Type de texte | source |
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Titre | Noctes atticæ liber XV |
Auteurs | Aulu-Gelle (Aulus Gellius) |
Date de rédaction | (160):(180) |
Date de publication originale | |
Titre traduit | Nuits attiques, livre XV |
Auteurs de la traduction | Marache, René Julien, Yvette |
Date de traduction | 1989 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
, "Quae uerba legauerint Rodii ad hostium ducem Demetrium, cum ab eo obsiderentur, super illa incluta Ialysi imagine" (numéro XV, 31 (Reinach 493)) , p. 177-178
1. Rodum insulam celebritatis antiquissimae oppidumque in ea pulcherrimum ornatissimumque obsidebat obpugnabatque Demetrius, dux aetatis suae inclutus, cui a peritia disciplinaque faciendi obsidii machinarumque sollertia ad capienda oppida repertarum cognomentum Πολιορκητἠς fuit. 2. Tum ibi in obsidione illa aedes quasdam publice factas, quae extra urbis muros cum paruo praesidio erant, adgredi et uastare atque absumere igni parabat. 3. In his aedibus erat memoratissima illa imago Ialysi Protogenis manu facta, inlustris pictoris, cuius operis pulchritudinem praestantiamque ira percitus Rhodiis inuidebat. 4. Mittunt Rodii ad Demetrium legatos cum his uerbis : “Quae, malum, inquiunt, ratiost ut tu imaginem istam uelis incendio aedium facto disperdere ? Nam si nos omnes superaueris et oppidum hoc totum ceperis, imagine quoque illa integra et incolumi per uictoriam potieris ; sin uero nos uincere obsidendo nequiueris, petimus consideres, ne turpe tibi sit, quia non potueris bello Rhodios uincere, bellum cum Protogene mortuo gessisse”. 5. Hoc ubi ex legatis audiuit, obpugnatione desita et imagini et ciuitati pepercit.
Dans :Protogène et Démétrios(Lien)
(XV, 31), p. 177-178
Rhodes, île d’une célébrité très ancienne, et la ville si belle et si ornée qui s’y trouve, étaient assiégées et attaquées par Démétrius, chef illustre à son époque, à qui son savoir et sa connaissance des sièges ainsi que son habileté à se servir des machines inventées pour prendre les places valut le surnom de Poliorcète (assiégeur de villes). Alors là dans ce siège, il se disposait à attaquer, à dévaster et à détruire par le feu un temple construit par la cité qui se trouvait hors des murs de la ville avec une petite garnison. Il y avait dans ce temple le portrait si célèbre d’Ialysus, fait de la main de l’illustre peintre Protogénès ; sa beauté et sa supériorité rendaient Démétrius fou de colère et de jalousie envers les Rhodiens. Les Rhodiens envoient à Démétrius des ambassadeurs avec ce message : « Quelle raison, malheur ! as-tu de vouloir détruire ce tableau en mettant le feu au temple ? Car si tu l’emportes sur nous tous et si tu prends la place toute entière, ta victoire te mettra entre les mains ce tableau avec le reste, intact et sans dommage ; si au contraire tu n’arrives pas à bout de ce siège et de nous, nous te demandons de réfléchir afin d’éviter la honte d’avoir fait la guerre avec Protogénès mort parce que tu n’avais pas pu vaincre les Rhodiens. » Lorsqu’il entendit cela des ambassadeurs, Démétrius leva le siège, épargnant le tableau et la cité.