Type de texte | source |
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Titre | « Vie de François Girardon », Conférence lue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 2 mai 1750 |
Auteurs | Caylus, Anne-Claude-Philippe de Tubières, comte de |
Date de rédaction | 1750/05/02 |
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Date d'édition moderne ou de réédition | 2012 |
Editeur moderne | Lichstenstein, Jacqueline; Michel, Christian |
Date de reprint |
, p. 505
La composition de ce même morceau[[5:le tombeau de Richelieu.]] est assurément des plus heureuses, mais peut-on mettre en doute qu’elle ne soit de Le Brun, qui lui-même (non certainement qu’il manquât de génie) en a pris la principale idée du Poussin ; je veux dire la figure éplorée que l’on voit aux pieds du cardinal, ce qu’il a fait sans employer le moindre déguisement. Il est vrai qu’on ne saurait mieux choisir, car le Poussin, ce peintre des expressions justes et nobles, a trouvé cette figure si belle, que lui-même, qui en est le créateur, l’a employée trois fois. Je vais vous les citer.
Elle se trouve dans le premier tableau représentant le sacrement de l’Extrême Onction peint pour le chevalier del Pozzo. Dans la répétition du même sujet pour M. de Chantelou, et c’est à l’idée de celle-ci que Le Brun s’est principalement attaché. Enfin, dans le sujet du Testament d’Eudamidas, dont le sujet est tiré d’un dialogue de Lucien, qui a pour titre Toxaris. On voit par une lettre que le Poussin écrivit à M. de Chantelou en lui envoyant de Rome le tableau de l’Extrême Onction, que ce grand homme, frappé de l’idée d’Apelle, qui avait peint des mourants, avait à son exemple cherché à émouvoir par des sujets que d’autres n’avaient point traités ; il faut être grand soi-même pour imiter d’aussi grands modèles, surtout quand il n’y a plus que l’esprit qui parle à l’esprit. Le Poussin a donc répété trois fois cette même figure, à la vérité dans des attitudes variées, mais toujours dans la même intention.
Dans :Apelle et les mourants(Lien)