1776-01-27, de Pierre Michel Hennin à Voltaire [François Marie Arouet].

Auriez vous reçu Monsieur, la réponse de M. le Baron d'Espagnac?
Je crois son fils aussi embarassé que moi. Le Card. n'a seulement pas voulû faire de nouvelles tentatives malgré les observations que M. le C. de Vergennes lui avoit envoyées. Il me mande de sa main:

“Les bruits qui ont couru et qui courent encore au sujet des mariages des Protestans rendent la Cour de Rome plus difficile que jamais.” Apparemment ces messieurs croyent qu'en mécontentant ils ôteront l'envie de faire ce qui leur déplait, c'est raisonner comme ils ont toujours fait, mais cela leur a réussi, et j'ai bien peur que nous soyons encore assez sots pour les craindre.

Je cherche M. quelqu'église mi parti où je puisse conclure comme j'y suis autorisé. Si je n'en trouve pas je me rendrai à Versailles pour éclaircir si je puis sans risque me marier où il me plaira. Voilà il faut l'avouer un triste Roman. Aussi ai-je évité de vous en ennuyer. Il n'est pas juste d'attrister celui par qui seul on vit de nos jours.