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Type de textesource
TitreMémoires sur Boileau-Despréaux
AuteursBrossette, Claude
Date de rédactionvers 1690-1711
Date de publication originale1858
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, Appendice, p. 537

M. Despréaux m’a encore parlé d’Aristote, qui dit que la force de l’imitation est telle sur l’esprit de l’homme, que les choses les plus horribles lui plaisent quand elles sont bien imitées. M. Despréaux a ajouté qu’il faut que cette imitation ne soit pas en tout semblable à la nature même : que trop de ressemblance ferait avoir autant d’horreur pour la chose faite par imitation, que pour la chose même qu’on aurait imitée. Par exemple : l’imitation parfaite d’un cadavre, représenté en cire avec toutes les couleurs, sans aucune différence sensible, ne serait pas supportable ; de même qu’un crapaud, qu’une couleuvre, etc. Et c’est pourquoi les portraits que Benoît faisait en cire, n’ont pas réussi : parce qu’ils étaient trop ressemblants. Mais que l’on fasse la même chose en marbre d’une seule couleur, ou en platte peinture : ces imitations plairont d’autant plus qu’elles approcheront la vérité, parce que quelque ressemblance qu’on y trouve, les yeux et l’esprit ne laissent pas d’y apercevoir d’abord une différence telle qu’elle doit être nécessairement entre l’art et la nature.

Dans :Cadavres et bêtes sauvages, ou le plaisir de la représentation(Lien)