Type de texte | source |
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Titre | Histoire d’Alexandre le Grand, par Quinte-Curce, de la traduction de Vaugelas, avec les suppléments de Freinshemius nouvellement traduits par M. l’abbé Dinouart |
Auteurs | Quinte-Curce Freinshemius Dinouart, Joseph |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1772 |
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(II, 6, t. I), p. 228-229
Ea gloriæ contentio inter maximum regem et unam civitatem fuit : obtinuerunt Ephesii ; et maluerunt ingenti pecunia carere, quam instaurati templi titulo regi cedere. Nam quantos in id opus sumptus contulerint, vel ex una tabula æstimare licet, quam ibi dedicaverunt, viginti talentis auri redemptam. Alexander erat fulmen tenens, quem inimitabili dexteritate Apelles expresserat, quatuor tantum coloribus usus, quo majus peritis miraculum esset.
Cette sorte d’émulation que la gloire fit naître entre un grand Roi et une ville, fut à l’avantage des Ephésiens. Ils aimerent mieux ne point recevoir les grandes sommes qu’il leur offroit, que de partager avec lui l’honneur de l’inscription de ce temple. On peut juger des grandes dépenses qu’ils y firent par un seul tableau qu’ils dedierent et qui fut acheté vingt talents. Ils représenterent Alexandre tenant la foudre : Apelles y avoit mis toute la finesse de l’art, n’ayant employé que quatre couleurs, afin de le rendre plus digne de l’admiration des sçavants.
Dans :Apelle, Alexandre au foudre(Lien)
(I, 2, t. I), p. 18-19
Visuntur adhuc imagines eius statuaeque ; summorum artificum opera. Ne enim vulgarium sculptorum pictorumve temeritate oris sui honor obsolesceret, studiose vavit, pœnam comminatus, si quis injussu suo conaretur. Ergo abundante tum artificum copia, volentem unus Apelles pinxit, sculpsit Pyrgoteles, Lysippus et Polycletus aere duxerunt.
On voit encore son portrait exécuté par les plus habiles artistes. Dans la crainte que les peintres et les statuaires médiocres n’affaiblissent les graces extérieures qu’il avoit reçu de la nature, il défendit, sous peine d’être puni, de faire son portrait sans son ordre. Entre le grand nombre d’excellents ouvriers qui existoient sous son regne, il choisit Apelles pour le peindre Pyrgoteles le grava sur des pierreries, Lysippes et Polyclete le représenterent en bronze.
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
(II, 6, t. I), p. 224-227
Per eos dies, dum Ephesi commoratur Alexander, ut ex instantibus curis recrearet animum, frequenter in officinam Apellis ventitavit, a quo uno effigiem suam penicillo exprimi volebat : tanto favore complexus, ut dilectissimam pellicum, amore ejus deperire sentiens artificem, dono dederit. Pancasta vocabatur, ex Larissa nobili Thessaliae urbe genus ducens, amabatque eam Rex ardenti affectu, ob formae pulchritudinem, et quoniam adolescenti prima mulierum ad libidinem placuerat. Hoc ut magnanimitatem Alexandri non dedecet, ita non crediderim, in officina imperite multa disserentem, ab Apelle mordaci dicterio repressum fuisse : nam id neque majestati tanti regis, neque modestiae pictoris, hominis non stupidi nec indocti, convenisset : et Alexander liberalibus studiis ab extrema aetate imbutus, etiam de artibus quas non calleret, haud inepte judicare didicerat.
Illud propius vero est, quo alii tradiderunt, quemdam ex Ephesiæ Dianæ sacerdotibus, quos Megabysos appellari mos erat, reprehensum, quum quidem ei diceret Apelles, quoad tacuisti, aurum hoc atque purpura venerabilem te faciebant imperitis : at nunc de rebus quas non intelligis incipientem loqui, etiam pueri rident qui colores terunt.
Durant le séjour qu’Aléxandre fit à Éphèse, pour respirer quelque-temps au milieu de ses occupations, il entroit souvent dans l’attelier d’Apelles, qui seul avoit la permission de le peindre. Il estima cet artiste au point de lui donner la plus aimable et la plus aimée de ses concubines, parce qu’il avoit remarqué sa passion pour elle. Son nom étoit Pancaste : elle étoit de Larisse, une des principales villes de Thessalie : le Roi lui étoit attaché à cause de sa beauté et parce qu’elle étoit la premiere femme qu’il avoit aimée. Ce procédé ne paroît pas indigne de la générosité d’Alexandre ; mais je ne puis croire qu’Apelles se soit permis une raillerie piquante contre ce prince, lorsque dans son attelier, il voulut critiquer différentes choses au sujet de son art, dont il avoit peu de connoissance. Ce fait paroît peu conforme à la majesté d’un si grand Roi, et à la modestie d’un peintre, homme d’esprit et qui n’ignoroit pas les bienséances. Alexandre instruit dès sa jeunesse dans les sciences, avoit appris à juger raisonnablement des arts mêmes dont il n’avoit pas fait une étude particuliere.
Le rapport des autres historiens oaroît plus probable. Selon eux, Apelles reprit un des prêtres de Diane d’Ephese, appellé Mégabyses. Quand vous gardiez le silence, lui dit le peintre, l’or et la pourpre dont vous êtes revêtu, vous faisoient respecter des ignorants ; mais depuis que vous avez commmencé à parler des choses que vous n’entendez pas, les apprentifs mêmes qui broyent les couleurs, se mocquent de vous avec raison.
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
, Suppléments de Freinsheimius (numéro II, 6) , p. 224-225
Tanto favore complexus, ut dilectissimam pellicum, amore ejus deperire sentiens artificem, dono dederit. Pancasta vocabatur, ex Larissa nobili Thessaliae urbe genus ducens, amabatque eam Rex ardenti affectu, ob formae pulchritudinem, et quoniam adolescenti prima mulierum ad libidinem placuerat.
Il estima cet artiste au point de lui donner la plus aimable et la plus aimée de ses concubines, parce qu’il avoit remarqué sa passion pour elle. Son nom étoit Pancaste : elle étoit de Larisse, une des principales villes de Thessalie : le Roi lui étoit attaché à cause de sa beauté et parce qu’elle étoit la premiere femme qu’il avoit aimée.
Dans :Apelle et Campaspe(Lien)