Type de texte | source |
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Titre | La Peinture : poème en trois chants |
Auteurs | Le Mierre, Antoine-Marin |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1769 |
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Editeur moderne | |
Date de reprint |
, p. 58-59
Mais il est des objets, mais il est des tableaux,
Sur qui la main stérile use en vain ses pinceaux,
Change de route alors et qu’un beau stratagême
Remplace sous tes doigts l’art qui manque à lui-même.
Le Poëte doit peindre, et le Peintre exprimer ;
S’il est quelques objets qu’il ne puisse animer,
Connois mieux la peinture, elle a sa réticence,
Et tire son secours de sa propre impuissance.
Iphigénie en pleurs sous son bandeau mortel
De festons couronnée avance vers l’autel ;
Tous les fronts sont empreints de la douleur des ames,
Clytemnestre se meurt dans les bras de ses femmes,
Sa fille laisse voir un désespoir soumis,
Ulisse est consterné, Ménélas, tu frémis,
Calchas même est touché : mais le pere, le pere… !
D’atteindre à sa douleur l’artiste désespere ;
Il cherche, hésite, enfin le génie a parlé ;
Comment nous montre-t-il Agamemnon ? voilé.
Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)
, p. 64
Pour peindre un Dieu mourant sur le funeste bois,
Michel-Ange aurait pu !... Le crime et le génie !
Tais-toi, monstre exécrable, absurde calomnie,
Quel chef-d’œuvre de l’Art eut jamais effacé
Une goutte de sang que le peintre eût versée ?
Note p. 89 : On a souvent répété que, pour donner plus de vérité à un crucifix, Michel-Ange poignarda un modèle mis en croix, comme si un malheureux mourant dans les convulsions de la rage, pouvait représenter un Dieu résigné qui se soumet à la mort. Comment ce délire fût-il tombé dans la tête de Michel-Ange, de ce même artiste qui, taillant un jour un buste de Brutus, s’arrêta tout à coup et abandonna l’ouvrage, en songeant que ce Romain avait été l’assassin de César ?
Dans :Parrhasios, Prométhée(Lien)