Type de texte | source |
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Titre | Discours sur les ouvrages des plus excellents peintres anciens et nouveaux |
Auteurs | Loménie de Brienne |
Date de rédaction | 1693:1695 |
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, col. 261
Quelle beauté (dit-il[[5:Félibien.]]) quel décor, quelle grâce. L’on ne peut pas dire du Poussin ce qu’Apelle disoit à un de ses disciples qui n’ayant pü peindre Hélène belle, il l’avoit représentée riche. Car, dans ce tableau[[5:Éliézer et Rébecca.]] de mr Poussin, la beauté éclate bien plus que tous les ornements qui sont simples et convenables au sujet, il a parfaitement observé ce qu’il appelle décor, ou bienséance et, surtout, la grâce, ceste qualité si précieuse et si rare dans les ouvrages de l’art aussi bien que dans ceux de la Nature.
Dans :Apelle : Hélène belle et Hélène riche(Lien)
, col. 195-197
Mais que l’ouvrage ne soit pas trop enrichi d’or ni de pierreries[[6:Brienne glose l’Art de peinture de Du Fresnoy et les commentaires de de Piles (1668).]]. Clément Alexandrin rapporte qu’Apelle ayant veu une Hélène qu’un jeune homme de ses disciples avoit faite, et avoit orné de quantité de pierreries, luy dit Ô mon Amy, ne l’ayant pu faire belle, tu n’as pas manqué de la faire bien riche p. 174. Outre que les choses brillantes en Peinture comme l’or et les pierreries semées avec profusion sur les habits, se nuisent les unes aux autres par ce qu’elles attirent la veüe en trop d’endroits en mesme temps, et qu’elles empeschent les corps ronds de tourner, et de bien faire les effets. C’est que la quantité fait ordinairement juger qu’elles sont fausses, et il est à présumer que les choses précieuses comme les perles, les rubis, les émeraudes, les topazes, les hyacintes, les turquoises, sont toujours rares. Corinna (au rapport de Plutarque sur les lettres et les Arts des Athéniens), cette scavante Thébaine reprochant un jour à Pindare (lequel elle avoït vaincu cinq fois en poësie) qu\'il répandait trop indiffèrement, partout dans ses œuvres, les fleurs du Parnasse, lui dit : Qu’on servoit avec la main et non pas avec tout le sac. C’est pourquoy le peintre doit orner les vêtements avec une grande prudence. Et les pierreries font extrêmement bien quand elles sont sur des endroits que l’on veut tirer hors de la toile, comme sur une épaule ou sur un bras, pour lier quelque draperie, qui d’elle-mesme ne sera pas de couleur fort sensible. Elles font encore parfaictement bien avec le blanc et les autres couleurs légères, que l’on veut tenir sur le devant par ce que les pierreries sont sensibles et pétillantes par l’opposition du grand clair et du grand brun qui s’y rencontrent. pag. 174 et 175 Vers 219.
Dans :Apelle : Hélène belle et Hélène riche(Lien)
, col. 175
Vers. 129 [[6:Brienne commente l’Art de peinture de Du Fresnoy dans l’édition de de Piles (1668).]]. Que la principale figure du sujet etc. La remarque est judicieuse. Si le sujet ne se débrouille d’abord aux yeux des regardeurs, il falloit y avoir mis un écriteau : C’est Macé, c’est Gombault, comme dans nos vieilles tapisseries.
Dans :Peintres archaïques : « ceci est un bœuf »(Lien)
, col. 158-159
Aussi Le Brun, l’Appelle de la France
Dans ce tableau scut marquer sa constance
Loin de cacher le visage et les yeux
Il les a peints elevez vers les cieux,
Et plus scavant en ce point que Timanth[e]
La fermeté du père m’épouvante
Encore plus que ne fait le trépas
D’une victime aussy pleine d’appas
Qu’en eut sa fille, offerte en anathème
En ce grand jour par le père luy mesme.
Dans ce tableau, Le Brun s\'est surpassé
Et ce tableau, ne s\'est point effacé
De ma mémoire, où Je croy voir encore
Cette Jephté plus belle que l\'aurore
Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)