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Type de textesource
TitreMythologiae, sive explicationis fabularum libri decem
AuteursConti, Natale (dit Noël le Conte)
Montlyard, Jean de (pseudonyme de Jean de Dralymont)
Date de rédaction
Date de publication originale1597
Titre traduitMythologie, c’est à dire Explication des fables, contenant les généalogies des dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noël Le Comte... par I. D. M.
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, "De Dedalo" (numéro liber VII, cap. XVI) , p. 410

Sed omnibus eius operum præstantissimus creditus fuit Antigonus thoracatus super equo incendens pinxit et Dianam ad Homeri carmina, et mensam celebrem miro artificio excogitauit. Atque cum Antigonus esset altero lumine orbatus, prior excogitauit rationem occultandi vitii, vt quod deesset corpori, picturæ deesse videretur: nam solam partem integram ostendit, aliam in vmbram conuersam occultauit.

Dans :Apelle, le portrait d’Antigone(Lien)

, "De Dedalo" (numéro liber VII, cap. XVI) , p. 410

Pinxit et quæ penicillo exprimi fere non possunt, fulgura et tonitrua.

Dans :Apelle et l’irreprésentable(Lien)

, p. 786-787

Bularche qui avoit la vogue en la 16. Olympiade, peignit d’un merveilleux artifice la bataille des Magnesiens d’Ionie : dont le tableau fut tant prisé qu’il fut payé à son pesant d’or.

Dans :Bularcos vend ses tableaux leur poids d’or(Lien)

, p. 782

Alcistere, femme (car il s’est aussi trouvé d’habiles femmes en cet art) peignit un brave saulteur. Pareillement Aristarete fille et escholiere de Nearche fit un bel Æsculape : et Lala de Cyzique tousiours vierge, fut tres-ingenieuse à pourtraire au pinceau les femmes, dont elle en peignit grand nombre, et elle mesme à travers un miroüer.

Dans :Femmes peintres(Lien)

, p. 791

Irene femme, fille du peintre Cratin, fit un riche tableau d’une ieune fille à Eleusis, et la belle Calypso ia tirant sur l’aage, et Theodore grand ioüeur de passe-passe en son temps.

Dans :Femmes peintres(Lien)

, p. 781

Et ce qui plus estoit admirable, on pouvoit remarquer en sa peinture les affections et mouvemens de l’esprit de ceux qu’il[[5:Apelle.]] avoit pourtraits. Suivant ce qu’il peignit en un tableau le peuple athénien, en telle façon qu’on y conoissoit tout ce que ie viens de dire. Aussi certes si la peinture ou sculpture ne consent avec la physionomie, il n’en fault faire beaucoup d’estime.

Dans :Parrhasios, Le Peuple d’Athènes(Lien)

, p. 783-784

Ardices natif de Corinte a acquis cet honneur en l’art de pourtraiture, d’avoir esté le premier avec Telephanes de Sycione, qui ait exercé cette science : lesquels ne tiroient en leurs pourtraits que les traits et lignes des figures, sans y appliquer aucune couleur : ains au lieu des couleurs semoient des lignes au dedans ; de là vint que les uns disoient l’invention de pourtraire et peindre estre Corinthienne, les autres Sicyonienne. Mais parce que ces ouvriers n’imitoient guere bien la nature, comme encore grossiers en leur art, force leur estoit d’escrire en leurs tableaux les noms de ceux qu’ils vouloient pourtraire. Car qui ne sçait bien qu’il n’y a chose qui contreface plus proprement la nature que les couleurs, si elles sont seamment coniointes avec les lineamens tirez au vif ? car il faut que l’un et l’autre r’accordent gentiment ensemble pour bien representer une effigie : que si l’un des deux manque, l’artisan pert sa peine. Et pourtant il faut que les imagers et statuaires qui ne sçavent sinon imiter en marbre ou métaux les traits seulement, confessent qu’ils manquent au principal de leur science. Que les peintres doncques avoüent qu’ils ont beaucoup d’obligation à Periphante Corinthien, qui fut le premier inventeur des couleurs ; les uns neantmoins attribuent l’invention des lineamens à Philoclés Egyptien, les autres à Cleanthés Corintien.

Dans :Peintres archaïques : « ceci est un bœuf »(Lien)

, p. 799

On fit tant d’estime de Protogéne, que Demetrius ayant beau moien de prendre Rhode du costé qu’estoit ce Ialyse, y mettant le feu ; neantmoins il aima mieux espargner cette ville-là, que gaster par feu un si precieux tableau.

Dans :Protogène et Démétrios(Lien)

, p. 795

Puis il contendit avec Zeuxis à qui emporteroit l’honneur des deux en leur art. Zeuxis apporta un tableau de raisins ni naifvement contrefais que les oiseaux en furent trompez descendans pour les becquer : et Parrhase en presenta un autre auquel il avoit un rideau peint de tel artifice que Zeuxis tout glorieux d’avoir trompé les oiseaux, aprés avoir longtemps contemplé cette peinture, se tournant vers Parrhase lui dit qu’il tirast ce rideau s’il vouloit qu’on vist sa besogne. Si lui quitta Zeuxis la victoire, confessant qu’il avoit bien deceu les oiseaux ; mais que lui mesme avoir esté surprins par Parrhase.

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, p. 803

Il peignit aussi Marsyas lié à un arbre. Plus un tableau de raisins avec un garçon qui les portoit, si bien tirez que les oiseaux descendoient pour les becquer : ce qu’aiant apperceu il se mit avec pareille naifveté en colere contre son ouvrage, disant, I’ay mieux peint les raisins que le garçon : car si i’eusse donné à cettui-ci toutes ses perfections, les oiseaux en eussent eu peur.

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, p. 802

[[4:suit Zeuxis et Parrhasios]] Il fit aux Agrigentins un Hercule […] Plus un’Helene qu’il tira sur cinq des plus belles filles de Crotone, prenant de chascune ce qu’il trouvoit de singulier.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, p. 802

Xeuxis d’Eraclee fort renommé peintre, devint si riche par le moien de son art, qu’il osa bien allant aux ieux et tournois Olympiques porter un manteau avec son nom en broderie d’or.

Dans :Zeuxis et la richesse(Lien)

, p. 781

Ce que connoissant fort bien les Grecs, avoient une loüable et honeste coustume, de dresser leurs ieunes gentils-hommes, pour leur premier apprentissage, à bien tirer les trais et linéamens d’un corps : laquelle science ils empreignoient en leurs tendres esprits avec les arts liberaux, entierement inconue, voire prohibee aux serviteurs et esclaves.

, p. 794

Pamphile Macedonien maistre d’Apellés et de Melanthe, grand arithmeticien et geometrien, qui nioit qu’on peust artistement manier l’art de peinture et de sculpture, ou autres semblables sans les mathematiques ; fit la Victoire des Atheniens à Phlius ; et tira merveilleusement bien au pinceau Ulysse.

, p. 794

Pamphile Macedonien maistre d’Apellés et de Melanthe, grand arithmeticien et geometrien, qui nioit qu’on peust artistement manier l’art de peinture et de sculpture, ou autres semblables sans les mathematiques ; fit la Victoire des Atheniens à Phlius ; et tira merveilleusement bien au pinceau Ulysse.

, p. 794-795

Car le principal poinct de la peinture, et sculpture, et autres arts semblables, c’est d’observer les mesures et proportions, non pas seulement pour les rendre de meilleure grace et d’un air de visage gracieux et plaisant à voir : mais aussi dautant qu’il est requis d’imiter nature si exactement que rien n’y manque si faire se pult, laquelle a de coustume de garder une certaine mesure et analogie de membres en tous animaux bien composez. A bons titres Pamphile disoit la Geometrie et Arithmetique estre sciences necessaires aux peintres et sculpteurs, et tels autres artisans ; dautant que toute proportion se considere premierement és nombres, puis-après és autres quantitez. Ce qui se prouve, parce que si quelqu’un mesure la teste depuis les cheveux iusqu’au menton, ou bien un doigt, ou une main, ou un pied il pourra trouver aisément la grandeur et quantité de tout le corps, et de chasque membre.

, p. 782

Antiphile ne fut pas des moindres peintres, lequel fit beaucoup de belles œuvres : mais entre autres un enfant courbé soufflant un feu, lequel feu s’allumant un peu à ce souffle, la maison sembloit en estre aucunement esclairee de nuict.

, p. 782

Apellés de Co ne cedant à personne en habileté et excellence de peinture, peignit une tres-belle Venus sortant des vagues de la mer : le visage et la poitrine de laquelle il tira sur celui d’une sienne amie, Phryne, femme belle en toute perfection, si que durant les festes de Neptune et de Cerés on l’avoit prise pour Venus. Elle prenoit ses cheveux à deux mains, et les espuroit sur le bord de la mer, avec tel artifice que c’estoit chose merveilleusement belle à voir.

, p. 783

Mais la plus belle piece qu’il fit oncques, ce fut Antigone encuiracé cheminant à cheval : et parce qu’il n’avoit qu’un œil, Apellés fut le premier qui trouva moien de faire cacher à la peinture ce qui manquoit à nature. Car il ne fit voir que celle moitié de son visage, qui estoit entiere, ombrageant si bien l’autre partie que son imperfection ne paroissoit point.

, p. 783

 Il peignit aussi ce que le pinceau ne peult bonnement exprimer, les foudres et tonerres.

, p. 783

Alexandre le Grand fit tant d’estat de son excellence, qu’il ne voulut estre pourtrait d’autre main que de celle d’Apellés.

, p. 783

Il avoit encommencé à ceux de Co une autre belle Venus, mais la mort en fut envieuse, si que la Parque lui tranchant le filet de sa vie, il ne la peult parachever.

, p. 784

Aristidés Thebain fut si excellent peintre qu’il ne donoit pas seulement les vifves couleurs à ses pourtraits : mais fut aussi le premier qui imita les mouvemens de l’esprit. Il peignit la bataille d’Alexandre le Grand contre les Perses : œuvre memorable et de merveilleuse beauté. Il peignit aussi le père Liber avec son Ariadne, lequel tableau fut vendu six mille sesterces. On y voioit au vif representee une femme estrangement esperduë et troublee en son esprit ; et un petit enfant qui à la prise d’une ville se trainoit de pieds et de mains pour gaigner la mammelle de sa mere qui se mouroit du coup qu’elle avoit receu, et paroissoit estre extremement angoissee pour l’amour de son enfant. Il peignit d’abondant un chariot à quatre rouës et quatre chevaux, et des chasseurs avec leur gibier, et un vieillard avec un luth en main, qui montroit à un enfant, et sembloit s’affliger de la grossesse et pesanteur de l’esprit d’icelui ; et un malade, dont l’on faisoit beaucoup d’estime.

, p. 798-799

Protogene Caunien tres-fameux peintre fit plusieurs excellens tableaux : mais il vouloit donner le premier rang à ce beau Ialyse (que l’on dit avoir fondé une ville de mesme nom en l’isle de Rhode) auquel il emploia sept ans à Rhode, sans toutefois l’achever : en second rang il mettoit son chien, auquel il travailla longtemps pour bien exprimer l’escume qui lui sortoit de la bouche.

, p. 799

 Il peignit en outre un beau Satyre s’appuiant contre une colomne avec une caille assise sur la colomne qui sembloit proprement estre en vie.

, p. 799

On fit tant d’estime de Protogéne, que Demetrius ayant beau moien de prendre Rhode du costé qu’estoit ce Ialyse, y mettant le feu ; neantmoins il aima mieux espargner cette ville-là, que gaster par feu un si precieux tableau.

, p. 801

 Timanthe peignit Iphigenie debout sur l’autel preste à estre esgorgee, et beaucoup de personnes bien dolentes autour d’elle : mais on voioit son oncle Menelas plus affligé qu’aucun autre. Et comme ce brave ouvrier vid que son pinceau ne pouvoit assez vivement exprimer le regret et desplaisir qu’en avoit son pere Agamemnon ; pource qu’il avoit desja employé toute son industrie en l’oncle d’icelle, il bouscha le visage du pere avec un pan de son manteau. Il peignit aussi Polypheme avec des Satyres en un petit tableau, et le iugement des armes d’Achille entre Ulysses et Aiax : en laquelle peinture il eut la reputation d’avoir vaincu Parrhase Samien. Plus le Cyclope dormant : et pour exprimer sa grandeur desmesuree, les Satyres mesuroient la longueur de son poulse avec une gaule.