à Monrion 26 février1756
Je ne voulais mon cher correspondant que savoir à peu près de quoy je pouvais disposer.
Je vous remercie; et je vous supplie de ne vous pas fatiguer par un plus long détail.
Le bruit d'un combat naval a couru dans nos montagnes mais elles sont trop éloignées de la mer. Il parait que voylà la guerre de Rome et de Cartage. Les cartaginois forcèrent les romains à devenir meilleurs marins qu'eux. Mais il y a encor bien loin de Brest à Londres. Le commerce soufrira baucoup, les deux nations s'épuiseront en Europe pour quelques arpents de nège en Amérique. Il parait qu'il n'y a eu qu'une petite décoration de changée à Versailles.
Adieu mon cher ami, faites moi part de vos nouvelles, et aimez toujours les deux hermites.
Eh bien les anglais valent donc 40lt pièce.