée du / tableau par J. Martin Langlois membre / de l'Institut, qui est au musée de / Toulouse / Certifié / Th. Langlois

 

 Apelle et Campaspe,  entourage de Nicolas VleughelsECOLE FRANÇAISE  VLEUGHELS Nicolas

Medium : huile sur toile

 

 Alexandre et Campaspe Le Primatice (PRIMATICCIO Francesco )

Medium : dessin à la plume et encre noire, lavis rose, rehauts blancs

 

 Apelle, Alexandre et Campaspe Le Primatice (PRIMATICCIO Francesco )

 

Apelle et CampaspeVON SANDRART Johan Jacob

Medium : gravure

 

Giustiniani, Leonardo, Epistola Leonardi Justiniani ad Cypri Reginam(publi: 1757, redac: :(1446)), p. 78-79 (latin)

Alexander pulcherrimam, et egregiam forma nactus virginem, ob ejus singularem corporis admirationem, et muliebris staturae dignitatem, nudam ab Apelle pingi statuit, ut tam excellentem feminae, sed mortalis pulchritudinem tacita in sese imago servaret, et artis auxilio immortalitatem contineret. Id cum pararet excellentissimus artifex, se captum amore sensit. Alexander ei dono dedit gratiosam, formosam, et carissimam puellam ; rex, et juvenis magnus alioquin, sed major imperio sui, nec minor hac munificentia, quam clarus victoria, quippe se, aliorum victorem, vicit, nec thorum tantum suum, sed etiam affectum donavit artifici, quem propter pictoriae artis praestantiam honore colebat, et gratia.

 1 sous-texte

Giustiniani, Leonardo, Epistola Leonardi Justiniani ad Cypri Reginam, p. 78-79 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Alexandre ayant découvert une jeune fille très belle et remarquable par sa beauté, décida, en raison de l’admiration qu’il éprouvait pour son corps et la noblesse de sa stature de femme, qu’elle soit peinte nue par Apelle pour que cette image, quoique muette en elle-même, conserve la beauté de cette femme, exceptionnelle mais mortelle, et lui confère l’immortalité par l’intermédiaire de son art. Alors qu’il préparait cela, ce très excellent artiste se sentit épris d’amour. Alexandre lui donna en cadeau la jeune fille gracieuse, belle et chérie ; roi et jeune, grand du reste, mais plus grand par son pouvoir, et pas moins grand par sa munificence que célèbre par sa victoire, se vainquit lui-même, lui le vainqueur de tous et il fit cadeau non seulement de sa concubine, mais aussi de son affection à l’artiste, qu’il honorait et à qui il rendait grâce en raison de la supériorité de sa peinture.

Oeuvres liées :

Allégorie de la peinture ((1625)) huile sur cuivre

Commentaires : Trad. M. Bert

 

Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV(redac: 77, trad: 1985) (86-87)(latin)

Quamquam Alexander honorem ei clarissimo perhibuit exemplo. Namque cum dilectam sibi e pallacis suis praecipue, nomine Pancaspen, nudam pingi ob admirationem formae ab Apelle iussisset eumque, dum paret, captum amore sensisset, dono dedit ei, magnus animo, maior imperio sui nec minor hoc facto quam uictoria aliqua. Quippe se uicit, nec torum tantum suum, sed etiam adfectum donauit artifici, ne dilectae quidem respectu motus, cum modo regis ea fuisset, modo pictoris esset. Sunt qui Venerem anadyomenen ab illo pictam expari putent.

 6 sous-textes

Pline l'Ancien (Gaius Plinius Secundus), Naturalis Historia, liber XXXV, (trad: 1985) (86-87)(trad: "Histoire naturelle. Livre XXXV. La Peinture" par Croisille, Jean-Michel en 1985)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Au reste Alexandre manifesta l’estime qu’il avait pour lui en une circonstance très remarquable. En effet il avait demandé à Apelle de peindre nue, par admiration pour sa beauté, sa maîtresse favorite qui s’appelait Pancaspé ; s’étant aperçu qu’en exécutant cet ordre Apelle en était tombé amoureux, il lui en fit cadeau: preuve de magnanimité, d'un contrôle de soi plus grand encore, cet acte ne l'illustra pas moins qu'une quelconque victoire.Car ce fut une victoire sur lui-même et ce ne fut pas seulement une concubine, mais une femme chérie qu'il donna à l'artiste, sans même avoir d'égards pour les sentiments de la favorite, qui passait des bras d'un roi dans ceux d'un peintre. Certains inclineraient à croire qu'elle fournit le modèle pour la Vénus Anadyomène qu'il exécuta.

 

Pline l’Ancien; Landino, Cristoforo; Brucioli, Antonio, Historia naturale di C. Plinio Secondo di latino in volgare tradotta per Christophoro Landino, et novamente in molti luoghi, dove quella mancava, supplito, et da infiniti errori emendata, et con somma diligenza corretta per Antonio Brucioli. Con la tavola…, fol. 240v (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)

et Alexandro molto l’honoro: imperoche havendo una delle sua concubine chiamata Campaspe molto bella et perche l’amava assai mostrandola nuda a Appelle accioche la dipignessi et accorgendosi che ancora Appelle se n’era innamorato gliene dono. Grande d’animo et magiore che lo imperio suo, ne fu minore per questo che per alcuna sua victoria, ne solamente dono el lecto suo all’artefice: ma ancora la sua affectione. Ne hebbe riguardo a quella laquale lui amava che havessi a lasciare un re per un pictore. Alcuni credono che lui dipignessi Venere dionea all’exemplo di costei.

 

Pline l’Ancien; Brucioli, Antonio, Historia naturale di C. Plinio Secondo nuovamente tradotta di latino in vulgare toscano per Antonio Brucioli, p. 990 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Benche Alexandro gli fece honore con famosissimo esemplo. Perche havendo una delle sue cuncubine grandemente da lui amata, per nome Campaspen, la mostro nuda à Apelle, perche la dipignesse, per la ammiratione della forma, et accorgendosi che quello era preso di pari amore, gliela dette in dono, magno di animo, maggiore dello imperio suo, ne minore per questo fatto che per alcuna vittoria. Perche vinse se stesso, ne dette solamente il letto suo, ma anchora l’affetto allo artefice, ne fu mosso dal respetto della donna amata, laquale hora fusse di uno Re, et hora di uno dipintore. Sono alcuni che pensano, che dipignesse Venere anadyomene allo esemplo di costei.

 

Pline l’Ancien; Domenichi, Lodovico, Historia naturale di G. Plinio Secondo tradotta per Lodovico Domenichi, con le postille in margine, nelle quali, o vengono segnate le cose notabili, o citati alteri auttori… et con le tavole copiosissime di tutto quel che nell’opera si contiene…, p. 1099-1100 (italien)(traduction ancienne d'un autre auteur)

ancora che Alessandro con un chiarissimo esempio gli fece un grande honore. Percioche havendosi egli fatto ritrarre ignuda una sua femina bellissima e molto favorita, laquale haveva nome Campaspe, da Apelle, intendendo come egli per rispetto della sua gran bellezza, fieramente s’era innamorato di lei gliene fece presente. Huomo d’animo veramente grande, e maggiore perche sapeva comandare anco a se stesso; ne punto minore per questo atto, che per alcuna vittoria sua. Percioche egli vinse se stesso, ne solamente il letto suo, ma il proprio amore ancora donò a quello artefice: tanto ch’egli non hebbe pur rispetto alla sua favorita, volendo, che quella che dianzi era stata donna d’un re, fosse hora d’un pittore. Alcuni dicono, che la Venere Anadiomene fu ritratta da lui al naturale di quella donna.

 

Pline l’Ancien; Du Pinet, Antoine, L’histoire du monde de C. Pline second… mis en françois par Antoine du Pinet, p. 950 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Et de fait, Alexandre monstra bien par un acte notable, combien il estimoit Apelles. Car ayant une de ses concubines, nommée Campaspé de beauté admirable, et excellente pour l’amitié qu’il luy portoit, et pour la grande et recommandable beauté d’icelle, il voulust qu’Apelles la peignit au vif. Et voyant qu’Apelles mesmes se trouva frappé du mesme dart qu’il estoit, il la luy donna : montrant bien en ce la grandeur de son cœur, de commander ainsi à soy-mesme : en quoy il acquit bien autant de gloire, qu’il eust fait en une bien grande victoire. Car en premier lieu, il se vainquit soy-mesme : et ne fit seulement part à Apelles de son lict : mais aussi luy donna son affection, sans avoir esgard à l’amitié qu’il portoit à celle qui tomboit des mains d’un si grand roy que luy, entre les mains d’un peintre. Aussi dit-on qu’Apelles fit sur le vif d’icelle une Vénus sortant de l’escume de la mer, dont sera parlé cy après.

 

Pline l’Ancien; Poinsinet de Sivry, Louis, Histoire naturelle de Pline, traduite en françois [par Poinsinet de Sivry], avec le texte latin… accompagnée de notes… et d’observations sur les connoissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, (vol. 11), p. 251-253 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Alexandre une autre fois lui donna une marque à jamais mémorable de sa considération ; car lui ayant donné à peindre nue, comme un modele de beauté, Campaspe, celle de ses concubines qu’il chérissoit le plus, et s’étant apperçu que la beauté de Campaspe avoit touché le cœur d’Apelle, il lui céda cette maîtresse. Alexandre fut sans doute bien grand par son courage ; mais avouons qu’il fut plus grand encore par cette action généreuse, où il se montra maître de lui-même, et que nulle autre victoire ne lui mérita, à plus juste titre, le surnom de Grand : car ici c’est Alexandre vainqueur d’Alexandre, et qui abandonne non seulement une concubine, mais la maîtresse qu’il aime le mieux, sans même considérer si celle-ci perdra au change, en devenant la maîtresse d’un peintre après avoir été celle d’un roi. Il y en a qui pensent que la Vénus anadyomène, ou sortant de l’onde, et qu’on fait être d’Apelle, n’est autre que ce même tableau où Apelle avoit représenté Campaspe nue.

 

Élien (Κλαύδιος Αἰλιανός), Ποικίλη ἱστορία(redac: (201):(235)) (XII, 34 (Reinach 411))(grecque)

Ἔρωτεςἡμῖντῶνἀρχαίωνπολλοὶμὲνκαὶἄλλοιεἰςμνήμηνἐδόθησαν, καὶοὗτοιδὲοὐχἥκιστα. Παυσανίαςμὲνγὰρἤρατῆςἑαυτοῦγυναικός, Ἀπελλῆς δὲ τῆς ᾿Αλεξάνδρου παλλακῆς, ᾗπερ ὄνομα ἦν Παγκάστη, τὸ δὲ γένος Λαρισαία ἦν. ταύτῃ καί πρώτῃ φασίν, ὁ Ἀλέξανδρος ὡμίλησεν.

 2 sous-textes

Reinach, Adolph (éd.), Textes grecs et latins sur la peinture ancienne. Recueil Milliet, (XII), 34 (Reinach 411) (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Apelle était épris de la concubine d’Alexandre, nommée Pankaspé, et orginaire de Larissa. Elle avait été, dit-on, la première maîtresse d’Alexandre.

Commentaires : vOIR TRAD RECENTE

 

Élien (Κλαύδιος Αἰλιανός), Ποικίλη ἱστορία, (trad: 1991), p. 126 (trad: "Histoires variées" par Lukinovitch, Alessandra; Morand, Anne-France en 1991)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Le souvenir de beaucoup d’amours vécus par les Anciens nous a été transmis, et tout particulièrement de ceux-ci : Pausanias aima sa propre femme, et Apelle aima la concubine d’Alexandre qui s’appelait Pancasté et qui était originaire de larissa. Ce fut la première femme, dit-on, à laquelle Alexandre s’unit.

 

Ghiberti, Lorenzo, I commentarii(redac: (1450)), p. 74-75 (italien)

Grandissimo amore gli portò Alexandro. Comandogli Alexandro che Appelle gli ritraesse Campaspe ignuda; era femina bellissima, e da Alexandro maravigliosamente era amata per la gran bellezza era in lei. Vide apparecchiandosi Appelle per dipignerla, ancora Appelle innamorò di lei: come huomo di grandissimo animo, non minore che fosse lo inperio, costei concedette e donolla ad Appelle; non meno in questo acquistò Allexandro, che se acquistato avesse una grande victoria, imperò che vinse sé, el quale non solmente el suo letto, ma ancora el suo effecto, non curando prima esser d’Allexandro imperadore, ora esser del pictore. Appelle e Protogine e gl’altri suoi concorrenti fu molto benigno, e misse in gratia a Rodi molto l’opere di Protogine e con grandissimo prezo, prima non erano tanto aprezate.

 

Lancilotti, Francesco, Tractato di pittura(publi: 1509) (t. I), p. 743 (italien)

Fu d’Alexandro Magno tanto amato

Apelle, che colei che più amava, 

liberamente al pictore ha donato.

 

Castiglione, Baldassare, Il libro del Cortegiano(publi: 1528, redac: 1513-1524) (I, 53), 109-110 (italien)

Però, tornando al nostro proposito, penso che molto più godesse Apelle contemplando la bellezza di Campaspe, che non faceva Alessandro; perché facilmente si po creder che l’amor dell’uno e dell’altro derivasse solamente da quella bellezza; e che deliberasse forse ancor Alessandro per questo rispetto donarla a chi gli parve che più perfettamente conoscer la potesse. Non avete voi letto che quelle cinque fanciulle da Crotone, le quali tra l’altre di quel populo elesse Zeusi pittore per far di tutte cinque una sola figura eccellentissima di bellezza, furono celebrate da molti poeti, come quelle che per belle erano state approvate da colui, che perfettissimo giudicio di bellezza aver dovea?

 

Castiglione, Baldassare, Il libro del Cortegiano(publi: 1528, redac: 1513-1524) (I, 52 ), p. 106-107 (italien)

Per questo parmi la pittura più nobile e più capace d’artificio che la marmoraria, e penso che presso agli antichi fosse di suprema eccellenzia come l’altre cose; il che si conosce ancor per alcune piccole reliquie che restano, massimamente nelle grotte di Roma, ma molto più chiaramente si po comprendere per i scritti antichi, nei quali sono tante onorate e frequenti menzioni e delle opre e dei maestri; e per quelli intendesi quanto fussero appresso i gran signori e le republiche sempre onorati. Però si legge che Alessandro amò sommamente Apelle Efesio e tanto, che avendogli fatto ritrar nuda una sua carissima donna ed intendendo il buon pittore per la maravigliosa bellezza di quella restarne ardentissimamente inamorato, senza rispetto alcuno gliela donò: liberalità veramente degna d’Alessandro, non solamente donar tesori e stati, ma i suoi proprii affetti e desidèri; e segno di grandissimo amor verso Apelle, non avendo avuto rispetto, per compiacer a lui, di dispiacere a quella donna che sommamente amava; la qual creder si po che molto si dolesse di cambiar un tanto re con un pittore. Narransi ancor molti altri segni di benivolenzia d’Alessandro verso d’Apelle; ma assai chiaramente dimostrò quanto lo estimasse, avendo per publico comandamento ordinato che niun altro pittore osasse far la imagine sua.

 

Equicola, Mario, Libro di natura d’amore(publi: 1525, trad: 1584) (lib. IV), fol. 201v (italien)

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  • [1] Alessandro Magno innamorato

[1] Quel Magno Alessandro Macedone domatore dell’Asia, fortunato Imperatore, tra le altre sue concubine amò sopra tutte Campaspe, la quale volse che da Apelle fosse nuda dal naturale dipinta, per l’ammirabile bellezza ; perche in quel vinse se stesso havendola concessa al famoso Apelle di quella amatore.

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Equicola, Mario, Libro di natura d’amore, (trad: 1584), fol. 224r (trad: "Les six livres de Mario Equicola d’Alveto autheur celebre, De la nature d’Amour, tant humain que divin, et de toutes les differences d’iceluy" par Chappuys, Gabriel en 1584)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

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  • [1] Alexandre le Grand, amoureux.

[1] Ce grand Alexandre Macedonien donteur d’Asie et heureux Empereur, entre les autres siennes concubines, ayma sur toutes Campaspe, et voulut qu’Appelles la depaïgnist et representast nue, au naturel, à cause de sa beauté admirable : et en cela, il vainquist soymesme, l’ayée octroyée au fameux Apelles amoureux d’icelle.

Commentaires : Trad. G. Chappuys, 1584

 

Equicola, Mario, Libro di natura d’amore(publi: 1525, trad: 1584) (libro VI), fol. 294v (italien)

L’astinentia, e la temperantia sono quelle ch’ogni sanità, et honore ci apportano. Scrive Platone che seco Tarentino mai non ha conosciuto Venere, e sempre è stato sano. I nostri maggiori prudentissimi edificarono fuor della città i tempi di Venere, di Vulcano, e di Marte, per dinotare che l’intemperantia, gli incendii, e la guerra non debbono esser in casa, ne dentro la città commettersi. E laudato Alessandro Magno che dona l’amata Campaspe al famoso Apelle. O Alessandro di animo grande in fatti d’arme, ma maggior per sapere, e poter commandare a se stesso.

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Equicola, Mario, Libro di natura d’amore, (trad: 1584), fol. 321r (trad: "Les six livres de Mario Equicola d’Alveto autheur celebre, De la nature d’Amour, tant humain que divin, et de toutes les differences d’iceluy" par Chappuys, Gabriel en 1584)(fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

L’abstinence et temperance sont celles qui nous ameinent toute santé et l’honneur. Platon escrit qu’avec luy Tarentin ne cogneut jamais Venus, et que tousjours il a esté sain. Noz tressages ancestres, edifierent hors de la ville, les temples de Venus, de Vulcan, et de Mars, pour denoter que l’intemperance, les embrasemens et la guerre ne doivent pas estre en la maison, ny se commettre dedans la ville. Alexandre est loué et estimé de ce qu’il donne l’aymée Campaspe au renommé et fameux Apelles. O Alexandre, de grand cœur, au faict des armes, mais plus grand, pour sçavoir et pouvoir commander à toymesme.

Commentaires : Trad. G. Chappuys, 1584

 

Il codice Magliabechiano cl. XVII. 17 contenente notizie sopra l’arte degli antichi e quella de’ fiorentini da Cimabue a Michelangelo Buonarroti, scritte da anonimo fiorentino(redac: (1540:1550)), p. 24 (italien)

Haueua Alessandro una bellissima femmina, nominata Campaspe, et grandemente l’amaua et per far la ritrarre la mostro nuda ad Apelle. Et ueggiendo la esso fortemente di quella dall’amore fu preso. Accorgesene di cio Alessandro et fecegne uno presente, il che in vero fu cosa degna d’Alessandro, ilquale non solo dono all’artefice la concubina, ma anchora il suo amore, ne hebbe rispetto. che hauessj a lasciare un re tale quale era egli per un pittore.

 

Hollanda, Francisco de, Da pintura antiga(redac: 1548), p. 336 (portugais)

E esta tenho eu por grande cousa (o que por ventura aldum de nós não fezera) que tendo Alexandre uma moça fremosa chamada Campaspe, e porque muito a amava, mostrou-a despida a Apelles para que lha pintasse : e conhecendo que tambem Apelles d’ella se namorára, lhe fez d’ella dom, grandeza certo de grande animo e mayor que o seu imperio. Nem foi por este feito menor Alexandre que por alguma sua vitoria, nem sómente fez uma nova mercê e grande áquelle mestre que tanto stimava, mas ainda lhe deu a sua propria affeiçao e gosto ; tem teve resgoardo áquella que elle amava, que ouvesse de deixar um Alexandre, emperador do mundo todo, por um mestre de pintura.

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Hollanda, Francisco de, Da pintura antiga et Diálogos de Roma (2e partie), (trad: 1911), p. 181 (trad: "Quatre dialogues sur la peinture" par Rouanet, Léo en 1911)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Une action que je tiens pour très magnanime et dont sans doute aucun de nous n’eût été capable, c’est qu’Alexandre, ayant pour maîtresse une belle fille nommée Campaspe, laquelle il aimait tendrement, la montra toute nue à Apelle pour qu’il la peignît. Mais, s’étant aperçu qu’Apelle s’en était épris à son tour, il lui en fit présent. Magnanimité digne d’un noble esprit et plus admirable que toute sa puissance! Par ce seul fait Alexandre ne fut pas moins grand que par n’importe quelle de ses victoires, car non seulement il fit à ce maître que tant il estimait une nouvelle et insigne faveur, mais il lui sacrifia encore sa propre affection et son plaisir. Et celle qu’il aimait n’eut pas égard à quitter pour un peintre un Alexandre, empereur du monde entier.

Commentaires : Trad. Quatre Dialogues sur la peinture, 1911

 

Doni, Vincenzo, Disegno(publi: 1549), p. 37r (italien)

[…] hora cedesse[Explication : Alessandro.] alla virtu d’un semplice pittore ; alquale fece vedere ignuda e ritrarre una sua cara e bellissima dona : laquale tanto singolarmente Apelle dipinse, che Alessandro consentì et amò più la virtu del maestro, che la sua amata.

 

Ringhieri, Innocenzio, Cento giuochi liberali, et d'ingegno nuovamente ritrovati, libro IX(publi: 1551), gioco della pittura (f. 144v-146v) (numéro libro IX) , f. 146r (italien)

Perche Alessandro di Macedonia il Magno, ad Apelle Epheso la donna amata donò, & se egli donandola veramente l’amava[Note contexte].

 1 sous-texte

Ringhieri, Innocenzio, Cento giuochi liberali, et d'ingegno nuovamente ritrovati, libro IX, « Le jeu de la peinture » (numéro livre IX) , p. 169 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Pour-quoy Alexandre monarque quita sa dame aymée a Apelle Ephesien, et s’il l’aymoyt en la donnant.

Commentaires : Trad. Villiers, 1555, livre IX, « Le jeu de la peinture », p. 169

 

Ringhieri, Innocenzio, Cento giuochi liberali, et d'ingegno nuovamente ritrovati, libro IX(publi: 1551), gioco della pittura (f. 144v-146v) (numéro libro IX) , f. 146r (italien)

Tutte le cose naturali col disegno imitando la dipintura, e con varii, e divisati colori artificiosamente dipingendo, vivaci, e gratiosissime donne asssai bene dimostra quanto ella sia degna di voi, e voi siate degne di lei, poscia che di tutte le cose, che si dipingono, affermano i più savi e più intendenti pittori, che non si può  ritrar cosa più varia, meglio ordinata, dove più s’impari, o più bella di voi, il che quel grande Apelle chiaro ne scoperse, quando le maravigliose bellezze di Campaspe perfettamente intese, cotanto arte di lei, la onde poi dal Magno Alessandro di Macedonia che sempre se stesso vinse, meritò di possederla  in dono, e fu ben convenevole che chi meglio la conoscea, più ch’altri amandola, egli solo anco la possedesse. Come credete che Zeusi, Parasio, e Protogene, delle bellezze in donne che tanto dipinsero, nel molto contemplarle s’infiammassero ? Questa, e quell’altra parte col dotto, e bene ammaestrato pennello distinguendo, e colorando, e sempre più queste hora della convenienza, hora dalla dispositione, talhora dalla graria, quando dalla carnagione, quando dalla figura del vezzoso corpo, e quando dalla vaghezza di tutto il volto lodandole ; cosa che ad un tempo istesso può apportare grandissimi ornamenti alla pittura, e far molti ciechi amanti di giuditiosi pittori. Bastivi che oggidi si veggono per la degna mano d’eccellentissimi pittori dall’arte (non sò) o dall’affettione a dipinger mossi, esempi di donne in ritratti stupendi, e divini, de’ quali direste, non vi manco altro che lo spirito, e la favella, cosi il vero rassomigliano ; e sono in loro a chiusi occhi le donne ritratte conosciute. Il che quanto possi render felici gli amanti, coloro certamente il sanno che non potendo sempre davanti a gli occhi tenere il vivo, queste delle desiderate cose imagini amichevoli vi tengono, senza sospetto le rimirano, e con esso loro spesso favellano, e in loto truvano qualche alleviamento a gli amorosi suoi martiti ; vedere hora se il giuoco della pittura vi si può sicuramente dedicare ? quando senza voi ella sarebbe imperfettisima, e senza lumi e leggiadria. […]

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Ringhieri, Innocenzio, Cento giuochi liberali, et d'ingegno nuovamente ritrovati, libro IX, « Le jeu de la peinture » (numéro livre IX) , p. 164-165 (fran)(traduction ancienne d'un autre auteur)

Tres-gratieuses et naïves Dames, la Peinture imitant les choses naturelles avec le pourtrait, et icelles figurant avec diverses couleurs, donne assés manifestement a connoitre combien elle est dine de vous, et vous dines d’elles : puis-que les plus expers et savans en cet art aferment être impossible de tirer une chose au vif plus diverse, mieus ordonnée, ou l’on se puisse mieus exercer, ny plus belle que vous en tout ce qu’on sauroyt representer par la Peinture. Ce qui nous est assés amplement manifesté par ce grand Appelle, quand venant a avoyr si parfaite connoissance de toutes les beautés excellentes de Campaspe, s’embrasa si fort en son amour. Si que par cette seule ocasion il merita de l’obtenir en don d’Alexandre le grand, qui se montra en cecy et en autre chose tous-iours vainqueur de soy-mêmes. Aussi estoyt-il bien raisonnable que celuy duquel elle estoyt mieus que de tout autre conneue, et qui plus ardemment l’aymoyt, aquît par sa fidelité l’heureuse joüissance de tant rare et parfaite dame. De quelles flammes amoureuses pensés vous que fussent espris les sens de Zeuse, et Parnasie, et de Protogene ? lors qu’ils venoyent a contempler les beautés souveraines des-quelles les dames qu’ils venoyent a depeindre etoyent divinement ennoblies : traçans cette et l’autre partie avec le docte et subtil pinceau, duquel ils coloroyent l’idole qui leur etoyt representé par un objet naturel, ou feint dans leur cerveau : maintenant de la convenance, tantôt de la disposition, quelque-foys de la grace, a cette heure de la charnaison, a l’autre de la figure du cors bien disposé, et souvente-foys embellissans le visage par une mignardise de trais si attrayante, qu’elle pouvoyt en un même tans (avec un aornement et grace grande qu’elle rendoyt à la Peinture) faire de peintres savans, expers et entendus, aveugles et imbeciles amans. Tant-y-à, qu’on voyt pour le jour-d’huy par l’experte main d’excellens peintres (je ne say si par art ou guidés par l’afection) des exemples de dames en pourtrais merveilleus et divins, a la perfection des-quels vous diriés ne manquer autre chose que l’esprit et la parole, tant bien le naturel y est empraint et representé : et sont en eux les dames pourtraites quasi a clos yeus reconneües. Dont l’heur et beatitude que cela peut aporter aux amans et les bien-heurer, est seulement conneüe de ceus qui ne pouvans ioüyr de la continuelle presence de leurs dames, et avoyr devant les yeus journellement le vif objet de ce qu’ils ayment, tiennent seulement le desiré pourtrait de la chose a-la-quelle ils sont plus afectionnés : et le contemplans sans soupçon, tiennent propos avec iceluy au-moyen-de-quoy ils viennent a trouver quelque alegement a leur douloureusement-dous martyre. O considerés maintenant (mes amyables Dames) si ce Jeu de la Peinture se peut justement atribuer à l’heureuse troupe de votre noble sexe : veu-que sans vous elle demeureroyt imparfaite, sans grace, ni industrie.

Commentaires : Trad. Villiers, 1555

 

Dolce, Lodovico, Dialogo di pittura intitolato l’Aretino, nel quale si raggiona della dignità di essa pittura e di tutte le parti necessarie che a perfetto pittore si acconvengono(publi: 1557), p. 157 (italien)

ARETINO — La pittura fu sempre in tutte l’età avuta in sommo pregio da re, da imperatori e da uomini prudentissimi. Ella adunque è nobilissima. Questo si prova agevolmente con gli esempi che si leggono in Plinio et in diversi autori, i quali scrivono che Alessandro Magno prezzò si fattamente la mirabile ecellenza di Apelle, ch’ei gli fece dono non pur di gioie e di tesori, ma della sua cara amica Campaspe, solo per aver conosciuto che Apelle, il quale l’aveva rittrata ignuda, se n’era di lei innamorato : liberalità incomparabile e maggiore, che se egli donato gli avesse un regno, essendo che più importa donar le affezzioni degli animi, che i regni e le corone. FABRIANO —  Oggidì non si trovano degli Alessandri. ARETINO — Appresso ordinò che a niuno, fuor che ad Apelle, fosse lecito di dipingerlo dal naturale. E prendeva tanto diletto della pittura, che spesso lo andava a trovare alla sua stanza e spendeva dimolte ore in ragionar seco domesticamente et in vederlo dipingere.

 

Lomazzo, Gian Paolo, Il Libro dei Sogni(redac: (1563)), Leonardo Vinci e Fidia, entrambi pittori e scultori (numéro Raggionamento quinto) , p. 89 (italien)

Et Alessandro il Magno amò di sorte la pittura, che per quella che sì divinamente essercitò, di sollo quattro colori, come avanti a lui fecero Echion, Melanzion, Nicomaco, il prencipe de pittori Apelle, non solo si contentò di esser beffato da Gorgiani et ad esso Apelle donato tante infinite richezze, ma gli donò Campaspe, insieme col suo proprio dessiderio che più che in ogni altra cosa in lei aveva, secondo le forze di amore. 

 

Lomazzo, Gian Paolo, Il Libro dei Sogni(redac: (1563)), Pauolo Giovi istorico e Leonardo Vinci pittore (numéro Primo raggionamento) , p. 11 (italien)

E, similmente, il spirito di Alessandro Magno, che di Filippo di Macedonia fu figliuolo, secondo alcuni, ma non già in vero, perché fu dil Negromante, è nell’Aquila, che tu vedi qua appresso su quel sasso, uccello liberale e magnanimo; il qual Allessandro fu di tanta natura, per lui, per il quale in palese le cose sua face – va, combattendo magnanimamente, e donava a tutti liberamente, di modo che non solamente donava tesori, ma la propria affezione, come ne fa fede quando ad Apelle, suo dignissimo pittore, donò la sua amata Campaspe, per essersi accorto che, rittrandola, se n’era innamorato; et ad uno povero donò una città, che una minima cosa, secondo l’esser suo, gli dimandava; e molte altre cose fece, simile e di più, secondo l’occasioni, come leger potrai ne l’istorie sue, perché il dirtelo troppo lungo sarebbe, massime volendoti io dire de gli altri alcuna cosa.

 

Borghini, Vincenzio, Selva di notizie(redac: 1564), p. 140 (italien)

Alessandro medesimo gli donò Campaspe, dalla qual si dive ch’e’ trasse la sua Venere. 

 

Adriani, Giovanni Battista, Lettera a m. Giorgio Vasari, nella quale si racconta i nomi, e l’opere de’più eccellenti artefici antichi in Pittura, in bronzo, et in marmo(publi: 1568, redac: 1567) (t. I), p. 191-192 (italien)

E quanto egli lo amasse et avesse caro si vide per questo altro, perchiò che, avendoli imposto Alessandro che gli ritraesse nuda Cansace, una la più bella delle sue concubine, la quale esso amava molto, et accorgendosi per segni manifesti che nel mirarla fiso Apelle s’era acceso della bellezza di lei, concedendoli Alessandro tutto il suo affetto, gnene fece dono, senza aver riguardo anco a lei, che, essendo amica di re e di Alessandro re, le convenne divenire amica d’un pittore. Furono alcuni che stimarono che quella Venere Dionea tanto celebrata fusse il ritratto di questa bella femmina.

 

Vasari, Giorgio, Le vite de’ più eccellenti pittori, scultori e architetti(publi: 1568) (t. I), p. 97 (italien)

E quando questa[Explication : l’eccellenza dell’arte.] non serva nè si trovi prezzo maggiore, come sarebbe facil cosa a chi volesse diligentemente considerarla, trovino un prezzo maggiore del maraviglioso, bello e vivo dono, che alla virtuosissima ed eccellentissima opera d’Apelle fece Alessandro il Magno, donandogli non tesori grandissimi o stato, ma la sua amata e bellissima Campaspe ; ed avvertiscano di più, che Alessandro era giovane, innamorato di lei, e naturalmente agli affetti di Venere sottoposto, e re insieme e greco ; e poi ne facciano quel giudizio che piace loro.

 

Lily, John, Euphues and His England(publi: 1580), p. 59 (anglais)

What made the Gods so often to trewant from Heauen, and mych heere on earth, but beautie? What made men to imagine, that the firmament was God but the beautie ? which is sayd to bewitch the wise, and enchaunt them that made it.  Pigmalion for beautie, loued an image of ivory, Appelles the counterfeit of Campaspe and none we have heard off so sencelesse, that the name of beautie, cannot either breake or bende. It  is this onely that Princes desire in their houses, gardeins, orchards, and beddes, following Alexander who more esteemed the face of Venus not yet finished, then the table of the nyne Muses perfected. And I am of that minde that there can be nothing giuen unto mortall men by the immortall Gods, eyther more noble or more necessary then beautie. For as when the counterfeit of Ganimedes was showen at a market, everyone would faine buye it, because Zeuxis had there-in shewed his greatest cunning : so when a beautiful woman appeareth in a multitude, every man is drawne to sue to hir, for that the Gods (the onely Painters of beautie) have in hir  expressed, the art of their Deitie.

 

Borghini, Rafaello, Il riposo di Raffaello Borghini : in cui della pittura, e della scultura si fauella, de’piu illustri pittori, e scultori, et delle piu famose opere loro si fa mentione ; e le cose principali appartenenti à dette arti s’insegnano(publi: 1584), p. 276 (italien)

Grandissimo segno di liberalità e di benivolenza fu quello d’Alessandro verso questo pittore; percioché avendo egli una sua bellissima femina e da lui molto amata detta Campaspe et havendola ad Apelle fatta ritrarre ignuda, accortosi che nel ritrarla egli se ne era fieramente innamorato, spogliandosi della cosa amata e non havendo rispetto a lei, che di donna d’un tanto rè d’un pittore divenir dovea, gliele fece libero dono.

 

Borghini, Rafaello, Il riposo di Raffaello Borghini : in cui della pittura, e della scultura si fauella, de’piu illustri pittori, e scultori, et delle piu famose opere loro si fa mentione ; e le cose principali appartenenti à dette arti s’insegnano(publi: 1584), p. 33-34 (italien)

E non concedono[Explication : i pittori, dans le paragone peinture/sculpture.] che ne segua che una cosa per esser comperata maggior prezzo sia più nobile, allegando che molte volte un cavallo molto maggior prezzo si paga, che un uomo, e non perciò ne segue al cavallo maggior nobiltà; oltre à ciò dicono che trovino prezzo, che pareggi il gran dono che fece Alessandro Magno per una sol’opera ad Apelle, donandoli (all’ora che egli era re, giovane, inchinevole a gli amorosi piaceri e di lei innamorato) la bellissima Campaspe, e conosceranno di che prezzo sieno le buone pitture.

 

Greene, Robert, Morando, The Tritameron of Love(publi: 1584), Dédicace à lord Arundel, p. 2-3 (anglais)

Apelles (right Honourable) presented Alexandrer with the counterfaite of Campaspe, the face not fully finished, because he liked the picture : and I offer this pamphlet unto your Lordship, not well furnished because you are a lover of learning.

 

Alberti, Romano, Trattato della nobiltà della pittura(publi: 1585), p. 202 (italien)

Avendo avuta la pittura in diversi tempi e diversi luoghi tali riputazioni, si potrà senza dubio chiamare politicamente nobile. Per il che, cominciando dai principi, ritroveremo che Filippo Macedone et Alessandro Magno suo figliolo, essendosi dilettati di pittura, grandemente quella inalzarono et annobilirno, et il secondo tanto stimò et onorò un artefice di quella, che, non riguardando alla sua potenzia, gioventù e sensuale appetito, li donò la sua bellissima amica Campaspe, e talvolta, ragionando lui di tal arte imperitamente, si lasciò, si può dire, burlare et imponere silenzio da quello.

 

Armenini, Giovanni Battista, De’ veri precetti della pittura(publi: 1587), « Della dignità e grandezza della pittura ; con quali ragioni e prove si dimostra esser nobilissima e di mirabile artificio ; per quali effetti cosí si tenga e di quali meriti e lode siano degni gli eccellenti pittori » (numéro I, 3) , p. 48 (italien)

Dietro a questi metter si potrebbe quel dono onoratissimo, che il Magno Alessandro fece all’eccellentissimo Apelle di quella sua bellissima giovene, il quale, la suprema bellezza di quella conoscendo e commendando tuttavia fra tante che ve n’erano, sì che mosse quel re a dirli: « Abbitela in dono, che costei ben si conviene a te, avengaché tu, meglio di me, conosca e vaglia in questa parte ». Ma non so chi lasciare in dietro, perché io temo di non vi arrecar fastidio nel dire di molti segni d’affezzione e d’infinite grandezze, le quali dimostrate si sono da diversi signori e prencipi, populi e provincie a beneficio et a favore de gli artefici nostri.

 

Van Mander, Karel,  Het leven der oude antijcke doorluchtighe schilders(publi: 1603:1604 ), « Van Appelles, Prince der Schilders », fol. 79r (n)

Noch toonde Alexander door een bysonder mercklijck stuck, hoe seer dat hy Appellem in grootachtinghe hadde: want onder alle zijn boelschappen hadde den Coningh eene van uytnemende groote schoonheyt, en seer verwonderlijck om aen te sien, geheeten Campaspé: Dese, om de groote liefde die hy haer droegh, en om haer seldtsaem en weerdighe schoonheyt, wilde hy dat haer Appelles nae t’leven soude schilderen al naeckt. maer alsoo Appelles de volmaeckte schoonheyt eens Menschen lichaems en gedaente eender schoonder Vrouwen beter kende als Alexander, soo werdt hy met oncuysscher liefden te crachtelijcker bestreden en verwonnen, in haer stadich aen te sien alsoo hy met het schilderen doende was: t’welck Alexander, hoe seer den Schilder zijn inwendigh vyer socht te verberghen, wel con bemercken, hoe hy met de selve sieckte ghequelt was, daer hy hem oock mede beladen vondt, oft datse beyde met eenderley strael gewont waren: des hy hem zijn alderliefste eygen maecte en gantsch overgaf, toonende daer in een vryhertich sterck ghemoedt, in hem selven te connen ghebieden, en zijn eygen begeerlijckheden te overwinnen: met welck hy wel soo veel eeren is weerdigh geworden, als hy is gheweest met te hebben overwonnen den Persen, Meden, en so veel Volcken, Steden en Landen, dat hy zijn eyghen Heere en self overwinner is geweest: t’welck een over groote beleeftheyt is gheweest, wech te gheven het ghene by hem meer in achtinge was, als staten en rijckdommen, te buyten gaende zijn eyghen Natuere en liefde. Wy lesen wel van veel Const-beminders, die menichte van Talenten om de Schilder-const wille gegeven hebben, jae de stucken tegen louter goudt opgheweghen en betaelt: maer wis Alexander heeftse in de cracht al te boven ghegaen. Men seght, dat Appelles, naer het naeckt van dese schoone Campaspé, maeckte de Venus Anadyomene, dat is, uyt Zee schijnen comende, waer van hier nae gesproken wert.

 

Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const(publi: 1604), « Voor-reden, op den grondt der edel vry Schilder-const », p. 4r (n)

Noch is t’Aenmercken, wat schoone heerlijcke zeghe-teeckenen onse Pictura tot haer vercieringhe heeft. Hier sietmen alree des grooten Alexanders weereltschen Conings-staf met Apellis Pinceelen vereenight, en t’samen ghebonden ophangen: ginder d'alderschoonste Campaspe den Schilders deel wesen.

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Van Mander, Karel, Den grondt der edel vry schilder-const, (trad: 2009), Préface, p. 2 (trad: "Principe et fondement de l’art noble de la peinture" par Noldus, Jan Willem en 2009)(fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Il faut aussi constater combien de beaux et magnifiques trophées ornent notre Pictura. Ici, nous voyons déjà comment le sceptre royal d’Alexandre le Grand, symbole de sa puissance dans le monde, était uni aux pinceaux d’Apelle et attaché avec eux.

Commentaires : Trad. J.-W. Noldus, 2009, Préface, p. 2

 

Coscia, Giovanni, Discorso che portò M. Gio. Coscia all’Academia, la quarta Domenica di Marzo(publi: 1604), p. 62 (italien)

Si vede ancora, e chiaramente si legge, che Apelle, si raro pittore, meritò che il famoso Alessandro non comportasse d’esser ritratto se non da lui, il quale, havendolo una volta ritratto fulminante, fù detto essere due gli Alessandri, uno figliuolo di Filippo Rè di Macedonia, et insuperabile, e l’altro figliuolo d’Apelle, et imitabile ; e per rimuneratione di si belle e maravigliose opere, che Apelle haveva fatto, non li donò ne oro, ne argento, riputando tutte quetse cose niente, rispetto a i molti meriti suoi ; ma li donò la bellissima Campaspe, come cosa che esso Alessandro stimava più che qual si voglia altra cosa, e di quì pigliarono l’esempio di Fidia, e Prasitele, homini tanto celebri, e di tanta virtù.

 

Butrón, Juan de, Discursos apologeticos, en que se defiende la ingenuidad del arte de la pintura, que es liberal, de todos derechos, no inferior a las siete que comunmente se reciben(publi: 1626), « Discurso decimoquinto. Donde se muestra la veneracion en que los antiguos tuvieron la pintura, los principes que la professaron, y algunas de las muchas honras, y mercedes que le hizieron », fol.  109v-110r (espagnol)

Tanta autoridad, y mando dize Plinio tuvo sobre Alexandro aunque estuviesse enojado (assi se lee en los manuscritos, y exemplares ubi supra. Tantum auctoritatis, et iuris erat ei in Regem. En los impressos tambien lo dize, aunque no tal claro. Tantum erat auctoritati iuris in Rege) que aviendole mandado retratar a Campaspe (segun Plinio, y segun Eliano en su historia, lib. 12 capit. 34) la mayor hermosura de sus mugeres, y conociendo que Apeles llevado de la fuerça de su bellezza, se avia enamorado de sus perfecciones, se la dio, con gusto, por muger (una de las mayores acciones de su liberalidad, y de las mayores hazañas de du historia.)

 

Espinosa y Malo, Felix de Lucio, El pincel, cuyas glorias descrivia Don Felix de Lucio Espinosa y Malo(publi: 1681), p. 40 (espagnol)

Dieron los antiguos Griegos, y Romanos repetidos  premios, y excessivas honras à los professores del arte ; y mas, que todos, un Alexandro en el hermoso dòn de Campaspe, que cediò al grande Apeles, en que mostrò tanta philophia (sic), como generosidad ; y esto no en ocasion de averla aborrecido, sino en la de hallarse mas enamorado.

 

Carducho, Vicente, Diálogos de la pintura, su defensa, origen, essencia, definicion, modos y diferencias(publi: 1633), “Dialogo Sexto. Trata de las diferencias de modos de pintar, y si se puede olvidar: de las pretensiones que entre si, tienen la pintura y la escultura: y si podra conocer de pintura el que no fuere pintor” , fol. 97v (espagnol)

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  • [1] Precios de la escultura.

[1] El Pintor responde, que es por ser costosa la materia, y mas rebelde à la manos que la de los Pintores, y tambien que se han de ocupar mas hombres para el manejo della, como el mismo tiene alegado; todas causas que tocan à lo manual, y operativo, y por eso mayor paga pecunial; demas, que ninguna paga huvo tan grande, ni tan ponderada, ni de tanta estimacion, como la que hizo el grande Alejandro al famoso Apeles, quando le dio à la hermosisima Caupaspe, superior, è incomparable à qualqueria otra dadiva, segun lo sienten todos los Historiadores. Y qué mayor precio, que dejar de entrar la ciudad de Rodas, por salvar el Ialiso tan celebrado de mano de Protogenes, empresa en que se habia gastado tanto cantidad de hazienda, y arresgado el nombre, y reputacion ?

 

Junius, Franciscus, The Painting of the Ancient(publi: 1638) (II, 9, 2), p. 180-181 (anglais)

The great monarch Alexander came likewise to Apelles his shop, very often accompanied with a good many princes: and although it was the greatest honour mans heart could wish, that the monarch of the world, whose judgment was esteemed to be the judgment of the world, should express his favour after so loving and familiar a manner, yet has this magnanimous king found another way, to grace the artificer a great deal more: for when he had commanded, said Pliny, that Campaspe, one of his most beloved concubines, in regard of her wonderful beauty, should be painted naked by Apelles, he gave her unto Apelles, when he perceived him to be as deep entangled in the love of the woman as he found himself to be: great was his mind, and yet was the conquering of his own lust greater: wherefore had he likewise been as much esteemed for this deed, as for any other victory; seeing he overcame himself in this. Neither did he give his bed only to the artificer, but his affection also: not so much as suffering himself to be moved with the respect of his beloved, but rather giving way that she who had been a kings concubine, should now be the concubine of a painter.

 

Pacheco, Francisco, Arte de la pintura(publi: 1638) (I, 6, t. I), p. 103-104 (espagnol)

Honrólo de manera que, habiéndole mostrado la más hermosa de sus amigas para que la retratase, sintiendo que Apeles se había aficionado della, se la entregó; que no fué la menor de sus vitorias.

Y porque este hecho refirió galanamente el licenciado Enrique Duarte en un soneto, será justo honrar con él mi discurso:

Amira Apeles de Campaspe bella

la perfeción divina, l’áurea frente,

la púrpura que invidia el roxo Oriente,

cándida nieve, y una otra estrella.

Desta suave luz una centella

vibró en su pecho amor con rayo ardiente. 

Arde felice; y al rigor que siente,

tiembla la mano, y el pincel en ella.

El Griego héroe, que igual incendio mira

al fiero que padece de sus glorias,

padioso, y de su dulce bien se priva.

Tu fama, ínclito joven, siempre viva,

Magno por tantos triunfos y vitorias:

mayor por ésta, que a celeste aspira.

 

Angel, Philips, Lof der Schilderkonst(publi: 1642, redac: 1641), p. 21 (n)

Om een exempel voor allen te stellen, soo hoort eens wat die groote VVeerelt-dwinger Alexander bestaen heeft, het welcke alle de voorgaende exempelen passeert: 'tis gebeurt dat Appellus schilderde na de schoone Campaspe, een Venus Anadyomene, dat is soo veel als een uyt zee komende Venus, met de welcke besich sijnde om haer schoonheyt opt nauste na te botsen, wert met groote liefde ontsteken, het welcke van Alexander ghesien sijnde (hoe seer Appellus het selve socht te bedecken) dede sijne genegenthedē niet minder wackeren. Siet daer nu twee verliefde tegen een; doch Alexander, die de werelt had' weten te dwingen, betoonde noch een grooter daet dan de werelt tot sijn wil te neygen. O! groot en wonderbaerlick stuck! de Prins overwint sijn eyghe gemoet, hy beteugelt sijn genegentheden, en schenct tot een belooninghe van de geschilderde Venus aen Appellus sijn lieve Campaspe. Waer kander oyt grooter belooninghe aen eenige Konst geschiet sijn? So en sijn niet alleen de stucken bemint geweest, die van soo konstige handen ghemaeckt waren, maer selfs de konstenaers sijn vā de grootste Monarchen ge-eert en geacht geweest. Een Griecksen Vorst (niet beter wetende dan dat dit tot eere van de Konst streckte) liet met een expres Verbot den geenen verbiedende de Konst te leeren, dewelcke niet Edel gebooren en waren, en wierde daer beneffens by de seven vrye Konsten gestelt, Plin. lib. 35. cap. 10.

 

Teti, Girolamo, Aedes barberinae ad Quirinalem descriptae(publi: 1642), p. 171 (latin)

[...] tam artificiose animatam, vt profecto dixeris, e tabula prosilire, non modo viuentem, sed blande exanimatam incaute eam intuentes ; cui plane nec Campaspen illam ab Apelle depictam praeferendam existimaueris. Neque tamen diuinum Raphaëlis ingenium ex huius Imaginis inspectione omnino dignoscere possumus ; non enim admirabilem componendarum historiarum ordinem, atque optimam in moribus, affectibusque exprimendis rationem, quibus ille longe caeteris omnibus antecellit, ex vna hac pictura facile intelligas.

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Teti, Girolamo, Aedes barberinae ad Quirinalem descriptae, p. 136 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

La très illustre peinture dans laquelle Raphaël peignit en demi-figure une très belle dame, représentée avec une telle perfection dans les traits et dans les couleurs que le tableau pourrait donner l’impression d’une personne vivante, et même d’un personnage qui couperait littéralement le souffle au spectateur qui, par mégarde, la regarderait trop attentivement ; et à son égard, votre raison ne pourrait même pas lui préférer la célèbre Campaspe exécutée par Apelle. 

Commentaires : Trad. Lorenza Mochi Onori, dans Patrizia Nitti, Marc Restellini et Claudio Strinati (dir.), Raphaël. Grâce et beauté, cat. exp. (Paris, Musée du Luxembourg, du 10 octobre 2001 au 27 janvier 2002), Paris, Skira/Seuil, 2001, notice n°13, 

 

Ridolfi, Carlo, Le meraviglie dell’arte, overo le vite de gl’illustri pittori veneti, e dello stato(publi: 1648), p. 7 (italien)

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  • [1] Apelle

[1] Amato in tale guisa dal grande Alessandro, che prohibì per legge ch’altri, che lui il dipingesse, a cui fece dono della bella Campaspe sua favorita, e visse molto autorevole appresso quel magnanimo Re, dal quale ottenne gratie, e favori.

 

La Mothe le Vayer, François de, Petits traitez en forme de lettres escrites à diverses personnes, Lettre IX, « Sur la peinture »(publi: 1662, redac: 1649:1662), p. 440 (fran)

Car il ne faut point douter que les peintres ne jugent ordinairement mieux que le reste des hommes de la beauté humaine, tant à cause des regles qu’ils ont à l’égard de la proportion des membres et des couleurs qui leur conviennent, que pource qu’ils exercent incessamment leur imagination à former des idées les plus accomplies qui se puissent concevoir. C’est pourquoi l’on a soustenu avec beaucoup de raison, qu’Apelle fut tout autrement touché qu’Alexandre en voiant Campaspe dans sa nudité, parce qu’il en reconnaissoit mieux le véritable merite ; et que peut-estre ce prince, qui n’avoit pas moins de philosophie que de generosité, ne la luy ceda que sur cette seule consideration. 

 

Vossius, Gerardus Joannes, De quatuor artibus popularibus, de philologia et scientiis mathematicis, cui operi subjungitur chronologia mathematicorum, libri tres, cap. V, De Graphice(publi: 1650), De Graphice, §49 (numéro cap. V) , p. 84 (latin)

Note marginale :
  • [2] p. 591 ed. Commel.

[1] Multum gloriam meruit pingendo Venerem ἀναδυομένη sive e mari emergentem. Quam fecit ad exemplum Campaspes, pellicis Alexandri : ut est apud Plinium lib. XXXV cap. X. Vel, ut Athenaeus lib. XIII [2] narrat, exemplo Phrynes, conventibus Eleusiniis, aut Neptuni feriis, nudae, ac capillo passo, mare ingredientis. De hac ita Ovidius lib. IV de Ponto eleg. I :

Vt Venus artificis labor est, et gloria Coi,

Aequoreo madidas quae premit imbre comas.

Ac Propertius lib. III eleg VIII :

In Veneris tabula summam sibi ponit Apelles.

Voir aussi :
  • [1] voir aussi Apelle Vénus anadyomène
 

Ottonelli, Giovanni Domenigo ; Berettini, Pietro, Trattato della pittura et scultura, uso et abuso loro(publi: 1652), « Delle ragioni, per le quali il pittore deve mostrarsi alieno dal dipingere l’immagine di donna nuda »,p. 140-141, « La prima ragione » (numéro I, 8) , p. 140-141, « La prima ragione » (italien)

Note marginale :
  • [1] Plin. I. 35. c. 10

E il pericolo di grave tentatione all’animo del medesimo pittore, il quale, per far bene il ritratto d’una persona, deve applicar l’animo, e la consideratione a ciascuna parte, e imprimersela molto bene nell’immaginatione con atti, e riflessioni anche frequentate, e moltiplicate : da che non par possibile, che il candor della mente non riceva qualche macchia ; e che non s’apra la porta all’ingresso di qualche gagliarda tentatione, per vigor di cui si pecchi almeno col pensiero. [1] Troppo è noto l’antico caso del famosissimo Apelle, che nel dipingere per ordine d’Alessandro quella Campaspe, ne rimase in gran maniera miseramente acceso. E chi puo render sicuro un moderno pittore dalle ferite di tali saette ?

 

Quinte-Curce; Vaugelas, Claude Favre de; Freinshemius, Johannes; Du Ryer, Pierre, Quinte-Curce. De la Vie et des actions d’Alexandre le Grand, de la traduction de M. de Vaugelas, avec les supplémens de Jean Freinshemius traduits par Pierre Du Ryer(publi: 1653) (livre second), p. 154-155 (fran)

Note marginale :
  • [1] Elian hist. divers. l. 2. 34. Plin. 35.10
  • [2] Elian hist. divers. 2.3

Il[Explication : Alexandre.] lui monstra tant d’amitié qu’il luy donna la plus belle et la plus aimée de ses concubines, parce qu’il avoit remarqué qu’Apelles en estoit devenu amoureux. Elle s’appelloit Pancaste, elle estoit de Larisse l’une des meilleures villes de la Thessalie [1], et le Roy l’aimoit ardemment parce qu’elle estoit fort belle, et que c’estoit la premiere femme qu’il avoit aimée [2].

 

Dati, Carlo Roberto, Vite de' pittori antichi(publi: 1667), « Postille alla Vita d’Apelle », p. 130-132 (italien)

XIX. Comandò il re ch’egli dipingesse nuda Campaspe.

Plinio l. 35. 10. Namque cum dilectam sibi ex pallacis suis praecipue nomine Campaspem nudam pingi ob admirationem formae ab Apelle iussisset, cumque tum pari captum amore sensisset, dono eam dedit. Magnus animo, maior imperio sui, nec minor hoc facto, quam victoria aliqua. Quippe se vicit, nec torum tantum suum, sed etiam affectum donavit artifici: ne dilectae quidem respectu motus, ut quae mòdo regis fuisset, mòdo pictoris esset. Nelle quali parole è da avvertire che il MS. Vaticano e uno del Pinciano leggono. Dum paret captum amore. Il qual sentimento a me sembra più galante del comune. Eliano l. 12. c. 34 la nomina Pancaste e la fa Larissea, seguitato dal Freinsemio nel Supplem. a Curzio l. 2. c. 6. n. 28. Nota la differenza il Turnebo l. 18 c. 3 degli Avvers. ma legge in Plinio Campaspem; forse fu errore di stampa, quale io stimo che sia presso al Passerazio sopra Properzio a 148. dove è nominata Campaste, e nella lettura dell’Adriani, dove è chiamata Cansace. L’eruditissimo Scheffero pare che stimi corrotto questo nome presso a Plinio, e che più tosto sia da sostenere quello d’Eliano, cioè Pancaste. Io sono stato assai tempo indifferente, non avendo più ragioni per l’uno che per l’altro, ma dopo aver osservato presso a Luciano un luogo singolarissimo, inclino a seguitare Eliano. Nel Dialogo intitolato le Immagini a 590 volendo egli figurare una bellissima figura, dopo aver prese diverse bellezze da’ più famosi scultori, elegge quattro pittori, Eufranore, Polignoto, Apelle, Ezione, a ciascuno de’ quali assegna la parte sua. Eufranore vuole che dipinga la chioma, com’egli la fece a Giunone; Polignoto le sopraciglia, e le guancie, quali egli le figurò nella Cassandra di Delfo. Il restante del corpo lo perfezioni Apelle, imitando il simulacro di Pacate. Le labbra le colorisca Ezione, simili a quelle ch’egli fece a Rossane. Di qui si cava che il ritratto di Pacate fatto da Apelle fu la più bella effigie di femmina, ch’egli giammai dipignesse. Di questa Pacate non c’è memoria veruna, ond’io tengo per fermo ch’ella sia la medesima, che la Campaspe di Plinio e che la Pancaste d’Eliano; e per aver questa un certo suono e simiglianza di composizione più conforme al genio della lingua greca, dovendosi di questi tre nomi elegger per vero un solo, inclinerei a mantenere più tosto Pancaste, che alcuno degli altri. Conferii questa mia opinione con Bartolommeo d’Erbelot gentiluomo francese, in ogni sorta di letteratura, ma spezialmente nell’erudizione orientale oltr’ogni credere eminente, il quale concorse circa l’emendar Luciano da Eliano, mantenendo anzi Pancaste che Pacate; ma Campaspe di Plinio gli parve troppo diverso e trasfigurato. Onde con ogni riservo mi pose in considerazione, che forse Pancaste potesse essere il nome proprio di questa dama e Campaspe l’appellativo: e che Plinio avesse trascritto questo racconto da autori in ciò seguaci de’Persiani, presso i quali questa donna fosse nominata la Campaspe d’Alessandro, cioè la concubina, quale ella veramente era per detto di Plinio e d’Eliano; perchè appunto Camasè, e Campaspe tanto significa in lingua persiana. Per ridurre questa voce intera, e quale ella si legge in Plinio, non esser lontano dal verisimile che in passando ella alle lingue d’Europa in essa fosse poi inserita la lettera P dopo la M, come segue in molt’ altre. Per esemplo, Camus in lingua arabica e punica, aequor, pianura. Di qui Campus de’ latini, e non ἀπὸ τοῦ κάμπειν, come vogliono alcuni. Semed, e Semer presso gli Orientali Eternità. Di qui facilmente semper. Di Mamre Ebraico i Settanta fecero Mambre. Di Camera i Franzesi Chambre; e notisi che la B è lettera molto simile e del medesimo organo, che la P. Da Ramulus forse l’italiano Rampollo. Da Amula facilmente Ampulla. Imperciocchè presso i latini frequentemente dopo la M viene aggiunta la P. Sumo sumpsi, sumptum. Demo dempsi demptum. Contemno contempsi contemptum. Interimo interemptum. Come osservò anche il Passerazio nel libretto intitolato, De litterarum inter se cognatione, et permutatione a 130. E questo è quanto lume ho potuto accendere in tanta oscurità coll’aiuto di quel chiarissimo ingegno.

 

Dati, Carlo Roberto, Vite de' pittori antichi(publi: 1667), « Vita d’Apelle », p. 87-88 (italien)

Ma la dimostrazione singularissima d’affetto straordinario, che ad Apelle fece Alessandro, rende credibile qualsisia stravaganza. Comandò il re ch’egli dipingesse nuda Campaspe Larissea, la più bella, la più cara delle sue concubine, e accorgendosi che nell’operare Amore ad Apelle l’avea dipinta nel cuore, la gli donò. Grande in cotal pensiero, maggiore nel dominio di se medesimo, e non minore in questo fatto, che per qualche segnalata vittoria. Vinse allora se stesso, e per arrichirne interamente l’artefice gli rinunziò n’un punto, e la dama, e l’amore. Ne lo ritenne il rispetto della giovane amata, perché ora fosse d’un pittore colei, che fu poco dianzi d’un Re. 

 

Piles, Roger de, L’Art de Peinture de Charles-Alphonse Du Fresnoy, traduit en François, avec des remarques necessaires et tres-amples(publi: 1668), p. 148-149 (fran)

Mais dans la liberté du celibat. On ne voit jamais des fruits d’une beauté fort grande ny d’un goust fort exquis, lesquels viennent d’un arbre entouré de broussailles et d’épines. Le mariage nous attire des affaires, nous fait naistre des procez, et nous charge de mille soins domestiques, qui sont autant d’épines qui environnent le peintre, et qui l’empeschent de produire des ouvrages dans la perfection dont il seroit capable. Raphaël, Michelange, et Annibal Carache ne se sont jamais mariez ; et de tous les peintres de l’Antiquité on ne voit pas dans les autheurs qu’aucun ait pris femme, si ce n’est Apelle, à qui le Grand Alexandre fit present de Campaspe sa maîtresse. Ce qui soit dit sans conséquence du Sacrement de Mariage, qui attire beaucoup de benedictions dans les familles par les soins d’une bonne femme. Si le mariage est un remede contre la concupiscence, il l’est doublement à l’égard des peintres, qui sont plus souvent dans les occasions du peché que d’autres, à cause du besoin qu’ils ont de voir le naturel. Que chacun examine ses forces là-dessus, et qu’il prefere l’interest de son ame à celuy de son art et de sa fortune.

 

Piles, Roger de, L’Art de Peinture de Charles-Alphonse Du Fresnoy, traduit en François, avec des remarques necessaires et tres-amples(publi: 1668), p. 63-64 (fran)

Note marginale :
  • [1] Pline liv. 35. c. 10

Alexandre n’avoit pas de plus sensible plaisir, que lorsqu’il estoit dans l’attelier d’Apelle, où on le trouvoit presque toûjours; et ce peintre receut un jour une marque très sensible de son amitié et de la complaisance qu’il avoit pour luy :[1] Car luy ayant fait peindre toute nuë (à cause de son admirable beauté) l’une de ses concubines qu’on appelloit Campaspe, et celle de toutes les autres à qui il avoit donné plus de part dans son cœur ; et s’étant aperçu qu’elle avoit frappé d’un même trait celui d’Apelle, il lui en fit un present.

 

Pline (Gaius Plinius Secundus); Gronovius, Johann Friedrich (Johannes Federicus), C. Plinii Secundi Naturalis historiae, Tomus Primus- Tertius. Cum Commentariis & adnotationibus Hermolai Barbari, Pintiani, Rhenani, Gelenii, Dalechampii, Scaligeri. Salmasii, Is. Vossii, & Variorum. Accedunt praeterea variae Lectiones ex MSS. compluribus ad oram Paginarum accurate indicatae(publi: 1669) (vol. 3), p. 583 (latin)

Quanquam Alexander honorem ei clarissimo præbuit exemplo. Nanque cum dilectam sibi ex pallacis suis præcipue nomine [1]Campaspem nudam pingi ob admirationem formæ ab Apelle jussisset, eumque [2]tum pari captum amore sensisset, dono eam dedit. Magnus animo, major imperio sui, nec minor hoc facto, quam victoria aliqua. Quippe se vicit, nec torum tantum suum, sed etiam affectum donavit artifici : ne dilectæ quidem respectu motus, ut quæ modo regis ea fuisset, modo pictoris esset. Sunt qui Venerem [3]anadyomenen illo pictam exemplari putant.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Campaspem.] Pancastam vocat Ælianus c. 34 lib. 12 histor. Idem.
  • [2] Tum pari captum amore sensisset.] Alexander conspectis captivis multis et corporis magnitudine et forma præstantibus, περσίδες, inquit, είσὶν ὀμμάτων ἀλγηδονες. Victor. cap. 5. lib. 2. Idem.
  • [3] Anadyomenen.] Venerem ἀναδυομενην Apellis pictam, Venerem Cnidiam Praxitelis scultam fuisse ad exemplar Phrynes κλαυσιγέλωτος, sive σηστου, cum in Eleusiniorum panagyri spectante universa Græcia nudasset corpus, et in mare solute coma descendisset, scribit Athenæus pag. 292. vers. 29. Verba Rhodig. c. 15 l. 14 sunt hæc: Postea Phrynen miramur, non Hyperidis actione, quanquam admirabili, sed conspectus corporis, quod illa speciossimum alioqui, deducta nudaverat tunica, periculo liberatam: interposito mox decreto, ne quis misericordiæ captandæ gratia epiloguis uteretur. Hæc vero est, de qua Propertius ita canit :

    Nec quam deletas potuit componere Thebas

    Phryne, tam multis facta beata viris.

    Ejus statuam fuisse apud Delphos auream scribit Libanius. Commeminit in præceptis sanitatis etiam Plutarchus, eam dicere solitam prodens, ubi jam consensuisset, ac flacida toto foret corpore, τὴν τρύγα πλείωνος πωλεῖν δια τὴν δόξαν, id est, pluris fecem vendere ex opinione, quam de ipsa concepissent homines. Hanc denique dixere Græci lecythum habere in malis : quod exponens Suidas, velut in sinu plane servans Græcorum omnia, ad faciei retulit tumorem : credo, quia sit lecythus protuberans vas : etiamsi de corporis habitu, hoc est a parvitate, Olpem piscatorem nuncupatum, conjectant Græcorum nonnulli ; quoniam Olpe lecythum indicet. Ego ad formæ elegantiam referendum contenderim. Ut illam intelligamus naturali specie præsignem, accersitam commendationem, et peregrinas haud magnopere nugas conquisivisse : quando lecythum Plinii testimonio, et Marci Tullii in epistolis ad Atticum, pro orationis etiam splendore, ac excussa in scribendo cura novimus accipi. Erat enim oleo dicatum vas lecythus, sed et unguentis quoque, unde et Lecythophorus puer Polluci. Verum et Trochaicum dimentrum catalecticum, quod Euripidion dicunt, etiam Lecythium vocatur, vel ex Aristophanis scommate, vel trochaici bombi ratione : quem exhibet lecythium quoque. Hactenus Rhodiginus, qui loco citato paulo post, Scribit (inquit) Apollodorus Phrynes fuisse duas ; alteram quarum Clausigelota cognominarit ; alteram vero Sarpedion. Clausigelos verbum apud Xenophontem est libro rerum Græcarum septimo, πάντας δὲ τοὺς παρόντας τότε γε τῳδ’ὄντι κλαυσιγελως ἶχεν, id est, præsentes autem universos tunc sane sonantior habebat risus. Herodicus celebratam Rhetoribus Phrynen σηστὸν, id est, Sestum vocitatam, tradit, quod attaminaret despoliaretque adeuntes, σηστὸν attaminare est. Quam avarior quispiam subblandiens diceret, Aphrodisium Praxitelis es ; at tu, inquit Phryne, amor Phidiæ. Demum libet lucubrationi huic, quam videmur, ducente stilo, in fœminas declamasse, quas tamen alibi summis celebrare laudibus, non expavimus, insererebreve quiddam ex Græcorum sanctuariis, non bonas lacerando, sed a malo malas deterrendo ;

    Θησαθρὀς ἐστι τῶν κακῶν κακὴ γυνή.

    Θηρῶν ἀπάντων ἀγριωτέρα κακὴ γθνή.

    Θάλασσα, ἢ πῦρ ἢ γυνὴ κακὰ τρία.

    Hactenus Rhodiginus. Anadyomenes meminit Pausanias in Corinthiacis. Idem.

 

Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Consequitur hanc artem pictor, partim bonitate ingenii ac naturæ, partim rerum variarum contemplatione studiosa, vitæque humanæ usu" (numéro §29) , p. 108 (latin)

Nec alterum neglexerunt, quod Apellis patet exemplo, qui sine eo nunquam elegisset Campaspen, Alexandri Magni pellicem, ad cujus imaginem Veneris Anadiomenes tabulam formaret. Vsus vitæ humanæ positus est in intellectu rerum, actionum, motuum, cujusque pro ratione temporis, loci, personæ, legum, consuetudinum convenientium : ne quid præpostere, abhorrensve vel a moribus publicis privatisque pingatur.

 

Scheffer, Johannes, Graphice, id est, de arte pingendi liber singularis, cum indice necessario(publi: 1669), "Ob eundem usum ejus varium in magno habita et ipsa est honore, et illi, qui eam soliti sunt exercere" (numéro §7) , p. 33 (latin)

De Apellis cum Alexandro Magno familiaritate testantur aliquot historiæ a Plinio memoratæ, illa cum primis, quod ne pellicem quidem summæ venustatis, quam flagrantissime amabat, petenti negare sustinuerit.

 

Moréri, Louis, Le Grand Dictionnaire historique, ou mélange curieux de l'histoire sacrée et profane(publi: 1674), art. « Apelles »(fran)

Il luy donna même une de ses femmes nommée Campaspe de Larisse, ayant sçû que ce peintre en étoit tombé amoureux en travaillant à son portrait.

 

Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 289 (n)

Apelles bracht de vermaerde Lais, eer zy noch volwassen was, dikwils te pas. Van gelijken Phryne en Campaspe, op de welke hy zoo ge weldich, om haer uitnemende schoonheit, verliefde, dat Alexander, dieze ook beminde, uit edelmoedigheit, haer aen hem overliet; op dat hy met ruste, de uit der Zee opklimmende Venus, by de Grieken Anadyomene genoemt, na haer mocht voltrekken.

 1 sous-texte

Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens » (numéro VIII, 3) , p. 433 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Apelle s’est souvent servi de la fameuse Laïs, avant qu’elle n’atteigne l’âge adulte, tout comme de Phryné et de Campaspé, dont il tomba si vivement amoureux de l’excellente beauté qu’Alexandre, qui l’aimait également, la lui céda, par magnanimité, afin qu’il pût en toute tranquillité peindre d’après ses traits la Vénus sortant de la mer, appelée par les Grecs Anadyomène.

Commentaires : Trad. Jan Blanc, 2006, VIII, 3, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens », p. 433

 

Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst(publi: 1678), « Van de derde vrucht der Konst, dat is, wat eer en glory door haer te bekomen is » (numéro IX, 6) , p. 354 (n)

Ik wil u hier met geen ydele hoop voeden, van dat gy de schoone konkubijnen der Vorsten genieten zult: gelijk men vertelt van Apelles, dat hy onder’t schilderen van zijne Venus Anadyomene, die als uit de Zee opklom, op Campaspe, de vriendinne van Alexander de Groot, verlieft wiert, terwijlze, om deeze Godinne op’t schoonst uit te beelden, voor hem naekt zat: en dat Alexander dit merkende, haer aen hem schonk, liever willende zich zelfs overwinnen, dan dezen grooten konstenaer bedroeven. Zulk een eer mochtmen beter voor oneer reekenen: en d'oprechte Konstenaers hebben de glory uit haere loflijke werken, en niet uit de wellusten te wachten. De eere der geene, die niet alleen de wellusten, maer zelf de belooningen versmaet hebben, is al vry bestandiger.

 1 sous-texte

Hoogstraten, Samuel van, Inleyding tot de hooge schoole der schilderkonst, « Du troisième fruit de l’art – des honneurs et de la gloire qu’il faut attendre grâce à lui » (numéro XI, 6) , p. 510 (fran)(traduction récente d'un autre auteur)

Je ne veux pas, en disant cela, vous amener à espérer vainement que vous pourrez profiter des belles concubines des souverains. C’est ce que l’on raconte d’Apelle, qui, en peignant sa Vénus Anadyomène semblant jaillir de la mer, était tombé amoureux de Campaspé, l’amie d’Alexandre le Grand, qui s’était assise nue devant lui, afin de lui représenter la déesse de la plus belle façon. L’ayant remarqué, Alexandre la lui offrit, préférant se dominer plutôt que d’attrister ce grand artiste. Il serait toutefois préférable de considérer cet honneur comme un déshonneur. Les honnêtes artistes, en effet, doivent attendre la gloire de leurs œuvres louables et non de leurs plaisirs. L’honneur de ceux qui ont rejeté les plaisirs mais aussi les récompenses est bien plus durable.

Commentaires : Trad. Jan Blanc, 2006, XI, 6, « Du troisième fruit de l’art – des honneurs et de la gloire qu’il faut attendre grâce à lui », p. 510

 

Bellori, Giovanni Paolo; Lamoignon de Basville, Nicolas de, Lecture des Honneurs de la peinture et de la sculpture de Bellori, le 26 mars 1678 à l’Académie royale de peinture et de sculpture(redac: 1678/03/26) (I, 2), p. 651 (fran)

On ne célèbrera jamais la gloire d’Alexandre qu’on ne mette au rang de ses plus grands éloges l’inclination qu’il témoigna toujours pour les Beaux-Arts, et cette grande faveur dont il honorait Apelle en fréquentant son école pour le voir peindre, et le régalant, outre la profusion de ses richesses, du fameux sacrifice de ses amours pour la belle Campaspe. C’est sur ce grand exemple d’un si illustre héros que les rois et les plus puissants princes ont été embrasés de l’amour de la peinture et de la sculpture, et qu’on a vu Ptolémée donner son amitié à Apelle, Démétrius la sienne à Protogène, Attale à Nicias, Archélaos à Zeuxis, et parmi les Romains Paul-Émile à Métrodore, Jules-César à Timomaque, et Auguste à Pyrgotélès.

 

Aglionby, William,, Painting Illustrated in Three Diallogues, Containing Choice Observations upon the Art(publi: 1685), Dialogue II, p. 49-50 (anglais)

How much he lov’d Apelles, may be guess’d by the nobleness of the present he made him; for having, by Alexander’s command, drawn the naked picture of Campaspe, one of the most beautiful women of the time, and mistriss to that great prince, could not defend his heart against such charms, but fell desperately in love with her; which Alexander perceiving, very generously presented him with the lady, thinking a picture of his hand to be a sufficient exchange for so great a beauty: and ’tis to be presumed, that Apelles himself was of no ordinary merit, since the lady went willingly to his bed, and liv’d with him all his life in great felicity. ’Tis thought, that a famous piece of his, call’d, the Venus Dionæa, was the picture of that lady.

FRIEND — I observe, great painters have generally, either handsome wives, or beautiful mistrisses, and they are for the most part, extreamely sensible to beauty.

TRAVELLER — How can they be otherwise? Being such judges as they are, of feature and proportion; and having besides so strong an imagination, as they must have, to excel in their art.

 

Pline l’Ancien; Hardouin, Jean, Caii Plinii Secundi Naturalis historiae libri XXXVII. Interpretatione et notis illustravit Joannes Harduinus,... in usum Serenissimi Delphini(publi: 1685) (t. V), p. 209-210 (latin)

Quanquam Alexander honorem ei clarissimo praebuit exemplo. Namque cum dilectam sibi [1]ex pallacis suis praecipue, nomine [2]Campaspen, nudam pingi ob admirationem formae ab Apelle jussisset, eumque tum pari captum amore sensisset, dono eam dedit. Magnus animo, major imperio sui : nec minor hoc facto quam victoria aliqua. Quippe se vicit, nec torum tantum suum, sed etiam affectum donavit artifici : ne dilectae quidem respectu motus, ut quae modo regis fuisset, modo pictoris esset. Sunt qui Venerem [3]anadyomenen illo pictam exemplari putant.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Ex pallacis suis. Graeca ea vox est, παλλακή, et concubinam sonat. Vsurpata quoque Tranquillo, in Vesp. cap. 21. Quieti vacabat, accubante aliqua pallacarum, quas in defuncta locum Caenidis plurimas constituerat.
  • [2] Campaspen.  Παγκάστην vocat Aelianus, lib. 12. Var. hist. cap. 34. Luciano quoque, in Dial. cui titulus, Imagines.
  • [3] Anadyomenen. Ἀναδυομένην Ἀφροδίτην, Venerem e mari exeuntem, ad imaginem potius Phrynes meretricis ab Apelle pictam, scribit Athenatus, lib. 13. pag. 591. Exstat in eam picturam Ausonii epigramma, 104. Emersum pelagi nuper genitalibus undis / Cyprin Apellai cerne laboris opus : etc. Et Ovidius, lib. 4 de Ponto, eleg. 1. vers. 29. Ut Venus  artificis labor est et gloria Coi, / Aequoreo madidas quae premit imbre comas. Vetus inscriptio apud Reines. pag. 127. VENERI. PELAG. Veneri pelagiae. Venerem anadyomenem depictam in nummo  αδανεων vidimus.
 

[Callières, François de], Histoire poëtique de la guerre nouvellement déclarée entre les Anciens et les Modernes(publi: 1688) (livre onzième), p. 253-254 (fran)

[1] Je crois, dit Apelles, qu’il ne s’est point encore trouvé de Peintre parmy les Modernes qui ayent receu des marques de distinction aussi honorables que celles que j’ay reçûës du grand Alexandre, et qu’outre le privilege de pouvoir seul faire son portrait, il n’y en a point dont l’art ait charmé aucun Roy de leur temps, jusqu’au point de l’obliger à luy donner une de ses maistresses, comme ce conquerant me donna une des siennes en mariage en la personne de la belle Campaspe de Larisse, qu’il aimoit passionnement, lorsqu’il s’apperçut que j’en étois devenu amoureux en travaillant par son ordre à la peindre toute nuë.

Voir aussi :
  • [1] voir aussi Apelle et Alexandre
 

Junius, Franciscus, De pictura veterum(publi: 1694) (II, 9, 2), p. 117 (latin)

Alexander quoque Magnus in officinam Apellis ventitabat ; quamquam ei honorem clariore praebuerit exemplo. Namque cum dilectam sibi e pallacis suis praecipue, nomine Pancaspen, nudam pingi ob admirationem formae ab Apelle jussisset eumque, dum paret, captum amore sensisset, dono dedit ei, magnus animo, major imperio sui nec minor hoc facto quam victoria alia, quia ipse se vicit, nec torum tantum suum, sed etiam adfectum donavit artifici, ne dilectae quidem respectu motus, cum modo regis ea fuisset, modo pictoris esset, Plin. XXXV, 10. Ex eo quoque quem artibus hisce honorem idem Rex habuit, processit quod imaginem suam, quo certior posteris proderetur, noluit a multis artificibus uulgo contaminari, sed edixit uniuerso orbi suo, ne quis effigiem regis temere adsimularet aere? colore, caelamine, quin saepe solus eam Polycletus aere duceret, solus Apelles coloribus deliniaret, solus Pyrgoteles caelamine excuderet; praeter hos tris multo nobilissimos in suis artificiis si quis uspiam reperiretur alius sanctissimae imagini regis manus admolitus, haud secus in eum quam in sacrilegum uindicaturum. Eo igitur omnium metu factum, solus Alexander ut ubique imaginum simillimus esset, utique omnibus statuis et tabulis et toreumatis idem uigor acerrimi bellatoris, idem ingenium maximi honoris, eadem forma uiridis iuuentae, eadem gratia relicinae frontis cerneretur, Apulejus in Floridis. In transitu interim hic nota Caesarem Augustum eandem scriptoribus dixisse legem, quam Alexander jam olim dixerat artificibus. Augustus Caesar, inquit Svetonius, recitantes et benigne et patienter audivit; nec tantum carmina et historias, sed et orationes et dialogos. Componi tamen aliquid de se, nisi et serio, et a praestantissimis offendebatur, admonebatque praetores, ne paterentur nomen suum commissionibus obsolefieri.

 

Bayle, Pierre, Dictionnaire historique et critique(publi: 1697), art. "Macédoine", p. 453 (fran)

Quelque louange qu’il ait méritée en certaines occasions par rapport à la continence, il s'en faut bien que sa vie n’ait été dans l’ordre (H) sur ce chapitre. 

(H) C’est déjà une chose qui tient du dereglement que d’avoir épousé 3 ou 4 femmes sans être veuf, et que d’avoir donné à peindre nuë sa concubine Pancaste. Les plaisirs de l’attouchement ne suffisoient pas à sa passion, il vouloit encore repaître ses yeux de la nudité en peinture de sa maîtresse ; signe évident qu’il les repaissoit aussi de la nudité originale : il donnoit donc dans l’excès, et dans un excès que le Dieu Mars galant de Vénus ne connaissoit pas. On pardonneroit plus facilement ce mauvais plaisir aux personnes qui ne pouvant avoir que cela, pascon gli avidi sguardi. Mais cette debauche d’Alexandre quelque criminelle qu’elle fût, n’est rien en comparaison de ce qu’il fit après ses grandes prosperitez. Je ne parle pas des concubines qu’il voulut avoir au même nombre que Darius, c’est-à-dire autant qu’il y a de jours dans l’année, car l’historien[1] qui rapporte que ces concubines se presentoient chaque soir au Roi, afin qu’il en choisît une pour passer la nuit avec elle, temoigne qu’Alexandre faisoit rarement ce choix. Il est certain que les princes de l’Orient, et Salomon tout le premier à leur exemple, qui se piquoient d’avoir tant de femmes, ne couchoient pas avec toutes. Ils en usoient avec elles à peu près comme aujourd’hui les sultans ; ils en assembloient un grand nombre, afin de faire un meilleur choix de quelques-unes ; les autres servoient à montrer leur opulence, comme font tant de meubles inutiles des maisons riches dont on ne se sert jamais, et que[2] cet attirail et le reste du bagage ait justement scandalisé ses anciens sujets, et doive flétrir sa memoire ; mais voici des temoignages plus formels contre sa reputation. Il faisoit mettre[3] à sa table quantité de femmes de joye, et il accepta[4] Bagoas qui avoit été le mignon de Darius.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Diod. Siculus l. 17. Quinte Curce l. 6 c. 6 les met au nombre de 300.
  • [2] Exilis domus est ubi non et multa supersunt, et dominum fallunt, et prosunt furibus. Horat. epist. 6 l. 1.] même l’on ne conoît pas. Les Rois qui se piquent d’avoir les plus belles écuries ne montent qu’un très-petit nombre de leurs chevaux ; ils en laissent vivre et mourir la plus grand’ part sans jamais les essayer. Quelques-uns dressent de magnifiques bibliothèques et ne touchent jamais à aucun livre. Ce seroit donc une preuve un peu équivoque de l’impudicité d’Alexandre, que d’alleguer le grand nombre de ses concubines ; quoi qu’il soit certain que[[3:Pellices 360. totidem quot Darii fuerant, regiam implebant ; quas spadonum greges, et ipsi muliebris pati adfuuti, sequebantur. Haec luxu et peregrinis infecta moribus veteres Philippi milites, rudis natio ad voluptates aversabantur. Q. Curtius l. 6 c. 2 et 3.
  • [3] Q. Curtius l. 5. c. 6 et l. 6 c. 2.
  • [4]  Narbazanes accepta fide occurrit, dona ingentia ferens, inter quae Bagoas erat specie singulari spado, atque in ipso flere pueritiae, cui et Darius adsuetus et mox Alexander adsuevit. Id. l. 6 c. 5.
 

Rosignoli, Carlo Gregorio, La Pittura in giudicio overo il bene delle oneste pitture e’l male delle oscene(publi: 1697), « La colpa de’ pittore osceni » (numéro cap. I) , p. 8-9 (italien)

Quellle nudità lusinghevoli, quegli sconci atteggiamenti, quell’espressione di sregolate passioni, quanti sozi pensieri eccitano nella mente dell’artefice, quanti laidi affetti nel cuore, a quante dissolute attioni lo spingono dalle copie artificiate a’ vivi originali ? Ben l’avvertì il Savio, parlando di tal artiere : [1]Cor suum dabit in similitudinem picturæ : il fabbro impronterà il suo cuore colla sembianza della pittura, c’ha per le mani : la quale s’è immonda, non può non infettarlo. E ben lo provò Apelle, che nel ritrarre, per ordine d’Alessandro, la famosa Campaspe, ne rimase per sì fatta maniera amorosamente ferito, che quanti tratti segnava nel quadro, tanti strali si figgeva nel cuore. [2]Così attesta Plinio, il quale però con ragione lasciò scritto, che si dipingono sino gli pericoli stessi, anzi le stesse fiamme, da cui si resta miseramente arso : Pericula expingimus, et rogos.[3]

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Eccli. 38. 28.
  • [2] Lib. 35. c. 10.
  • [3] Ibid. c. 7.
 

Bayle, Pierre, Dictionnaire historique et critique(publi: 1697), art. « Macédoine » , p. 452 (fran)

(G) Dans le premier feu de sa jeunesse il parut si indifferent à l’égard des femmes, que sa mere craignit que cela n’allât trop loin, et ne procedât d’impuissance ; c’est pourquoi du consentement de son mari elle fit coucher auprès d’Alexandre une très-belle courtisane de Thessalie, afin de fondre la glace, et de reveiller le goût du jeune homme. Callimena (c’étoit le nom de la belle Thessalienne) fit de son mieux à plusieurs reprises pour se faire caresser, et n’obtint rien[1]. Si ce conte est vrai il faut croire que la nature, qui en toutes autres choses avoit été si diligente pour ce prince, fut paresseuse, et se leva un peu tard sur ce point-là. On debite[2] qu’il porta son pucelage en Asie, et que la[3] veuve de Memnon a été la premiere femme dont il ait jouï, et que quand il se maria il n’avoit eu enore à faire qu’avec cette veuve. Il falut même que Parmenion le poussât à la caresser, quelque capable qu’elle fût de toucher un homme. Si cela est vrai, ceux qui nous parlent de la complaisance d’Alexandre pour Apelles se trompent. Il disent qu’ayant donné à peindre toute nuë la plus belle et la plus cherie de ses[4] concubines à Apelles, et s’étant aperçu qu’Apelles en étoit devenu amoureux, il lui en fit un present. Cette histoire et celle de Plutarque sont incompatibles, car la veuve de Memnon ne fut prise que lors qu’Alexandre se rendit maître de Damas ; et ce fut a Ephese qu’il connut Apelles, assez longtemps avant la prise de Damas. On pourroit rendre compatibles ces deux histoires, si l’on supposoit qu’Alexandre n’avoit point encore jouï de sa concubine lors qu’il en fit cession au peintre, ou qu’il la lui donna à peindre depuis la prise de Damas. Mais la 1. de ces deux suppositions est contre l’histoire même dont il s’agit ; car Pline[5] qui la raporte ne se contente pas d’observer que cette maîtresse étoit fort[6]  belle, et la plus aimée de toutes les concubines d’Alexandre, il remarque encore que ce prince ceda son lit et son affection au peintre. Élien, qui raporte la même histoire marque cette circonstance, que la concubine en question[7] étoit de Larissa en Thessalie ; et la premiere femme qui eût fait sentir à Alexandre ce que c’est que le plaisir Venerien. La 2. supposition n’a nulle ombre de vraisemblance : auroit-on envoyé à Ephese une femme d’une si grande beauté, et qu’on aimoit si tendrement, l’y auroit-on, dis-je, envoyée de si loin, pour l’y faire peindre toute nuë ? Et si l’on avoit mandé Apelles, ne verrions-nous pas cette circonstance dans les auteurs qui ont conservé la memoire de ce beau present ? Outre que cette seconde supposition n’ôte pas l’incompatibilité qui est entre Élien et Plutarque. Jusqu’ici donc ce dernier auteur n’a guere prouvé la continence de son heros.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Theophrastus referente Hieronymo in epistolis apud Athenaum lib. 10 cap. 10 p. 435.
  • [2]  Plut. in Alex. p. 676.
  • [3]   Elle s’apelloit Barsena. Voyez l’article de Memnon.
  • [4] Elien la nomme Pancaste et Pline Campaspe.
  • [5] Se vicit, nec torum tantum suum, sed etiam affectum donavit artifici. Plin l. 35 c. 10.
  • [6] Selon Pline le portrait de Venus sortant des ondes, fut fait sur celui de Campaspe.
  • [7] Ταύτῃ καὶ πρώτῃ φασὶν ὁ Ἀλέξανδρος ὡμίλησεν. Cum qua primum Alexander rem habuisse dicitur. Aelian. var. histor. L. 12 c. 38.
 

Bayle, Pierre, Dictionnaire historique et critique(publi: 1697), art. « Apelles », p. 299 (fran)

Il en obtint une autre marque d’une singulière considération ; car Alexandre lui ayant donné à peindre l’une de ses (C) concubines, et l’en voyant amoureux, la lui céda. 

(C). Pline raconte la chose de cette manière Alexander[1] ei honorem clarissimo perhibuit exemplo, namque cum dilectam sibi e pallacis suis praecipue, nomine Pancaspen, nudam pingi ob admirationem formae ab Apelle jussisset, eumque tum pari captum amore sensisset, dono dedit ei. Magnus animo, major imperio sui : nec minor hoc facto quam victoria aliqua, quippe se vicit, nec torum tantum suum, sed etiam affectum donavit artifici ; ne dilectae quidem respectu motus, ut quae modo regis fuisset, nunc pictoris esset. Sunt qui Venerem anadyomenen ab illo pictam expari putant. Élien[2] parle de la même histoire, mais il donne le nom de Pancaste à cette maîtresse d’Alexandre. L’article de ce prince contiendra une remarque sur ce sujet; nous ferons voir qu’un homme qui donnoit à peindre toute nuë la plus belle de ses concubines, ne mérite pas les éloges de continent et de chaste qui lui ont été donnez.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Lib. 35 c. 10.
  • [2]  Var. Hist. Lib. 12 cap. 24.
 

Monier, Pierre, Histoire des arts qui ont rapport au dessein(publi: 1698), p. 36-37 (fran)

Ainsi Alexandre le Grand choisit avec justice Apelle pour son premier peintre ; il le combla de biens, et lui donna même sa maîtresse[1], parce qu’il s’aperçeut que cet excellent homme en étoit passionnément amoureux. Les gens de qualité avoient la même estime pour la peinture que ce grand roi, et suivoient son penchant. C’est ce qui brille au sujet d’Ætion, qui aprés avoir peint les noces[2] d’Alexandre et de Roxane, en fit exposer l’ouvrage dans l’assemblée des Jeux Olympiques, où presidoit Proxenidas, l’un des deputés de la Grece. Il fut si charmé de la beauté de ce tableau, et il eut tant d’inclination pour cet heureux peintre, qu’il lui donna sa fille en mariage.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Elle se nommoit Campaspe, Alexandre la donna à Apelle lorsqu’il la peignoit. Pline li. 35 c. 10. Cet auteur remarque que c’est une des grandes victoires d’Alexandre de s’être vaincu lui-même en donnant ce qu’il aimoit le plus à ce glorieux peintre. Il peignit aprés cette belle femme sa Vénus Anadiomenes. Pline l. 35 c. 10.
  • [2] Lucien, au dialogue intitulé Hérodote, décrit la beauté de ce tableau, qui subsistoit encore de son tems, et qui étoit en Italie. L’on doit être persuadé de son excellence sur le recit de cet auteur, parce qu’il fut tres-connoissant dans le dessin, puis qu’il avoit apris la sculture dès sa jeunesse, mais il devint intendant en Égypte pour Marc-Aurelle.
 

Piles, Roger de, Abrégé de la vie des Peintres, avec des reflexions sur leurs ouvrages, et un Traité du Peintre parfait, de la connoissance des Desseins et de l’utilité des Estampes(publi: 1699), p. 123-124 (fran)

Alexandre qui visitoit souvent Apelle, par le plaisir qu’il trouvoit dans sa conversation et dans ses maniéres, trouvoit bon qu’il luy parlât sans complaisance, et ce prince en avoit même beaucoup pour luy, ainsi qu’il le témoigna à l’occasion du portrait de Campaspe, qu’il luy fit faire. Campaspe était tres-belle, et celle de toutes les concubines de ce prince qui avoit le plus d’entrée dans son cœur ; et comme Alexandre s’apperçût qu’elle avoit percé d’un même trait celuy d’Apelle, il la luy donna, faisant voir par-là, dit Pline, non seulement l’affection qu’il avait pour ce peintre: mais qu’aprés avoir vaincu les nations, il savoit encore se vaincre soy-même : grand par son courage, s’écrie-t-il, mais plus grand encore par l’empire qu’il avoit sur ses passions.

 

Piles, Roger de, "Si la poésie est préférable à la peinture", conférence prononcée à l'Académie royale de peinture et de sculpture le 7 mai 1701(redac: 1701/05/07), p. 65 (fran)

Pline dit que touché de la beauté de l’une de ses esclaves appelée Campaspe qu’il aimait éperdument, il la fit peindre par Apelle ; et s’étant aperçu qu’elle avait frappé le cœur du peintre du même trait dont il se trouvait lui-même atteint, il lui en fit un présent, ne pouvant récompenser plus dignement cet ouvrage, qu’en se privant de ce qu’il aimait avec passion.

 

Lairesse, Gérard de, Groot Schilderboek(publi: 1707, trad: 1787), « Des portraits en général », t. II (numéro VII, 1) , p. 132 (fran)

Il m’a souvent paru étrange, qu’un homme sensé puisse renoncer à la liberté pour se rendre volontairement esclave, et s’écarter de la perfection qu’offre l’art, pour se soumettre à tous les défauts de la nature. Je parle ici des grands maîtres, tels que Van Dyck, Lely, Van-Loo, le vieux et le jeune Bakker, et plusieurs autres qui possédoient un talent supérieur, et qui cependant ont abandonné ce qui est grand et beau, pour ce qui est commun et mauvais. Il est vrai que par ce moyen on parvient plutôt aux honneurs et aux richesses, ainsi qu’à l’avantage de prescrire des loix aux princes, et de les regarder en face ; comme aussi de toucher aux trésors de Vénus, et de faire prendre à une jeune beauté les attitudes qu’on juge les plus avantageuses pour faire paroître ses charmes sous le jour le plus favorable ; quelquefois même on jouit seul du privilège de faire le portrait d’un monarque, et tout le monde connoît l’histoire d’Apelle, qui obtint de la main d’Alexandre la belle Campaspe, pour récompense de son grand talent ; de sorte que d’après ces réflexions je suis même surpris que tous les peintres ne s’adonnent pas au portrait ; d’autant plus qu’aujourd’hui l’argent est préféré au talent, à la vertu même, et qu’on voit que les égards et les honneurs ne sont accordés qu’en raison de la fortune qu’on possède.

 

Lairesse, Gérard de, Groot Schilderboek(publi: 1707, trad: 1787), « De l’invention dans les sujets d’histoire », t. I (numéro II, 8) , p. 157 (fran)

L’histoire n’en présente pas moins, dont nous ne citerons que celle d’Apelle et de Campaspe, d’Alexandre et de Roxane, de Scipion et de la jeune Fiancée, de Tarquin et de Lucrece, d’Antiochus et de Stratonice.

 

Palomino, Antonio, El museo pictórico y escala óptica(publi: 1715:1724), “Estimación de la pintura y sus profesores, en los siglos pasados”, §2 (numéro II, 9) , vol. 1, p. 335 (espagnol)

Raro extremo de honor, y de amistad fué aquel tan sabido caso de Alejandro, con Apeles, a quien cedió el príncipe su amada concubina Campaspe, por haber entendido estaba cautivo de su amor Apeles, cediéndole con ella su mismo afecto; ¡ sin desdeñarse, de que fuese prenda de un pintor,  la que antes lo había sido de tan gran principe! ¡ Heroico ejemplo de constancia, si extremo grande de honor, vencerse a sí mismo el que estaba enseñando a sujetar el mondo; dejando de amar a quien tanto lo merecía, por premiar a quien tanto estimaba!

 

Durand, David, Histoire de la peinture ancienne, extraite de l’Histoire naturelle de Pline, liv. XXXV, avec le texte latin, corrigé sur les mss. de Vossius et sur la Ie ed. de Venise, et éclairci par des remarques nouvelles(publi: 1725), p. 68-69 (fran)

Marque-page :
  • [1] Qui lui ceda sa maîtresse

Mais cette douceur d’Alexandre n’est pas la seule marque qu’il ait donnée de son affection et de ses égards. [1] En voici une autre d’un autre genre bien différent et qui leur a fait beaucoup d’honneur à l’un et à l’autre ; c’est ce que ce prince lui ayant ordonné de peindre en grand et d’une certaine manière, digne de ces siécles-là[2], la première de ses maîtresses[3] et encore la plus favorite, parce qu’en effet, elle étoit faite d’une manière à mériter d’être consacrée par une main immortelle ; et s’appercevant que le peintre succomboit aux traits de la beauté, en travaillant à les rendre, il lui céda cette belle Pancaste[4], qui s’étoit si bien peinte dans son cœur, lorsqu’il s’évertuoit de l’éxprimer par le pinceau. C’étoit le nom de cette premiere favorite d’Alexandre. Grand prince, comme chacun sçait, par son courage et par son ambition ; mais plus grand encore par l’empire qu’il obtint dès lors sur lui-même, et par un sacrifice de cette nature, que par la plus belle de toutes ses victoires : car, dans ses autres conquêtes, il triompha de ses ennemis et du monde entier, mais ici il triompha de lui-même et de sa passion, sacrifia ses plus doux plaisirs à un ami, et ne fut point ébranlé par les regrets de sa bien-aimée, peu disposée, sans doute, à passer du lit du monarque à celui du peintre, sans de vives lamentations. On dit que la Vénus anadyomène[5], qui est une de ses meilleures pièces, à été faite sur cet original. On peut juger par là, et de la beauté de Pancaste, et de la grandeur d’ame d’Alexandre.

Notes au texte latin, p. 267 : 

(S) Ex pallacis suis praecipue, nomine Pancasten. Quoi que tous les MSS et toutes les Edd. lisent Campaspen, on convient néanmoins entre les savans que c’est la même, dont il est parlé dans Lucien, et dans Elien, sous le nom de Pancaste, Παγκάστην. Or il est plus naturel que les MSS. de Pline, qui ont été fort négligez, aient été corrompus dans les noms propres, plustôt que les MSS. grecs, qui ont toûjours été moins fautifs, et moins susceptibles d’altération, par la nature même des caractères. Ajoutez à cela qu’Elien est un petit livre fort agréable et utile aux écôles, et Lucien, un livre délicieux ; au lieu que notre Pline n’ayant été considéré longtems que comme un recueil, lorsqu’on avoit les sources mêmes, a été si négligé, qu’il s’est trouvé tout couvert de ronces et d’épines ; et voilà pourquoi on a encore aujourd’hui tant de peine à le débrouiller. Carlo Dati a conjecturé que ce mot pouvoit venir du persan, Camase, comme à l’égard d’autres mots qui tirent leur origine des langues orientales. Mais il n’est pas nécessaire de recourir à ces étymologies : il s’agit ici d’un nom propre et d’un nom connu, nomine Campaspen, et non pas de sa qualité, qui est indiquée plus haut, ex pallacis suis : de sorte que ce ne peut être que la belle PANCASTE, de Larisse, dans les confins de la Macédoine, ou dans la Thessalie, qui eut les premieres amours d’Alexandre. Voyez Elien, liv. 12. ch. 34. Voyez aussi Lucien dans ce beau dialogue, intitulé Les Images, où pour faire le portrait d’une femme, qui ne se trouve point, il emprunte de tous les chefs d’œuvres de sculpture et de peinture, qui éxistoient de son tems, les plus belles parties, qui pouvoient consommer son idée. Euphranor lui peindra les cheveux, comme il a fait ceux de Junon ; Polygnote, les sourcis et le vermillon des jouës ; mais Apelle doit faire tout le reste du corps, sur le modelle de sa Pancaste : c’est-à-dire, de sa Venus Anadyomene : selon la remarque de notre Pline ; Sunt qui Venerem Anadyomenem illo pictam exemplari putant : à propos de la Maîtresse d’Alexandre.

(T) Eumque dum paret captum amore sensisset. J’adopte ici la I. ed. Elle porte, eumque dum paret, lorsqu’il étoit occupé à lui obéir, en faisant le portrait de sa bien-aimée. Cette lecture ne déplaît point à Carlo Dati; il l’a trouvé dans quelque MS. du Vatican ; l’éd. de Rome porte, cum paret, et Pintianus a trouvé, dans le sien, à peu près de même. A la bonne heure. Je me contenterai de remarquer ici la bizarrerie des événements et le jeu des passions humaines. L’un, à force de peindre, devient amant, et un autre, à force d’aimer, devient peintre. Apelle nous fournit un éxemple du premier cas ; Quintin nous donnera l’exemple du second. Il avoit de l’inclination pour la peinture, mais son pere le força d’apprendre le métier de maréchal et de pourvoir ainsi à l’entrerien de sa famille. Il obéït, et parvint même à faire des balustres de fer de la dernière beauté ; mais il avoit environ vingt ans lorsqu’il devint éperdument amoureux d’une fille de sa condition, qu’un peintre recherchoit en mariage. Elle témoigna à Quintin qu’elle avoit plus d’inclination pour lui que pour ce peintre ; mais qu’elle avoit beaucoup d’aversion pour son métier de maréchal ; de sorte que se voyant obligé de renoncer à sa profession, ou à sa maîtresse, il revint à la peinture, qu’elle aimoit autant que lui, et s’y appliqua avec tant d’ardeur, qu’en peu de temps il se rendit comparable aux meilleurs maîtres, et épousa enfin celle qu’il recherchoit avec tant de passion. Depuis que l’amour lui eut mis le pinceau à la main, il ne le quitta point et fit quantité d’éxcellents tableaux, au grand étonnement de ceux qui l’avoient vu dans sa forge, comme un autre Vulcain parmi les Cyclopes. Voyez FELIB. T. 2 p. 204.

(U) Eam dono dedit. C’est une chose singuliere que la différence des leçons. L’Ed. de Venise porte, ei dono dedit et magnus : d’où j’ai fait, eam dono dedit ei. Magnus animo ; major imperio sui ! L’Ed. de Rome, dono dedit eam, sans aucun datif ; ce qui n’est pas dans l’ordre, à mona vis. Les Edd. postérieures, dono eam dedit. Sed cui dedit ? Relisez la période et vous trouverez qu’il faut ei.

(X) Quippe se vicit. Il faut avouër que Pline a un peu brodé cet endroit, et qu’un homme, qui en avoit tant, pouvoit bien en céder une, déja de vieille date. Voy. Elien, liv. 12. ch. 34.

(Y) Sunt qui Venerem Anadyomenem. Ἀναδθομηνην Ἀφροδίτην, Venerem e mari exeuntem. Il en parlera tout à l’heure. Lucien dit aussi, dans ses Images, que c’est à Apelle à faire toute la figure de cette femme accomplie, qu’il imagine, sur le modelle de sa Pancaste. C’est une preuve assez claire, ce me semble, que la Venus Anadyomene, qui avoit fait tant de bruit et dont il restoit encore des copies, avoit été faite sur le modelle vivant de cette ancienne maîtresse d’Alexandre ; ou du moins que le bruit en avoit couru.

Note de bas de page de l'auteur :
  • [2] Nudam pingi, dit le texte.
  • [3] Elien dit, en d’autres termes, qu’elle eut les premiéres inclinations de ce prince.
  • [4] Pline l’appelle Campaspe ; mais Élien et Lucien l’appellent Pancaste. M. Vleughels a traité ce sujet en deux tableaux, qui ont été gravés.
  • [5] Sortant des eaux.
 

La Nauze, abbé de, Mémoire sur la manière dont Pline a parlé de la peinture(publi: 1759, redac: 1753/03/20) (t. XXV: ), p. 222-223 (fran)

Ce prince lui céda la plus chérie de ses favorites : grand par sa valeur héroïque, ajoute Pline, et plus grand encore pour s’être surmonté lui-même, il fit là un trait qui ne le cède en rien à aucune de ses victoires. Il faut, on le voit bien, que tout ce qui vient se ranger sous la plume de cet écrivain, et qui présente un côté avantageux, y reçoive toujours le tribut de louange qui peut lui appartenir.

 

Falconet, Etienne, Traduction des XXXIV, XXXV et XXXVI livres de Pline l’Ancien, avec des notes(publi: 1772) (t. I), p. 161-162 (fran)

Malgré cela Alexandre fit voir, par un exemple très remarquable, combien il l’honoroit. Ce prince lui ayant ordonné de peindre nuë, à cause de sa beauté singulière, la plus chérie de ses concubines nommée Campaspe ; et s’étant aperçu qu’il en étoit pareillement épris, il la lui céda : trait de grandeur d’âme, d’empire sur soi même qui ne lui fait pas moins d’honneur que quelque victoire ; puisqu’il s’est vaincu lui même, et a cédé à l’artiste, non seulement son lit, mais encore son affection, sans aucun égard au sentiment qu’éprouvoit sa favorite, de passer en un instant des bras d’un roi dans ceux d’un peintre (50). Quelques-uns croyent qu’elle lui servit de modèle pour peindre sa Vénus sortant de la mer.

Notes, t. I, p. 362-363 : Comme ce procédé d’Aléxandre pouvoit être fort équivoque, et qu’il est vraisemblable que son amour pour Campaspe n’étoit pas le plus fort, il semble que Pline auroit pu mettre ici moins d’éloquence à chanter cette victoire. Mais qu’auroit-il répondu si on lui eût dit tout net, qu’Aléxandre n’étoit pas fort amoureux d’une fille qu’il prostituoit toute nuë devant un autre homme ? L’exemple de Candaule ne répondroit pas, parce qu’il prouveroit trop : c’étoit une si haute extravagance, qu’elle excuse en quelque sorte la punition de son auteur. Il s’agissoit, diroit Pline, de faire peindre cette fille nuë. On lui répondroit : Aléxandre n’en étoit donc pas fort jaloux ; ce qui affoiblit considérablement le sacrifice qu’il en fit. Peut-être cet acte de générosité n’étoit il au fond qu’un de ces traits de vanité fort compatibles avec son caractère, une satiété de l’instant, ou une bizarrerie dont il a aussi donné plus d’un exemple : suposition selon laquelle il n’y auroit eu rien à chanter. Je ne donne cette observation, que pour ce qu’elle peut valoir. Voyez cependant le Dictionnaire de Bayle, article Macédoine, rem. (H). Vous y trouverez que cette histoire, grace aux contradictions des écrivains qui la débitent, a contre elle plus d’une preuve d’invraisemblance. Vous y verrez aussi que Bayle, comme tout critique impartial, éclairé, et qui veut éclairer les autres, ne fait acception d’aucune autorité, d’aucune réputation : partout où il trouve des erreurs, il fait main basse ; et du sommet de sa virilité, il ne daigne pas même douter qu’il y ait au monde une foule de contradicteurs ignorants, déraisonnables ou fanatiques : les lecteurs conséquents lui suffisent. 

 

Quinte-Curce; Freinshemius; Dinouart, Joseph, Histoire d’Alexandre le Grand, par Quinte-Curce, de la traduction de Vaugelas, avec les suppléments de Freinshemius nouvellement traduits par M. l’abbé Dinouart(publi: 1772), Suppléments de Freinsheimius (numéro II, 6) , p. 224-225 (fran)

Tanto favore complexus, ut dilectissimam pellicum, amore ejus deperire sentiens artificem, dono dederit. Pancasta vocabatur, ex Larissa nobili Thessaliae urbe genus ducens, amabatque eam Rex ardenti affectu, ob formae pulchritudinem, et quoniam adolescenti prima mulierum ad libidinem placuerat. 

Il estima cet artiste au point de lui donner la plus aimable et la plus aimée de ses concubines, parce qu’il avoit remarqué sa passion pour elle. Son nom étoit Pancaste : elle étoit de Larisse, une des principales villes de Thessalie : le Roi lui étoit attaché à cause de sa beauté et parce qu’elle étoit la premiere femme qu’il avoit aimée.

 

Noverre, Jean-Georges, Apelle et Campaspe(publi: 1774:1776), Argument (numéro vol. 32) (fran)

Alexandre ayant ordonné à Apelle de faire le portrait de Campaspe, la plus chère de ses favorites, qui réunissoit à la beauté la plus rare ce que les Grâces ont de plus touchant, ce Peintre frappé des perfections, qu’il trouvoit réunies pour la première fois dans un seul modèle, en devint éperdûment amoureux. Alexandre s’en apperçut, il lui en fit le Sacrifice et la lui céda. Cette grandeur d’âme, cet empire, qu’il avoit sur lui-même, ne le rendoient pas moins illustre que ses grandes victoires. Il savoit commander aux hommes, et à ses Passions ; il soumettoit les uns ; il triomphoit des autres.

 

Nougaret, Pierre Jean Baptiste ; Leprince, Thomas , Anecdotes des beaux-Arts, contenant tout ce que la peinture offre de plus piquant chez tous les peuples du monde(publi: 1776) (t. I), p. 207-212 (fran)

Une des plus grandes victoires d’Alexandre est de s’être vaincu lui-même, dans l’occasion dont nous allons parler. On jugera de l’estime et de l’amitié que le Conquérant de la moitié du monde avoit pour Apelle. Alexandre étoit vivement épris d’une jeune personne nommée Campaspe[1], et voulut qu’Apelle en immortalisât les traits. S’apercevant que le peintre devenoit très sensible aux charmes de la beauté, à mesure qu’il cherchoit à les rendre, il lui céda cette aimable personne, qui s’était si bien peinte dans le cœur de l’artiste qui s’efforçoit à représenter toutes ses grâces.

Voici comment un poëte[Explication : Jean-François de Saint-Lambert, dans « Le Triomphe d’Alexandre ».] de nos jours a raconté cette histoire, embellie par ses vers enchanteurs :

La Grèce et l’Orient, aux pieds de leur vainqueur,

Jouïssoient d’une paix profonde;

Alexandre, content dans ce repos du monde,

À ses goûts sans réserve abandonnoit son cœur.

Des festins et des jeux, dans les murs d’Ecbatane,

Remplissoient ses moments, varioient ses plaisirs ;

Statira, Taïs et Roxane

Partageoient tour à tour et comblaient ses désirs.

Mais des rivages de l’Hydaspe,

Un objet plus charmant transporté dans sa cour,

Eut bientôt fixé son amour :

Alexandre est d’abord tout entier à Campaspe.

Eh ! quelle autre beauté méritoit ses regards ?

La main de la nature et le travail des arts

N’avoient jamais formé d’aussi parfait modèle.

Après avoir jouï de mille voluptés,

Le héros plus ardent revenoit auprès d’elle,

Caresser, parcourir, admirer des beautés,

Et découvroit sans cesse une beauté nouvelle.

Un jour, en la quittant, il fait venir Apelle :

J’exige de ton art un chef-d’œuvre nouveau ;

Des mortelles, dit-il, viens peindre la plus belle ;

C’est un sujet digne de ton pinceau,

Va préparer tes couleurs et ta toile[2].

Je veux que de son lit, conduite devant nous,

Elle s’offre à tes yeux sans parure et sans voile :

Tous ses traits sont charmants ; il faut les peindre tous.

Mais je crains pour ton cœur le pouvoir de ses charmes.

Ah, Seigneur ! soyez sans alarmes :

D’une esclave dans l’Inde autrefois amoureux,

Je touchois, dit Apelle, au moment d’être heureux :

Le Scythe sur ces bords ayant porté ses armes,

Nous sépara sans doute pour jamais ;

Mais rien ne pourra désormais

L’effacer de mon cœur, ni suspendre mes larmes.

Il dit, part et revient. Un soleil radieux

Éclaire le sallon où Campaspe est entrée,

Et le jour éclatant de la voûte azurée

Sembloit à ce spectacle inviter tous les yeux.

Contemple, dit le roi, ce que j’offre à ta vue :

Admire, peins, tu ne flatteras pas.

Les yeux baissés, Campaspe nue

Rougit, tourne la tête, et n’ôse faire un pas.

Elle tient sur son sein une main étendue ;

Et l’autre en descendant, couvre d’autres appas.

Ah ! que vois-je ! s’écrie Apelle,

Je ne me trompe point, c’est elle-même, ô dieux !

Ses regards languissans errent longtemps sur elle,

Ils vont de son rival interroger les yeux,

Il y voit du plaisir, il frissonne, il soupire :

Une injuste fureur et le plus tendre amour,

La joie et la douleur l’agitent tour à tour ;

Il gémit, il adore, il déteste, il désire.

Elle lève les yeux, reconnoît son amant,

Jette un cri, soupire et recule,

Regarde Apelle tendrement,

Voir son danger et dissimule.

Ces soupirs d’un cœur enflammé,

Ces cris sont entendus ; Apelle a vu qu’on l’aime :

Ah, dit-il, mon rival, au sein du plaisir même,

Est moins heureux que moi, puisqu’il est moins aimé.

Campaspe, vis-à-vis d’Apelle,

Voudroit ne se montrer qu’aux yeux de son amant.

Mais Alexandre est auprès d’elle,

Et veut la voir à tout moment

Dans une attitude nouvelle.

Sur les charmes les plus secrets,

Il porte quelquefois une vue inquiette.

Mais la toile est placée, et les pinceaux tout prêts ;

Et malgré sa douleur secrette, 

Le peintre a commencé de dessiner les traits.

À mon malheur, dit-il, j’ajoûte encor moi-même ;

Je vais à mon rival préparer des plaisirs ;

Je vais multiplier l’objet de ses désirs :

Sous ses yeux, en tout temps, il aura ce que j’aime :

Et moi toujours contraint par de cruels égards,

Je cacherai loin d’elle et mes pleurs et ma rage.

Plus tendre que prudent, il portoit ses regards,

Chaque instant sur l’objet, rarement sur l’ouvrage ;

Et mille fois le bras vers la toile tendu,

S’arrête et tient en l’air le pinceau suspendu.

Les yeux étincelans auprès d’elle, Alexandre

A peine à commander à ses sens irrités ;

Il couvre de baisers un sein et des beautés

Que Campaspe, en tremblant, veut et n’ôse défendre :

Contre les attentats d’un maître impérieux

Campaspe invoque tous les dieux,

Jette sur son amant le regard le plus tendre ;

Le voit pâlir et détourner les yeux :

Elle s’élance entre les bras d’Apelle.

Tous deux, fondant en pleurs, tombent aux pieds du roi :

« C’est là cette esclave si belle

Qui sur les bords de l’Inde avoit reçu ma foi. »

Apelle à son rival n’en dit pas davantage.

Campaspe veut parler ; la crainte et les sanglots 

À sa voix affoiblie ont fermé le passage.

Le visage attaché sur les pieds du héros,

Ils pressent ses genoux de leurs mains défaillantes :

Ils lèvent jusqu’à lui leurs paupières tremblantes,

Et lisent dans ses yeux sa jalouse fureur ;

Peut-être dans leur sang va-t-elle être assouvie.

Ils remplissent d’amour ces moments de terreur,

Et se donnent du moins les restes de leur vie ;

Ils se tendent leurs bras que la crainte a glacés,

Et, baignés de leurs pleurs, se tiennent embrassés.

Alexandre, longtemps spectateur immobile,

Laisse errer ses regards sur eux ;

Il paraît méditer sur leur état affreux,

Et conserver une fureur tranquille.

Mais, son front tout à coup devenu plus serein,

Il se penche vers eux, et leur tendant la main :

« J’ai tout vaincu, dit-il, je me vaincrai moi-même.

Apelle, en te l’ôtant, je n’en jouïrois pas :

L’image de tes pleurs me suivroit dans ses bras,

Campaspe dans les miens plaindroit l’amant qu’elle aime. »

Note de bas de page de l'auteur :
  • [1] Les anciens auteurs varient sur le nom de Campaspe.
  • [2] Selon toute apparence, on ne peignoit point aors sur toile ; mais c’est ici une licence poétique.
 

Arnaud, François,  Mémoire sur la vie et les ouvrages d’Apelle(redac: 1783/06/02) (t. III), p. 176 (fran)

Apelle voulut avoir le portrait de Campasque (5), la plus belle de ses femmes, et celle qu’il aimait le plus ; Apelle eut ordre de la peindre nue, et le prince ayant remarqué l’impression qu’elle faisait sur l’artiste, et démêlé la passion dont il brûlait déjà pour elle, la lui céda généreusement. Effort magnanime, dit Pline, et fait pour illustrer Alexandre autant que la plus belle de ses victoires, puisque maître de lui-même il fit, à l’estime et à l’amitié, le sacrifice de ses jouissances, et même celui de son amour. 

Note (5), p. 196 : Élien l’appelle Pancaste (Παγκαστη), et Lucien Pacaté (Πακατη). La leçon d’Élien me paraît la seule vraie ; le mot Παγκαστη est bien plus conforme au génie de la langue grecque que ne le sont les deux autres. Le savant d’Herbelot croyait que Pline avait transcrit ce fait d’après des auteurs qui l’avaient recueilli eux-mêmes des écrivains perses ; il prétend que dans la langue de cette nation le mot camasé ou camaspé signifiait concubine, et tâche de prouver que ce mot avait pris, comme plusieurs autres, le p après l’m en passant dans les langues d’Europe.

 

Watelet, Claude-Henri ; Levesque, Pierre-Charles, article « Peinture chez les Grecs »,  Encyclopédie méthodique. Beaux-Arts(publi: 1788:1791), p. 647 (fran)

On raconte qu’Apelles devint amoureux de Campaspe ou Pancaste, en faisant le portrait de cette maîtresse d’Alexandre qui le lui avoit demandé, et que le héros sacrifia son amour au bonheur de l’artiste. Bayle & M. Falconet répandent un doute au moins très-bien fondé sur la vérité de ce récit.