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Type de textesource
TitreLe Théâtre des Grecs
AuteursBrumoy, Pierre
Date de rédaction
Date de publication originale1730
Titre traduit
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Date de reprint

, notes sur l’Iphigénie d’Euripide, acte V, scène IX, t. I, p. lxxxv-lxxxvj

Voilà ce qui a donné lieu au tableau si vanté de Timante ; le Poëte méritoit au moins autant d’éloges que le Peintre. Racine a voilé aussi son Agamemnon, mais d’une maniere qui n’est pas à l’abri de toute critique.

Achille est à l\'autel. Calchas est éperdu ;
Le fatal sacrifice est encor suspendu.
On se menace, on court, l’air gémit, le fer brille.
Achille fait ranger autour de votre fille
Tous ses amis, pour lui prêts à se dévouer.
Le triste Agamemnon qui n’ose l’avouer,
Pour détourner ses yeux des meurtres qu’il présage,
Ou pour cacher ses pleurs, s’est voilé le visage.

Comment cet Agamemnon, ce chef des rois, au lieu de prendre les armes pour empêcher la sédition, se contente-t-il de se voiler le visage, lui qui peu de temps auparavant avoit dit,

Ma gloire intéressée emporte la balance,

Achille menaçant détermine mon cœur.

Il devoit donc (ce semble) paroître en général d’armée au milieu de ce trouble, et non-pas en pere accablé de douleur. J’ai entendu cette réflexion d’une personne qui a beaucoup de sagacité d’esprit. Euripide n’est point dans le même cas ; toute l’armée est tranquille et prosternée au pied de l’autel : Achille même obéit aux Dieux malgré-lui, et respecte le vœu d’Iphigenie. Agamemnon a donc pû se livrer à sa douleur, et pour lors il est beau de le voir le visage voilé.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)