[p. 2] Je reçois avec bien de la reconnaissance, mon cher Monsieur, tout ce que vous voulez bien me dire de bon et d’aimable sur mon travail de la Chambre des députés 2. Recevez-en mes remerciements bien sincères et croyez que votre suffrage est précisément un de ceux qui ont le plus le droit de me flatter. Vous vivez pour ainsi dire avec les grands maîtres : l’habitude d’estime et de comparer leurs ouvrages vous donne certainement, indépendamment du sentiment qui vous est propre, une délicatesse de coup d’œil et d’appréciation que doivent redouter les ouvrages médiocres3. Si, donc, mon travail ne vous a pas choqué, si même il vous a plu en quelques parties, je me considère comme m’étant élevé de [p. 3]quelques degrés vers les exemples immortels que nous ont laissé les maîtres. Je vous le répète, Monsieur, votre éloge me touche infiniment précisément parce que c’est vous qui me le donnez. Je recevrai avec bien du plaisir le catalogue que vous m’annoncez du cabinet de M. de Sommariva 4. Je ne manquerai pas d’y aller. Je vous remercie aussi d’avoir pensé que cela me procurerait un très grand plaisir.
Agréez, avec mes bien sincères remerciements, l’assurance de la haute considération avec laquelle je suis, mon cher Monsieur, votre bien dévoué serviteur.
Eug. Delacroix
Ce 26 octobre 1838.