Type de texte | source |
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Titre | « Vie de Simon Guillain », Conférence lue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 7 février 1750 |
Auteurs | Caylus, Anne Claude Philippe de Tubières, comte de |
Date de rédaction | 1750/02/07 |
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Date d'édition moderne ou de réédition | 2012 |
Editeur moderne | Lichtenstein, Jacqueline; Michel, Christian |
Date de reprint |
, p. 438
Il s’est répandu dans plusieurs ouvrages modernes, et moi-même j’ai cru autrefois que les Grecs n’avaient permis la pratique des beaux-arts qu’à la seule noblesse ; j’avoue qu’après un examen plus exact, je n’ai trouvé ce fait dans aucun auteur ancien. Les Grecs étaient tous égaux dans leurs Républiques, ils avaient également leurs voix pour les affaires de l’État ; il est vrai qu’ils paraissent en avoir interdit la pratique aux esclaves, en cela bien différents des Romains, et c’est aussi la raison pour laquelle ceux-ci n’ont jamais excellé.
Supposons encore un moment que cette opinion eût été véritable à l’égard des Grecs. Il me semble que les honneurs indifféremment départis à ceux que la nature a doués de génie et de talents, rendent notre conduite préférable à toutes celles que l’on voudra supposer; mais cette supposition ne voudrait-elle point nous enseigner que ceux qui pratiquent les arts doivent joindre, pour y exceller, les vertus et les bons sentiments du cœur aux connaissances de l’esprit. En effet, une longue suite d’aïeux ne peut jamais avoir rien eu de commun avec les talents nécessaires aux beaux-arts, mais l’honneur et la vertu sont la base de toute noblesse: rien ne m’empêche donc d’expliquer ainsi cet exemple prétendu de l’histoire grecque et tout m’engage à vous recommander l’application que j’ai cru devoir vous conseiller.
Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)