Type de texte | source |
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Titre | Trésor chronologique et historique contenant ce qui s’est passé de plus remarquable et curieux dans l’Estat, tant civil qu’ecclésiastique, depuis l’an de Jésus Christ 1200 jusqu’à l’an 1647 |
Auteurs | Guillebaud, Pierre (Dom Pierre de Saint Romuald) |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1642:1647 |
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(t. III), p. 931
[[4:suit Femmes peintres]] Tous[[5:ouvrages.]] estoffez avec tant de splendeur, et figurez d’un coloris si vif, qu’ils semblent respirer et se mouvoir* effectivement.
* C’est ce qu’on disoit des statuës de Dedale, qu’elles estoient si naïsvement faites, qu’elles se mouvoient d’elles-mesmes, si bien qu’il les falloit lier de peur qu’elles ne prissent la fuite. Platon et Aristote.
Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)
(t. III), p. 931
Et le sieur Nicolas de La Fage, gentilhomme d’Arles en Provence, qui fait toutes sortes de tableaux, non au pinceau, ny avec des couleurs broyées, mais à l’aiguille et à la soye […] Il en a de toutes les façons dans son riche et curieux cabinet, les uns representent Jesus-Christ, la Vierge, les Saincts ; et les autres, le Roi, la Reyne Regente, la Reyne de Pologne, voire luy-mesme*, et tous estoffez avec tant de splendeur, et figurez d’un coloris si vif, qu’ils semblent respirer et se mouvoir effectivement.
* Il s’est ainsi peint à l’imitation de Lala cette Vierge de Cyzique, qui est la première qui se soit portraite elle-mesme au vif par le moyen d’un miroir. Pline.
Dans :Femmes peintres(Lien)
, t. III, p. 931
Il[[5:le sieur Nicolas de la Fage.]] a cela de propre aussi d’observer en ses traits une si juste proportion, particulierement quant aux traits du visage, et de ses couleurs, qu’il y exprime les mouvemens de son esprit, de sorte qu’il n’est pas difficile à un bon physionomiste de cognoistre à les voir combien les personnes qu’ils representent ont d’aage, et de quelle humeur elles sont* : c’est parce qu’il sçait parfaitement l’arithmétique, et la geometrie, qui sont des sciences tout à fait necessaires pour la perfection de la peinture.
* Timonaque (à ce qu’escrit Natalis Comes au livre de sa Mitologie) a le mieux rencontré en cela, témoin son Iphigenie preste d’estre immolée sur l’autel de Diane, car on lisoit en son visage sa tristesse et sa pudeur, par le soin qu’elle avoit d’accommoder sa robbe, afin de choir honnestement sans rien descouvrir.
Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)
(t. III), p. 932
Il est vrai qu’il[[5:le sieur Nicolas de la Fage.]] emploie beaucoup de temps en ses ouvrages, mais il n’en est que plus digne de loüange, parce que c’est un effet de son jugement, qui n’ignore pas que l’Art ne peut bien reüssir qu’en imitant exactement la Nature, laquelle ne produit jamais les belles choses tout d’un coup, mais peu à peu, et comme à loisir*.
* Bisogna concepire, inanzi che partorire. Agatarque se vantoit un jour à Xeuxis qu’il faisoit plusieurs tableaux en un jour. Je n’en fais qu’un en plusieurs années (luy répondit Xeuxis) mais c’est pour l’éternité. Chi presto nasce, presto perisce. Les chardons venus en un printemps se fanent dans un esté, au lieu que les cedres et les palmes qui sont cent ans à croistre, ont aussi trois siecles de vie.
Dans :Zeuxis et Agatharcos(Lien)