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Type de textesource
TitreFables nouvelles, avec un discours sur la fable
AuteursHoudar de la Motte, Antoine
Date de rédaction
Date de publication originale1719
Titre traduit
Auteurs de la traduction
Date de traduction
Date d'édition moderne ou de réédition
Editeur moderne
Date de reprint

, « Les deux statuës » (numéro I, 15) , p. 48-50

Sur le sommet d’un temple magnifique,

On voulut elever l’image de Pallas ;

Et pour ce monument toute une Republique

Mit en œuvre deux Phidias.

Grand prix pour qui feroit la plus belle statuë ;

On veut choisir. Un seul devoir avoir l’argent,

Et la gloire par consequent ;

L’autre rien. Chacun s’evertuë,

Fait de son mieux ; honneur et gain

Pressent nos ouvriers, leur conduisent la main.

Ils ont bientôt achevé leur ouvrage ;

On le porte au parvis. Le peuple d’y courir.

Alors de tous les yeux l’un ravit le suffrage ;

L’autre à peine se peut souffrir.

Celui qu’on admiroit brilloit de mille graces :

Tous les traits étoient delicats ;

Les contours arondis : bref, malgré ses menaces,

La critique n’y mordit pas.

L’autre n’étoit auprès qu’un marbre encor informe ;

Rien de fini ; chaque trait est grossier ;

Contours monstrueux, taille énorme :

Le peuple renvoioit l’ouvrage à l’attelier.

Voilà le maître, et l’autre est l’écolier.

On alloit delivrer le prix sans autre forme.

Tout beau, dit le sculpteur ; il faut nous éprouver.

Est-ce pour le parvis que ma statuë est faite ?

Sur le temple avec l’autre, il la faut elever ;

Et vous verrez d’icy quelle est la plus parfaite.

On le fit, en plaignant les frais ;

Mais d’abord tout changea de face.

La statuë admirée en perdit tous ses traits ;

L’éloignement les confond, les efface.

L’autre par la distance acquiert toute la grace

Qu’on ne soupçonnoit point, en la voiant de près.

Il faut voir les choses en place.

Dans :Phidias et Alcamène, le concours pour Athéna(Lien)