Type de texte | source |
---|---|
Titre | Le Triumvirat des arts, ou dialogue entre un peintre, un musicien et un poete, sur les tableaux exposés au Louvre |
Auteurs | [Lefébure, Louis-François-Henri] |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1783 |
Titre traduit | |
Auteurs de la traduction | |
Date de traduction | |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
, (Deloynes, XIII, 305), p. 17
LE POETE — N’est-il pas singulier qu’aucun peintre vivant ne se soit appliqué à rendre la diversité d’effets que produisent sur le visage les diverses passions de l’âme ? Ce qui place deux de nos anciens peintres à côté de Raphaël, c’est pourtant d’avoir tourné presque tous leurs soins du côté de l’expression ; en effet, qu’est-ce qu’un tableau parfaitement dessiné, séduisant à l’œil par des masses de clair et d’ombre, si, lorsque je veux arrêter ma vûe sur les personnages, partout je retrouve tel ou tel modèle déguisé en Achille, en Ulysse, en Bacchus ? Que me fait que l’on ait imprimé dans un catalogue : c’est ici la veuve d’Hector, si je ne vois qu’une femme ordinaire implorant la bonté du Ciel en faveur d’un moribond ? Je préfère l’adresse de ce peintre, assez connu, qui prenoit la peine d’écrire lui-même sur ses tableaux : ceci est un coq ; par cette ingénieuse précaution il évitoit au spectateur le soin d’acheter un livre.
Dans :Peintres archaïques : « ceci est un bœuf »(Lien)