à Ferney 27^e 7^bre 1775

Il est vrai, Monsieur, que quelques jeunes gens qui se donnent aux belles Lettres m'ont quelquefois envoié leurs ouvrages, et que quand mon âge et ma mauvaise santé me l'ont permis je leur ai répondu d'une manière obligeante, comme je le devais.
Mais je ne m'en tiens pas avec vous à des compliments inutiles. Je vous dois des remerciements et des éloges. Je me suis intéressé à vos progrès, et je vois avec un extrême plaisir que vous avez rempli l'opinion que j'avais toujours eue de vos talents. Je ne doute pas que vous ne jouïssiez à Paris d'une réputation méritée. Vous n'avez nul besoin de mon suffrage. Ma profonde retraitte me rend absolument inutile, et ne me laisse que les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur

V.