Type de texte | source |
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Titre | Vorlesungen über die Aesthetik |
Auteurs | Hegel, Georg Wilhelm Friedrich |
Date de rédaction | 1818:1829 |
Date de publication originale | |
Titre traduit | Esthétique |
Auteurs de la traduction | Bénard, Charles Timmermans, Benoît Zaccaria, Paolo |
Date de traduction | |
Date d'édition moderne ou de réédition | 1997 |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
, Introduction, "Représentations communes", t. I, p. 98-99
Il est vrai qu’on trouve des exemples d’imitations qui procurent une illusion parfaite. Les grappes de raisin peintes par Zeuxis sont citées depuis l’Antiquité comme le triomphe de l’art, et en même temps comme le triomphe du principe de l’imitation de la nature, car des colombes vivantes seraient allées les becqueter. Nous pouvons ajouter à cet exemple antique l’exemple moderne du singe de Büttner, qui rongeait un hanneton dessiné dans l’ouvrage de Rösel, Plaisantes curiosités du monde des insectes, mais obtint tout de même le pardon de son maître, dont il avait pourtant abîmé le bel exemplaire de la précieuse œuvre, car il avait ainsi montré l’excellence de la reproduction. Mais avec ces exemples, et d’autres du même genre, nous devrions au moins nous rappeler que, au lieu de louer des œuvres d’art en raison du fait qu’elles ont trompé même des colombes ou des singes, on ne devrait que blâmer ceux qui pensent exalter l’œuvre d’art quand ils présentent un effet si vulgaire comme sa fin ultime et suprême. Nous devons surtout dire que l’art ne pourra jamais, en se bornant à imiter la nature, entrer en compétition avec elle, et qu’en essayant de le faire, il ressemble à un ver qui rampe derrière un éléphant.