Type de texte | source |
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Titre | Groot Schilderboek |
Auteurs | Lairesse, Gérard de |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1707 |
Titre traduit | Le Grand livre des peintres |
Auteurs de la traduction | Jansen, Hendrik |
Date de traduction | 1787 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint | reprint Genève, Minkoff, 1972. |
, « De l’invention dans les sujets d’histoire », t. I (numéro II, 8) , p. 157
L’histoire n’en présente pas moins, dont nous ne citerons que celle d’Apelle et de Campaspe, d’Alexandre et de Roxane, de Scipion et de la jeune Fiancée, de Tarquin et de Lucrece, d’Antiochus et de Stratonice.
Dans :Apelle et Campaspe(Lien)
, « Des portraits en général », t. II (numéro VII, 1) , p. 132
Il m’a souvent paru étrange, qu’un homme sensé puisse renoncer à la liberté pour se rendre volontairement esclave, et s’écarter de la perfection qu’offre l’art, pour se soumettre à tous les défauts de la nature. Je parle ici des grands maîtres, tels que Van Dyck, Lely, Van-Loo, le vieux et le jeune Bakker, et plusieurs autres qui possédoient un talent supérieur, et qui cependant ont abandonné ce qui est grand et beau, pour ce qui est commun et mauvais. Il est vrai que par ce moyen on parvient plutôt aux honneurs et aux richesses, ainsi qu’à l’avantage de prescrire des loix aux princes, et de les regarder en face ; comme aussi de toucher aux trésors de Vénus, et de faire prendre à une jeune beauté les attitudes qu’on juge les plus avantageuses pour faire paroître ses charmes sous le jour le plus favorable ; quelquefois même on jouit seul du privilège de faire le portrait d’un monarque, et tout le monde connoît l’histoire d’Apelle, qui obtint de la main d’Alexandre la belle Campaspe, pour récompense de son grand talent ; de sorte que d’après ces réflexions je suis même surpris que tous les peintres ne s’adonnent pas au portrait ; d’autant plus qu’aujourd’hui l’argent est préféré au talent, à la vertu même, et qu’on voit que les égards et les honneurs ne sont accordés qu’en raison de la fortune qu’on possède.
Dans :Apelle et Campaspe(Lien)
, « De la différence qu’il y a entre l’antique et le moderne » (numéro III, 1) , t. I, p. 285-286
La peinture, comme on sait, étoit en telle estime chez les Romains, qu’il n’étoit permis qu’aux hommes d’une condition noble d’exercer cet art ; et l’histoire nous apprend, en effet, que plusieurs personnes d’une naissance illustre n’ont pas dédaigné de manier le pinceau, de travailler le marbre, et de mériter un grand nom en décorant de leurs chefs-d’œuvre les temples et les palais, dans les tems où l’architecture étoit parvenue à sa plus haute perfection. Mais, hélas ! quel changement n’ont point subi ces beaux-arts, et dans quel état de langueur ne sont-ils pas aujourd’hui, depuis que le goût des bambochades s’est introduit parmi nous ? A peine voit-on de nos jours une seule bonne production pour cent ouvrages médiocres ou mauvais ; et les salons de la plus riche architecture ne sont plus décorés que de tableaux dont les sujets communs et trivials, tels que tabagies, lieux de débauche et autres semblables, révoltent l’esprit et déshonorent l’art.
Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)