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Type de textesource
TitreVie de Charles Le Brun
AuteursNivelon, Claude
Date de rédaction(1698)
Date de publication originale
Titre traduit
Auteurs de la traduction
Date de traduction
Date d'édition moderne ou de réédition2004
Editeur modernePericolo, Lorenzo
Date de reprint

, p. 202-204

Le tableau d’Iphigénie, qui était placé sur une cheminée, est un sujet de feu, qui a été ingénieusement choisi pour venir au but de ces belles pensées. Il est composé en cette manière : il est écrit que les Grecs étant prêts à faire voile du port de l’Aulide pour passer en Asie au siège de Troie et y étant arrêtés des vents contraires par le courroux de Diane (à cause qu’Agamemnon, chef de leur armée, avait tué à la chasse, dans la forêt d’Aulide, une biche qui lui était consacrée), l’oracle ayant marqué qu’il fallait apaiser cette déesse par l’expansion du sang de celui qui avait commis cette faute, et cet oracle étant interprété, le sort tomba sur la fille de ce prince, et sur le point qu’elle devait être sacrifiée pour cet intérêt commun, Diane, ayant compassion de cette beauté, l’enleva dans une nuée, supposant une biche en sa place, et la transporta dans une autre région, où, selon les poètes, elle fut prêtresse de cette déesse.

Le père de cette fille est à genoux sur un petit gradin ou marchepied d’or, orné des marques royales, en action de de couvrir ou de couvrir le visage, du côté de l’objet, d’un grand manteau de pourpre, et est disposé de sorte qu’il paraît ne le pouvoir. Cette duplicité d’action jointe au mouvement qu’il fait de se renverser un peu en arrière en ouvrant la main droite qui marque de l’étonnement, exprime savamment le combat de son esprit, qui ne peut, comme père, voir un coup si sensible, qu’il voudrait cependant voir faut une volonté bien déterminée, combattue d’amour, de crainte et du désir de voir, paraissant y être excité par une certaine commotion qui lui excite tous ses mouvements et que l’on juge aisément être causée des exclamations publiques qui arrivent aux spectacles, sans que l’on juge distinctement ce que c’est. Ce qui est délicatement dépeint dans cette belle et principale figure, et qui est si difficile, sans choquer l’Antiquité, qu’un de ces peintres savants, se trouvant dans l’impuissance, par son art et sa science, de représenter cet épisode peu commun et de rendre cette douleur et ce combat d’esprit visibles, se contenta, ou ne crut pouvoir mieux faire pour l’exprimer que de représenter son héros le chef entièrement couvert.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)