Type de texte | source |
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Titre | Œuvres complètes, t. VI |
Auteurs | Piron, Alexis |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1778 |
Titre traduit | |
Auteurs de la traduction | |
Date de traduction | |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | Rigoley de Juvigny |
Date de reprint |
, A Madame la Comtesse de***, p. 120-121
On sait qu'un statuaire grec,
Voulant en bronze, ou marbre, ou cire,
Représenter une Vénus,
A qui le plus subtil Argus,
Eût-il le savoir de Caylus,
En rien ne pût trouver à dire,
Rassembla dans son attelier
Tout ce qu'alors avoit la Grece
En belles de plus régulier,
Et puis choisit avec adresse
Ce que chacune avoit de mieux,
Pour en composer à son aise
Un tout qui fût délicieux;
Un tout digne d'orner les cieux,
Et de remplir de curieux
L'Attique et le Péloponnèse.
Saisi du trouppe précieux
De trente, une seule il en forge;
D'une brune prenant les yeux,
D'une blonde les bras, la gorge;
De l'une, le front radieux;
De l'autre, la taille céleste;
De celle-ci, l'air gracieux;
De celle-là, le maintien leste;
Là de l'élégant du joyeux,
Ici du noble et du modeste;
Sourcils, cheveux, ainsi du reste.
Monsieur le sculpteur, je vous vois.
Ah, vous vous délectez au choix!
Vraiment, je le crois bien! La peste!
Vous êtes plus heureux dix fois,
Que celui dont la main galante
Présenta la pomme brillante:
Le berger n'en jugea que trois,
Et vous en avez jugé trente.
Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)