1778-05-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Louis Wagnière.

Je vous embrasse, mon cher Wagniere, vous, vôtre femme, et Mimi, et Hénoc.
Je suis bien fâché de vous avoir laissé partir seul. Je vous prie d'ajouter à la caisse de livres que vous m'enverrez, tout ce qui regarde la langue française, comme la grammaire de Port roial, celle de Restaut, les Synonimes de Girard, Les Tropes de Dumarsais, les remarques de Vaugelas, le petit dictionaire des proverbes, Les Lettres de Pelisson. Vous trouverez tous ces livres à gauche du poële au fond de la bibliothèque comme vous le savez bien, plus le livre de chirurgie de Thevenin in 4. J'ajoute encor un livre en deux volumes sur l'ortographe française qui doit être sur le bureau de la bibliothêque.

Revenez le plutôt que vous pourez, mon cher ami, Je ne peux me passer ni de vous, ni de mes livres. Si vous ne revenez pas bien vite je pars mort ou vif vous chercher.

V.