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Type de textesource
TitreCinq livres des hiéroglyphiques, où sont contenus les plus rares secrets de la nature, et proprietez de toutes chsoes. Avec plusieurs admirables considerations, et belles devises sur chacune d\'icelles
AuteursDinet, Pierre
Date de rédaction
Date de publication originale1614
Titre traduit
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Date de reprint

, "Foudre" (numéro livre I) , p. 126-127

De là vient qu\'entre les choses effroyables, iceluy estant la plus espouventable, qu\'avec bonne raison il soit marque et indice de toute genre[[2: Foudre symbole d\'affliction, misere et calamité.]] d\'affliction, misere, et calamité. Les poëtes ayants voulu pour ceste consideration que ce fust les armes, avec lesquelles leur grand Iupiter chastioit les iniquitez des meschants: conformément à ce que nous trouvons en Deuteronome trente-deuxième, au second des Roys 21. chapitre, et en infinis autres passages de l\'escriture. De là vient que le peintre Apelles voulant faire paroistre les traverses qu\'Alexandre le Grand avoit surmontées au tres-rare portraict[[2: Statuë d\'Alexandre le Grand, pourquoy faicte ayant le foudre en main.]] d\'or, qu\'il en fist: et qui pour sa naïfve beauté fut gardé curieusement au temple de Diane d\'Ephese, luy mit en main un foudre.

Dans :Apelle, Alexandre au foudre(Lien)

, "Coccus ou ALchermes autrement graine d'escarlate" (numéro livre II)

Car la[[2: Tradition des couleurs est fort chatoüilleuse]] tradition des couleurs est fort chatoüilleuse, et n\'y a pas trop d\'asseurance à s\'en vouloir reposer sur les noms anciens, dont  nous ne pouvons guere bien desveloper la signification, sinon par advis de pays et certaines coniectures qui nous abusent le plus souvent. Au moyen dequoy nous aurions meilleur conte, pour raisonner des couleurs, d\'en poser premierement[[2: Quatre principales couleurs correspondantes aux quatre Elements.]] 4 correspondantes aux quatre Elemens, dont tous nos sentimens consistent, et mesmement l\'œil: car de celles-là comme principales, dépendent puis après toutes les autres entre-moyennes: de maniere que i\'estimerois quant à moy que ce fussent celles dont[[2:Apelles et autres peintres excellents qui ne se sont servis que de quatre couleurs.]] Apelles usa en tous ses ouvrages, là où comme dict Pline liv. 35. chap. 7 il n\'en employa iamais plus de quatre, ne Echion, Melanthius, et Nicomachus pareillement, qui furent les plus excelents peintres de leur temps. Mais au lieu du bleu il met le jaune, qu\'il appelle Silaceus, du Sil, qui est une maniere d\'ochre. Neantmoins i\'ay oui dire à gens qui avoient practiqué Michel l\'Ange, et Daniel le Volterre, qu\'ils eussent mieux aymé se passer du iaune, que du[[2: Bleu est l\'une des quatre premieres couleurs, et sa necessité.]] bleu, à cause du ciel qui intervient en tous ouvrages presque, et des renfondremens à quoy il sert de beaucoup, et aux yeux de plusieurs sortes de gens: aussi que c\'est une couleur à part soy, là où le iaune ne se peut aysément supplier avec du blanc et du rouge.

Dans :Apelle et la tétrachromie(Lien)

(livre V), p. 600-603

Deux chefs-d\'œuvres touchant ce subiect se racontent: tres memorables sur tous ceux qui onques furent. L\'un de platte peincture, l\'autre de plein relief: à sçavoir la tant[[2: Statuë de Venus faicte par Appelles]] renommee Venus d\'Apelles, sortant de la mer: Et la statuë de la mesme Deesse, faicte de marbre parien, par le tres-excellent sculpteur Praxiteles. Laquelle encores pour le iourd\'huy, au moins selon le bruict commun, se void toute-entiere à[[2: Venus faicte par Praxiteles est encore à Rome]] Rome, dans le iardin de Belveder, et de bronze, en ceux de Fontaine-bleau faicte ietter sur l\'antique en moule par le grand Roy François[[2: François premier restaurateur des bonnes lettres]] de ce nom, pere et restaurateur de ces bonnes lettres, qui de present par la guerres civiles, et par le malheur du temps petit à petit s\'esvanoüissent. C\'est celle-cy, que Lucian descrit avec toutes ses appartenances et dependances, lors qu\'elle estoit en sa plus grand\'vogue et credit en la cité de Gnidos: où si grand nombre de peuple est autresfois abordé de tous les endroicts de la terre, expressément pour la voir, plustost que par devotion. Car quelle devotion croyoit on pouvoir estre, en une chose si mondaine et lascive? Lucian donques la descrit ainsi au Dialogue des amours.

[[2: Description plaisante de la Venus adoree en Gnidos.]] Dés la premiere entree du boscage, soudain nous nous sentismes ie ne sçay comment haleinés, d\'un doux et soüef vent venerien: car ceste serenité et lumiere celeste, ne se venoit pas accueillir en un terroir du tout sterile et pierreux: ainsi estoit (comme pour un si sainct heureux lieu que le temple de la Deesse d\'amour) tres-fertilement recestu de beaux arbres fruictiers, qui de leurs verdoyans et feuillus rameaux espanchez çà et là au loing lambrissoient presque l\'air de costé et d\'autres: et le[[2: Myrthe dedié à Venus.]] myrthe toufu provenant à souhait chez sa dame et maistresse, avoit desployé et bouté hors ces fleurs odorantes. [...] Apres donc que nous fusmes suffisamment rassassiés de ces verdures, où la Deesse d\'un marbre parien estoit plante tout au beau milieu (ouvrage certes par trop beau et exquis) sousriant de ie je sçay quel ris feintif et mignard. Au reste sa beauté toute entiere est à l\'abandon, en une claire et evidente veuë: car elle est descouverte totalement et sans vesture quelconque qui puisse rien voiler de sa personne, horsmis que l\'une des mains, comme ne pensant point à soy, elle couvre ses secrettes parties, assez nonchalamment toutesfois: en quoy l\'artificielle subtilité de[[2: Description d\'une beauté au portraict de Venus.]] l\'ouvrier a tant eu de force, que mesme la nature du marbre, ainsi dur et solide de soy, condescend neantmoins et obeyt à representer proprement chaque membre, en sa deuë et requise naïfveté: comme les belles et charnuës espaules: le flanc relevé, les fesses gentiment arrondies et troussees, la greve droict allongee d\'un tres-bien compassé profil iusques à la cheville du pied. Bref tout le demeurant du corps tellement elabouré qu\'il n\'y restoit rien que la seule parole. Voila quelque partie de ce qu\'en dit Lucian, couvrant le surplus de silence qui pourroit estre desagreable aux oreilles chastes et pudiques.

Dans :Praxitèle, Vénus de Cnide(Lien)

, "Venus" (numéro livre V) , 600

Deux chefs-d\'œuvres touchant ce subiect se racontent: tres memorables sur tous ceux qui onques furent. L\'un de platte peincture, l\'autre de plein relief: à sçavoir la tant[[2: Statuë de Venus faicte par Appelles]] renommee Venus d\'Apelles, sortant de la mer: Et la statuë de la mesme Deesse, faicte de marbre parien, par le tres-excellent sculpteur Praxiteles.[[[7:voir le reste dans Praxitèle Vénus]]

Dans :Apelle, Vénus anadyomène (Lien)