1777-11-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Paul Claude Moultou.

Je vous renvoie, mon cher ami (permettez moi cette expression dont je ne suis pas maître), je vous renvoie donc fidèlement la Lettre de Monsieur Mester.
Il me fait aimer Paris puisqu'il l'aime, car c'est avec des caractères comme le sien que je voudrais y vivre, si je pouvais quitter ma retraitte. J'y suis heureux, tout mourant que je suis, parce que j'y vois des heureux.

Made Denis dit que nous pouvons élever icy des filles. En voilà trois que nous avons mariées. Heureusement celle cy est née dans le voisinage de Madame Neker. Elle fait un mariage encor meilleur; elle épouse ce qu'elle aime passionément.

Quand vous voudrez augmenter nôtre bonheur par vôtre présence vous savez quel plaisir vous nous ferez.

Ne m'oubliez pas auprès de Madame Neker quand vous lui écrirez. N'oubliez pas de nous amener Monsr Mestre quand il reviendra vous voir à Genève.

Made Denis et les deux prèsque mariés, se joignent à moi pour vous dire avec Mr De Villevieille, combien vous êtes aimé à Ferney.