Type de texte | source |
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Titre | Cento giuochi liberali, et d\'ingegno nuovamente ritrovati, libro IX |
Auteurs | Ringhieri, Innocenzio |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1551 |
Titre traduit | Cinquante jeus divers d’honnête entretien, industrieusement inventés par messer Innocent Ringhieri |
Auteurs de la traduction | Villiers, Hubert-Philippe de |
Date de traduction | 1555 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
, « Le jeu de la peinture » (numéro livre IX) , p. 169
Si la Peinture se peut preferer a la Sculpture, venant a representer au vif les yeus noirs et vers elançans ces rayons amoureus, la couleur des cheveus, la splendeur des armes, l’obscurité de la nuit, une mer tempetueuse, eclairs, foudres, embrasemens, ciel, aurore, terre, motaignes, forets, prés, jardins, fleuves, cités, et plusieurs autres choses colorées.
, « Le jeu de beauté », p. 129-130
Ce qui m’incite a considerer votre beauté n’être autre chose qu’un certain rayon de cette celeste et suprême, lequel invisiblement et avec ocultes odeurs tire a soy (comme l’ambre la paille) tous les mortels a vous reverer, pour se ranger sous le joug de votre amytié qui les rend vouluntairement captivés. Et qu’ainsi ne soyt, si nous voulons discourir par tout l’ample pourpris de la seconde Nature, nous trouverons ce qui est tres-parfait en l’univers a l’ocasion de cette supernelle lumiére en cette et celle autre chose singuliére et parfaite, avoyr encore je ne say-quoy d’imperfection conjoint avec la beauté naturelle. Chose qui est comunement concedée par un chaqu’un, qui aferme se trouver peu de femmes, sus lesquelles l’egard l’envie, ou le jugement d’autruy ne trouve a redire : et que les plus excellentes en beauté singuliére n’ayent encore quelque defaut en elles, qui cause par-aventure qu’elles viennent a raporter moindre loüenge de leur perfection qu’elles ne feroyent, et en demeurent, peut être, moins recommandées. Ce que Zeusis demontra assés bien voulant depeindre un tableau de Héléne aus Crotoniens, quand d’entre plusieurs pucelles les plus exquises en beauté eleües, forma une image tres-rare des plus elegantes et singuliéres rarités de leurs plus belles parties : voulant par cela taisiblement inferer, que la Nature pour être ententive a une infinité de choses, ne doüoyt jamais un seul cors et ne l’embellisoyt de tous cotés d’une beauté entiérement parfaite. Et toute-foys le bruit est grand et resonne de toutes pars (comme il couroyt aux siecles passés) de la divine beauté de plusieurs grans Dames, fameuses, et renommées.