1854-05-09, de  Delacroix, Eugène à  Planche, Gustave.
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Monsieur 2,

Ce n’est qu’en arrivant de la campagne il y a deux jours que j’ai lu l’article bienveillant que vous avez bien voulu écrire au sujet de mon travail de l’Hôtel-de-Ville 3. J’en ai été bien heureux et je m’empresse de vous en exprimer mes remerciements. Je ne sais si mon illustre confrère en plafonds 4 sera aussi satisfait de votre appréciation que je le suis pour ma part. Je suis entièrement[p. 2] de votre avis, à savoir que les camées ne sont pas faits pour être mis en peinture et qu’il faut que chaque chose soit à sa place. Je trouve aussi que vous avez bien fait d’exprimer l’opinion qu’il est ridicule de ne rien voir à l’Hôtel-de-Ville qui rappelle l’Hôtel-de-Ville. Mars, les muses, Napoléon dans les nuages n’ont effectivement rien de commun avec ce qui se passe dans une municipalité et l’on pouvait consacrer à cet objet une bonne partie des décorations.

Agréez, Monsieur, avec mes remerciements l’assurance de la plus haute considération.

E. Delacroix