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Je vous renvoie vos livres, mon ami, et je désire savoir si vous êtes
fondu ou cuit, car on n’entend plus parler de vous. Samedi dernier, j’ai bien regretté de ne
vous avoir pas vu, et de vous avoir fait faire cette course inutilement. Nous avions été à
Franconi avec quelques
personnes qui étaient chez moi. Soyez assez aimable pour venir dîner avec nous jeudi
prochain, ce sera probablement mon dernier jeudi. Je pense à mes paquets ; M. Gervais
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a écrit à Trouville
pour savoir s’il y a des appartements à occuper, j’attends la réponse qui ne peut tarder à
arriver pour fixer le jour de mon départ. Au reste, je n’en serai pas fâchée, on étouffe
ici, tous mes amis s’en vont, et le peu qui restent, on les voit si peu que c’est absolument
comme s’ils n’habitaient pas Paris. J’espère vous voir avant jeudi. Tous ces jours-ci, j’ai
été me promener en voiture au bois de Boulogne le soir, le seul lieu où l’on respire, et c’est avec plaisir
que j’irais avec vous, si vous voulez y venir. Je ne partirai qu’à
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huit heures, s’il vous était agréable de vous trouver ici à cette heure-là, nous ferions
cette petite promenade avec ma mère
aujourd’hui ou demain. Si vous veniez dîner, vous seriez toujours le bien reçu.
Répondez-moi un mot, je serai enchantée de savoir de vos nouvelles, par la même occasion, et je vous prie de recevoir toutes mes amitiés.
Joséphine
Ce mardi1